TERRE ISLAM
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Sam 7 Jan - 11:17



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 1)



« Deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue. »

« Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé » A. Einstein



Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !



Caché derrière les lignes croisées d’un drapeau bicolore, du fond de sa campagne savoyarde, voici l’homme, un philanthrope pétri d’idées, mais surtout, à la limite de la naïveté, de bonnes volontés. Après m’avoir mis en joue, donné du fil à retordre, le courant est passé ; et nous avons décidé, d’un commun accord, par blog interposé, de procéder à des échanges de tirs croisés, pour ne pas perdre le fil. Lui, a pris l’initiative des hostilités en m’envoyant un feu nourri de questions envahissant les réseaux, qui me perce les tympans, et me taraude les neurones ; à la lueur du tonnerre, grondent les canons de Navarone.



Les sanglots longs Des violons De l’automne

Blessent mon cœur D’une langueur Monotone



Sans coup de semonce, notre slave savoyard m’envoie une salve comme un bloc à partir de son blog, ce parfum suave de la guerre des mots ! La balle est désormais dans mon camp. Afin de faire bouger les lignes, j’aimerais apporter ma modeste pierre à l’édifice pour éteindre les préjugés si chers aux malentendus qui alimente délicieusement l’animosité réciproque : qui ignore haït.



http://blogdepoulet.com/?p=543



Quand le Seigneur veut du bien à quelqu’un, Il lui facilite l’accès à l’adoration du moment, et l’éloigne de ce qui ne le regarde pas. Aujourd’hui, l’adoration du moment se résume à la plume, une forme particulière du djihad. Les aventures guerrières ne sont pas à l’ordre du jour en regard d’une conjoncture défavorable aux musulmans. Le savoir est une arme imparable au service de l’individu et de la communauté. Chacun apporte sa brique à l’édifice en renforçant ses connaissances pour les transmettre aux autres dans les limites de ses moyens. Les savants et les étudiants en science religieuse, notamment, ont un rôle primordial à jouer dans cette phase périlleuse, mais incontournable.



Le Coran, qui est la source d’inspiration du djihad par la plume, nous dit bien : [Alors ne cède pas à la volonté des infidèles, et sers-toi de ce Livre pour leur livrer un grand combat].[1] Pour ibn el Qaïyim, il s’agit du plus grand des combats.[2] Autrement dit, la plume à l’ascendant sur l’épée. Un  passage des fatâwa d’ibn Taïmiya développe davantage le principe de la prépondérance de la plume sur le sabre : « Allah, nous dit-il, révèle dans Son Livre : [Nous avons envoyé nos prophètes porteurs d’une preuve évidente, et Nous les avons assistés du Livre et de la Balance de toute chose afin que les hommes fassent régner la justice. Nous leur avons également apporté du ciel le fer qui confère une force redoutable en plus de ses multiples usages ; afin qu’Allah, haut de Sa Force et de Sa Puissance, reconnaisse ceux qui défendent sa cause, celle de Ses messagers, en vertu de la foi qui les anime].[3] Il nous informe qu’il a fait descendre sur terre le Livre et la Balance de toute chose afin que les hommes fassent régner la justice. Il nous apprend ensuite qu’Il a également mis à leur disposition le fer, l’autre pilier du pouvoir à même de maintenir la religion. Nous avons donc le livre incitatif et l’épée dissuasive : [mais tu trouveras en Ton Seigneur le guide et le soutien suffisants].[4] Le Livre se situe à la base de la religion. Ainsi, dès l’avènement de l’Islam, le Très-Haut révéla le Livre à Son Messager qui, pendant toute la période mekkoise, ne reçut aucune prescription guerrière. Il fallut qu’il émigre et qu’il s’entoure d’une force pour que la législation du djihad voie le jour. »[5] Le Livre est donc à la base de la religion, tandis que l’épée ne fait que le seconder dans sa mission. C’est à la lumière de cette explication qu’il convient de comprendre l’adage : Le sultan est plus dissuasif, par la Volonté de Dieu, que le Coran, de par la peur qu’il inspire. »[6]



Ibn el Qaïyim nous offre des perles dont il a le secret : « Leçon précieuse : Allah (I) révèle : [Ceux qui redoublent d’efforts pour Notre cause, Nous allons les guider sur Nos sentiers][7] ; Le très-Haut fait un parallèle entre partir en guerre et suivre la bonne voie ; les hommes les mieux guidés sont ceux qui s’investissent le plus dans le djihâd, en sachant que le djihâd prioritaire commence par un effort sur soi dans un combat incessant contre les passions, Satan, et les épreuves de la vie. En affrontant ces quatre ennemis pour la cause d’Allah, on sera guidé en retour vers les sentiers de Son Agrément qui mènent droit au Paradis. À l’inverse, moins on fait d’effort dans ce sens, et moins on est guidé sur le droit chemin. El Junaïd le dit lui-même :

« Ceux qui luttent pour Notre cause contre leur penchant à travers le repentir, Nous allons les guider sur les sentiers de la sincérité exclusive à Dieu. »

Ainsi, on ne peut venir à bout de l’ennemi apparent sans triompher de ses ennemis cachés ; quand on a le dessus sur les seconds, on a le dessus sur les premiers, et le contraire est aussi vrai, soit que si c’est les seconds qui prennent le dessus, alors il faut s’attendre au péril entre les mains des premiers. »[8]



Mais, je n’allais entamer aucune démarche sans faire les présentations à travers un exposé succinct de ma méthodologie dans ce que j’appellerais désormais « nos échanges ».



Ma méthode d’investigation



Par chance je suis dépourvu de toute ambition politique ou sociale, en sorte que je n'ai à craindre aucun danger de ce côté-là, rien qui me retienne, rien qui me force à des transactions et à des ménagements ; bref j'ai le droit de dire tout haut ce que je pense, et je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées.[9]



Je n’écris pas pour catéchiser, pour recruter des adhérents à tel ou tel parti, mais pour instruire et renseigner. Je croirais déchoir à mes propres yeux si je me préoccupais, quand je prends la plume, du parti que tireront de mes écrits les politiques du jour, en France et à l’étranger. Que ces hommes d’action, d’action rouge, noire ou blanche, s’efforcent d’exploiter mes livres au profit de leur cause, avec plus ou moins de bonne foi, c’est un ennui que je dois supporter avec calme. Ni leurs éloges, ni leurs injures ne me feront dévier de ma route. Si l’histoire est la politique du passé, ce n’est pas une raison, au contraire, pour qu’elle devienne l’humble servante de la politique ou plutôt des politiques du présent. Elle n’a de raison d’être que si elle dit en toute indépendance ce qu’elle croit être la vérité. Tant pis pour ceux que cette vérité blesse ! Ou plutôt tant mieux, car c’est peut-être une des conditions du progrès. »[10]



Je me sers rarement des avis d'autrui, si ce n'est par honneur de cérémonie, sauf où j'ai besoin d'instruction de science ou de la connaissance du fait. Mais, dans les choses où je n'ai à employer que le jugement, les raisons étrangères peuvent servir à m'appuyer, mais peu à me détourner. Je les écoute favorablement et décemment toutes, mais, qu'il m'en souvienne, je n'en ai cru jusqu'à cette heure que les miennes.[11]



Personnellement, je tiens à bannir de mon vocabulaire toute expression, qui au lieu de dépassionner le débat, pour reprendre un passage d'un livre interdit en France, il l'embrouille, l'envenime et le rend impossible, soit tout le contraire de l'ambition que je m'assigne. L'analyse doit être distinguée de toute polémique, mais aussi des arrière-pensées que l'on croit détecter chez l'autre. Inutile de se prêter au jeu et d'ouvrir la chasse aux sous-entendus. Ce qui importe, si l'on veut être compris, c'est une authentique analyse du phénomène exempte de tout soupçon.



Nous avons pour usage pour les questions touchant à la religion aussi subtiles soient-elles, d’y adhérer pleinement, sans les confronter les unes aux autres ni de faire de parti pris en faveur d’une tendance quelconque. Nous nous contentons de donner raison à chacune d’entre elles pour les points où elles sont conformes à la vérité, et de leur donner tort quand elles se trompent. Nous ne faisons exception dans ce principe à aucune tendance ni aucune opinion. Nous espérons qu’Allah nous maintienne sur cette voie à la vie à la mort, et jusqu’au jour où nous reviendrons vers Lui.[12]



Nous devons donner foi à tous les enseignements venant d’Allah, et accepter la vérité dans son ensemble, sans faire preuve de passion ni parler sans savoir ; notre approche est scientifique et objective, conformément au Coran et à la sunna. Quand on s’accroche qu’en partie à la vérité, on suscite la divergence et la désunion.[13]



Allah (I) révèle : [Ne croyez-vous qu’à une partie du Livre au détriment du reste ; en agissant ainsi, quelle autre rétribution aura-t-on sinon de goûter à l’ignominie ici-bas et d’être jeté dans le pire des châtiments le Jour de la résurrection ; Allah n’est nullement inattentif à ce que vous faites].[14]



En effet, les Gens du Livre ont pour usage de renier les bonnes opinions de leurs coreligionnaires comme le signale ibn Taïmiya.[15] Le Très-Haut révèle : (Les Juifs disent : les chrétiens ne tiennent sur rien, et les chrétiens disent : les Juifs ne tiennent sur rien, et pourtant tous lisent le Livre. Ainsi, les ignorants ont prétendu la même chose. Le Jour de la Résurrection,  Allah tranchera entre leurs divergences)[16] ; [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[17] Ce dernier Verset s’adresse particulièrement aux chrétiens, et s’érige en prophétie pour dénoncer les dissensions au sein de leur communauté depuis ses balbutiements jusqu’à la fin des temps, à travers notamment une série de conciles aussi houleux les uns que les autres, comme le souligne ibn Taïmiya.[18]



Ce même ibn Taïmiya établit que les adeptes des religions falsifiées et les égarés en général s’appuient généralement sur des arguments ambigus au détriment des arguments formels, trahissant ainsi qu’ils sont plus animés par les passions que par la recherche de la vérité.[19] Ce manque de bonne foi ou, pour le moins, ce manque de rigueur les fait sombrer dans les contradictions les plus aberrantes.


« Il y a plus faux que le faux, c'est le mélange du vrai et du faux. »
— Paul Valéry



D’ailleurs, les kharijites qui orneront notre propos ne sont pas épargnés par cette tare qui est le lot de tout individu mu par les passions.

Selon ‘Âichâ – qu’Allah l’agrée –, le Messager (r) récita le Verset : (Il est Celui qui vous a descendu le Livre ; celui-ci contient des versets explicites qui incarnent la mère du Livre ; d’autres sont ambigus. Quant à ceux qui ont les cœurs fourbes, ils s’en tiennent à la partie ambiguë pour semer le désordre et les interpréter à leur façon ; mais personne ne connait leur interprétation en dehors d’Allah. Ainsi que les savants érudits qui disent : nous y donnons foi, tout vient de Notre Seigneur).[20] Puis, il expliqua : « Si vous voyez des gens suivre les Versets ambigus, sachez qu’Allah les a dénoncés dans Son Livre ; alors, méfiez-vous d’eux. »[21] Pour Shâtibî il s’agit notamment des kharijites.[22]

Ibn ‘Abbâs dépeint leur profil en ces termes : « Ils donnent foi aux Versets formels, mais les Versets ambigus les égarent. » Puis, il récita le Verset précédent.[23]



Nous devons prendre la vérité d’où qu’elle vienne



Dans le hadîth rapporté par el Bukhârî, le Messager d’Allah (r) s’adresse à Abû Huraïra en ces termes, en parlant de Satan : « Il t’a dit vrai, lui le grand menteur ! »


‘Abd Allah ibn Mas’ûd : « N’associe rien à Allah et tourne-toi toujours du côté du Coran. Accepte la vérité même d’un « étranger » pour qui tu as de l’aversion ; et refuse le faux même d’un proche pour qui tu as de l’affection. »[24]

Abd e-Rahman ibn Mahdî jette les bases de l’investigation moderne : « les traditionalistes évoquent les choses qui sont en leur faveur, mais aussi celles qui sont en leur défaveur. Quant aux « gens des passions », ils évoquent uniquement les choses qui sont en leur faveur. »



Après s’être inspiré d’un passage d’el ‘aqîda e-nazhâmiya (p. 25) d’Abû el Ma’âlî el Juwaïnî, un hérétique chevronné, ibn Taïmiya fait le commentaire suivant : « Les références auxquelles nous nous rapportons, parmi les adeptes du kalâm ou autres, ne nous rejoignent pas forcément dans tous les points que nous établissons dans ce domaine. Néanmoins, il faut recevoir la vérité d’où qu’elle vienne. Mu’âdh ibn Jabal disait cette fameuse parole : « Il faut accepter la vérité de n’importe qui, même d’un mécréant – ou bien a-t-il dit : même d’un pervers –. Et méfiez-vous des erreurs du sage.

Comment peut-on savoir qu’un mécréant dit la vérité, lui demanda-t-on ?
La vérité dégage une lumière, a-t-il répondu, ou bien a-t-il dit une parole de ce genre. »[25] … »[26]


Toute vérité franchit trois étapes :
D’abord elle est ridiculisée.
Ensuite elle subit une forte opposition,
puis elle est considérée comme ayant été une évidence.
Arthur Schopenhaueur.



À suivre…



Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Le discernement ; 52

[2] Voir : miftâh dâr e-sa’âda (1/70).

[3] Le fer ; 25

[4] Le discernement ; 31

[5] Majmû’ el fatâwâ (28/234).

[6] Majmû’ el fatâwa (10/356).

[7] L’araignée ; 69

[8] El fawâid (p. 109).

[9] Friedrich Nietzsche, lettre à Malwida von Meysenbug, 25 octobre 1874.

[10] Albert Mathiez, extrait de sa préface à La Réaction thermidorienne, Paris, Colin, 1929 (14/07/1928).

[11] (Montaigne, Les Essais)

[12] Ibn el Qaïyim dans el tarîq el hijrataïn (p. 393).

[13] Ibn Taïmiya dans Majmû’ el fatâwâ (4/450).

[14] La vache ; 85

[15] Voir : Iqtidâ e-sirât el mustaqîm (1/91).

[16] La vache ; 113

[17] Le repas céleste ; 14

[18] Extrait d’El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[19] Voir notamment : El Jawâb e-Sahîh li man baddala din el Masîh (2/710) et majmû’ el fatâwa (3/62-63).

[20] La famille d‘Imrân ; 7

[21] D’après el Bukhârî et Muslim dans leurs recueils e-sahîh.

[22] Voir : el i’tisâm (1/32, 77) et Qawt el Qulûb d’Abû Tâlib el Makkî (2/246).

[23] Voir : El musannif  d’ibn Abî Shaïba (15/313) et e-sharî’a d’el Ajûrrî (1/343).

[24] Sharh e-sunna d’el Baghawî (1/199).

[25] Rapporté par Abû Dâwûd (5/17-18).

[26] Majmû’ el fatâwa (5/101-104).
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Dim 15 Jan - 18:18




Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 2/1)



Voltaire : « Quand on a détruit une erreur, il se trouve toujours quelqu’un qui la ressuscite...» « Dictionnaire Philosophique 1764 »



L'Âne vint à son tour, et dit : J'ai souvenance

Qu'en un pré de Moines passant,

La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense

Quelque diable aussi me poussant,

Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.

Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.

A ces mots on cria haro sur le Baudet.

Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue

Qu'il fallait dévouer ce maudit Animal,

Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.

Sa peccadille fut jugée un cas pendable.

Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !

Rien que la mort n'était capable

D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de Cour vous rendront blanc ou noir.



http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/anmalpes.htm



N.B. Il m’arrive de ne pas citer mes sources, non en vue de me les approprier, mais par commodité.



L’Islam est LA religion d’excellence, LA religion par excellence, n’en déplaisent à ses détracteurs ; il est l’alliance parfaite entre le glaive et la plume, l’État et la religion – s’évertue à nous dire Mr Zemmour –, le pouvoir et le savoir, la force et la raison, le temporel et le spirituel, qu’aucune autre religion n’avait jamais faite auparavant. J’y reviendrais plus tard, mais sachons dors et déjà que, dans sa fameuse réfutation aux chrétiens, ibn Taïmiya, notamment, se sert d’un Verset de la Bible pour entériner cette idée. Ce dernier s’inspire d’auteurs médiévaux, à l’image du cadi Sâlih e-Ja’farî qui la développe avec ferveur.



L’annonce du Pentateuque



La Thora mentionne dans sa version traduite en arabe : « Le SEIGNEUR est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon du côté de Seïr, il a resplendi du côté de Parân. »[1]



Bon nombre de savants affirment (les termes appartiennent à Mohammed ibn Qutaïba) :

« Après réflexion, il n’y a aucun doute ni aucune confusion, que la venue de Dieu au mont Sinaï correspond à la révélation de la Thora à Moïse au mont Sinaï, comme le constatent les écritures des gens du Livre et les nôtres. Sa splendeur étalée à Seïr doit indubitablement correspondre à la révélation de l’Évangile au Christ, qui est né dans la région de Seïr, sur les terres de l’Ami d’Allah Ibrahim, dans un village intitulé Nazareth, à l’origine de Nazaréen ; nom donné à ses adeptes. De la même façon qu’Il devait resplendir à Seïr par l’intermédiaire du Christ, il devait également faire Son apparition sur les montagnes de Parân (Farân) ; l’image de la révélation du Coran à Mohammed (r).



Les montagnes de Parân se situent dans la région de La Mecque. Personne parmi les musulmans ni d’ailleurs parmi les gens du Livre ne conteste que Farân s’identifie à la Ville sainte. Malgré les manigances de ces derniers qui se traduisent par des mensonges et la manipulation des textes, ils n’ont jamais réussi à cacher cette vérité historique. »



La Thora ne nous apprend-elle pas qu’Ibrahim a installé Hagar et Ismâ’îl à Farân[2] ?

Désignez-nous le fameux endroit ayant pour nom Farân, et où Allah est apparu, ainsi que le nom du prophète ayant reçu la révélation après Jésus !



Se manifester ou faire son apparition ne signifie-t-il pas la même chose ? Autrement dit, se dévoiler et se découvrir. Connaissez-vous une religion autre que l’Islam dont la domination s’est répandue à travers tout l’Orient et l’Occident ?



Ibn Zhafar a dit : « Seïr où s’est manifesté la prophétie du Messie est une montagne dans la région du Shâm. »



Celle-ci se trouve près de Bethléem, le village où il est né. Le village de Seïr porte le même nom jusqu’aujourd’hui, tout comme la montagne avoisinante. Selon la Thora, les descendants d’Esaü étaient les habitants de Seïr. Dieu ordonna à Moïse de ne leur faire aucun mal. Cette explication nous éclaire désormais sur la citation des trois montagnes. Hira, lieu où le Prophète (r) reçut pour la première fois la révélation, est le plus haut sommet des environs de La Mecque. Il y a tellement de montagnes autour, que leur nombre monterait, selon les dires, à douze milles. Cette région qui connut l’avènement du Coran est toujours connue de nos jours sous le nom de Farân.



Le désert entre le mont Sinaï et La Mecque se baptise Farân. Personne n’est à même d’avancer qu’après Jésus, un livre ne soit révélé quelque part dans ce pays ou qu’un prophète y soit venu.



Par conséquent, il n’est pas possible d’expliquer l’apparition d’Allah sur les montagnes de Farân autrement que par l’avènement de Mohammed (r). Le Seigneur (I) a énuméré dans la Thora ces révélations selon l’ordre chronologique : la Thora, l’Évangile, et le Coran. Ces Livres saints représentent la lumière d’Allah et ils mènent à Sa voie.





L’avènement des trois grandes « religions »



Pour le premier livre, Il a dit : « il est venu ou il s’est montré » ; au sujet du deuxième : « il a resplendi » ; et pour le dernier : « il est apparu ». La Thora est venue en effet comme les premières lueurs de l’aube ou de façon un peu plus intense. La révélation de l’Évangile a été comme le rayonnement du soleil illuminant le droit chemin.



Quant au Coran, il est comparable à l’astre flamboyant ayant envahi le ciel. Par son entremise, le Prophète (r) a répandu la lumière d’Allah à travers l’Orient et l’Occident avec plus d’intensité que les deux Livres précédents, à l’image du soleil qui domine les deux horizons. Allah qualifie le Coran de lampe lumineuse comme il a qualifié le soleil de lampe flamboyante. Or, l’humanité a plus besoin d’une lampe lumineuse que d’une lampe flamboyante dont l’utilisation est ponctuelle ; il est dit que celle-ci rayonne pendant une période déterminée tandis que la lampe lumineuse est indispensable à tout moment et n’importe où (de jour comme de nuit, en public ou en privé).



Le Prophète a dit (r) : « Les horizons de la terre, l’Orient et l’Occident, m’ont été rejoints. À l’avenir, le règne de ma communauté atteindra leurs frontières. »[3]



Par ailleurs, Allah (I) jure par ces trois localités dans le passage suivant : (Par le figuier et l’olivier • Par le mont Sinaï • Par ce pays paisible • Nous avons créé l’homme de la plus belle façon • Nous l’avons ramené ensuite au plus bas degré •  À part les croyants ayant accompli les bonnes œuvres, et qui auront une récompense intarissable • Pourquoi dès lors démentir le jugement ? • Allah n’est-il pas le meilleur des juges ?)[4] Il a donc juré par le figuier et l’olivier qui désignent la Terre sainte qui accueille leur culture, le lieu de naissance de Jésus, et la révélation de l’Évangile. Il a ensuite juré par le mont Sinaï, la montagne d’où le Seigneur parla à Moïse ; l’arbre qui se fit l’écho de Ses Paroles s’élevait sur le lieu bénit, dans le flanc droit de la vallée.



Le pays paisible



Le Très-Haut a enfin juré par le pays paisible, La Mecque. Il a sacralisé ce havre de paix près à recevoir en son sein la servante et le fils du Patriarche. Autour, les hommes s’acharnent les uns contre les autres conformément aux Lois universelles (qui relèvent de la Volonté décrétive d’Allah ndt.) et aux Lois textuelles (qui relèvent de la Volonté préceptive d’Allah ndt.) ; Ibrahim l’a rendu sacré et a imploré le Seigneur en faveur de ses habitants.



Allah révèle : (Seigneur ! J’ai installé une partie de ma postérité dans une vallée aride, auprès de Ta Maison Sacrée, Seigneur ! Afin qu’ils observent la prière. Dirige le cœur de certains hommes vers eux et accorde-leur de bons fruits ; ainsi seront-ils reconnaissants).[5] (Et quand Nous fîmes de la Maison Sacrée un asile pour les hommes et une terre paisible. Prenez la station d’Ibrahim comme lieu de prière. Nous avons pris le serment à Ibrahim et à Ismâ’îl de purifier Ma Maison pour ceux qui voudraient en faire le tour, s’y recueillir, s’y incliner, et s’y prosterner • Et quand Ibrahim a dit : Seigneur ! Rends cette terre paisible et accorde de bons fruits à ses habitants ; ceux parmi eux qui ont cru en Allah et au Jour dernier. Le Seigneur répondit : le mécréant certes, Je le laisserais profiter un peu avant de le précipiter dans les tourments de l’Enfer ; quelle mauvaise destinée !)[6]



Le Maitre des cieux et de la terre nous informe qu’Ibrahim L’implora de rendre La Mecque une terre paisible. Il évoque dans plusieurs endroits du Coran qu’Il exauça son souhait. Son fidèle serviteur y construisit la Maison sacrée : (Quand Ibrahim et Ismâ’îl élevèrent les fondations de la Maison Sacrée, Seigneur ! Acceptes notre œuvre, tu es certes l’Entendant et le Savant • Seigneur ! Fais que nous soyons soumis à Toi, ainsi qu’une partie de notre postérité, fais-nous voir nos rites, et pardonne-nous ; Tu es certes Absoluteur et Miséricordieux • Seigneur ! Envoie-leur un Messager issu des leurs afin qu’il leur récite Tes Versets, qu’il leur enseigne le Livre et la Sagesse, et qu’il les élève ; Tu es certes le Fort et le Sage)[7] ; (La première Maison fondée pour les hommes est celle qui se trouve à Bekka ; bénite et direction pour l’univers • Celle-ci renferme des signes évidents et la Station d’Ibrahim. Quiconque y entre est en paix. Les hommes doivent envers Allah faire le pèlerinage à la Maison sacrée dans la limite de leurs moyens ; et pour celui qui renie, qu’il sache qu’Allah se passe aisément de l’Humanité)[8] ; (Pour l’alliance des Qoraïchites • l’alliance de leur itinéraire d’hiver et d’été • qu’ils adorent le Dieu de cette Maison • Celui qui a apaisé leur faim et qui a apaisé leur peur)[9] ; (Ils dirent : si nous devions suivre la bonne voie avec toi, nous serions arrachés à nos terres, mais ne les avons-Nous pas établis sur une terre sacrée et paisible où s’amoncèlent tous les fruits, par un effet de Notre grâce ? Sauf que la plupart ne savent point)[10] ; (Ne voient-ils pas que Nous avons rendu ce pays sacré et paisible ; autour les gens s’acharnent les uns contre les autres. Croient-ils au faux alors qu’ils renient les bienfaits d’Allah).[11]



(Par le figuier et l’olivier • Par le mont Sinaï • Par ce pays paisible)[12] : Allah jure ainsi par ces trois lieux illustres d’où s’est manifestée Sa lumière et Sa voie. Il y a révélé Ses trois Livres : la Thora, l’Évangile, et le Coran, nous enseigne la Thora à travers le Verset : « Le SEIGNEUR est venu du Sinaï, pour eux il s’est levé à l’horizon, du côté de Seïr, il a resplendi du côté de Parân. »[13]



Cette énumération respecte l’ordre chronologique (soit du plus ancien au plus récent). Dans le Coran, le sermon du Tout-Puissant met en avant le côté grandiose de ces trois lieux pour exprimer la grandeur de Son pouvoir, de Ses signes, de Ses Livres, et de Ses Messagers ; cette fois, l’énumération respecte l’ordre croissant d’importance, du moins illustre au plus illustre. Il a tout d’abord juré par le figuier et l’olivier, ensuite par le mont Sinaï, puis par La Mecque, qui symbolise le Coran, le plus illustre des Livres saints, devant la Thora et l’Évangile. Cette gradation est valable aussi pour leurs prophètes respectifs.





On retrouve ce procédé dans d’autres passages du Livre saint, comme, par exemple : (Par les vents éparpillant la poussière • Par les lourds nuages porteurs de la pluie • Par les astres qui voguent dans le ciel • Par les répartiteurs de toute chose selon un ordre reçu).[14]



Ici, le serment porte sur les catégories de la création citées l’une après l’autre. Il y a tout d’abord les vents qui éparpillent la poussière, les nuages porteurs de la pluie qui sont au-dessus des vents, puis les astres qui voguent dans l’univers. Certains exégètes avancent l’hypothèse qu’il s’agit dans ce Verset des vaisseaux voguant sur la mer, mais les astres semblent plus appropriés au contexte. Un autre texte corrobore cette hypothèse : (Non ! Je jure par les étoiles couchantes • qui voguent vers leur refuge).[15] Appelées Jawârî, les étoiles portent le même nom que les navires décrits dans le Verset suivant : (Parmi ses signes, il y a les navires qui voguent comme des repères sur la mer (ou pareils à des cimes)).[16] Or, les étoiles se trouvent au-dessus des nuages. Il dit ensuite : (Par les répartiteurs de toute chose selon un ordre reçu). Autrement dit, par les anges qui jouissent d’un degré supérieur à tous les éléments précités…[17]



Des siècles plus tard, Victor Hugo reprendra judicieusement le soleil en métaphore pour comparer entre la révélation de Jésus et celle de Mohammed. Voici le texte en question :

J’ai complété d’Issa la lumière imparfaite.

Je suis la force, enfants ; Jésus fut la douceur.

Le soleil a toujours l’aube pour précurseur.

La poésie est vraiment déroutante et enchanteresse !


À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Deutéronome ; 33-1, 3 

[2] Voir La Genèse 21-21. Les exégètes juifs et chrétiens prétendent que le désert de Parân se trouve dans la péninsule du Sinaï au sud de la Palestine. Le passage en question relate l’histoire où Abraham abandonna sa servante et son fils (le père d’une future grande nation), désigné incorrectement par Isaac, dans le désert de Parân, l’endroit ou la mère des Arabes a miraculeusement découvert le puits de Zem Zem par l’intermédiaire de l’Archange Gabriel. (N. du T.)  

[3] Rapporté par Muslim (n° 2889).

[4] Sourate Les Figuiers

[5] Ibrahim ; 37

[6] La vache ; 125-126

[7] La vache ; 127-129

[8] La famille de ‘Imran ; 96-97

[9] Les Qoraïchites

[10] Les récits ; 57

[11] L’araignée ; 67

[12] Les Figuiers ; 1-3

[13] Deutéronome ; 33-1, 3 

[14] Les vents ; 1-4

[15] Takwîr ; 15-16

[16] La concertation ; 32

[17] Voir : Takhjîl man harrafa at-Tawrât wal  Injîl du cadi Sâlih e-Ja’farî.
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Lun 16 Jan - 17:14





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 2/2)


La vérité sort de la bouche des… ennemis
 
Bi famika adîn !

De nombreux modernes ayant assisté au déclin respectif du catholicisme et de l’Islam politique mettent en avant la prépondérance du second cité. Les critiques les plus acerbes fondent sur le premier qui eut pour père fondateur non éponyme Paul de Tarse[1] :

« Écrasez l'infâme ! », écrivait Voltaire après s'être penché longuement sur la question.[2]



Voltaire va plus loin : « Si l'on veut bien y faire attention, la religion catholique apostolique et romaine est, dans toutes ses cérémonies et tous ses dogmes, l'opposé de la religion de Jésus. »[3]



Au XVIIIe siècle, le Vénitien Casanova estimait : « le mahométisme plus raisonnable que le christianisme. »[4]



« J’acquis la conviction que la doctrine de l'Église, quoiqu'elle ait prit le nom de « chrétienne », ressemble singulièrement à ces ténèbres contre lesquelles luttait Jésus et contre lesquelles il recommande à ses disciples de lutter. » (Léon Tolstoï)



Et Friedrich Nietzsche de renchérir: « L'Église appartient au triomphe de l’Antéchrist. »



« Au fond, il n'y a jamais eu qu'un chrétien et il est mort sur la croix. L'évangile est mort sur la croix... Seule est chrétienne la pratique chrétienne, une vie telle que celle vécue par celui qui mourut sur la croix », selon Nietzsche qui a plagié Léon Tolstoï dans ses notes ou écrits posthumes (Volonté de Puissance).



Mais restons avec Nietzsche :


« Le christianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique, et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre goût que Rome et la Grèce, a été foulée aux pieds (et je préfère ne pas penser par quels pieds!)
Pourquoi ?
Parce qu’elle devait le jour à des instincts aristocratiques, à des instincts virils, parce qu’elle disait oui à la vie, avec en plus, les exquis raffinements de la vie maure !... Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière [...]

Voyons donc les choses comme elles sont !
Les croisades ? Une piraterie de grande envergure, et rien de plus ! [...] La noblesse allemande est à peu près absente de l’histoire de la culture supérieure : on en devine la cause... Le christianisme, l’alcool - les deux grands moyens de corruption… En soi, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’islam et le christianisme, pas plus qu’entre un Arabe et un Juif.
La réponse est donnée d’avance : ici, nul ne peut choisir librement. Soit on est un tchandala, soit on ne l’est pas. « Guerre à outrance avec Rome ! Paix et amitié avec l’Islam. » C’est ce qu’a senti, c’est ce qu’a fait ce grand esprit fort, le seul génie parmi les empereurs allemands, Frédéric II [Hohenstauffen]. » L’Antéchrist (1888).

« Si l’Islam méprise le christianisme, il a mille fois raison : l’Islam suppose des hommes pleinement virils. » L’Antéchrist (1888).

Dans les Mémoires écrits à Sainte-Hélène du général Gourgaud, Napoléon dit : « Jésus-Christ, simple prédicateur, n’exerça aucun pouvoir sur la terre, mon règne n’est pas de ce monde disait-il. Il le prêchait dans le temple, il le prêchait en particulier à ses disciples. Il leur accorda le don de la parole, fit des miracles, ne se révolta pas contre la puissance établie et mourut sur une croix, entre deux larrons, en exécution du jugement d’un simple préteur idolâtre… À l’opposé de Jésus-Christ, Mahomet fut roi ! Il déclara que tout l’univers devait être soumis à son empire… »



Plus loin, Napoléon poursuit : « Ce qui est supérieur en Mahomet, c’est qu’en dix ans il a conquis la moitié du globe, tandis qu’il a failli trois cents ans au christianisme pour s’établir. »



Dans sa Correspondance, au chapitre « Observations sur la tragédie de Mahomet », Napoléon écrit : « Il a détruit les faux dieux, renversé le temple des idoles dans la moitié du monde, propagé plus que qui que ce soit la connaissance d’un seul Dieu dans l’univers… Mahomet fut un grand homme, intrépide soldat…. Grand capitaine, éloquent, homme d’État, il régénéra sa patrie et créa au milieu des déserts de l’Arabie un nouveau peuple et une nouvelle puissance. »



Dans sa correspondance, présente dans le Journal de Sainte Hélène, il parle des trois monothéismes. Tout d’abord, il considère que les juifs ont eu le tort de vouloir garder le message de Moïse pour le confiner à leur « race d’élus de Dieu ». Par ailleurs, il admire Jésus, mais déplore que le christianisme ait été récupéré par « un groupe de politiciens de Rome » pour contrôler le peuple, et qu’il ait déformé l’unicité de Dieu : « Ils ont ensuite donné à Dieu des partenaires. Ils étaient maintenant trois en un. »



À la fin de son raisonnement, l’empereur déchu en vient à l’islam, qu’il décrit comme tel : « Puis enfin, à un certain moment de l’histoire, apparut un homme appelé Mahomet. Et cet homme a dit la même chose que Moïse, Jésus, et tous les autres prophètes : il n’y a qu’Un Dieu. C’était le message de l’Islam. L’Islam est la vraie religion. Plus les gens liront et deviendront intelligents, plus ils se familiariseront avec la logique et le raisonnement. Ils abandonneront les idoles, ou les rituels qui supportent le polythéisme, et ils reconnaîtront qu’il n’y a qu’Un Dieu. Et par conséquent, j’espère que le moment ne tardera pas où l’Islam prédominera dans le monde. »[5] 

Plus tôt, dans le même Journal de Sainte-Hélène dicté au Général Gouraud, il est même possible de lire « J’aime mieux la religion de Mahomet. Elle est moins ridicule que la nôtre. »[6]



Gustave le bon tient, pour sa part, à rétablir quelques vérités historiques :



« Il semblera toujours humiliant à certains esprits de songer que c'est à des infidèles que l'Europe chrétienne doit d'être sortie de la barbarie, et une chose si humiliante en apparence ne sera que bien difficilement admise. [...] Par leur influence morale, ils ont policé les peuples barbares qui avaient détruit l'empire romain ; par leur influence intellectuelle, ils ont ouvert à l'Europe le monde des connaissances scientifiques, littéraires et philosophiques qu'elle ignorait, et ont été nos civilisateurs et nos maîtres pendant six cents ans. »[7]



« Au point de vue de la civilisation, bien peu de peuples ont dépassé les Arabes et l'on n'en citerait pas qui ait réalisé des progrès si grands dans un temps si court. Au point de vue religieux, ils ont fondé une des plus puissantes religions qui aient régné sur le monde, une de celles dont l'influence est la plus vivante encore. Au point de vue politique, ils ont créé un des plus gigantesques empires qu'ait connus l'histoire. Au point de vue intellectuel et moral ils ont civilisé l'Europe. Peu de races se sont élevées plus haut, mais peu de races sont descendues plus bas. Aucune ne présente d'exemple plus frappant de l'influence des facteurs qui président à la naissance des empires, à leur grandeur et à leur décadence. »[8]



« Bien peu de religions ont eu un pareil empire sur les âmes ; aucune peut-être n’en a exercé de plus durable. Le Coran est le véritable pivot de la vie en Orient, et nous retrouvons son influence dans les moindres actes de l'existence. L'empire des Arabes ne vit plus que dans l'histoire, mais la religion qui fut mère de cet empire n'a pas cessé de s'étendre. Du fond de son tombeau, l'ombre du prophète règne en souveraine sur ces millions de croyants qui peuplent l'Afrique et l'Asie, du Maroc jusqu'à la Chine, de la Méditerranée à l'Equateur. »[9]



« S’il faut juger de la valeur des hommes par la grandeur des œuvres qu'ils ont fondées, nous pouvons dire que Mahomet fut un des plus grands hommes qu'ait connus l'histoire. Des préjugés religieux ont empêché bien des historiens de reconnaître l'importance de son œuvre ; mais les écrivains chrétiens eux-mêmes commencent aujourd'hui à lui rendre justice. »[10]



L’anthropologue français constate que : « L'étonnante facilité avec laquelle se répand le Coran dans le monde est tout à fait caractéristique. Partout où un musulman a passé on est certain de voir sa religion rester. Des pays, que les Arabes n'ont jamais visités en conquérants, et qui n'étaient parcourus que par leurs marchands, tels que certaines parties de la Chine, de l'Afrique centrale et de la Russie, comptent aujourd'hui par millions les sectateurs du prophète. Toutes ces conversions se sont faites librement, sans violence. »



Mais encore : « L'habileté politique que déployèrent les premiers successeurs de Mahomet fut à la hauteur des talents guerriers qu'ils surent bien vite acquérir. Dès leurs premiers combats, ils se trouvèrent en présence de populations que des maîtres divers tyrannisaient sans pitié depuis des siècles, et qui ne pouvaient qu'accueillir avec joie des conquérants qui leur rendraient la vie moins dure. La conduite à tenir était clairement indiquée, et les khalifes surent sacrifier aux intérêts de leur politique toute idée de conversion violente. Loin de chercher à imposer par la force leur croyance aux peuples soumis, comme on le répète toujours, ils déclarèrent partout vouloir respecter leur foi, leurs usages et leurs coutumes. En échange de la paix qu'ils leur assuraient, ils ne leur imposaient qu'un tribut très faible, et toujours inférieur aux impôts que levaient sur eux leurs anciens maîtres. »



Le Bon va jusqu’à mettre à nu le mythe Martel que l’imaginaire collectif à construit de toute pièce[11] :



« Le séjour des Arabes en France, plus de deux siècles après Charles Martel, nous prouve que la victoire de ce dernier n'eut en aucune façon l'importance que lui attribuent tous les historiens. Charles Martel, suivant eux, aurait sauvé l'Europe et la chrétienté. Mais cette opinion, bien qu'universellement admise, nous semble entièrement privée de fondement. L'expédition d'Abdéramen n'était qu'une campagne destinée à enrichir ses soldats, en leur procurant l'occasion de faire un riche butin. Sans le fils de Pepin d'Héristal, l'expédition se fût terminée par le pillage de Tours et de quelques autres villes, et les Arabes se fussent, suivant leur habitude, éloignés pour reparaître sans doute les années suivantes, jusqu'au jour où ils eussent rencontré une coalition capable de les repousser. Charles Martel ne réussit à les chasser d'aucune des villes qu'ils occupaient militairement. Il fut obligé définitivement de battre en retraite devant eux et de les laisser continuer à occuper tranquillement tous les pays dont ils s'étaient emparés. Le seul résultat appréciable de sa victoire fut de rendre les Arabes moins aventureux dans leurs razzias vers le nord de la France ; résultat utile, assurément, mais insuffisant tout à fait à justifier l'importance attribuée à la victoire du guerrier franc. »[12]



« Supposons cependant que les chrétiens n'eussent jamais réussi à repousser les Arabes ; supposons encore qu'au lieu d'un climat froid et pluvieux, qui ne pouvait exercer aucun attrait sur eux, les musulmans eussent rencontré dans le nord de la France le même climat qu'en Espagne, et eussent cherché à s'y établir de façon définitive. Pour savoir ce qu'eût été dans ces hypothèses impossibles le sort du nord de l'Europe, il suffit de rechercher ce que fut celui de l'Espagne. Or, comme sous l'influence des Arabes, l'Espagne jouissait d'une civilisation brillante, alors que le reste de l'Europe était plongé dans la plus grossière barbarie, il est évident qu'au point de vue de la civilisation de l'époque, les populations chrétiennes n'auraient eu qu'à gagner à se ranger sous la bannière du prophète. Adoucis dans leurs mœurs, les peuples de l'Occident eussent sans doute évité ainsi les guerres de religion, la Saint-Barthélemy, l'inquisition, en un mot, toutes ces calamités qui ont ensanglanté l'Europe pendant tant de siècles, et que les musulmans n'ont jamais connues. »[13]



« Bien que le séjour des Arabes en France n'ait été constitué que par une série de courtes invasions, ils ont laissé des traces profondes de leur passage dans la langue, et [...] ils en ont laissé également dans le sang. [...] L'ethnologie nous en fournit la preuve, en retrouvant, après tant de siècles, des descendants des Arabes sur plusieurs parties de notre sol. Dans le département de la Creuse, dans les Hautes-Alpes, et notamment dans plusieurs localités situées autour de Montmaure (montagne des Maures), dans le canton de Baignes (Charente), de même que dans certains villages des Landes, du Roussillon, du Languedoc, du Béarn, les descendants des Arabes sont facilement reconnaissables. On les distingue à leur peau basanée, leurs cheveux couleur d'ébène, leur nez aquilin, leurs yeux foncés et perçants. Les femmes se reconnaissent à leur teint olivâtre, leur figure allongée, leurs grands yeux noirs, leurs sourcils épais, la forme conique de leurs seins, etc. »[14]



« Grâce aux croisades, l'influence civilisatrice de l'Orient sur l'Occident fut très grande, mais cette influence fut beaucoup plus artistique, industrielle et commerciale que scientifique et littéraire. Quand on considère le développement considérable des relations commerciales et l'importance des progrès artistiques et industriels, engendrés par le contact des croisés avec les Orientaux, on peut affirmer que ce sont ces derniers qui ont fait sortir l'Occident de la barbarie, et préparé ce mouvement des esprits que l'influence scientifique et littéraire des Arabes, propagée par les universités de l'Europe, allait bientôt développer et d'où la renaissance devait sortir un jour. »[15]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Voir : http://blog.decouvrirlislam.net/Home/christianisme/paul-de-tarse/saint-paul-un-antechrist

[2] Dictionnaire Philosophique, coll. Folio classique, Gallimard.

[3] https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Voltaire_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes_Garnier_tome20.djvu/534

[4] Le Philosophe et le théologien.

[5] Correspondance de Napoléon 1er - Journal inédit de Sainte Hélène, de 1815 à 1818 (Gal Baron Gourgaud), Napoléon Bonaparte, éd. Comon et cie, 1847, t. 5, Affaires religieuses, p. 518

[6] Journal de Sainte-Hélène 1815-1818, Napoléon Bonaparte, éd. Flammarion, 1947, t. 2, partie 28 août 1817, p. 226.

[7] La Civilisation des Arabes (1884), Gustave Le Bon, éd. La Fontaine au Roy, 1990, Livre cinquième, chapitre dixième, Civilisation de l'Europe par les Arabes, p. 442

[8] Idem. p. 470

[9] Idem. p. 328

[10] Idem. p. 76

[11] Pour en finir avec cette imposture : Laurent Theis : "Charles Martel a massacré de nombreux chrétiens"
http://www.lepoint.fr/…/laurent-theis-charles-martel-a-mass…
[12] Idem. p. 236

[13] Idem. p. 237

[14] Idem. p. 237

[15] Idem. p. 254
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Mar 17 Jan - 14:39





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 2/3)



Hitler lui-même s’invite dans la danse



D’aucun y voit un rapprochement douteux, facilement explicable du reste, entre l’Islam et l’Allemagne nazie.[1]



« Mentez, mentez, il en restera toujours quelque-chose. Il faut mentir comme le diable, non pas timidement, non pas pour un temps, mais hardiment et toujours. » (Voltaire, lettre à Thiriot du 21 octobre 1736.)



En fait, le discours allemands est beaucoup moins décomplexé, pour des raisons géopolitiques et anthropologiques, somme toute, évidentes, mais aussi grâce à l’influence de l’Empereur Frédéric II, une icône historique du pays, qui entretenait des liens étroits avec ses homologues musulmans. Nous l’avons vu plus haut avec Nietzsche,[2] en voici un autre exemple avec Goethe :



« Aussi souvent que nous le lisons (le Coran), au départ et à chaque fois, il nous repousse. Mais soudain il séduit, étonne et finit par forcer notre révérence. Son style, en harmonie avec son contenu et son objectif, est sévère, grandiose, terrible, à jamais sublime. Ainsi ce livre continuera d'exercer une forte influence sur les temps à venir. »[3]



« C'est dans l'Islam que je trouve le mieux exprimées mes propres idées. »[4]



« L’homme est sans cesse inquiet parce qu'il pense qu'il ne peut pas faire face aux difficultés, mais avec plus de précision nous comprenons que tous les hommes peuvent vaincre la peur, à condition d'entrer dans l'idéologie salvatrice de l'Islam et de s'en remettre à Dieu. »[5]



Pour revenir au premier homme du troisième Reich :



« Les peuples régis par l’Islam seront toujours plus proches de nous que la France, par exemple, en dépit de la parenté du sang qui coule dans nos veines. Le malheur veut que la France ait dégénéré au cours des siècles et que ses élites aient été subverties par l’esprit juif. Cela a pris de telles proportions que cela est irréparable. La France est condamnée à faire une politique juive. »[6]



« Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade !) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empêchés. »[7]



« Je pourrais encore m’enflammer pour le paradis des musulmans, mais que dire du fade paradis des chrétiens. »[8]



« La civilisation a été l’un des éléments constitutifs de la puissance de l’Empire romain. Ce fut aussi le cas en Espagne, sous la domination des Arabes. La civilisation atteignit là un degré qu’elle a rarement atteint. Vraiment une époque d’humanisme intégral, où régna le plus pur esprit chevaleresque. L’intrusion du christianisme a amené le triomphe de la barbarie. L’esprit chevaleresque des Castillans est en réalité un héritage des Arabes. »[9]



Voltaire se sert de la tête de turc mahométan pour taper sur les catholiques



D’où l’amalgame que fait naitre sa position sur la religion musulmane, position qui a peut-être évoluée :



Voir : http://islammedia.free.fr/Pages/citation_voltaire.html



Au départ, Voltaire était très hostile à l’islam. La pièce théâtrale « Mahomet, ou le fanatisme » composée en 1742, était considérée comme le parfait exemple pour dépeindre le personnage du Prophète Mohammed.

« Mahomet le fanatique, le cruel, le fourbe, et, à la honte des hommes, le grand, qui de garçon marchand devient prophète, législateur et monarque. »[10]



Goethe, qui avait traduit la pièce en allemand pour complaire à son maître, le prince Charles-Auguste de Weimar, parla de ce sujet à Napoléon qu’il rencontra à Erfut. L’Empereur rétorqua : « Je n’aime pas cette pièce, c’est une caricature !

Je suis de l’avis de Votre Majesté, j’ai fait ce travail à contre-cœur. Mais dans cette tragédie, dans ces tirades contre le fanatisme, ce n’est pas l’islam qui était visé, mais l’Église catholique.
Les allusions, dit Napoléon, sont tellement voilées que cet impertinent a pu dédier son œuvre au pape… qui lui a donné sa bénédiction. »[11]


« Mahomet a été l'objet de sa plus vive critique, dans le caractère et dans les moyens. Voltaire, disait l'Empereur, avait ici manqué à l'histoire et au cœur humain. Il prostituait le grand caractère de Mahomet par les intrigues les plus basses. Il faisait agir un grand homme qui avait changé la face du monde, comme le plus vil scélérat, digne au plus du gibet. Il ne travestissait pas moins inconvenablement le grand caractère d'Omar, dont il ne faisait qu'un coupe-jarrets de mélodrame. »[12]



Mais au fur et à mesure, Voltaire va faire ses recherches personnelles et délaisser les vieux ouvrages sur les musulmans que propageait l’église. Voltaire se détache des sources héritées du Moyen Âge et sa perspective change radicalement.



C’est en travaillant en véritable historien, sur son Charles XII, que Voltaire forgea ses idées sur le monde musulman et plus particulièrement sur les Ottomans. L’évolution de Voltaire sur l’islam arrive à son point culminant avec l’Examen important de milord Bolingbroke, ou le tombeau du fanatisme, intégré au Recueil nécessaire, en 1766. Dans cet écrit, il fustige sévèrement le christianisme et fait l’éloge du Prophète Mohammed qui établit un culte qui « était sans doute, plus sensé que le christianisme. »



Voltaire accuse et attaque le christianisme qu’il considère comme « la plus ridicule, la plus absurde et la plus sanglante religion qui ait jamais infecté le monde. »[13] Par contraste, il vante la doctrine musulmane pour sa grande simplicité : « Il n’y a qu’un Dieu et Mahomet est son prophète. »



« Chanoines, moines, curés même, dit Voltaire, si on vous imposait la loi de ne manger ni boire depuis quatre heures du matin jusqu’à dix heures du soir, pendant le mois de juillet, lorsque le carême arriverait dans ce temps ; si on vous défendait de jouer à aucun jeu de hasard sous peine de damnation ; si le vin vous était interdit sous la même peine ; s’il vous fallait faire un pèlerinage dans des déserts brûlants ; s’il vous était enjoint de donner au moins deux et demi pour cent de votre revenu aux pauvres ; si, accoutumés à jouir de dix-huit femmes, on vous en retranchait tout d’un coup quatorze ; en bonne foi, oseriez-vous appeler cette religion sensuelle ? » Et la fin de son article est une leçon qui déteste et rejette la caricature : « Il faut combattre sans cesse. Quand on a détruit une erreur, il se trouve toujours quelqu’un qui la ressuscite.»[14]



La dernière phase de Voltaire sur l’islam se situe entre 1768 et 1772. Il revient sur certaines de ses positions intransigeantes concernant le christianisme, sans renoncer à ses convictions dans l’enseignement de l’islam :

« Sa religion est sage, sévère, chaste et humaine : sage puisqu’elle ne tombe pas dans la démence de donner à Dieu des associés, et qu’elle n’a point de mystère ; sévère puisqu’elle défend les jeux de hasard, le vin et les liqueurs fortes, et qu’elle ordonne la prière cinq fois par jour ; chaste, puisqu’elle réduit à quatre femmes ce nombre prodigieux d’épouses qui partageaient le lit de tous les princes de l’Orient ; humaine, puisqu’elle nous ordonne l’aumône, bien plus rigoureusement que le voyage de La Mecque. Ajoutez à tous ces caractères de vérité, la tolérance. »



Depuis 1742, date à laquelle Voltaire a présenté sa pièce de théâtre « Mahomet » à la Comédie française, le chemin parcouru est long. Ce jour-là, il attaquait « le fondateur de l’islam » pour montrer comment les religions ont été établies. Puis vingt-huit années plus tard, en 1770, il le défend pour soutenir que « d’autres peuples pouvaient penser mieux que les habitants de ce petit tas de boue que nous appelons Europe ».



« Il n’y a point de religion dans laquelle on n’ait recommandé l’aumône. La mahométane est la seule qui en ait fait un précepte légal, positif, indispensable. L’Alcoran [le Coran] ordonne de donner deux et demi pour cent de son revenu, soit en argent, soit en denrées. La prohibition de tous les jeux de hasard est peut-être la seule loi dont on ne peut trouver d’exemple dans aucune religion.

Toutes ces lois qui, à la polygamie près, sont si austères, et sa doctrine qui est si simple, attirèrent bientôt à la religion, le respect et la confiance. Le dogme surtout de l’unité d’un Dieu présenté sans mystère, et proportionné à l’intelligence humaine, rangea sous sa loi une foule de nations et, jusqu’à des nègres dans l’Afrique, et à des insulaires dans l’Océan indien.

Le peu que je viens de dire dément bien tout ce que nos historiens, nos déclamateurs et nos préjugés nous disent : mais la vérité doit les combattre. »[15]



« Le plus grand changement que l’opinion ait produit sur notre globe fut l’établissement de la religion de Mahomet. Ses musulmans, en moins d’un siècle, conquirent un empire plus vaste que l’empire romain. Cette révolution, si grande pour nous, n’est, à la vérité, que comme un atome qui a changé de place dans l’immensité des choses, et dans le nombre innombrable de mondes qui remplissent l’espace ; mais c’est au moins un événement qu’on doit regarder comme une des roues de la machine de l’univers, et comme un effet nécessaire des lois éternelles et immuables : car peut-il arriver quelque chose qui n’ait été déterminé par le Maître de toutes choses ? Rien n’est que ce qui doit être. »[16]



« Ce fut certainement un très grand homme, et qui forma de grands hommes. Il fallait qu’il fût martyr ou conquérant, il n’y avait pas de milieu. Il vainquit toujours, et toutes ses victoires furent remportées par le petit nombre sur le grand. Conquérant, législateur, monarque et pontife, il joua le plus grand rôle qu’on puisse jouer sur la terre aux yeux du commun des hommes. »[17]

« J’ai dit qu’on reconnut Mahomet pour un grand homme ; rien n’est plus impie, dites-vous. Je vous répondrai que ce n’est pas ma faute si ce petit homme a changé la face d’une partie du monde, s’il a gagné des batailles contre des armées dix fois plus nombreuses que les siennes, s’il a fait trembler l’empire romain, s’il a donné les premiers coups à ce colosse que ses successeurs ont écrasé, et s’il a été législateur de l’Asie, de l’Afrique, et d’une partie de l’Europe. »[18]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Ils s’inspirent de plusieurs textes qui sont fallacieux et partisan quand, notamment, on ne les replace pas dans leur contexte historique : « Je fus impressionné par la parenté du national-socialisme avec l’islam et cette impression n’a fait que se préciser et s’affermir depuis. »
(Hermann von Keyserling / 1880-1946)
« Les nazis sont les meilleurs amis de l’islam. »
(Le grand Mufti de Jérusalem en 1943)
« Je n’ai rien contre l’Islam, parce que cette religion se charge elle-même d’instruire les hommes, en leur promettant le ciel s’ils combattent avec courage et se font tuer sur le champ de bataille: bref, c’est une religion très pratique et séduisante pour un soldat. »
(Heinrich Himmler – Reichführer SS / 1900 – 1945)
Voir : http://www.minurne.org/?p=41

[2] Voir également pour ce dernier : https://cercamon.net/2007/01/11/nietzsche-sur-lislam-lantechrist-1888/

[3] Goethe, 1819, West-Oestlicher Divan, dans Dictionary of Islam (1885), paru chez Laurier Books Ltd, 1996, p. 526, Thomas Patrick Hughes.

[4] Goethe, 20 septembre 1820, Lettre à Zelter, dans Goethe et l'Islam, paru dans Studia Islamica, No. 33 (1971), p. 151, G.-H. Bousquet.

[5]http://www.alhassanain.com/french/articles/articles/beliefs_library/various_articles/l_islam_et_le_saint_coran_dans_la_pensee_et_l_oeuvre/001.html

[6] Testament politique d’Hitler, Adolf Hitler, notes de Martin Bormann, préface de Trevor-Roper, éd. Fayard, 1959, 2 avril 1945, p. 180.

[7] Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, t. 2, 28 août 1942, p. 297.

[8] Hitler cet inconnu (Hitlers Tischgesprache im Führerhauptquartier), Adolf Hitler, notes de Henry Picker, éd. Presses de la cité, 1969, 13 décembre 1941, p. 168.

[9] Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, t. 2, 28 août 1942, p. 297.

[10] Recueil des Lettres de Voltaire (1739-41).

[11] Jean Prieur, Muhammad, Prophète d’Orient et d’Occident, Éditions du Rocher, Paris 2003, p 215.

[12] Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, Dépôt du Mémorial, 1824, t.3, avril 1816, p. 134-135.

[13] Lettre à Frédéric II, roi de Prusse, datée du 5 janvier 1767.

[14] Dictionnaire philosophique 1764.

[15] Voltaire, Essai sur les mœurs, in Faruk Bilici, op. cit.

[16] « Remarque pour servir de supplément à l'Essais sur les Mœurs » (1763), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, chap. IX-De Mahomet, p. 588.

[17] « Remarque pour servir de supplément à l'Essais sur les Mœurs » (1763), dans Œuvres complètes de Voltaire.

[18] Voltaire a composé cette lettre en 1760 en réponse à la « Critique de l’Histoire universelle de M. de Voltaire, au sujet de Mahomet et du mahométisme »
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Mer 18 Jan - 12:26




Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 2/4)



Dans le classement des 100 personnes les plus influentes de l'histoire, Mohammed, contre toute attention, se positionne à la première place



L’auteur de l’ouvrage ayant fait ce constat justifie son choix : « Certains lecteurs seront peut-être étonnés de me voir placer Mahomet en tête des personnalités ayant exercé le plus d’influence en ce monde, et d’autres contesteront probablement mon choix. Cependant, Mahomet est le seul homme au monde qui ait réussi par excellence sur les plans religieux et séculier. »[1]



De grands penseurs et écrivains depuis l’époque des Lumières justifient plus ou moins ce choix



Avec Voltaire à leur tête. Dans l'Essai sur les mœurs, Voltaire « porte un jugement presque entièrement favorable » sur Mahomet et « se montre plein d'éloges pour la civilisation musulmane et pour l'islam en tant que règle de vie ».[2] Il compare ainsi le « génie du peuple arabe » au « génie des anciens Romains »[3] et écrit que « dans nos siècles de barbarie et d’ignorance, qui suivirent la décadence et le déchirement de l’empire romain, nous reçûmes presque tout des Arabes : astronomie, chimie, médecine »[4] et que « dès le second siècle de Mahomet, il fallut que les chrétiens d’Occident s’instruisissent chez les musulmans ».[5]

 

Alphonse de LAMARTINE, poète et homme politique français (1790/1869)



« Jamais un homme ne se proposa, volontairement ou involontairement, un but plus sublime, puisque ce but était surhumain : Saper les superstitions interposées entre la créature et le Créateur, rendre Dieu à l'homme et l'homme à Dieu, restaurer l'idée rationnelle et sainte de la divinité dans ce chaos de dieux matériels et défigurés de l'idolâtrie... Jamais homme n'accomplit en moins de temps une si immense et durable révolution dans le monde... »



« Si la grandeur du dessein, la petitesse des moyens, l'immensité du résultat sont trois mesures du génie de l'homme, qui osera comparer humainement un grand homme de l'histoire moderne à Mahomet ? Les plus fameux n'ont remués que des armes, des lois, des empires ; ils n'ont fondé, quand ils ont fondés quelque chose, que des puissances matérielles, écroulées souvent avant eux.

Celui-là a remué les armées, des législations, des empires, des peuples, des dynasties, des millions d'hommes sur un tiers du globe habité ; mais il a remué, de plus, des idées, des croyances, des âmes. Il a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel...



Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d'idées, restaurateur de dogmes rationnels, d'un culte sans images, fondateurs de vingt empires terrestres et d'un empire spirituel, voilà Mahomet. A toutes les échelles où l'on mesure les grandeurs humaines, quel homme fut plus grand ? »



« Il a fondé une nationalité spirituelle (...), la haine des faux dieux, et la passion du Dieu un et immatériel. Ce patriotisme vengeur des profanations du ciel fut la vertu des enfants de Mahomet (les musulmans) ; la conquête du tiers de la terre à son dogme fut son miracle, ou plutôt ce ne fut pas le miracle d'un homme, ce fut celui de la raison ? L'idée de l'unité de Dieu, proclamée dans la lassitude des théologies fabuleuses, avait en elle-même une telle vertu, qu'en faisant explosion sur ses lèvres elle incendia tous les vieux temples des idoles et alluma de ses lueurs un tiers du monde. »[6]



Bosworth Smith y va de son témoignage : « Il était César et le Pape réunis en un seul être ; mais il était le Pape sans avoir les prétentions du Pape, et César sans avoir les légions de César : sans armée, sans garde du corps, sans palais et sans revenu fixe ; s’il y a un homme qui a le droit de dire qu’il règne par la volonté divine, ce serait Muhammad, puisqu’il a reçu tout le pouvoir sans avoir les instruments ni le support. »[7] Ainsi, la position selon laquelle Muhammad serait un imposteur soulève plus de problèmes qu’elle n’en résout. Et pourtant aucune des grandes figures de l’histoire n’est si peu appréciée en Occident que Muhammad.[8]



« Après tant de témoignages si éclatants, mon cher Josué, lance un Montesquieu médusé loin de penser qu’il se contredit, il faut avoir un cœur de pierre pour ne pas croire sa sainte loi. Que pouvait faire davantage le ciel pour autoriser sa mission divine, à moins que de renverser la nature, et de faire périr les hommes mêmes qu'il voulait convaincre ? »[9]



En revanche, à titre de comparaison, en France Chateaubriand dénonce le despotisme, la ruine économique, et la sanguinaire saignée démographique européenne causée par Bonaparte ; comme dans le reste de l’Empire Goya peint le Dos de Mayo dénonçant la répression napoléonienne contre les madrilènes. Et surtout, après les désastres militaires, l’invasion et l’abdication, le sentiment national (en France) et l’esprit religieux se mêlent pour donner une image d’un Napoléon « Antéchrist ».[10]





Le discours contradictoire de ces intellectuels



Or, certains grands lettrés, à l’image de Voltaire, affichent un sentiment diamétralement opposé à leur discours laudatif. Voltaire, l’auteur des paroles : « Il est à croire que Mahomet, comme tous les enthousiastes, violemment frappé de ses idées, les débita d’abord de bonne foi, les fortifia par des rêveries, se trompa lui-même en trompant les autres, et appuya enfin, par des fourberies nécessaires, une doctrine qu’il croyait bonne. »



« Les musulmans sont animés de la rage de la malfaisance. Rien n’est plus terrible qu’un peuple qui, n’ayant rien à perdre, combat à la fois par esprit de rapine et de religion. »[11]



Son discours a-t-il évolué comme en témoigne la démonstration plus haut ? Ou bien est-ce que l’un n’empêche pas l’autre ? That’s the question !



Il faut dire que les grands théoriciens de la culture moderne ne sont pas toujours des lumières



Toujours à l’image de Voltaire, mais aussi de toute une culture d’intellectuel occidentaux ayant de près ou de loin, influencé la marche de l’Histoire, mais qui ont du mal, depuis un certain temps déjà, à dissimuler leur xénophobie rampante envers ceux qu’ils nomment les « nègres » ou les « indigènes », mais aussi leur antisémitisme malappris, envers nos cousins les Juifs ; sans n’oublier au passage de mettre en avant un paternalisme exacerbé par le sentiment infatué de la suprématie de la race blanche :



Voltaire : « Les Blancs sont supérieurs à ces Nègres, comme les Nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres. »[12]



« Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d'hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu'ils doivent point cette différence à leur climat, c'est que des Nègres et des Négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu'une race bâtarde d'un noir et d'une blanche, ou d'un blanc et d'une noire. »[13]



« La nature a subordonné à ce principe ces différents degrés et ces caractères des nations, qu'on voit si rarement se changer. C'est par là que les Nègres sont les esclaves des autres hommes. On les achète sur les côtes d'Afrique comme des bêtes. »[14]



« La race des Nègres est une espèce d'hommes différente de la nôtre [...] on peut dire que si leur intelligence n'est pas d'une autre espèce que notre entendement, elle est très inférieure. Ils ne sont pas capables d'une grande attention, ils combinent peu et ne paraissent faits ni pour les avantages, ni pour les abus de notre philosophie. Ils sont originaires de cette partie de l'Afrique comme les éléphants et les singes ; ils se croient nés en Guinée pour être vendus aux Blancs et pour les servir. »[15]



Voyons ce que voltaire pensait des Juifs



Voltaire n'épargne pas le peuple juif, qualifiée de « nation atroce » et « ennemie du genre humain », « incapable d'aucune action généreuse » et que sa religion éloigne des autres peuples.[16]



Sur le ton de persiflage qui lui est habituel, il constate que les Juifs ne voyaient rien au delà de leur corps :



Le Juif ne voit rien au delà de leur corps



« Quel que soit l’auteur du Pentateuque... Le système d’une vie future, d’une âme immortelle ne se trouve dans aucun endroit de ce livre... Le législateur des Juifs a toujours dit, répété, inculqué que Dieu ne punirait les hommes que de leur vivant. Cet auteur, quel qu’il soit, fait dire à Dieu même : Honorez père et mère afin que vous viviez longtemps ; si vous obéissez... vous aurez de la pluie au printemps..., si vous ne gardez pas toutes les ordonnances, vous aurez la rogne, la gale, la fistule, des ulcères aux genoux et dans le gras des jambes. Il menace surtout les Juifs d’être obligés d’emprunter des étrangers à usure, et qu’ils seront assez malheureux pour ne point prêter à usure.

Il leur recommande plusieurs fois d’exterminer, de massacrer toutes les nations que Dieu leur aura livrées, de n’épargner ni la vieillesse, ni l’enfance, ni le sexe ; mais, pour l’immortalité de l’âme, il n’en parle jamais ; il ne la suppose même jamais. Les philosophes... qui ont nié cette immortalité, en ont donné les raisons..., mais les Juifs ne donnèrent jamais aucune raison. S’ils nièrent l’immortalité de l’âme, ce fut uniquement par grossièreté et par ignorance ; c’est parce que leur législateur très grossier n’en savait pas plus qu’eux... Dans les livres attribués à Moïse, il n’est jamais question d’une vie future... Un auteur connu s’est étonné qu’on voie dans le Deutéronome une loi émanée de Dieu même touchant la-manière dont un Juif doit pousser sa selle, et qu’on ne voie pas dans tout le Pentateuque un seul mot concernant... une autre vie... Les Juifs ne pensèrent jamais qu’à leur corps. »



Voltaire rappelle en quelques traits plaisants le mépris où le Juif était tenu pour sa passion de l’usure :



Les juifs et l’Or



« Leur grande application ayant été de temps immémorial à prêter sur gages, il leur était défendu de prêter... sur des ornements d’église... Le concile de Latran ordonna qu’ils portassent une petite roue sur la poitrine, pour les distinguer des chrétiens (10) ... Il leur était expressément défendu de prendre des services ou des nourrices chrétiennes et encore plus des concubines. Il y eut même quelques pays où l’on faisait brûler les filles dont un Juif avait abusé et les hommes qui avaient eu la faveur d’une Juive, par la grande raison qu’en rend le grand jurisconsulte Gallus, que c’est la même chose de coucher avec un Juif que de coucher avec un chien... On avait toujours soin de les pendre entre deux chiens quand ils étaient condamnés... Ils furent partout usuriers, selon le privilège et la bénédiction de leur loi, et partout en horreur pour la même raison. »



De nos jours, on commet un péché de lèse majesté et un crime contre l’Humanité pour bien moins que cela !



Après, on nous dit que ce sont les jeunes de banlieues les antisémites, ces nouvelles têtes de turc !



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1]https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_100_:_classement_des_personnes_les_plus_influentes_de_l%E2%80%99histoire

[2] René Pomeau, Voltaire en son temps, Fayard, 1995, t.1, p.407

[3] « Il est évident que le génie du peuple arabe, mis en mouvement par Mahomet, fit tout de lui-même pendant près de trois siècles, et ressembla en cela au génie des anciens Romains. » « Essais sur les Mœurs » (1756), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. VI-De l’Arabie et de Mahomet, p. 237

[4] « Préface de l’Essai sur l’Histoire universelle [archive] » (1754), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 24, p. 49

[5] « Essais sur les Mœurs » (1756), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. VI-De l’Arabie et de Mahomet, p.237

[6] Histoire de la Turquie 1er tome.

[7] Mohammad et Mohammadanism Londres 1874, p. 92.

[8] W. Montgomery, Muhammad at Mecca, Oxford, 1953, p. 52.

[9] Extrait de " LETTRE Persane XXXIX ". HAGI IBBI AU JUIF BEN JOSUE, PROSELYTE MAHOMETAN. A Smyrne

[10] Voir Encarta.

[11] Voltaire / Questions sur l'encyclopédie.

[12] Voltaire, in « Traité de Métaphysique ». Cité in « Le Choc du mois » n°25, p.31.

[13] Voltaire, « Essai sur les mœurs ». Cité in id.

[14] Idem.

[15] Voltaire, « Essai sur les mœurs », Genève, 1755, t.XVI, p.269-270.

[16] Raymond Trousson, Dictionnaire général de Voltaire, Honoré Champion, 2003, p.470
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Jeu 19 Jan - 20:18



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 2/5)



Des chercheurs contemporains courageux, comme Marion Sigaut, dévoilent avec succès l’imposture de ce grand philosophe français, sauf que, malheureusement, il n’est pas le seul à souffrir de ce genre de symptômes :



Martin Luther (Fondateur du protestantisme ; dans Les juifs et leurs mensonges (Von den Juden und ihren lügen) et les dernières paroles de David)



Parlant des juifs :

« C’est un peuple abominable, qui ruine tous les autres par l’usure … il n’y a rien à tirer de ces malheureux, qui ne veulent pas écouter la parole divine et se contentent de leurs propres idées.
« Si un juif vient me demander le baptême, je le lui donnerai ; mais je le mènerai aussitôt sur le pont de l’Elbe, lui accrocherai une meule de moulin au cou et le jetterai à l’eau.
« Qu’on brûle leurs synagogues et leurs écoles ! ce qui ne veut pas brûler, qu’on le couvre de terre ! Qu’on l’ensevelisse d’une telle façon que jamais plus personne n’en trouve pierre sur pierre ni un déchet ! Qu’on enfonce et démolisse leurs maisons ! Qu’on leur enlève tous leurs livres de prière et leurs talmuds ! Qu’on interdisse à leur rabbins sous peine de mort, de prodiguer leur enseignement ! qu’on refuse aux juifs tout droit d’escorte et de protection publique ! qu’on leur défende de faire du commerce ! Qu’on leur prenne leurs économies, leurs bijoux, leur or et leur argent ! … et si ce n’est pas suffisant, qu’on les chasse de toutes parts comme des chiens enragés ! »


Ceci a été écrit et lu en Allemagne, en 1542.



David Hume (1711-1776), économiste anglais influent écrivit à son époque (dans Sur les caractères nationaux, Vol III) :



« Je suspecte les Nègres et en général les autres espèces humaines d’être naturellement inférieurs à la race blanche. Il n’y a jamais eu de nation civilisée d’une autre couleur que la couleur blanche, ni d’individu illustre par ses actions ou par sa capacité de réflexion... Il n’y a chez eux ni engins manufacturés, ni art, ni science. Sans faire mention de nos colonies, il y a des Nègres esclaves dispersés à travers l’Europe, on n’a jamais découvert chez eux le moindre signe d’intelligence. »



Emmanuel Kant (1724-1804), d'ajouter (dans "Essai sur les maladies de la tête, Observation sur le sentiment du beau et du sublime, éd. Flammarion, 1990") :



« La nature n’a doté le nègre d’Afrique d’aucun sentiment qui ne s’élève au-dessus de la niaiserie (...) Les Noirs (...) sont si bavards qu'il faut les séparer et les disperser à coups de bâton. »



Le zoologiste, G. Cuvier d'écrire à son tour (dans Recherches sur les ossements fossiles, Volume 1, Paris, Deterville, 1812) :



« La race nègre est confinée au midi de l'Atlas, son teint est noir, ses cheveux crépus, son crâne comprimé et son nez écrasé ; son museau saillant et ses grosses lèvres la rapprochent manifestement des singes : les peuplades qui la composent sont toujours restées barbares (...) la plus dégradée des races humaines, dont les formes s'approchent le plus de la brute, et dont l'intelligence ne s'est élevée nulle part au point d'arriver à un gouvernement régulier. »



Puis Montesquieu (dans L'esprit des Lois) en 1748 :



« On ne peut se mettre dans l'idée que Dieu, qui est un être sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir. (...) Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous mêmes chrétiens. »



Puis sous la plume de Hegel (dans La raison dans l'histoire, Paris, Plon, 1965) :



« Les Africains, en revanche, ne sont pas encore parvenus à cette reconnaissance de l'universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, état, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n'existe pas encore pour eux. Les abondantes relations des missionnaires mettent ce fait hors de doute (...) Ce qui caractérise en effet les nègres, c'est précisément que leur conscience n'est pas parvenue à la contemplation d'une objectivité solide, comme par exemple Dieu, la loi, à laquelle puisse adhérer la volonté de l'homme, et par laquelle il puisse parvenir à l'intuition de sa propre essence » Et de continuer en disant que l'Afrique est : « un monde anhistorique non développé, entièrement prisonnier de l'esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l'histoire de l'universel. »



Hegel signe et persiste : « Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline. Pour le comprendre, nous devons abandonner toutes nos façons de voir européennes. Nous ne devons penser ni à un Dieu personnel ni à une loi morale ; nous devons faire abstraction de tout esprit de respect et de moralité, de tout ce qui s’appelle sentiment, si nous voulons saisir sa nature… on ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde à l’humain. »[1]



Alexis de Tocqueville (Abolitionniste !), Œuvres complètes, tome III, Paris, 1962, P. 105



« Quelque respectable que soit la position des Noirs, quelque sainte que doive être à nos yeux leur infortune, qui est notre ouvrage, il serait injuste et imprudent de ne se préoccuper que d’eux seuls. Si les Nègres ont droit à devenir libres, il est incontestable que les colons ont droit à n’être pas ruinés par la liberté des Nègres. »







Puis, on continue avec Ernest Renan (dans le Discours sur la nation) :



« La nature a fait une race d'ouvrier, c'est la race chinoise (...) une race de travailleur de la terre, c'est le nègre (...) une race de maîtres et de soldats, c'est la race européenne. »



Théodore Roosevelt (1858-1919, Président des USA, lettre du 3/1/1913)



« Je souhaiterais beaucoup que l’on empêchât entièrement les gens de catégorie inférieure de se reproduire, et quand la nature malfaisante de ces gens est suffisamment manifeste, des mesures devraient être prises en ce sens. Les criminels devraient être stérilisés et il devrait être interdit aux personnes faibles d’esprit de laisser des rejetons après elles… »



Un paternalisme éhonté doublé d’une xénophobie schizophrénique



Une xénophobie alimentée par la peur que renvoie l’autre, dans le rôle ingrat et coupable du « dominé », toujours dans la perspective affolante d’une prochaine invasion de l’Europe. La France des Lumières qui exporte généreusement son universalisme qu’elle troque au rabais contre les richesses nourrissant les terres de ses (anciennes) colonies apeurées ; celle-ci les console en leur expatriant son catholicisme déchu qu’elle ne veut plus sur son sol. La chrétienté à bout de souffle est telle des médicaments périmés ou « non conformes » qu’on refourgue à l’Afrique qui le paie en nature ! On projette sur l’autre ses propres tares, comme pour laver sa conscience bien trop sale, au gré d’une thérapie qui fermente tellement qu’elle tourne mal !



« Si l’on préfère la vie à la mort on doit préférer la civilisation à la barbarie. L’islamisme est le culte le plus immobile et le plus obstiné, il faut bien que les peuples qui le professent périssent s’ils ne changent de culte. »

(Alfred de Vigny / 1797 – 1863)



« Cette prétention de défendre l'Islamisme (qui est en soi une monstruosité) m'exaspère. Je demande, au nom de l’humanité, à ce qu’on broie la Pierre-Noire, pour en jeter les cendres au vent, à ce qu’on détruise la Mecque, et que l’on souille la tombe de Mahomet. Ce serait le moyen de démoraliser le Fanatisme. »[2]

(Gustave Flaubert / 1821 – 1880)



« L’islamisme ne peut exister que comme religion officielle ; quand on le réduira à l’état de religion libre et individuelle, il périra. L’islamisme n’est pas seulement une religion d’État, c’est la religion excluant l’État. »



« Là est la guerre éternelle, la guerre qui ne cessera que quand le dernier fils d’Ismaël sera mort de misère ou aura été relégué par la terreur au fond du désert. L’Islam est la plus complète négation de l’Europe ; l’Islam est le fanatisme. »

(Joseph Ernest Renan / 1823 – 1892)



Voici ce que ce dernier pensait du sceau des messagers : « En somme, Mahomet nous apparaît comme un homme doux, sensible, exempt de haine. Ses affections étaient sincères ; son caractère, en général, porté vers la bienveillance. Lorsqu'on lui serrait la main en l'abordant, il répondait cordialement à cette étreinte, et jamais il ne retirait la main en premier. Il saluait les petits enfants et montrait une grande tendresse de cœur pour les femmes et les faibles. "Le Paradis, disait-il, est au pied des mères". Ni les pensées d'ambitions, ni l'exaltation religieuse, n'avaient desséché en lui le germe des sentiments individuels. On le voyait traire lui-même ses brebis, et il s'asseyait à terre pour raccommoder ses vêtements et chaussures… Rien de moins ressemblant à cet ambitieux machiavélique et sans cœur qui explique en inflexibles alexandrins ses projets à Zopyre. »[3]


Lettre du Père Charles de Foucauld adressée à René Bazin, de L’Académie française, président de la Corporation des publicistes Chrétiens, parue dans le Bulletin du Bureau catholique de Presse, n° 5, octobre 1917 :

« Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d’elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.
L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.
Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.
Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ?
Exceptionnellement, oui. D'une manière générale, non.
Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du « Mehdi », il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu’à l'approche du jugement dernier le Mehdi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l’engage à subir avec calme son épreuve; " l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération ", disent-ils.
Ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles.
Mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.
De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ?
Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Mehdi... »
Charles de FOUCAULD


 « L’influence de cette religion paralyse le développement social de ses fidèles. Il n’existe pas de plus puissante force rétrograde dans le monde. Si la Chrétienté n’était protégée par les bras puissants de la Science, la civilisation de l’Europe moderne pourrait tomber, comme tomba celle de la Rome antique. »

(Winston Churchill / 1874 – 1965)



« C’est le grand phénomène de notre époque que la violence de la poussée islamique. Sous-estimée par la plupart de nos contemporains, cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. Les conséquences de ce phénomène sont encore imprévisibles. A l’origine de la révolution marxiste, on croyait pouvoir endiguer le courant par des solutions partielles. Ni le christianisme, ni les organisations patronales ou ouvrières n’ont trouvé la réponse. De même aujourd’hui, le monde occidental ne semble guère préparé à affronter le problème de l’islam. En théorie, la solution paraît d’ailleurs extrêmement difficile. Peut-être serait-elle possible en pratique si, pour nous borner à l’aspect français de la question, celle-ci était pensée et appliquée par un véritable homme d’Etat. Les données actuelles du problème portent à croire que des formes variées de dictature musulmane vont s’établir successivement à travers le monde arabe. Quand je dis «musulmane» je pense moins aux structures religieuses qu’aux structures temporelles découlant de la doctrine de Mahomet.



Peut-être des solutions partielles auraient-elles suffi à endiguer le courant de l’islam, si elles avaient été appliquées à temps. Actuellement, il est trop tard ! Les « misérables » ont d’ailleurs peu à perdre. Ils préféreront conserver leur misère à l’intérieur d’une communauté musulmane. Leur sort sans doute restera inchangé. Nous avons d’eux une conception trop occidentale. Aux bienfaits que nous prétendons pouvoir leur apporter, ils préféreront l’avenir de leur race. L’Afrique noire ne restera pas longtemps insensible à ce processus. Tout ce que nous pouvons faire, c’est prendre conscience de la gravité du phénomène et tenter d’en retarder l’évolution. »

André Malraux, 3 juin 1956.



Ces appréhensions naissent du constat sans appel, qui fut déjà annoncé par Le Bon, que l’islam est amené à l’avenir à jouer les premiers rôles dans l’échiquier de la politique planétaire, et à retrouver ses lettres de Noblesse ; sans parler de la relation ambivalente qui lie à jamais la France à ses anciennes colonies de l’Afrique septentrionale.



La haine de l’autre n’est pas nouvelle, que les jours se ressemble !



Au début du 12ème siècle, commence à se répandre en Occident des poèmes et chroniques portant sur la ‘’biographie’’ de Mahomet. Les attaques portent plus sur le ‘’personnage Mahomet’’ que sur les musulmans eux-mêmes, et s’attardent sur les points suivants : les portraits soulignent la déficience physique et mentale d’un homme victime de crises épileptiques ; ils critiquent la licence de sa vie privée que l’idéal coranique d’un paradis rempli de jouissances charnelles confirmerait ; la vision prophétique est contestée au profit de celle d’un chamelier ignorant devenu jouet de juifs et de chrétiens hérétiques, nestoriens, jacobites, ou ariens (…)



Deux siècles plus tôt, les motifs des églises romaines associent le thème de l’Apocalypse au combat des forces du Bien contre les forces du Mal représentées par l’Islam (…) Philippe Sénac a étudié les représentations iconographiques de l’Islam en Occident et en tire plusieurs conclusions : le Sarrasin est toujours un guerrier : l’Islam est associé à la violence ; il est toujours laid et hirsute ; l’Islam est aussi associé à l’œuvre du diable.[4] « L’esthétique nous apprend-t-il, se mêle ici à l’affaire : à Angoulême, il se tord de douleur ; à Oloran il grimace ; à Estella, il s’enlaidit davantage : ses traits sont grossiers, ses cheveux hirsutes, ses lèvres épaisses ; à Clermont-Ferrand, comme à Chartres, sur le vitrail de la cathédrale où resplendit l’admirable légende de Charlemagne, les combattants sarrasins ont le nez aquilin, l’œil obscure des rapaces en quelque sorte. L’Islam synonyme de laideur. »[5]



Force est de constater qu’avec les caricatures version 2005, l’Histoire se répète à la différence qu’à l’époque, sous la domination de l’Église, la liberté d’expression et la laïcité ne faisait pas dès lors partie du décor européen.



 Des siècles plus tard, Bonaparte écrit avant la Révolution un conte, Le masque du Prophète racontant : « l’histoire authentique d’un homme qui, poussé par un désir de gloire s’est fait passer pour un envoyé de Dieu en utilisant différentes formes d’imposture. »[6]



Le comble du paradoxe, c’est que sous l’étoffe d’un prophète, Napoléon a usé dans sa quête de la gloire, des pires impostures ! Il alla jusqu’à feinté une conversion à l’islam dans le but avouée de gagner l’assentiment des autochtones égyptiens. Pourtant après sa débâcle, Il est exilé comme un imposteur sur une île rocheuse désolé et battue par les vents au sud de l’océan atlantique où il passe les six dernières années de sa vie. L’empereur doit même y subir des brimades du gouverneur de l’île, Hudson Lowe, effrayé à l’idée d’une possible évasion.



Le 15 mai 1821, il meurt des suites d’un douloureux cancer de l’estomac – qui le pousse depuis longtemps à porter sa main sur son ventre pour soulager sa douleur.[7] En revanche, Mohammed (r), le Prophète de la vérité est mort dans la gloire sans ne l’avoir jamais cherché ni n’avoir usé d’aucune ruse. Nous cultivons l’espoir que dans son tragique destin, Bonaparte serve d’exemple à ceux qui s’aventurent à se moquer de l’Ami de Dieu !





Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/










[1] Georg W. F. Hegel : La raison dans l’histoire. Introduction à la philosophie de l’histoire, Paris, Éd.10/18, 1965, p. 234 et 251.

[2] Gustave Flaubert / 1821-1880 / Lettre à Madame Roger des Genettes / 12 janvier 1878.

[3] Ernest Renan, Études d'histoire religieuse, éd. Michel Lévy frères, 1858, p. 248

[4] Voir Géopolitique constantes et changement dans l’histoire AYMERIC CHAUPRADE p. 452, 453.

[5] P. SENAC, L’image de l’Autre, Histoire de l’Occident médiéval face à l’Islam, Paris Flammarion, 1983, p. 71.

[6] Voir Géopolitique constantes et changement dans l’histoire AYMERIC CHAUPRADE p. 482. Pour sa défense, à Sainte-Hélène, là où les calculs laissent enfin la place aux confessions, au testament, Napoléon relativise ses propos ; Sur ce caillou au milieu de l’Atlantique, il n’avait alors plus aucun intérêt à dévoiler ses préférences pour la religion musulmane. Est-ce au contact des « maures » lors de sa campagne d’Égypte qui lui aurait fait revoir ses jugements négatifs à la baisse ? Mystère et boule de gomme ! Voir : http://www.afrik.com/article26856.html

[7] Voir : Encarta
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Jeu 26 Jan - 14:37



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/1)



Il y a deux histoires.

L’histoire officielle, menteuse, qu’on enseigne.

Puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse.

Honoré de Balzac



Tertullien proclame à la toute fin du 2ième siècle : « On ne naît pas chrétien, on le devient. » (Apol, XVIII).
Le Prophète (r) a dit : « Chaque nouveau-né vient au monde à l’état de nature, mais ce sont ses parents qui le rendent Juif, chrétien ou mazdéen, à l’image du petit d’un animal, pensez-vous qu’il naisse l’oreille mutilée ! »
Puis, Abû Huraïra récita le Verset : [la saine nature qu’Allah insuffla à l’homme].[1]
Rapporté par el Bukhârî et Muslim.[2]

Le catholicisme paulien ou la religion du caméléon


L’histoire chrétienne est pavée de bonnes intentions, mais surtout de réformes qui l’éloigne à chaque fois un peu plus de la religion de Jésus ; c’est ainsi qu’elle a dû, à ses débuts, faire d’énormes concessions avec l’autorité romaine pour échapper à la percussion comme le souligne Sa’îd Ibn el Batrîq (Eutychius) évêque d’Alexandrie, un célèbre chroniqueur chrétien du premier millénaire (Mort en 940 apr. J.-C.).



Le premier concile a eu pour résultat de faire adopter aux romains païens et nourris de philosophie, une religion mixte entre le paganisme et le monothéisme, en incarnant la divinité dans un corps mixte. A travers les siècles, ils ont toujours fait preuve de laxisme, lorsqu’il s’agissait de préserver leurs privilèges ou bien d’asseoir une plus grande autorité. Paradoxalement, cela ne les a pas empêché de mener des campagnes de persécution lorsqu’ils se sentaient suffisamment fort pour les mettre en œuvre.



Hélène, la mère de l’Empereur Constantin, qui convoqua le concile de Nicée, était originaire de Harrân, l’ancienne cité des sabéens. Les savants et les moines chrétiens se sont rendus compte que les Romains et les Grecs n’allaient pas se détacher facilement du paganisme. C'est pourquoi, ils leur ont concocté une religion à mi-chemin entre celle des prophètes et celle des païens.[3]



Les chrétiens étaient divisés en plusieurs tendances sur l’identité de la nature de Jésus, mais Constantin 1er voulait en finir avec toutes ces divisions et convoqua un Concile à Nicée en 325 où se réunirent 1840 évêques. 318 d’entre eux délibèrent dans une assemblée à huit-clos en présence de l’Empereur. A la suite de ce Concile, le Symbole de Nicée fut adopté. Ces mêmes évêques ont ensuite composé quarante livres où ils édifièrent les lois et les codes. Ils élièrent notamment dimanche comme jour de repos, le lendemain de celui des juifs. En cela, ils se distinguaient d’eux. Ils établirent certaines règles liées au jeûne, ils imposèrent le célibat aux prêtres, bien que les apôtres et les prêtres avant ce jour se mariaient librement.



Constantin a interdit notamment à tout juif de vivre ou ne serait-ce que de passer à Jérusalem. Il ordonna également de tuer tout païen qui refusait de se convertir à la religion chrétienne. Par opposition aux juifs, qui, par peur de l’épée, ont feint de se convertir, l’évêque Paul impose de manger la viande de porc. Récalcitrant au départ, l’Empereur se laisse convaincre que les enseignements de Jésus ont aboli ceux de la Thora interdisant notamment de manger du porc… Ainsi, le crédo chrétien se dessine peu à peu de concile en concile…



Selon ibn Taïmiya, les « nazaréens » ont fabriqué une religion à partir de deux origines différentes : le monothéisme prophétique et le paganisme grec auquel ils empruntèrent certaines idées et certaines pratiques.[4]



Dans sa préface de l'histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : « S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi. »



Voir : http://mizab.over-blog.com/2017/01/un-vent-paien-souffle-sur-la-trinite-partie-1.html



Un universalisme à deux vitesses



« Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. » La Ferme des animaux de George Orwell



La guerre de conquête en Europe se conjugua avec l'entreprise coloniale. Boissy d'Anglas justifia une forme d'inégalité entre les sociétés humaines par une théorie qui mérite d’être rappelée. Contre l’idée de liberté de l'être humain comme droit naturel universel, il affirma que seul le climat du Nord, qu’il limite d'ailleurs à celui de l’Europe et des États-Unis, disposait à la liberté politique et que le reste du monde était voué à subir la domination des premiers ! Il inventait ainsi une surprenante théorie des droits de l'homme du Nord à dominer le monde. La défaite de la Révolution des droits de l'homme et du citoyen s'accompagnait de celle des Lumières. En 1802, Bonaparte parachevait la défaite des droits de l'homme en rétablissant l'esclavage dans les colonies.[5]



Il faut dire que Montesquieu donna des idées de Lumière aux nouveaux croisés dans son livre de référence De l'esprit des lois : « Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage, que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par crainte du châtiment : l'esclavage y choque donc moins la raison. Aristote veut dire qu'il y a des esclaves par nature ; et ce qu’il dit ne le prouve guère. Je crois que, s'il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler. Mais, comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l'esclavage est contre la nature, quoique, dans certains pays il soit fondé sur la raison naturelle ; et il faut bien distinguer ces pays d'avec ceux où les raisons naturelles même les rejettent, comme les pays d'Europe où il a été si heureusement aboli » (XV, VII).



Dans la lignée des Lumières, Alexis de Tocqueville, le chantre de l’abolitionnisme théorise l’apartheid algérien : « Il doit donc y avoir deux législations très distinctes en Afrique parce qu’il s’y trouve deux sociétés très séparées », écrit-il. « Rien n’empêche absolument, quand il s’agit des Européens, de les traiter comme s’ils étaient seuls, les règles qu’on fait pour eux ne devant jamais s’appliquer qu’à eux »[6]



Jules Ferry et les races inférieures

Dans un discours prononcé en 1885, le père de l’école laïque s’érige en porte-parole du colonialisme :


« Messieurs, il y a un second point (…) c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question.
Sur ce point, l’honorable M. Camille Pelletan raille beaucoup, avec l’esprit et la finesse qui lui sont propres ; il raille, il condamne, et il dit : Qu’est ce que c’est que cette civilisation qu’on impose à coups de canon ? Qu’est-ce sinon une autre forme de la barbarie ? Est-ce que ces populations de race inférieure n’ont pas autant de droits que vous ? Est-ce qu’elles ne sont pas maîtresses chez elles ? Est-ce qu’elles vous appellent ? Vous allez chez elles contre leur gré ; vous les violentez, mais vous ne les civilisez pas.
Voilà, messieurs, la thèse ; je n’hésite pas à dire que ce n’est pas de la politique, cela, ni de l’histoire : c’est de la métaphysique politique (…)
Et je vous défie (…) de soutenir jusqu’au bout votre thèse, qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Vous ne la soutiendrez pas jusqu’au bout, car vous êtes, comme votre honorable collègue et ami M. Georges Perin, le partisan de l’expansion coloniale qui se fait par voie de trafic et de commerce.
Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… »
M. Jules Maigne : « Oh ! vous osez dire cela dans le pays où ont été proclamés les droits de l’homme ! »
M. de Guilloutet : « C’est la justification de l’esclavage et de la traite des nègres ! »
M. Jules Ferry : « Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? Ils ne vous appellent pas !
M. Raoul Duval : « Nous ne voulons pas les leur imposer ! C’est vous qui les leur imposez ! »
M. Jules Maigne : « Proposer et imposer sont choses fort différentes ! »
M. Georges Périn : « Vous ne pouvez pas cependant faire des échanges forcés ! »
M. Jules Ferry : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… »
M. Joseph Fabre : « C’est excessif ! Vous aboutissez ainsi à l’abdication des principes de 1789 et de 1848… à la consécration de la loi de grâce remplaçant la loi de justice. »
M. Vernhes : « Alors les missionnaires ont aussi leur droit ! Ne leur reprochez donc pas d’en user ! »
(…)
M. Jules Ferry : « Ces devoirs, messieurs, ont été souvent méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement, quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais, de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, avec grandeur et honnêteté, de ce devoir supérieur de civilisation.
M. Paul Bert : « La France l’a toujours fait ! »
M. Jules Ferry : « Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu’un peut nier qu’il y a plus de justice, plus d’ordre matériel et moral, plus d’équité, plus de vertus sociales dans l’Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions œuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l’Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l’histoire de cette conquête, il y a aujourd’hui infiniment plus de justice, plus de lumière, d’ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu’auparavant ? »
M. Clemenceau : « C’est très douteux ! »[7]


Le grand conservateur De Gaule y met son fructueux grain de sel en s’adressant au général Allard : « Mais enfin Allard, vous n'imaginez tout de même pas qu'un jour, un Arabe, un musulman, puisse être l'égal d'un Français ! Voyons, c'est impensable ! »[8]



À suivre…



Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Les Romains ; 30

[2] Rapporté par el Bukhârî (n° 4755, 6599) et Muslim (n° 2658), selon Abû Huraïra.

[3] Voir : e-rad ‘alâ el muntiqyîn (p. 335).

[4] Extrait d’el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[5] https://revolution-francaise.net/2005/12/02/10-tres-breve-histoire-de-la-revolution-francaise-revolution-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen

[6] http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/alexis-de-tocqueville-p-re-du-lib-ralisme-occidental-mais-chantre-de-la-colonisation-alg

Bien qu’agnostique, Alexis de Tocqueville reste lié au catholicisme (« la religion que je professe ») ; il est surtout très attaché au christianisme originel des Béatitudes, et de l’Épître aux Galates ; mais il y a autour de lui un courant de pensée qui considère l’islam avec sympathie : Alphonse de Lamartine, Louis Juchault de Lamoricière, qui estime, en 1840, que le Coran marque un progrès sur l’Évangile, Richard Monckton Milnes, nombre de saint-simoniens, et Arthur de Gobineau, qui confesse « [avoir] été autrefois amoureux [de l’islam] et très bon musulman ». On peut penser qu’il entreprend cette lecture sans à priori et de façon objective ; il veut savoir et comprendre.

http://www.revuedesdeuxmondes.fr/tocqueville-coran-lislam-colonisation/

[7] http://www.sarrazins.fr/jules-ferry-et-les-races-inferieures/
[8] http://www.de-gaulle.info/paroles-cachees.shtml
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Jeu 26 Jan - 14:37





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/2)



L’hypostase de la « Fraternité »



« L'histoire est écrite par les vainqueurs. »

Robert Brasillach



La Révolution qui emboite le pas aux philosophes des Lumières,[1] s’inscrit en réaction aux abus de l’Église et de la royauté.



La nouvelle Trinité qui s’érigera en emblème de la France (Liberté, égalité, fraternité) a recours aux mêmes méthodes que son ancien oppresseur. Les philosophes sont en train de faire à l’Académie, le plus tranquillement du monde, tout ce qui les indignait de la part de leurs adversaires.[2] Pour s’émanciper de la religion, l’Humanisme s’attaque aux deux pendants du catholicisme : le clergé et la monarchie qui mirent un genou à terre pour un long moment. Dans Comprendre l’Empire, Soral donne les clefs à même de déchiffrer les mécanismes en cours de l’échiquier mondial au bord de l’effondrement. Napoléon disait à juste titre que, je cite : « Une société sans religion est comme un vaisseau sans boussole »[3]



Officiellement, l’affirmation révolutionnaire de la fraternité ne renvoie nullement, dans un premier temps en tout cas, à l’énoncé pur et simple d’une vertu, d’un devoir, d’un sentiment ou encore d’un principe. Elle renvoie bien plutôt à l’énoncé d’un état ou d’une situation : nous sommes frères parce qu’en ayant conquis la liberté et l’égalité, nous avons acquis, par là même, une Patrie. De surcroît, la fraternité dont il s’agit se révèle fort différente, dans ses fondements, de celle qui était jusqu’alors invoquée par les uns et les autres. Dans son étude sur La devise « Liberté, Égalité, Fraternité »(1997), Michel Borgetto, expliquant la particularité de la fraternité révolutionnaire, s’attache à définir les liens entre ces trois termes : La distinguant à la fois de la « fraternité religieuse » fondée sur la filiation entre Dieu et les hommes et de la « fraternité philosophique » reposant sur l’identité de nature entre tous les êtres humains, il y voit « d’abord et avant tout une fraternité politique fondée sur l’appartenance à une même collectivité ».



« En promulguant l’égalité de droits, la Révolution française permet l’instauration de ce principe de fraternité dans la société réelle à travers la notion
de patrie. On comprend aisément que l’on s’éloigne à la fois de la fraternité chrétienne et maçonnique ; selon la formule du serment prêté lors de la fête du 14 juillet 1790, tous les membres de la nation sont unis entre eux « par les liens indissolubles de la fraternité ».



Michel Borgetto établit entre le discours utopique et le discours patriotique une distinction intéressante qui repose essentiellement sur la nature du fondement de la fraternité : « Contrairement au discours utopiste qui ne concevait le plus souvent la liberté et l’égalité que comme la condition d’un retour à une fraternité originelle, extérieure au groupe et préexistant à l’établissement de la Cité idéale, le discours patriotique pose la liberté et l’égalité comme la condition nécessaire non pas tant à la reconquête d’une fraternité originelle censée être antérieure à la société qu’à l’avènement d’une fraternité nouvelle, secrétée par la Patrie et n’ayant d’autre origine que cette même patrie. »



En réalité, l’origine du symbole de la « fraternité » est plus obscure que ne le dépeint le tableau apologétique de notre spécialiste français.



L’origine obscure de la « fraternité » républicaine



Robespierre a subi l'influence idéologique de la franc-maçonnerie qui, par des principes laïques, prônait une haine viscérale des rois et du clergé séditieux. Dès son arrivée à Versailles, il a intégré un cercle maçonnique versaillais, Les amis de la Constitution, où il s'est converti aux principes de la maçonnerie et où il a trouvé un appui nécessaire pour son engagement révolutionnaire.[4]

Le 5 décembre 1790 Robespierre prononce un discours sur l’organisation des gardes nationales. Ce texte publié et distribué massivement parmi les sociétés populaires présente une importance immense puisque la devise Liberté Egalité Fraternité y est employée pour la première fois, dans le passage suivant : « Elles porteront sur leur poitrine ces mots gravés : LE PEUPLE FRANÇAIS, & au-dessous : LIBERTE, EGALITE, FRATERNITE. Les mêmes mots seront inscrits sur leurs drapeaux, qui porteront les trois couleurs de la nation. »[5]


Montesquieu, un ténor des Lumières est un penseur politique franc-maçon ; un point d’interrogation règne sur l’adhésion de Rousseau à une loge, mais une chose est sûre est qu’il devient une référence incontournable des grands acteurs de la confrérie dans les méandres de la Révolution, à l’instar du tristement célèbre Robespierre, mais aussi, le non moins cynique Isaac Le Chapelier. Pour Diderot, qui s’entoure de francs-maçons tels qu’Helvétius, l’Abbé Rénal, d’Holbach, Heinrich Jacobi, Voltaire, Otto Hermann von Vietinghoff, Carlo Goldoni, etc., la chose est moins sûre.


Le groupe Voltaire – d’Alembert, rejoint par un jeune homme plein de promesse, que d’Alembert ira présenter officiellement à Voltaire, pour l’introniser comme membre du parti : le marquis de Condorcet. Ces trois hommes forment une entité très soudée dont l’influence, le plus souvent souterraine, a des ramifications très lointaines. Les frères, comme ils se nomment eux-mêmes, contrôleront peu à peu les plus importantes institutions culturelles de l’Ancien régime : l’Académie française, dont d’Alembert est secrétaire perpétuel, et l’Académie des sciences, dont le secrétariat va bientôt échoir à Condorcet.[6]



Les Illuminés de Bavière


« Dans un monde de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. »
George Orwell.


Le but avoué était le perfectionnement et progrès de l'humanité dans la liberté, l'égalité et la fraternité.[7]

 En 1780, le baron Adolf von Knigge rejoint le mouvement. Franc-maçon depuis 1773, il réorganise l'ordre des illumaten en trois classes.

Knigge donne à l'ordre une direction philosophique moins anticléricale et plus rousseauiste, fondée sur un idéal d'ascétisme et de retour de l'homme à l'état de nature.
Dès 1786, Ernst August von Göchhausen, dans son livre Révélations sur le système politique cosmopolite, dénonça un complot maçonnique sous infiltration des Illuminés de Bavière manipulés par les jésuites et prédit d'« inévitables révolutions mondiales » trois ans avant le déclenchement de la révolution française.
En 1789, Jean-Pierre-Louis de Luchet, Marquis de la Roche du Maine, dit aussi "Marquis de Luchet", publie son Essai sur la Secte des Illuminés où il dénonce les dirigeants des Illuminés de Bavière comme contrôlant l'espace maçonnique européen en général et français en particulier.
en 1798, l’abbé Augustin Barruel publia les Mémoires pour servir à l’histoire du Jacobinisme qui soulignaient la théorie d’une grande conspiration regroupant les templiers, les rosicruciens, les francs-maçons, les jacobins et les illuminati.
en 1798, simultanément et de manière indépendante, un Maçon écossais, professeur d’histoire naturelle, John Robison sortait Les Preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et des gouvernements d’Europe. Quand il vit le travail similaire réalisé par Barruel, il ajouta une multitude de notes pour compléter son essai. Robison prétendait montrer la preuve d’une conspiration des Illuminati œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.
Le comte François-Henri de Virieu (1754-1793), franc-maçon d'une loge martiniste de Lyon, s'étant rendu au convent de Wilhelmsbad (1782), dénonça un complot en cours dans un état d'avancement tel que "ni la monarchie ni l'Église ne pourraient en réchapper".


À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] L’Histoire des deux Indes de Raynal est un exemple de ces ouvrages qui mettent à mal l’ordre établi : il s’agit en amalgamant comme on pourra Montesquieu, Voltaire et Rousseau, Helvétius et même d’Holbach, de signaler en tout temps, en tout lieu, les ravages causés par le despotisme ou profane ou sacré, qui, soit au nom de l’ordre social, soit au nom de Dieu, porte atteinte au premier des droits naturels de l’homme : la liberté. C’est particulièrement la France que l’on a en vue. Or, puisqu’en France le despotisme héréditaire s’appuie sur un pacte conclu avec l’Église catholique, qui consacre la royauté absolue en la proclamant de droit divin, il faut, pour reconquérir la liberté, commencer par détruire le catholicisme et laïciser l’État. Ce mouvement du commerce est sinon l’unique, le tout-puissant fondement de la liberté, comme on peut le voir quand Raynal aborde la question de l’esclavage : Ce fut une saine politique que le commerce amène toujours, et non l’esprit de la religion chrétienne, qui engagea les rois à déclarer libres les esclaves de leurs vassaux, parce que ces esclaves, en cessant de l’être, devenaient des sujets…

[2]https://books.google.fr/books?id=ajYMBgAAQBAJ&pg=PA411&lpg=PA411&dq=Les+philosophes+sont+en+train+de+faire+%C3%A0+l%E2%80%99Acad%C3%A9mie,+le+plus+tranquillement+du+monde&source=bl&ots=uqpc9K-M0N&sig=1c6Y2o4Uc4XSAw5LbiEqcogqv-A&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiO8OXDmd3RAhVGAxoKHQE5Ae4Q6AEIGjAA#v=onepage&q=Les%20philosophes%20sont%20en%20train%20de%20faire%20%C3%A0%20l%E2%80%99Acad%C3%A9mie%2C%20le%20plus%20tranquillement%20du%20monde&f=false

[3] C’est exactement ce phénomène dont parle ibn Taïmiya, quand il explique que la religion repose sur le socle du pouvoir (temporel) et du savoir (religieux). À ses yeux, les kharijites représentent un danger intérieur, car, au fil des siècles, mus par une profonde utopie nostalgique, ils s’évertuent naïvement à faire tomber ces deux piliers pour y instaurer à la place, l’anarchie et le chaos. Voir : http://mizab.over-blog.com/2015/01/les-savants-et-les-emirs-partie-1.html

[4] http://fr.wikipedia.org/wiki/Maximilien_de_Robespierre#cite_ref-255
[5] http://www.gauchemip.org/spip.php?article4407

[6] Jacques De Cock, Politique des Lumières p 103.
[7] (« Que celui qui veut instaurer la liberté universelle diffuse les Lumières universelles. Or les Lumières ne désignent pas un savoir conceptuel, mais un savoir pratique, ce n'est pas un savoir fait de connaissances abstraites, spéculatives ou théoriques qui gonflent l'esprit d'orgueil, sans améliorer le cœur. »)
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Ven 27 Jan - 18:27



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/3)



Complot judéo-maçonnique ?


Voltaire : « Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. »


https://fr.wikipedia.org/wiki/Complot_jud%C3%A9o-ma%C3%A7onnique

Le 20 août 1806, Augustin Barruel rapporte avoir reçu à Paris une lettre de Florence provenant d'un capitaine italien, Jean Baptiste Simonini, dans laquelle ce dernier exprime la satisfaction que lui a procuré la lecture de ses Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme. Il tient toutefois à évoquer un témoignage personnel, évoquant la thèse de la judéo-maçonnerie, qui lui permet d'affirmer que la maçonnerie est sous la direction du judaïsme. Barruel transmet la lettre au pape Pie VII, qui lui répond par son secrétaire, puis au roi Louis XVIII. Ces correspondances ont été publiées pour la première fois en 1882, dans le journal La Civiltà Cattolica.
En 1816 Johann Christian Ehrmann publie en Allemagne anonymement une théorie du complot par un livre et l'adressant comme un avertissement aux Allemands appuyant la thèse d'un complot judéo-maçonnique affirmant que les juifs francs-maçons de Francfort voulaient une république mondiale fondée sur l'humanisme.

En 1893 l’archevêque Leo Meurin alimente la thèse par une réflexion philosophique et théologique dans son livre la franc maçonnerie Synagogue de Satan. Il y explique que par l'interprétation prosaïque et littérale que les juifs tirent du récit biblique, ils projetteraient de dominer la terre par la voie de la corruption idéologique. Ainsi les juifs utiliseraient les francs-maçons comme leurs suppôts, auxquels ils auraient transmis leur doctrine kabbalistique et leur aversion pour l’Église et le Christ. Il établit des liens entre la kabbale et la dogmatique maçonnique en se référant au livre d’Adolphe Franck la kabbale. Il avance qu’originellement, la franc-maçonnerie serait construite des débris de l'ordre des templiers et animée de l'esprit vindicatif de ceux qui s'en revendiqueraient héritiers.[1]

En 1908, Paul Copin-Albancelli exprime que les intérêts du judaïsme dans la révolution française, qu'il voit comme un complot maçonnique, sont évidents, tout comme la participation massive et organisée de la communauté juive à la révolution russe de 1905. Pour lui, cette convergence d'intérêts pourrait être le fruit d'une subordination de la maçonnerie au judaïsme, mais la présence de différents pouvoirs en jeu ne permet pas de l'affirmer avec sûreté.[2]

Augustin de Barruel, appelé Augustin Barruel, né à Villeneuve-de-Berg le 2 octobre 1741 et mort à Paris le 5 octobre 1820, est un prêtre jésuite, et essayiste polémiste catholique français. Ses travaux consistent à montrer que la Révolution française n'a pas été un mouvement de révoltes spontanées du peuple, mais un processus organisé pendant plusieurs décennies dans des loges et dans des clubs (en particulier celui des Jacobins) afin de permettre à la bourgeoisie libérale de s'emparer du pouvoir. Ses recherches sur les réseaux de pouvoirs parallèles - avant et pendant la Révolution - ont été continuées au début du XXe siècle par le chartiste Augustin Cochin.

Suivent ses Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, parus en quatre volumes entre 1797 et 1799, qui connaissent un vif succès et sont traduits en plusieurs langues. Ces Mémoires développent la thèse d’une Révolution antichrétienne fomentée par les philosophes, les francs-maçons et les Juifs.

Les Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme en 5 tomes de l'abbé Barruel soutiennent une théorie du complot selon laquelle les Illuminés de Bavière ont infiltré la franc-maçonnerie et d'autres sociétés, afin de renverser les pouvoirs en place, aussi bien politiques que religieux, pour asservir l'humanité. La thèse de Barruel veut que la Révolution française résulte d'un complot fomenté par les philosophes athées, les nouveaux templiers, les rosicruciens, les francs-maçons, et certains protestants contre l'Église et la royauté, sous l'influence des Illuminés, a connu une postérité considérable dans les milieux contre-révolutionnaires. À la même époque, une thèse similaire avait été proposée par l'Écossais John Robison, qui suggérait que la Révolution Française avait été suscitée par l'action secrète de la franc-maçonnerie et de ses comparses.

En 2007, l'essayiste nationaliste Philippe Ploncard d'Assac publie Le complot mondialiste dans lequel il défend cette thèse.[3]

Barruel reproche à Frédéric II de Prusse d'avoir entretenu la subversion des philosophes français Voltaire[4], Jean le Rond D'Alembert et Diderot.[5]

Robison accuse les francs-maçons, avant tout du rite français, de complot révolutionnaire. Tout comme Barruel, il indique que les Illuminés de Bavière ont influencé les loges françaises, les incitant à comploter contre l'État et leur soufflant l'idée de la Révolution française. Pour Frédéric Charpier, en parallèle aux Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme, écrites en 1798 par l'abbé Augustin Barruel, Robison publie de manière indépendante, Les preuves d’une conspiration contre l’ensemble des religions et du peuple mené de toute main par l’ensemble des gouvernements du monde, où il prétend montrer l'existence d’une conspiration des Lumières œuvrant au remplacement de toutes les religions par l’humanisme et de toutes les nations par un gouvernement mondial unique.[6]

Plus récemment, le journaliste britannique Douglas Reed, auteur du sulfureux La controverse de Sion, s’emploie à démontrer qu'un projet biblique cherche à être atteint par un groupe politique, dont l’idéologie est celle de l'Ancien Testament. Ce projet consiste à détruire toutes les nations, pour mettre un gouvernement mondial en place. Pour appuyer ses propos, Douglas Reed se base sur l'Ancien Testament (qui est selon lui le document le plus vieux où le projet est exposé), sur les écrits de Joseph Kastein, Augustin Barruel, John Robison et d'autres de l'époque de la Révolution française.[7]


Les limites de la thèse complotiste



La critique principale à l’encontre du conspirationnisme se résume dans l’amalgame récurrent des causes et des effets : « [Une théorie du complot] peut se définir minimalement, explique Pierre-André Taguieff chercheur éminent au CNRS, comme un récit explicatif permettant à ceux qui y croient de donner un sens à tout ce qui arrive, en particulier à ce qui n'a été ni voulu ni prévu. »[8]

« Cette illusion rétrospective qui interprète ce qui a précédé en fonction de ce qui a suivi, est plus difficile à éviter qu’on ne croit. » (Georges Gusdorf, Les principes de la pensée au siècle des lumières, Paris, 1971, p.21.)[9]



La terreur au service de la liberté



Voltaire : « Ceux qui peuvent vous faire croire en des absurdités pourront vous faire commettre des atrocités. »

Quand le terrorisme était une valeur républicaine.[10] Pour reprendre la fameuse formule de Saint-Just, le sinistre « archange de la Terreur » qui doit son surnom à son intransigeance sur ses idéaux politiques : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Il faut prendre la formule « la liberté ou la mort » au sens littéral : il s’agit bien non seulement de « mourir » mais aussi de « faire mourir » pour fonder la liberté.

La Révolution française en particulier représente une application violente de la philosophie des Lumières, notamment lors de la brève période de pouvoir des Jacobins. Le désir de rationalité révolutionnaire se coupe du rationalisme dit « spirituel » de Descartes, jusqu'à conduire à une tentative d’éradiquer l’Église et le christianisme dans son ensemble. Ainsi, la Convention nationale change le calendrier, système de mesure du temps, et le système monétaire, tout en plaçant l’idée d’égalité, sociale et économique, au plus haut point des priorités de l’État.[11]

Ce socle idéologique qui relie les jacobins aux philosophes des Lumières est aussi, voire plus puissant que celui qui relie les djihadistes aux quiétistes.

Les jacobins, d’anciens « dormants »

C’est désormais la Grande Terreur.
« Les têtes tombent comme des ardoises » note Fouquier-Tinville.

Les Jacobins et leur idéologie se confondent avec la Terreur et la dictature de Salut Public (de 1793 au printemps 1794). C’est en partie cette adéquation entre jacobinisme et dictature de Salut Public qui a entretenu la légende jacobine après la disparition du Club lors de la réaction thermidorienne. Aux XIXe et XXe siècles, jacobinisme est synonyme de dictature révolutionnaire, dictature de la liberté.

Leurs idées sont modérées au départ, en effet les membres de la Société préconisent une monarchie constitutionnelle libérale, mais non démocratique (les Jacobins sont tous des citoyens actifs, des bourgeois qui paient une cotisation élevée : 24 francs). Leurs positions, cependant, ont tendance à se durcir par la suite fin 1790 début 1791.

Le 22 septembre 1792, la Société des Amis de la constitution s’était auparavant débaptisée solennellement et avait décidé de se nommer « Société des Jacobins amis de la liberté et de l'égalité ». Le Club des Jacobins ainsi ressaisi joue un rôle d’opposition à la majorité de la Convention (Girondins, Modérés). Les Jacobins ont pu dominer politiquement le pays seulement parce qu’ils avaient une idéologie qui se calquait aux besoins du moment.

Politiquement, ce sont des démocrates, ils comprennent la nécessité d’une révolution politique destinée à assurer à tous les hommes un régime, dont la charte s’inscrit dans la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et que résume le slogan Liberté-Égalité-Fraternité (la notion de fraternité n'apparaissant toutefois qu'en 1848). En 1789, les Jacobins étaient monarchistes, en 1793 ils sont devenus des républicains fervents. Le Club est toujours à l’avant-garde politique même si le personnel politique jacobin change. Les Jacobins de l’An II ont pour référence Rousseau, Du contrat social et l’idée de démocratie directe. Socialement, ils demeurent des démocrates bourgeois respectueux de la propriété (même en l’An II, leur composition sociale restera essentiellement bourgeoise et artisanale). Ils désirent par-dessus tout l’établissement de la petite propriété, ils refusent la loi agraire, mais ils condamnent tout autant la très grande propriété regardée comme étant un facteur d’oppression. Ils sont ardemment patriotes, ils observent un culte fervent à la Patrie inséparable de la liberté que l’on doit défendre si elle est attaquée.

La doctrine jacobine implique une volonté de sacrifice individuel à des principes qui dépassent pour le bien de tous l’intérêt de chacun. « Être jacobin » demeure être un homme à principe, prêt à sacrifier son bonheur et sa vie même au triomphe des idées politiques et sociales que proclame la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, et au Salut de la Patrie. Gaston Martin considère les Jacobins comme des fanatiques qui ont admis la nécessité pour vaincre du « despotisme de la liberté ».[12]

Ainsi, ibn Taïmiya est une référence djihadiste au même titre que Rousseau est une référence Jacobine !


À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Léon Meurin La franc maçonnerie Synagogue de Satan 1893
[2] Paul Copin-Albancelli, Le drame maçonnique. Le Pouvoir occulte contre la France, 1908, p. 299


[3] http://fr.wikipedia.org/wiki/Augustin_Barruel
[4] 1734 est l’année de la publication clandestine des Lettres philosophiques, le « manifeste des Lumières », grand reportage intellectuel et polémique sur la modernité anglaise, publié dans toute l’Europe à 20 000 exemplaires, selon l’estimation de René Pomeau, chiffre particulièrement élevé à l’époque. L’éloge de la liberté et de la tolérance anglaise est perçu à Paris comme une attaque contre le gouvernement et la religion.
Son engagement est inséparable d’un combat antireligieux. L’intolérance religieuse, qu’il rend responsable de retard en matière de civilisation, est pour lui l’un des archaïsmes dont il voudrait purger la France.
Voltaire collabore aussi à l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (125 auteurs recensés). Ce grand dictionnaire vendu dans toute l’Europe (la souscription coûte une fortune) défend aussi la liberté de penser et d’écrire, la séparation des pouvoirs et attaque la monarchie de droit divin.
Cependant, la conception oligarchique et hiérarchisée de la société de Voltaire ne nous permet pas de le situer clairement parmi les philosophes du libéralisme démocratique : il affirme également dans Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations que « L’esprit d’une nation réside toujours dans le petit nombre qui fait travailler le grand, est nourri par lui, et le gouverne »
Voir la citation dans son contexte dans Œuvres complètes de Voltaire: vol. (VII, 1064 p.) (1156 p.) Par Voltaire, Marie Jean Antoine Nicolas Caritat de. - Condorcet
[5]http://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9moires_pour_servir_%C3%A0_l%27histoire_du_Jacobinisme
[6] http://fr.wikipedia.org/wiki/John_Robison#cite_ref-3
[7]  https://fr.wikipedia.org/wiki/Douglas_Reed

[8] Cela n’a pas empêché à Pierre André Taguieff de citer l'ouvrage banni par la censure de Soljénitsyne, d’écrire que Deux siècles ensemble était un monument d'érudition, et que Fayard avait eu grand mérite de le publier.

[9] Les psychologues suisses Pascal Wagner-Egger et Adrian Bangerter ont mis en évidence « deux catégories partiellement différentes de théories du complot :

celles accusant les autorités, le pouvoir, les riches, les grandes multinationales, les États-Unis, Israël et les Juifs (théories du complot de type « Système ») ;
celles mettant en scène des minorités (théories du complot de type « Minorités », groupes défavorisés, accusés de profiter des systèmes sociaux, terroristes musulmans, Juifs) ».
Si les théories du complot du type « Système » sont motivées par une peur de ne jamais accéder au pouvoir ou à l'argent, celles du type « Minorités » sont motivées par la peur d'un chamboulement social, de perdre des acquis sociaux. Ces deux types de peurs ne dégénèrent pas toujours en croyances conspirationnistes, mais influencent néanmoins les choix politiques. Wagner-Egger et Bangerter concluent : « Nous avons pu montrer que la peur et la méfiance prédisent les deux types de théories du complot, tandis que l'irrationalité prédit spécifiquement les théories du complot de type « Système ». Le conservatisme politique prédit spécifiquement les théories du complot de type Minorités. »

[10] https://www.contrepoints.org/2015/01/19/194562-quand-le-terrorisme-etait-une-valeur-republicaine

[11] Prosper Poullet, Les institutions françaises de 1795 à 1814, Paris, Plon-Nourrit,‎ 1907, 975 p. (lire en ligne [archive]), p. 223.

[12] https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacobinisme
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Sam 28 Jan - 18:39




Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/4)


Le côté obscur de l’Humanisme

« L'athéisme est trop méprisable pour se réclamer de la science ou de la raison ou pour mériter le nom d'une quelconque idéologie ! II est trop insignifiant et trop petit pour avoir droit de cité ! L'athéisme n'est qu'une illusion suggérée à des esprits prédisposés à recevoir les injonctions sournoises des démons ! »

Camille Flammarion, astronome français (1842-1925).


À la Renaissance, des humanistes ont été liés au développement de la kabbale et à l'ésotérisme, ce qui provoqua des controverses. Marin Mersenne est resté célèbre pour avoir dénoncé une secte philosophique qui réunissait Mirandole, Cornelius Agrippa et Francesco di Giorgio.
Au XXe siècle, le théologien catholique Henri de Lubac a écrit Le drame de l'humanisme athée : selon lui, l'humanisme athée exalte le libre arbitre jusqu'à l’excès. Il dit que l'humanisme moderne constitue une forme nouvelle de pélagianisme, c'est-à-dire une religion humaniste privée de grâce.[1]
Lubac pensait que l’orgueil de l'être humain pour soi était la cause principale de l'athéisme moderne. Il écrivit que la doctrine humaniste athée conduisait immanquablement vers un manque d'humilité et un manque de charité.

Sur le plan éthique, les valeurs humanistes ont été critiquées par Pierre-André Taguieff comme étant prométhéennes. Selon lui, il déresponsabilise l'être humain et encourage des pratiques douteuses comme l'eugénisme. Plus généralement, une certaine conception de l'humanisme peut amener à voir l'Homme comme un "Être Suprême" ayant le droit (et même le devoir) de s'approprier la nature et d'en faire une exploitation sans limite.

Heidegger a critiqué l'humanisme à partir d'un questionnement qui se veut absolument radical dans sa fameuse "lettre sur l'humanisme" adressée à Jean Beaufret en 1946 : pour lui, l'humanisme ne pense pas de manière suffisante l'essence de l'être humain, restant à sa définition comme animale rationale. En réalité, il s'agirait de penser celui-ci dans son rapport à l'Être et par-là sortir de sa détermination métaphysique (celle-ci ayant en fin de compte mené à l'utilitarisme social, etc.).

L'humanisme a aussi été accusé de promouvoir une vision universaliste de l'Homme reflétant excessivement un système de valeurs propre à la civilisation occidentale, de nature à légitimer l'impérialisme.[2]


La nouvelle religion de la « raison »



« Qui contrôle le passé, contrôle le futur ; qui contrôle le présent, contrôle le passé. »

1984 George Orwell



À l’orée de la sixième République, un constat s’impose « Les grandes mythologies élaborées en Occident depuis l'aube du XIXe siècle ne sont pas simplement des efforts pour combler le vide laissé par la décomposition de la théologie [...]. Elles sont elles-mêmes une sorte de « théologie de substitution ». »

— George Steiner



C’est à l’aune de cette vision qu’il incombe de replacer certaines citations islamophobes d’intellectuels de renom qui n’oublient pas au passage d’écorcher la religion qui les a vus naitre :



« Le fait que Mahomet ait écrit le "Coran" sous la dictée de l'ange Gabriel est non seulement absurde, mais dangereux : du fait de leur caractère sacré, on ne peut plus rien changer à ces écrits, et l'islam risque de se retrouver de plus en plus décalé par rapport au monde contemporain. »

(Albert Jacquard / né en 1925 / Revue Topo, anatomie du credo / avril 2004)



« L’islam est contraire à l'esprit scientifique, hostile au progrès ; il a fait des pays qu'il a conquis un champ fermé à la culture rationnelle de l'esprit. »

(Ernest Renan / 1823-1892 / conférence à la Sorbonne, 1883)



« La philosophie doit prendre le relais de la religion, sans textes sacrés, sans le Coran, la Bible ou le livre du Bouddha. »

(André Comte-Sponville / né en 1952)



« Ce jeune musulman, élève de Massignon, qui vint un matin me parler avec des larmes, des sanglots dans la voix, il racontait sa conviction profonde : l'Islam seul était en possession de la vérité qui pouvait apporter la paix au monde, résoudre les problèmes sociaux, concilier les plus irréductibles antagonismes des nations... Berdiaeff réserve ce rôle à l'orthodoxie grecque. De même le catholique ou le juif, chacun à sa religion propre. C'est au nom de Dieu qu'on se battra. Et comment en serait-il autrement, du moment que chaque religion prétend au monopole de la vérité révélée ? Car il ne s'agit plus ici de morale ; mais bien de révélation. C'est ainsi que les religions, chacune prétendant unir tous les hommes, les divisent. Chacune prétend être la seule à posséder la Vérité. La raison est commune à tous les hommes, et s'oppose à la religion, aux religions. »

(André Gide / 1869-1951 / Journal 1889-1939 / 14 avril 1933)



Remobiliser les troupes pour pérenniser son pouvoir



« Bien agiter le peuple avant de s’en servir », disait Talleyrand.


« Afin de rassembler les gens derrière leurs idées, les gouvernements ont besoin d’ennemis. Ils veulent que nous ayons peur, que nous haïssions, ainsi nous nous rassemblons derrière eux. S’ils n’ont pas de véritable ennemi, ils en créent un afin de nous mobiliser. »
Thich Nhat Hanh, moine vietnamien, activiste et écrivain –
Resistance 71



André Malraut est l’auteur d’une formule savoureuse, énoncée lors de la campagne présidentielle de 1974 : « Politiquement, l'unité de l'Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l'unité politique de l'Europe, mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l'islam. »



Les catholiques et le néo concile de Nicée



La complaisance coule dans les veines des adeptes autoproclamés de Jésus à tel point qu’ils se rangent sous la bannière de leur ennemi acharné, ayant dépouillé l’Église de son âme et de ses privilèges. La République ne lui laisse pour consolation que des bribes du pouvoir, des miettes éparpillées dans ses légions de missionnaires au service de la propagande contre-insurrectionnelle et dispatchés dans les colonies à pacifier. La République se montre sans pitié avec la volonté opiniâtre des rescapés religieux de rester en vie, et ses méthodes sont d’une efficacité radicale ! Encore une fois, les clercs sont rattrapés par leur cupidité (ou leur naïveté, c’est selon), et se laissent happer par les pièges tendus et aussi gros que le nez au milieu du visage !



Le discours d’un clerc dominicain incitant ses fidèles au vote en 1895, dix ans avant que ne soit prononcé la sentence de mort (loi de 1905 sur la séparation de l’Eglise et de l’État) :

« Protestez, pétitionnez, résistez. Montrez que la conscience chrétienne est vivante et qu’on ne peut la faire taire qu’en abolissant les lois de justice et par la persécution. Mieux encore armez-vous de l’autorité de vos suffrages, puisque vous avez le droit de désigner et choisir ceux qui doivent gouverner la chose publique. Considérez l’exercice de ce droit comme un devoir rigoureux auquel on ne peut se soustraire sans trahir les intérêts de son pays. [En votant faites la preuve, NDA] qu’aucune forme légitime de gouvernement n’est synonyme d’irréligion, d’impiété, d’oppression des consciences, de guerre au christ et à son église. »[3]



Musulmans, prenez de la graine !

 

Le bilan chrétien qu’en donne Maxence Hecquard et le constat d’échec lamentable à sauvegarder une société française chrétienne :

 « Telle est la leçon du fiasco de la démocratie chrétienne. Son existence même reposait sur cette doctrine du moindre mal : pour ne pas être exclue de l’exercice du pouvoir elle décida de participer à un régime laïc contraire au principe chrétien du règne social du Christ. Force est de constater que, depuis la seconde guerre mondiale, elle n’a pu empêcher la destruction systématique des dernières traces du christianisme dans la démocratie. Sa doctrine l’a donc conduite, échec après échec, à réduire ses prétentions spécifiques, c’est-à-dire à sa propre autodestruction… »[4]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] L'Église catholique a condamné le philosophe français Jean-Jacques Rousseau parce qu'elle estimait que, dans le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes, publié en 1755, il niait le péché originel et adhérait au pélagianisme.
Le pape Grégoire XVI a condamné le théologien allemand Georg Hermes en 1835 pour des positions pélagiennes.
Le théologien catholique Henri de Lubac a dénoncé le fait qu'à trop exalter le libre arbitre, on produit une « religion humaniste », croyante ou athée.
Du contrat social est un traité de philosophie politique présentant comment l’homme, passé de l’état de nature à l’état de société, peut instituer un ordre social au service de l'intérêt général. Le pacte social que propose Rousseau établit que chacun doit renoncer à tous ses droits particuliers ou du plus fort pour obtenir l'égalité des droits que procure la société. Cette aliénation de chaque sujet de l’État est ce pacte qui offre à chacun l’égalité.
[2] https://fr.wikipedia.org/wiki/Humanisme#cite_ref-3

[3] NEMO, op. cit. p. 225.

[4] Maxence HECQUART, http://gestadei.bb-fr.com/la-monarchie-de-droit-divin-f10/le-suffrage-universel-vu-par-maxence-hecquard-t1863.htm

Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Dim 29 Jan - 21:16





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/5)



Entre le marteau et l’enclume, la peste et le choléra



En réaction à l’échec du despotisme, l’Occident revient aux méthodes aussi vieilles que les calandes grecques (qui en réalité étaient romaines), la démocratie athénienne qui, elle-même, s’inscrit en réaction aux mauvaises expériences du passé. Il s’agit désormais d’amadouer le peuple par les chaines du plaisir offrant un semblant de liberté, une nouvelle forme d’esclavage qui ne dit pas son nom, arrosé par l’opulence, et la liberté d’expression saupoudrée par les moyens modernes de communication.



« La communication est à la démocratie ce que la violence est à la dictature. »
Noam Chomsky



« L'art de la politique est de faire en sorte que les gens se désintéressent de ce qui les concerne. »
Daniel Mermet



« La liberté d'une démocratie est en danger si le peuple tolère l'emprise croissante de puissances privées au point où elles possèdent plus de pouvoir que l'état démocratique lui-même. C'est l'essence même du fascisme - la mainmise sur le gouvernement d'un individu, d'un groupe ou de tout autre pouvoir de contrôle privé. »

President Franklin D. Roosevelt



« Une fois que vous avez vu certaines choses, vous ne pouvez pas les dé-voir. Et ne rien voir est autant un acte politique que de voir quelque chose. »

Arundhati Roy



« La façon intelligente de maintenir la passivité des gens, c'est de limiter strictement l'éventail des opinions acceptables, mais en permettant un débat vif à l'intérieur de cet éventail - et même d'encourager des opinions plus critiques et dissidentes. Cela donne aux gens l'impression d'être libres de leurs pensées, alors qu'en fait, à tout instant, les présuppositions du système sont renforcées par les limites posées au débat. »
Noam Chomsky



« L'information est devenue un produit comme un autre. Un journaliste dispose d'à peine plus de pouvoir sur l'information qu'une caissière de supermarché sur la stratégie commerciale de son employeur. »

Serge Halimi



« Le prix à payer pour être présenté par les média comme un candidat "responsable et sérieux" est généralement d'être en accord avec la distribution actuelle de la richesse et du pouvoir. »

Michael Lerner



« J’ai la plus grande admiration pour votre propagande. La propagande occidentale est délivrée par des experts qui ont reçu la meilleure formation au monde - dans le domaine de la publicité - et maitrisent leur technique avec une efficacité extraordinaire. Votre propagande est subtile et convaincante ; la notre est directe et évidente. Je pense que la différence fondamentale entre nos deux mondes, en ce qui concerne la propagande, est très simple. Vous avez tendance à croire à la votre, alors que nous avons tendance à ne pas croire à la notre. »

Un journaliste soviétique basé aux Etats-Unis



Winston Churchill disait :
« Le meilleur argument contre la démocratie est un entretien de cinq minutes avec un électeur moyen »

Oscar Wilde aimait à dire que la démocratie était : « L’oppression du peuple, par le peuple, pour le peuple »

Frederik Von Hayek nous avait pourtant encore une fois avertis :
« Ainsi conçue, la liberté de la représentation nationale signifie l’oppression des citoyens. Elle est absolument en conflit avec la conception d’un pouvoir gouvernemental constitutionnellement limité, elle est inconciliable avec l’idéal d’une société d’hommes libres… »[1]

« L’opinion publique n’est plus une résistance, mais au contraire un auxiliaire des abus de pouvoirs “un conformisme du nombre” où l’intelligence de chacun est écrasée par l’esprit de tous… »[2]

L’historien Elias Regnault : « Tous les principes politiques de la démocratie reposent sur un fait unique, la majorité. La majorité étant la loi, la vérité, l’individu qui s’isole est hors de la loi, hors de la vérité. »[3]

Voir : http://www.nawa-editions.com/les-musulmans-francais-lepreuve-de-la-democratie/#_ftnref2



Huxley préconisait (dans une interview de 1958) à propos des dictatures modernes à venir : « Ce type de dictature du futur sera très différent des dictatures que nous avons pu connaître dans le passé [...] si vous voulez préserver votre pouvoir indéfiniment, vous devez obtenir le consentement des gouvernés, et ils le feront en partie aves des drogues, comme je le prévoyais dans "Brave New World", en partie par ces nouvelles techniques de propagande. Ils vont le faire en contournant l’aspect rationnel de l’homme en faisant appel à son inconscient et à ses émotions les plus profondes, ainsi qu’à sa physiologie même, et ainsi lui faire réellement aimer son esclavage. »







L’islamophobie au service de la propagande



 « En général, on fera en sorte de bannir le sérieux de l’existence, de tourner en dérision tout ce qui a une valeur élevée, d’entretenir une constante apologie de la légèreté ; de sorte que l’euphorie de la publicité devienne le standard du bonheur humain et le modèle de la liberté. Le conditionnement produira ainsi de lui-même une telle intégration, que la seule peur – qu’il faudra entretenir – sera celle d’être exclus du système et donc de ne plus pouvoir accéder aux conditions nécessaires au bonheur. L’homme de masse, ainsi produit, doit être traité comme ce qu’il est : un veau, et il doit être surveillé comme doit l’être un troupeau. Tout ce qui permet d’endormir sa lucidité est bon socialement, ce qui menacerait de l’éveiller doit être ridiculisé, étouffé, combattu. Toute doctrine mettant en cause le système doit d’abord être désignée comme subversive et terroriste et ceux qui la soutienne devront ensuite être traités comme tels. »

Enders G., L’Obsolescence de l’homme, t. 1, trad. Christophe David, Editions Ivrea , Paris, 2002 et T-2, Sur la destruction de la vie à l’époque de la troisième révolution industrielle, trad. Christophe David, éditions Fario, Paris, mars 2011



Entre universalisme et impérialisme, une frontière poreuse



« Exiger - sans autre forme de procès - le multipartisme, LA démocratie, des élections "libres" et une presse libre à 150 km de Miami est une façon comme une autre d'aller pisser sur la tombe de Salvador Allende. »

Viktor Dedaj



Dans le discours cité plus haut, Jule Ferry, héros de la laïcité, fait l’apologie du colonialisme :



M. Jules Ferry : « Est-ce qu’il est possible de nier que ce soit une bonne fortune pour ces malheureuses populations de l’Afrique équatoriale de tomber sous le protectorat de la nation française ou de la nation anglaise ? Est-ce que notre premier devoir, la première règle que la France s’est imposée, que l’Angleterre a fait pénétrer dans le droit coutumier des nations européennes et que la conférence de Berlin vient de traduire le droit positif, en obligation sanctionnée par la signature de tous les gouvernements, n’est pas de combattre la traite des nègres, cet horrible trafic, et l’esclavage, cette infamie (…)

Il est ensuite arrivé à un troisième, plus délicat, plus grave, et sur lequel je vous demande la permission de m’expliquer en toute franchise. C’est le côté politique de la question.

Messieurs, dans l’Europe telle qu’elle est faite, dans cette concurrence de tant de rivaux que nous voyons grandir autour de nous, les uns par les perfectionnements militaires ou maritimes, les autres par le développement prodigieux d’une population incessamment croissante ; dans une Europe, ou plutôt dans un univers ainsi fait, la politique de recueillement ou d’abstention, c’est tout simplement le grand chemin de la décadence !
(…)
M. Paul de Cassagnac: « Nous nous en souviendrons, c’est l’apologie de la guerre ! »
(…)
M. Jules Ferry : « Rayonner sans agir, sans se mêler aux affaires du monde, en se tenant à l’écart de toutes les combinaisons européennes, en regardant comme un piège, comme une aventure, toute expansion vers l’Afrique ou vers l’Orient, vivre de cette sorte, pour une grande nation, croyez-le bien, c’est abdiquer, et dans un temps plus court que vous ne pouvez le croire, c’est descendre du premier rang au troisième ou au quatrième. (…) »

Il avait bon œil le Jules, depuis les américains passés devant, n’en démordent pas moins, à l’heure des bilans :


« Si les gens devaient découvrir ce que nous avons fait, nous serions pourchassés dans les rues et lynchés. »

Président George H.W. Bush, cité par Sarah McClendon (reporter à la Maison Blanche) dans sa lettre d'infos datée de Juin 1992.



« Nous faisons semblant de ne pas comprendre le lien entre notre confortable niveau de vie et les dictatures que nous imposons et protégeons par une présence militaire internationale. »

Jerry Fresia



« L’Occident a dominé le monde non pas par la supériorité de ses idées, de ses valeurs ou de sa religion mais par sa supériorité à recourir méthodiquement à la violence. Les occidentaux l'oublient souvent, les autres ne l'oublient jamais. »

Samuel P. Huntington



Conclusion



L’islamophobie ambiante mise en place par la propagande dont la maitrise orgastique du billard grâce à laquelle d’une pierre deux coups elle conforte son leadership, sonne le glas de l’Église aux abois, bien loin, pourtant, d’avoir dit son dernier mot. Dans un élan éperdu de survie, celle-ci tente de redorer son blason quitte à renoncer à ses principes les plus nobles, par le biais de sa pratique ancestrale du double langage, cet arcane (taqiya) chrétien qui se met au diapason avec le discours républicain anticlérical. Cet hymne du diable est naïvement repris par des fidèles, pétris de résolutions charitables, mais qui risque fort, sous le drapeau des croisés en ébullition, de subir les frais de leur zèle ambivalent !



                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


















[1] HAYEK, op. cit.
[2] Yves GUYOT, La démocratie individualiste, 1907, p. 154.
[3] Marc UHRY, L’intérêt général, p. 164.
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Dim 12 Fév - 12:10





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/1)



« C'est une très méchante manière de raisonner que de rejeter ce qu'on ne peut comprendre. » François René de Chateaubriand

« Le Génie du Christianisme »

Qui ignore haït.



« L'homme simple croit tout ce qu'on dit, Mais l'homme prudent est attentif à ses pas. » [Proverbes 14,6]



« Le premier qui défend sa cause paraît juste ; arrive la partie adverse, et elle lui demande des preuves. » [Proverbes 18,17]



« Celui qui répond avant d'avoir écouté fait un acte de folie et s'attire la confusion. » [Proverbes 18,13]



« Un aveugle peut-il conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse ? » [Luc 6, 39]



Nous avons vu dans la nouvelle série d’articles avec laquelle nous opérons un tir croisé qu’aux yeux du jeune journaliste Thomas Deltombe nous sommes passés depuis la fin du deuxième millénaire de ce qu’il appelle « racisme vulgaire » au « racisme distingué ».[1] En parallèle, s’est développé le racisme des clercs qui se camoufle derrière la recherche universitaire pour laisser libre court à leurs relents xénophobes, mais pas seulement.



Michel Orcel se charge de fustiger cette « nouvelle islamophobie chrétienne » dans deux ouvrages où il pointe les buts inavoués de cette « islamophobie savante » qui tarde à donner son nom.[2]



Pour lui, si, depuis le concile de Vatican II l’Eglise reconnaît l’islam comme une religion authentiquement abrahamique, des savants contemporains, chrétiens ou proches de l’Eglise – dont certains tiennent un discours proche de l’extrême droite politique - utilisent les armes nouvelles que leur fournissent des sciences comme la philologie, la linguistique ou l’histoire des religions, pour jeter le discrédit sur l’islam. Discrédit scientifique (en s’en prenant avant tout aux origines linguistiques et à la constitution du corpus coranique) et discrédit moral (morale sexuelle, violence, etc.).  Le constat est sans appel chez notre essayiste qui : « à la faveur des recherches sur l’état de l’islamologie contemporaine […] a découvert avec effroi qu’une bonne part de ce qu’on nomme aujourd’hui l’islamophobie savante est intimement liée à l’Eglise. »[3]



Ce dernier souhaite rendre à l’Islam sa dignité en réfutant les thèses de l’islamophobie chrétienne, car « à travers quelques-uns de ses représentants […] une religion qui se réclame d’un Dieu d’amour use de procédés retors et de bassesses pour discréditer un rameau concurrent de sa propre foi mérite qu’on lui rappelle les balbutiements de sa propre histoire, ses manipulations et ses violences. ».



Finalement, pour Michel Orcel, les éléments externes à la Tradition musulmane, viennent le plus souvent corroborer celle-ci. Que ce soit sur l’existence du Prophète de l’Islam ou bien sur la « constitution » du Coran, « il semble bien que l’islam soit mieux loti que le christianisme » pour lequel les plus anciens témoignages et textes (biographiques et dogmatiques) date de prés d’un siècle après la mort de Jésus. De même, nier l’existence de la Mecque et de la Kaaba avant l’époque des califes Omeyyades comme le font certains tenant de l’hyper-criticisme (pour ne pas dire certains « révisionnistes »), pour l’auteur « cela relève aujourd’hui non de l’hypothèse scientifique, mais de l’idéologie et presque de la mauvaise foi, tant sont nombreux les indices et témoignages contredisant cette thèse ».[4]



Nous allons développer chacun de ses points, mais dors et déjà intéressons-nous à une « branche » de l’islam qui, à juste titre, remue énormément les passions à l’orée du troisième millénaire, le salafisme.



Qu’est-ce que le traditionalisme ?



« La religion se résume à deux principes : Nous devons uniquement adorer Allah et uniquement l’adorer selon Sa loi. »[5]



Déjà, entendons-nous sur la définition de l’islam : « L’Islam, c’est se soumettre à Allah à travers Son unicité et Son obéissance, tout en renonçant à l’association et à ses adeptes. »[6]



Ibn Taïmiya définit les traditionalistes comme suit : « Ils représentent ceux qui s’attachent au Livre d’Allah, à la Tradition de Son Messager (r), au consensus des premiers et devanciers parmi les Émigrés mecquois, les Auxiliaires médinois, et leurs fidèles successeurs. »[7]



Le signe distinctif des traditionalistes, c’est de prendre les textes et le consensus en référence.[8] Ces derniers suivent fidèlement les pieux Prédécesseurs, et considèrent que le Messager (r) est la source, la référence essentielle sur laquelle se fondent les enseignements canoniques islamiques. Quant aux innovateurs, ils ne s’inspirent ni du Coran ni de la sunna et ni des annales remontant aux pieux Prédécesseurs. Ils se tournent plutôt vers la pensée, la langue, et la philosophie, la base de leur raisonnement.[9]



‘Alî ibn Abî Tâlib (t) : « Si on devait insérer la raison dans la religion, il serait plus logique lors des ablutions d’essuyer le dessous des chaussons que le dessus, mais c’est bien le contraire que j’ai vu faire le Prophète (r). »[10]



Qu’est-ce que l’innovation ?



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya établit : « La bid’a (l’innovation ndt.)[11] par laquelle nous pouvons considérer que son auteur est un mubtadi’ (innovateur ndt.) correspond à toute initiative connue chez les savants traditionalistes pour être contraire au Coran et à la sunna à l’exemple de la bid’a des kharijites, des râfidhites, des qadarites, et des murjites. »[12]



L’innovation incarne : « tout ce qui va à l’encontre du Coran, de la sunna, et du consensus des anciens dans le domaine de la croyance ou de l’adoration. »[13] Ou, en d’autres termes : « tout ce qu’Allah n’a pas légiféré dans le domaine de la religion… Quiconque prend pour religion ce qu’Allah n’a pas légiféré relève de l’innovation, quand bien même celle-ci serait motivée par une erreur d’interprétation involontaire des textes. »[14]



« Le terme ahl e-sunna désigne les personnes qui reconnaissent la légitimité des trois premiers Khalifes. Il englobe ainsi toutes les sectes de l’Islam à l’exception des râfidhites. Il peut par ailleurs désigner les adeptes du hadîth et de la sunna pure. Dans ce cas, il inclut uniquement les personnes qui admettent les Attributs divins, la particularité incréée du Coran, la vision d’Allah dans l'au-delà, le destin, et les autres points notoires du crédo traditionaliste. »[15]



Le traditionalisme incarne l’orthodoxie musulmane et la tendance médiane



Allah a envoyé Son Prophète Mohammed (r) à l’humanité par un effet de Sa miséricorde : (C’est par pure miséricorde que Nous t’avons envoyé à l’humanité).[16] Il a fait de sa nation une « nation médiane » : (Ainsi, Nous avons fait de vous une nation médiane afin que soyez les témoins contre l’humanité et que le Messager soit le témoin contre vous).[17] C’est-à-dire qu’ils sont justes et qu’ils ne dévient pas de la vérité ; ils ne penchent ni vers le rigorisme ni vers le laxisme, mais ils restent sur la voie de la modération et du juste milieu.



L’Islam interdit à la fois l’excès de rigueur et le manque de rigueur. Il commande la modération et le juste équilibre dans toute chose. Parmi les particularités les plus caractéristiques de cette religion, c’est son équité. Elle condamne l’injustice et prône de juger selon la balance de la justice.



Le plus grand exemple de modération au niveau des paroles, des actes, et des convictions, c’est celle que l’Islam nous apporte. Et les traditionalistes en sont les plus grands représentants. Ils incarnent l’Islam à tous les niveaux, car ils prenent le Prophète (r) et les nobles Khalifes en exemple. Ils se conforment aux enseignements du Coran et de la sunna, selon la compréhension des anciens de cette communauté. Ils sont en premier lieu concernés par cette fameuse modération, Bien que celle-ci vise, avant tout, la communauté musulmane dans son ensemble.



Ils sont le modèle parfait pour la communauté qu’Allah a rendu « médiane » en l’occurrence. Elle est la meilleure nation parvenue aux hommes étant donné qu’elle est la seule tendance à se conformer parfaitement au Livre d’Allah (Y) et à la Tradition de Son Messager (r). Tous les autres groupes affichent peu ou prou une opposition au Coran et à la sunna dans la croyance ou le discours.[18] Les traditionalistes, l’élite des musulmans s’inscrivent au milieu des autres tendances ; ils méritent donc leur statut de « groupe sauvegardé » et de « secte sauvée ».[19]



Une formule laconique emprunté à Sheïkh el Islam explique ce principe à merveille : « Ils se trouvent au milieu entre les différentes tendances comme l’Islam est au milieu entre les autres croyances. »[20] Ailleurs, ibn Taïmiya développe ce point : « Leur tendance est médiane dans le domaine des Noms d’Allah (I) entre les mu’attila (les négateurs ndt.) jahmites et les mushabbiha (assimilateurs ndt.).[21] Leur tendance est médiane dans le domaine des Actions d’Allah (I) entre les qadarites (partisans du libre libre ndt.),[22] et les jabarites (déterministes ndt.).[23] Dans le domaine du mauvais devenir de l’homme (el wa’îd : la menace ndt.), ils sont entre les murjites[24] et les wa’îdiya[25] parmi les qadarites[26] et autres. Concernant les diverses catégories d’individus dans le domaine de la foi et de l’appartenance à la religion, ils sont entre les harûrites[27] et les mu’tazilites d’un côté et les murjites et les jahmites de l’autre. Concernant les Compagnons du Prophète (r), ils sont entre les râfidhites et les kharijites. »[28]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] http://mizab.over-blog.com/2017/02/regard-sur-les-revenants-partie-1.html

[2] Voir : http://www.lescahiersdelislam.fr/De-la-dignite-de-l-islam-Refutation-de-quelques-theses-de-la-nouvelle-islamophobie-chretienne_a189.html

http://www.lescahiersdelislam.fr/Michel-Orcel-L-invention-de-l-islam_a866.html





[3] Dans une interview, Orcel met mieux en lumière sa pensée : « Il ne fait pas de doute qu’il existe en France une double islamophobie : celle de l’extrême-droite catholique (je l’ai dénoncée dans mon dernier ouvrage ; n’oublions pas de la distinguer de la masse des fidèles et des clercs, qui manifestent une remarquable ouverture et une vraie volonté de partage) et celle d’un laïcisme militant, très ancré à droite et souvent pro-sioniste. Comme je l’ai montré, il n’est pas rare que les deux collaborent… »

https://www.facebook.com/Linventiondelislam/posts/258526954245023

[4] Voir notamment : http://oumma.com/L-islamophobie-savante

[5] El ubûdiya (p. 31).

[6] Nous la devons à ibn Taïmiya qui fut cité par ibn ‘Abd el Wahhâb dans e-thalâtha el usûl.

[7] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (2/375).

[8] Majmû’ el Fatâwâ (3/346-347).

[9] Cet extrait est retranscrit en résumé : voir notamment : muwafaqat sarîh el ma’qûl li sarîh el manqûl en annotation à manhâj e-sunna (1/222).

[10] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 162-164).

[11] Sheïkh Ibrahim  e-Ruhaîlî a retenu la définition suivante de l’innovation : toute voie inventée dans la religion qui vient s’opposer à la Législation avec l’intention pour celui qui l’emprunte d'amplifier l’adoration d’Allah.

[12] Majmû’ el fatâwâ (35/414).

[13] Majmû’ el fatâwâ (414/35).

[14] El istiqâma (1/42).

[15] Minhâj e-sunna (2/163).

[16] Les Prophètes ; 107

[17] La vache ; 143

[18] Sheïkh el Islam ibn Taïmiya dit à ce sujet : « La vérité pure, celle qui n’est entachée par aucune souillure, se trouve avec les gens de la tradition et de l’union. Ce constat notoire a été possible après des études approfondies sur les différentes croyances et les principes des différentes tendances. » Voir : Tarîq el wusûl ilâ el ‘ilm el ma-mûl (p. 22).

[19] Voir : Wasatiya ahl e-sunna baïna el firaq (p. 287).

[20] El fatâwâ (4/140).

[21] Ils reconnaissent les Noms et les Attributs divins à outrance au point de faire ressembler Allah à Ses créateurs. (N. du T.)

[22] Ils dénient qu’Allah puisse avoir une action quelconque sur le libre arbitre des êtres humains. En d’autres termes, ils prétendent qu’Allah ne crée pas les actions de l’homme (N. du T.)

[23] Ils reconnaissent l’action d’Allah sur l’homme à outrance à tel point de dire que ce dernier n’a aucun libre arbitre, et qu’Il est entre les Mains d’Allah comme un automate. (N. du T.)

[24] Ils assument que l’auteur des grands péchés va directement au Paradis sans passer éventuellement par un séjour en Enfer. (N. du T.)

[25] Ce sont les kharijites et les mu’tazilites. Ils disent que l’auteur des grands péchés séjourne éternellement en Enfer. (N. du T.)

[26] Ces derniers n’admettent pas qu’Allah puisse à la fois être le créateur des actes de l’homme et à la fois le châtier en Enfer. Comme ils pensent que cela est une forme d’injustice, ils ont tous simplement renié le Pouvoir d’Allah sur les actions de l’homme en disant que l’homme crée ses propres actions. Ils sont comparables ainsi aux manichéens, ceux qui croient au Dieu du bien et au Dieu du mal. (N. du T.)

[27] Une secte des kharijites ayant pris pour repaire sous le Khalifat d‘Alî, la montagne de Harûra en Iraq. (N. du T.)

[28] Majmû’ el fatâwâ (3/141).
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Lun 13 Fév - 11:45



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/2)



Les mutakallimîns tendent vers la voie des Juifs, et les soufis vers la voie des chrétiens[1]



Le mu’tazilisme est très proche de la religion juive selon les propres aveux du chef fondateur de la secte mâturîdite, Abû Mansûr.[2] Ibn Taïmiya fait remarquer en effet que les rationalistes musulmans avaient des liens très étroits avec les juifs. Ces derniers se plaisaient à faire un parallèle entre leur crédo et les cinq principes mu’tazilites. Il était tout à fait normal pour eux de consulter les livres références des rationalistes musulmans. Ils en arrivèrent à avoir les mêmes raisonnements pour éluder les points obscurs de leurs enseignements qui touchent au « Théo ».



En parallèle, de nombreux soufis s’inspirent de l’ascétisme chrétien. L’apport des pratiques païennes que les chrétiens ont emprunté au paganisme d’antan fait rage dans les confréries musulmanes. En outre, les juifs sont des assimilateurs (mushabihha) anthropomorphistes en attribuant à Dieu des attributs humains perfectibles. Tandis que les chrétiens sont des mushabihha en attribuant aux humains des Attributs divins parfaits.[3]



On comprend mieux désormais le fameux adage d’ibn ‘Uyaïna : « Ceux qui, parmi nos savants, s’égarent ressemblent aux Juifs et ceux qui, parmi nos adorateurs, s’égarent ressemblent aux chrétiens. »[4]



L’égarement est propre aux chrétiens, et l’animosité et l’injustice sont propres aux juifs, mais cela ne veut pas dire que les juifs ne sont pas égarés ni que les chrétiens ne fassent pas preuve d’injustice, mais nous parlons ici de leur ascendant.[5]



C'est pourquoi le savoir des anciens tournait autour de deux éléments :

Connaitre leur Bien-aimé en qui ils donnaient foi à travers Ses Noms et Attributs, ainsi que ses Lois.[6]
Et œuvrer pour ce Bien-aimé à travers les actions légiférées par Ses Lois.


Ils se distinguaient ainsi de deux catégories d’individus :

Ceux qui étaient portés vers la connaissance du Créateur, les discussions et la théorie (les mutakallimîns) ;
Ceux qui étaient portés vers l’amour du Seigneur, l’ascétisme et la pratique (les soufis).


Les premiers se concentraient sur le savoir aux dépens des actes, et les seconds se polarisaient sur les actes aux dépens du savoir.

Chacun d’eux s’égarait par un côté et prenait ses distances avec la voie des anciens qui reposaient sur la bonne connaissance des Noms et Attributs divins, doublés des bonnes œuvres dont ils puisaient la légitimité dans les textes du Coran et de la sunna.[7]



La salafiya



Il est notoire que les traditionalistes désignent les Compagnons du Messager d’Allah (r), et leurs fidèles successeurs à travers les siècles, et jusqu’à la fin des temps. Avec l’émergence des sectes hérétiques, les représentants de la vérité ont cherché à se démarquer de celles-ci en se donnant des noms qui puisent leur légitimité dans les textes sacrés : « les adeptes de la sunna » « ahl e-sunna wa el jamâ’a » « el firqa e-nâjiya » « e-tâifa el mansûra » « ahl el hadîth wa el athar », etc.



C’est dans cette optique que le terme salafî s’imposa dans les rangs, car il symbolise parfaitement la fidélité à l’orthodoxie millénaire. Il incarne la voie pure qui est conforme à la compréhension des Compagnons et des générations glorieuses. Le vocable « salafî » est synonyme des autres surnoms des traditionalistes. Prêcher le chemin des anciens à travers la « da’wa salafiya », c’est inviter en fin de compte à suivre le vrai Islam et la vraie sunna qui s’illustre dans le retour aux sources de la religion. Des sources pures et limpides comme aux premiers jours de la Révélation que le Prophète (r) a transmise aux nobles Compagnons.



Dans hukm el intimâ ilâ el firaq wa el ahzâb wa el jamâ’ât el islâmiya (p. 21), Sheïkh Bakr Abû Zaïd nous offre l’analyse suivante : « Lorsque ces sectes affiliées à l’Islam ont fait leur apparition, et qu’elles se sont séparées de la colonne vertébrale de la communauté musulmane, les traditionalistes se sont fait appeler par des noms légitimes permettant de distinguer entre l’orthodoxie musulmane et les sectes adeptes des mauvaises pulsions (el ahwa). Ces noms peuvent être reconnus à l’origine par la législation : el jamâ’a, e-tâifa el mansûra, el firqa e-nâjiya. Ils peuvent provenir également de leur conformité à la Tradition face aux innovateurs. Ainsi, les traditionalistes ont gardé le lien avec la première époque en se faisant appeler : les anciens,  ahl el hadîth, ahl el athar, et ahl e-sunna wa el jamâ’a.



Ces nobles appellations sont complètement différentes de celles attribuées à n’importe quelle secte, pour les raisons suivantes :



Premièrement : ces différentes appellations n’ont jamais coupé le lien – ne serait-ce qu’un instant – avec la nation islamique depuis sa formation et qui est basée sur la voie prophétique. Elles incluent tous les musulmans qui suivent le chemin de la première génération, et des références reconnues dans l’enseignement des sciences, l’approche des textes, la nature de la prédication, dans la nécessité de cantonner la secte sauvée aux traditionalistes. Ces derniers sont les adeptes de ce manhaj qui va se perpétuer jusqu’à la fin des temps conformément au hadîth : « Une partie de ma communauté sera toujours maintenue sur la vérité. »



Deuxièmement : elles englobent l’Islam dans son ensemble, et que représentent le Coran et la sunna. Elles s’en tiennent ni plus ni moins aux textes sans dévier en quoi que ce soit de leur signification.

Troisièmement : certaines de ces appellations puisent leur origine dans l’authentique Tradition ; d’autres ont vu le jour en réaction aux gens des passions et aux sectes égarées afin de réfuter leurs innovations, de se distinguer d’eux, d’enlever toute confusion dans l’esprit des gens, et de manifester l’opposition à leurs tendances. Avec l’éclosion de la bid’a, ils se sont distingués par le vocable « e-sunna » ; puis, plus tard, en opposition au mouvement de la pensée, ils se sont identifiés au « hadîth wa el Athar » ; l’innovation et les passions se sont énormément répandues dans les dernières générations, c’est pourquoi ils ont pris l’étiquette « hadî e-salaf » (la voie des anciens ndt.), etc.



Quatrièmement : les notions d’alliance (l’amour et la haine en Dieu) ont été établies au nom de l’Islam non au nom d’un slogan quelconque, que celui-ci porte un nom ou non. Leur seul critère dans ce domaine, c’est le Coran et la sunna.[8]



Cinquièmement : ces appellations ne les poussent nullement à adhérer aveuglément à une personne en dehors du Prophète (r).



Sixièmement : ces appellations n’engendrent nullement l’innovation, la désobéissance à Allah, ou l’adhésion aveugle à une personne ou à un groupe en particulier. »



Qui sont les salaf sâlih ?



D’un point de vue linguistique : salaf est le pluriel de sâlif qui signifie prédécesseur. Les salaf correspondent donc à l’ensemble des prédécesseurs comme dans le Verset : (Nous en avons fait des prédécesseurs et un exemple pour les générations suivantes).[9]



El Baghawî nous en donne l’exégèse : « ... les salaf représentent les générations précédentes ; Nous les avons fait venir en premier afin que les générations suivantes tirent des leçons et prennent exemple sur eux. » Ibn el Athîr explique quant à lui : « Les salaf de quelqu’un sont les personnes qui l’ont précédé dans la mort parmi ses ancêtres et sa famille. C'est pourquoi les gens de la première époque parmi les successeurs des Compagnons furent appelés les salaf e-sâlih (les pieux Prédécesseurs). »



Pour cerner ce terme plusieurs définitions terminologiques ont été proposées, dont voici les principales :

Il correspondrait aux Compagnons exclusivement ;
Ou bien aux Compagnons et à leurs successeurs (tâbirûn) ;
Ou encore aux Compagnons, à leurs successeurs, et aux successeurs des successeurs (tâbirû e-tâbi’în) ;
Il correspondrait aussi aux générations avant le cinquième siècle (de l’Hégire). Les partisans de cette opinion prétendent que cette tendance (les salaf) est délimitée dans le temps à une période déterminée sans pouvoir la franchir. La pensée islamique aurait évolué ensuite sous la conduite de ses adeptes.


 Or, est-il suffisant pour comprendre le terme salaf de le définir à travers des périodes déterminées dans le temps ? Si l’on conçoit que ce terme est synonyme, d’un point de vue temporel, aux trois premières générations comme le dénotent les hadîth délimitant l’âge d’or des musulmans, doit-on ainsi considérer toute personne ayant vécu dans cette période comme un modèle parmi les anciens ?



Nul doute que la réponse est non et que cette conception est erronée ! Bon nombre de sectes en effet ont vu le jour au cours de cette période. L’éloignement dans le temps n’est donc pas suffisant pour déterminer le concept de salaf. Il est néanmoins primordial de lier à l’élément temporel, un autre critère et non des moindres. Autrement dit, il est impératif de concorder avec les textes du Coran et de la sunna dans la réflexion. En ayant une pensée qui s’oppose au Coran et à la sunna, on ne compte pas dans le cercle des salafîs, bien qu’on ait pu vivre au sein des Compagnons ou de leurs successeurs.[10]

Ainsi, la présence d’un individu quelconque à cette époque ne suffit pas pour juger de son adhésion à la tendance des anciens. Il doit en plus de cela être fidèle au Coran et à la sunna dans ses paroles et ses actes, soit être conformiste non innovateur ! C’est pourquoi bon nombre de savants précisent en désignant les anciens : les salaf e-sâlih (les pieux Prédécesseurs). L’Imam e-Saffârînî a dit : « La tendance des anciens comprend : le chemin des nobles Compagnons (y), de l’élite parmi leurs fidèles successeurs, de leurs successeurs, et des grandes références de la religion reconnues comme telles. Ils sont connus pour la place illustre qu’ils occupent au sein des musulmans ; leurs paroles se sont propagées de génération en génération. Tous les individus coupables d’avoir innové dans la religion ne comptent pas dans leurs rangs. Ceux-là mêmes qui se distinguent par de mauvaises appellations à l’exemple des kharijites, des râfidhites, des qadarites, des murjites, des jabarites, des jahmites, des mu’tazilites, des karrâmites, etc. »[11]



Cet Imam a fait preuve de réserve. Il a considéré que les anciens à prendre en référence doivent être reconnus pour leur autorité sans n’avoir été coupables d’innovation. Les hommes des premiers siècles ne sont pas tous des exemples ! Seule l’élite parmi eux constitue la référence. Celle-ci renferme les Compagnons, les grands imams parmi leurs successeurs, et leurs successeurs d’après. Leur prépondérance est incontestable. Ils sont célèbres pour leur attachement à la Tradition à tel point qu’ils en sont devenus les références. Ils ont, par ailleurs, non seulement pris leur distance avec l’innovation, mais ils ont mis la communauté en garde contre ses méfaits.



Ibn Masûd affirme (t) : « Si vous devez suivre quelqu’un, alors choisissez-le parmi ceux qui ne sont plus de ce monde, car le vivant n’est pas à l’abri des tentations. Tandis que les Compagnons de Mohamed (r) étaient l’élite de cette communauté ; ils avaient les cœurs les plus purs, les sciences les plus approfondies, et faisaient le moins d’affectation possible. Des gens qu’Allah a élus pour être aux côtés de Son Prophète (r), et pour propager Sa religion. Imprégnez-vous donc de leurs mœurs et de leur tendance, car ils étaient sur le droit chemin. »[12] L’Imam Ahmed établit quant à lui : « Les fondements de la Tradition chez nous consistent à s’attacher au chemin des Compagnons du Messager d’Allah (r), de les suivre et de s’éloigner des innovations. »[13]

E-Sam’ânî nous donne les détails suivants : « E-salafî avec une fatha sur le sîn et le lâm, et avec un fâ à la fin, signifie s’affilier aux salafs et adhérer à leur tendance comme on a pu l’entendre d’eux. »[14] Après avoir cité les paroles de Sam’ânî, ibn el Athîr ajoute : « Certains savants étaient connus par ce surnom. » Dans certains de ses ouvrages, Sheïkh el Islam ibn Taïmiya surnomme salafî ceux qui adhéraient à la tendance des anciens sur la question d’el fawqiya.[15] De son côté, dans e-siar, e-Dhahabî affirme : « Il requiert au savant érudit (Hâfizh) d’être pieux, intelligent… et salafî. »[16] Il a dit également dans la référence en question au sujet de Dâraqutnî : « L’homme n’a jamais touché aux sciences scolastiques (el kalâm) ni à la polémique ; il ne s’est jamais investi dans ces choses, il était plutôt un salafî. »[17]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (2/43).

[2] Voir : kitâb e-tawhîd (p. 87).

[3] Voir : dar-u e-ta’ârudh d’ibn Taïmiya (7/94-95).

[4] Voir notamment : tafsîr ibn Kathîr (2/351).

[5] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (22/307).

[6] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (3/333).

[7] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (2/41).

[8] Conformément à la compréhension des anciens.

[9] L’ornement ; 56

[10] Voir : Wasatiya ahl e-sunna baïna el firaq du Docteur Mohammed Bâ karîm (p. 96-101) dont nous avons légèrement modifié l’extrait.

[11] Lawâmi’ el anwâr (1/20).

[12] Sharh e-sunna d’el Baghawî (1/214).

[13] Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna d’e-Lâlakâî (1/156).

[14] El ansâb (3/273).

[15] Elle établit qu’Allah est au-dessus de Sa création. (N. du T.) Il a donné ce surnom à un certain nombre de savants. Voir bayân talbîs el jahmiya (1/122) et Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (207/7, 134/7).

[16] Siar a’lâm e-nubalâ (12/380).

[17] Idem. (17/457)
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Mar 14 Fév - 12:32


Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/3)



Leur voie (manhaj) se résume dans les points suivants :



Ils limitent la référence dans le domaine du dogme au Coran, et à la sunna, expliqués à la lumière de la compréhension des pieux Prédécesseurs.
Ils s’inspirent dans leurs arguments pour établir la croyance, des textes de la Tradition authentique sans faire la différence à ce niveau-là entre les hadîth mutawâtir (rapportés par un grand nombre de rapporteurs ndt.) et les hadîth âhâd (rapportés par un nombre limité de rapporteurs, voir un seul ndt.).
Ils se soumettent aux enseignements de la Révélation sans les confronter à la raison. ils ne cherchent pas non plus à s’initier dans le domaine de l’inconnu dans lequel la raison n’a pas sa place.
Ils ne s’initient pas dans les sciences de la scolastique, ou de la théologie spéculative (kalâm) et de la philosophie.
Ils refusent catégoriquement toute interprétation erronée.
Ils conjuguent entre les textes pour traiter n’importe quelle  question.[1]


La croyance puise ses fondements à une source unique : le Coran et la sunna sans tenir compte des passions, des pseudos arguments ou conceptions erronées (shubha). En suivant une telle méthode, on porte une haute considération aux textes scripturaires de l’islam, car on sait pertinemment qu’ils ne contiennent que la vérité et la raison saine.



L’Imam el Barbahârî établit : « Sache – qu’Allah te fasse miséricorde – que la religion vient uniquement d’Allah (I). Elle n’est pas laissée à l’initiative des opinions ou de la pensée des hommes. Ses enseignements relèvent uniquement d’Allah et de Son Messager. Tu ne dois donc rien suivre en te fondant sur tes passions au risque de renier ta religion et de sortir de l’Islam, car il n’y a aucun argument en ta faveur. Le Messager d’Allah (I) a en effet exposé la Tradition à sa nation et l’a expliqué à ses Compagnons. Ces derniers représentent l’union (el jamâ’a) ; ils sont la grande majorité (e-sawâd el a’dham) ! Ils sont la grande majorité ! Ils détiennent la vérité et en sont les adeptes. »[2]



Il a expliqué juste avant ce passage : « Les fondements sur lesquels se base l’union qui représentent les Compagnons de Mohammed (r) ; ils sont ahl e-sunna wa el jamâ’a. Celui qui ne s’inspire pas d’eux, s’égare et innove, alors que toute innovation est égarement… » Il a dit plus loin : « ‘Omar ibn el Khattâb (t) disait : il n’y a pas d’excuse à sombrer dans l’égarement en voulant faire une bonne action, il n’y en a pas non plus à se priver d’une bonne action en pensant qu’elle relève de l’égarement. Les choses ont bien été expliquées, les preuves ont été établies, et il n’existe plus d’excuse. La raison, c’est que la Tradition et l’union ont parfaitement édifié la religion dans son ensemble et l’ont expliqué aux hommes ; il ne leur reste désormais plus qu’à la suivre. »[3]

Qu’est-ce qu’un innovateur ?



« Quiconque va à l’encontre du Coran clair, de la sunna répandue, ou du consensus des anciens de la communauté, de sorte qu’il ne soit pas excusable, sera traité comme un innovateur. »[4]



Ainsi, l’innovateur est celui qui est connu pour être des gens des passions et de l’innovation, quand bien même son erreur serait pardonnable et qu’il ne mériterait aucune punition. Il reste, malgré tout, un égaré animé par ses passions. Il est capable de délaisser la vérité qui va à leur encontre. Il est possible au même moment qu’il ne sache pas qu’il s’oppose au Messager (r), mais il n’en décèle pas moins de l’hypocrisie et de l’innovation qui sera fonction de son degré d’affront envers Allah et Son Messager,[5] et de son éloignement du Coran et de la sunna.[6]



En outre, il se caractérise pour suivre quelqu’un d’autre que le Messager d’Allah (r), parmi ses pères et ses ancêtres, et envers qui il fonde ses sentiments d’amour et de haine ; il aime tous ceux qui sont en accord avec lui, et déteste tous ceux qui sont en désaccord avec lui.[7] Il n’est pas enclin à se cramponner au Coran, à la sunna, et au consensus.[8] Les innovateurs ne rapportent pas leurs litiges aux textes scripturaires de l’Islam ; ils sont déchirés par des conflits qui sont souvent verbaux, mais qui peuvent aller jusqu’aux mains.[9] Leur signe distinctif est de délaisser le chemin des anciens.[10] Ils ne suivent que des conjectures et leurs passions,[11] et, surtout, ils ne prennent pas en référence les textes et le consensus des anciens.[12]



La mise en garde contre les innovateurs



Selon ‘Âisha, le Messager d’Allah (r) a dit : « Toute innovation qui ne fait partie de notre ordre sera refusée. » Une version précise : « Toute action non conforme à notre ordre sera refusée. »[13]



« Quiconque aime et déteste pour Allah, donne et refuse de donner pour Allah aura parfait sa foi. »[14]



« Tous les prophètes avant moi avaient des apôtres et des Compagnons qui s’inspiraient de leur Tradition et qui se conformaient à leurs enseignements. Puis, après le départ de chaque prophète, viennent de nouvelles générations qui disent ce qu’elles ne font pas et qui font ce qu’on ne leur pas ordonné de faire. Quiconque les combat de sa main est un croyant, quiconque les combats de sa langue (ses paroles ndt.) est un croyant, et quiconque les combats de son cœur (par les sentiments ndt.) est un croyant. En deçà de cette limite, il n’y a plus la moindre foi. »



Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) affirme : « Un groupe de gens vont sortir à la fin des temps. Ils seront jeunes en âge et ils accuseront un manque de maturité. Ils prononceront les plus belles paroles qui soient, mais ils sortiront de la religion comma la flèche transperce sa proie. Celui qui les rencontrera devra les combattre, et Allah lui offrira sa récompense le Jour de la résurrection. »[15]



Les personnes en question dans ce hadîth, ce sont les kharijites. Les Compagnons les ont en effet combattus sous le commandement d’Alî ibn Abî Tâlib (t) à la bataille de Nahrawân.



Conformément aux textes cités ci-dessus et à bien d’autres, les grandes références parmi les anciens ont mis en garde contre l’innovation et ses partisans. Leurs ouvrages regorgent de réfutations et de mise en garde contre les innovateurs et leurs agissements.



1- Muslim nous rapporte dans son recueil e-sahîh, l’anecdote de Yahyâ ibn Ya’mar et Humaïd ibn ‘Abd e-Rahmân selon laquelle Yahyâ raconta à ‘Abd Allah ibn ‘Omar (t) : « Certains gens ont fait leur apparition chez nous ; ils lisent le Coran, s’empreignent des sciences, etc. Ils disent pourtant que le destin n’existe pas et que seul le hasard décide des événements.

Si vous rencontrez ces gens-là, répondit-il, alors dites-leur que je n’ai aucun lien avec eux et qu’ils n’ont aucun lien avec moi. Par Celui au nom duquel ‘Abd Allah ibn ‘Omar jure ! Si l’un d’entre eux dépensait l’équivalent d’Uhûd en or, Allah n’accepterait pas sa dévotion, tant qu’il ne croira pas au destin. »


2-  Selon ‘Omar ibn el Khattâb (t) : « Prenez garde aux pourvoyeurs de la « raison » qui sont les ennemis de la Tradition. Ils ont recourt à la raison, car il leur est trop difficile d’apprendre le hadîth. Ses fourvoyés contaminent les autres. »[16]



3- D’après e-Dârimî, e-Lâlakâî, et d’autres savants, selon Abû Qilâbâ : « Tout groupe qui innove une innovation, à terme, voit obligatoirement l’épée. »[17]



4-  Ayyûb e-Sakhtiyânî a dit : « Les gens des passions sont tous des kharijites. » Ce dernier renchérit : « Si leurs noms sont différents, ils s’accordent toutefois à voir l’épée. »[18]



5- Selon Sufiân e-Thawrî : « L’innovation est plus aimée par Satan que les péchés. Les péchés sont sujets au repentir, contrairement à l’innovation. »[19]

6- Il rapporte également selon Qatâda : « Imbécile ! Si quelqu’un innove dans la religion, il faut absolument le dénoncer aux gens afin de les mettre en garde. »



7- Selon el Hasan : « Les gens des passions sont au même niveau que les Juifs et les chrétiens. »[20]



8- ‘Omar ibn ‘Abd el ‘Azîz : « Si tu vois un groupe s’entretenir à l’écart des gens sur les choses de leur religion, sache alors que leur action est fondée sur l’égarement. »



9- ‘Abd Allah ibn ‘Omar (t) : « La chose qui m’a rendu le plus heureux dans l’Islam, c’est que rien parmi les passions n’a réussi à pénétrer dans mon cœur. »



10- Selon ‘Abd Allah ibn Mas’ûd (t) : « Il y a des gens qui délaissent une partie infime de la sunna (en ayant montré une phalange) ; si je les délaisse, ils vont nous ramener la catastrophe ! »



Ces annales expriment explicitement qu’il est permis de critiquer les innovateurs et de les dévoiler aux gens. Les anciens considèrent même une telle initiative comme un devoir et l’un des piliers sur lesquels la religion repose. Ce djihad par la plume est aussi, voire plus honorable que le combat sur le champ de bataille.



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya nous dit : « Les opposants comme les chefs de file des innovateurs, les auteurs des opinions ou de pratiques contraires au Coran et à la sunna, il incombe à l’unanimité des musulmans, de les dévoiler à la nation et de mettre en garde contre eux. On demanda à l’Imam Ahmed : « Vaut-il mieux, à tes yeux, faire la prière la nuit, le jeûne le jour, et des retraites spirituelles ou bien parler sur les innovateurs ?

En priant la nuit, en jeûnant le jour, et en se retirant dans les mosquées, on est le seul à en profiter ; tandis qu’en parlant sur les innovateurs, on en fait profiter tous les musulmans. Nul doute que cela vaut mieux ! » 


Il a expliqué que cet intérêt revient à la communauté entière dans le domaine de la religion. Cette initiative est du même ordre que la guerre sur le chemin d’Allah puisqu’elle permet de purifier le chemin d’Allah, Sa religion, et Sa législation. À l’unanimité des savants, il incombe à une partie de la communauté de défendre les musulmans contre les méfaits et la rébellion de ces gens-là. Si Allah ne faisait pas brandir cet étendard pour les affronter, la religion serait directement en péril.



Les dommages seraient même plus considérables que ceux occasionnés par l’épée des envahisseurs ; lorsque l’ennemi s’empare des terres musulmanes, il ne corrompt pas les cœurs et les convictions si ce n’est que par voie de conséquence, tandis que ces gens-là les détériorent d’emblée. »[21]

Il explique ailleurs : « Si un innovateur appelle à des convictions contraires au Coran et à la sunna, et que l’on craint qu’il égare les gens avec ses mauvaises idées, il faut le dévoiler aux gens afin de les prévenir à qui ils ont à faire. L’ambition à travers cela, c’est de prodiguer le bon conseil et de plaire au Visage d’Allah (I). Il ne s’agit pas de le faire pour des raisons passionnelles (jalousie, haine, rivalité, conflit de pouvoir). Il ne faut pas sous couvert de prodiguer le bon conseil, s’acharner contre son frère et assouvir ses envies de vengeance, ce qui en soi est une œuvre du Diable. »[22]



Les pieux Prédécesseurs parmi les Compagnons, les tabi’în, et leurs fidèles successeurs s’accordent de façon unanime à condamner l’innovation et ses partisans et à mettre en garde contre eux.[23] Ce principe est conforme aux enseignements du Coran et de la sunna. Par conséquent, il incombe de les suivre dans cette initiative.



Sheïkh el Islam ibn Taïmiya a émis deux conditions autorisant à médire sur les innovateurs : avoir de la science et une bonne intention.



Voici son propos : « D’autre part, celui qui parle de ses choses avec science, doit absolument avoir une intention saine. Si, bien que son discours soit vrai, il veut à travers cela semer le désordre sur terre, il est comparable au guerrier qui se sacrifie au combat pour défendre son clan ou par ostentation. Cependant, s’il fait cela pour Allah afin de lui rendre le culte sincère et exclusif, il compte dans les rangs des combattants sur le sentier d’Allah parmi les héritiers des prophètes et les successeurs des messagers.

Ce registre ne va pas en opposition avec les paroles du Prophète (r) disant : « La médisance c’est dire sur ton frère ce qui lui déplait. » Le frère n’est autre que le croyant ; si le frère du croyant est sincère dans sa foi, il ne peut être affecté par la vérité aimée d’Allah et de Son Messager, quand bien même elle serait contre lui ou l’un de ses proches. Il doit plutôt établir la justice, en se faisant le témoin d’Allah aux dépens mêmes de sa propre personne, de l’un de ses parents ou de ses proches.

À partir du moment où il éprouve une certaine répulsion envers la vérité, cela dénote une certaine baisse de foi de la même façon que sa fraternité diminue proportionnellement à sa baisse de foi. Il ne doit pas tenir compte du mauvais sentiment qu’il éprouve en raison de sa foi faible ; et cela, étant donné qu’il doit absolument faire devancer l’amour d’Allah et de Son Messager à son mauvais sentiment envers les choses aimées d’Allah et de Son Messager, comme le formule le Verset : (alors qu’Allah et Son Messager sont plus à même de recevoir l’agrément).[24] »[25]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Les points précédents sont le résumé de l’étude : Durûs fî el manhaj de Sheïkh ‘Abd Allah el ‘Ubaïlân. Ces fameuses règles sont le fruit d’une étude exhaustive (istiqrâ) de la voie des anciens dans le domaine du dogme.

[2] Sharh e-sunna (p. 66).

[3] Idem. (p. 65).

[4] Majmû’ el fatâwâ (24/172).

[5] Majmû’ el fatâwâ (13/63).

[6] Majmû’ el fatâwâ (12/464).

[7] Majmû’ el fatâwâ (3/346-347).

[8] Majmû’ el fatâwâ (12/465).

[9] Majmû’ el fatâwâ (17/311-313).

[10] Majmû’ el fatâwâ (4/155).

[11] Majmû’ el fatâwâ (10/370-371).

[12] Majmû’ el fatâwâ (13/62-63).

[13] Rapporté par el Bukhârî (n° 2697) et Muslim (n° 1718) ; les termes du deuxième hadîh reviennent à el Bukhârî.

[14] Rapporté par Abû Dâwûd.

[15] Rapporté par Muslim dans Kitâb e-zakât.

[16] Rapporté par ibn Abî Shaïba.

[17] Rapporté par ‘Abd e-Razzâq dans el musannif (10/151), et e-Lâlakâî dans Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna (1/143).

[18] Rapporté e-Lâlakâî dans Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna (1/143).

[19] Rapporté par e-Lâlakâî. Les paroles de Sufiân sont à prendre dans le sens où cela arrive rarement puisque les innovateurs sont convaincus de la légitimité de leur innovation et que celle-ci les rapproche d’Allah. Le hadîth suivant vient conforter cette idée ; celui selon lequel le Prophète (r) a dit : « Allah empêche l’auteur de l’innovation de se repentir jusqu’au jour où il la délaisse. »  [Rapporté par ibn Abî ‘Âsim dans e-sunna (n° 37) et el Baïhaqî dans shu’ab el îmân (n° 7238)]. Bien que controversé, celle-ci remonte au Prophète (marfû’) et elle est ramenée également par el Hasan, mais sans passer par un Compagnon (mursal).

[20] Dans le sens où ils sont fortement accrochés à leur courant au moment où ils délaissent l’usage (sunan) de la religion, non qu’ils soient des mécréants.

[21] Majmû’ el fatâwâ (28/231-232).

[22] Majmû’ el fatâwâ d’ibn Taïmiya (voir : 28/ 221).

[23] Voir el i’tisâm de e-Shâtibî (1/142-143) et les paroles précédentes de Sheïkh el Islam ibn Taïmiya ayant informé qu’il incombe à une partie de la communauté, à l’unanimité des savants, de repousser les méfaits et la rébellion des innovateurs.

[24] Le repentir ; 62

[25] Majmû’ el masâil wa e-rasâil (5/281).
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Mer 15 Fév - 17:11





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/4)



De nombreux textes fondateurs dessinent les contours de la méthodologie orthodoxe dont nous venons de brosser le tableau succinct



Il y a tout d’abord l’adhésion forte au monothéisme, et à l’islam la religion immuable et universelle qui se distingue par sa prépondérance



Allah (I) révèle : [Aujourd’hui, je vous ai parachevé votre religion, Je vous ai parfait de Mes bienfaits, et Je vous ai agréé l’Islam comme religion][1] ; [Dis : ô vous les hommes ! Si vous doutez de ma religion, alors sachez que je n’adore pas ceux que vous adorez en dehors d’Allah, mais j’adore Allah Celui qui vous fait mourir] ; Puis, Il enchaine : [Et tourne ta face vers la religion, fidèle à Allah, et ne soit pas parmi les païens • N’invoque pas en dehors d’Allah ce qui ne peut te faire ni le bien ni le mal ; si tu le faisais, tu compterais parmi les injustes • Si Allah veut te faire un mal rien ne pourrait l’empêcher, et s’Il te veut du bien, personne ne peut s’interposer à Ses faveurs qu’Il dispense à qui Il veut parmi Ses créatures ; Il est certes Absoluteur et Tout-Miséricordieux • Dis : vous les hommes ! La vérité vous ai venu de Votre Seigneur. Celui qui suit le bon chemin, il le fait dans son intérêt ; et celui qui s’égare se fait du tort à lui-même. Quant à moi, je ne suis pas responsable de vous • Suis la révélation que tu reçois et patiente en attendant qu’Allah prononce Sa sentence, Lui le meilleur des juges].[2]



D’après le recueil e-sahîh, selon ibn ‘Omar (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Par rapport aux adeptes des deux anciens livres, vous êtes comme un homme qui loua les services de plusieurs ouvriers auxquels il fit la proposition : « Qui veut travailler pour moi du matin jusqu’à midi pour un qîrât (unité monétaire ndt.) ? » Les Juifs l’acceptèrent. Ensuite, il demanda : « Qui veut travailler pour moi de midi jusqu’à la prière du ‘asr (de l’après-midi ndt.) pour un qîrât ? » Les chrétiens acceptèrent de le faire. Puis, il enchaina : « Qui veut travailler pour moi de la prière du ‘asr jusqu’au coucher du soleil pour deux qîrât ? » Il parlait de vous autres, mais cela n’a pas plu ni aux Juifs ni aux chrétiens qui protestèrent : « Comment se fait-il qu’en fournissant plus de travail, nous soyons moins bien payé ?

Est-ce que je vous ai lésé dans vos droits ? Leur répond-il.
Non !
Je fais des faveurs à qui je veux, leur rétorque-t-il. »[3]


D’après le même ouvrage, selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah a détourné les communautés précédentes du vendredi. Les Juifs avaient le samedi et les chrétiens le dimanche. Allah nous a alors orientés vers le vendredi. Ainsi, ils seront derrière nous le Jour de la résurrection. Nous sommes les derniers venus sur terre, mais les premiers le Jour de la résurrection. »[4]



Selon Ubaï ibn Ka’b (I) : « Suivez la bonne voie et la tradition. Un homme qui suit la bonne voie et la tradition et qui, mu, par une profonde crainte, pleure à l’évocation du Seigneur ne peut être touché par l’Enfer. Un homme qui suit la bonne voie et la tradition et qui frémit à l’évocation du Miséricordieux est comme un arbre aux feuilles mortes. Ses péchés tombent comme les feuilles de cet arbre. Il vaut mieux être modéré sur le chemin de la tradition d’Allah que de faire des efforts sur le chemin inverse. Quoi que vous puissiez faire comme efforts, voyez si vos actes sont conformes à la voie et la tradition des prophètes. »[5]



[Toute religion autre que l’Islam sera refusée, et son adepte comptera dans l’au-delà parmi les perdants][6] ; [La religion pour Allah, c’est l’Islam][7] ;



Le prophète (r) annonce : « Par Celui qui détient l’âme de Mohammed entre Ses Mains ! Quiconque dans cette communauté qu’il soit juif ou chrétien entend parler de moi et ne croit pas à ma mission avant de mourir, comptera parmi les gens du Feu… »[8]



Par rapport à cela, l’innovation est logiquement condamnable ; d’où la fidélité stricte aux enseignements prophétiques ; démarche qui est pourtant assimilée à du rigorisme et à un littéralisme étroit ; c’est l’inversion des valeurs si chère à Satan !



« Tout le monde entrera au Paradis, sauf celui qui ne veut pas y entrer.

Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons, mais qui ne veut pas entrer au Paradis ?
Celui qui m’obéit entrera au Paradis et celui qui me désobéit, c’est qu’il ne veut pas y entrer. »[9]


D’après le recueil e-sahîh, selon ibn ‘Abbâs (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Les individus les plus détestés par Allah sont au nombre de trois : celui qui dévie dans l’enceinte sacrée, celui qui veut ramener dans l’Islam une tradition païenne, et celui qui veut verser le sang d’un innocent. »[10]



Pour ibn Taïmiya, la « tradition païenne » en question englobe toute forme de paganisme qu’il soit total ou partiel. Elle renvoie aussi bien aux non musulmans (Juifs, chrétiens, païens, etc.) qu’à des musulmans.



D’après le recueil e-sahîh, selon Hudhaïfa (t) : « Vous les lecteurs ! Si vous suivez le bon chemin, vous aurez énormément avancé. Mais, si vous déviez à droite ou à gauche, alors, vous vous serez énormément égarés. »[11]



Selon Mohammed ibn Wadhdhâh, ce dernier entra dans la mosquée et se tint devant les assemblées pour leur dire, etc. ibn Wadhdhâh a dit : selon ‘Uyaïna, selon Mujâhid, selon Sha’bî, selon Masrûq, ‘Abd Allah – en parlant d’ibn Mas’ûd – a dit : « Chaque année est pire que la précédente ; je ne dis pas qu’il y pleut moins, qu’elle est moins fertile, ou que le nouvel émir est moins bien que le précédent. Je parle du départ de vos savants et de votre élite. Puis, après leur départ, des nouvelles générations, qui mesurent les choses selon leurs propres pensées, les succèderont. C’est alors que l’Islam se détériorera et s’effritera. »[12]



[S’ils viennent te voir, alors dis-leur : j’ai soumis mon visage à Allah, ainsi que ceux qui me suivent…][13]



[Ceux qui suivent le Messager, le Prophète illettré, qu’ils trouvent mentionnés dans leurs écrits, la Thora et l’Évangile. Celui-là même qui leur ordonne le bien et qui leur interdit le mal ; il leur autorise les bonnes choses et leur interdit les mauvaises ; il les soulage des liens et des carcans qui les enchainaient. Ceux qui croient en lui, qui le soutiennent, le défendent, et qui suivent la lumière qui fut descendue avec lui ; ceux-là seront les bienheureux][14] ; [Nous avons descendu sur toi le Livre qui met la lumière sur toute chose].[15]



D’après e-Nasâî et d’autres, lorsque le Prophète (r) vit dans les mains d’Omar ibn el Khattâb un feuillet de la Thora, il lui lança : « Serais-tu dans le doute ibn el Khattâb ? Je vous l’ai apporté claire et limpide. Si Mûsâ avait été vivant et que vous l’aviez suivi à mes dépens, vous auriez été des égarés. » Une certaine version précise : « Si Moussa était vivant, il ne lui appartiendrait que de me suivre. » Dès lors, ‘Omar s’exclama : « J’agrée Allah comme seigneur, l’Islam comme religion, et Mohammed comme Prophète. »[16]



Selon une autre version : « Si mon frère Mûsâ était vivant, il ne lui appartiendrait rien d’autre que de me suivre. »[17]



Selon el Hârith el Ash’arî (t), le Prophète (r) a dit : « Je vous ordonne cinq choses et vous en interdit cinq : l’obéissance aux autorités, le djihâd, l’émigration, et l’union de la communauté. En déviant de cette union d’un empan, on délie l’Islam de son cou jusqu’à ce qu’on y revienne. Et en revendiquant des noms de l’ère païenne, on compte parmi les gens de l’Enfer. » Un homme s’exclama : « Messager d’Allah ! Même s’il fait la prière et le jeûne ?

Même s’il fait la prière et le jeûne. Donnez-vous les noms qu’Allah vous a donnés ; Il vous a appelés musulmans, croyants et serviteurs d’Allah ! »[18]


D’après e-sahîh : « Celui qui meurt en s’étant écarté du groupe d’un empan connaitra une mort païenne. »[19]

Toujours d’après e-sahîh : « Oseriez-vous vous appelez par des noms de l’ère païenne, alors que je me trouve au milieu des vôtres ! »[20]

Abû el ‘Abbâs a dit : « Tout ce qui n’est pas appelé par l’Islam ou le Coran, comme les lignées, le pays, la race, la tendance ou la voie, prend ses racines dans le paganisme. »



Un jour, une polémique déclenchée entre un ansar (auxiliaire médinois) et un muhâjir (émigré mecquois) se transforma en bagarre. L’un s’écria alors pour solliciter l’aide de son clan : « Hé, les muhâjirîns ! » Et l’autre rétorqua aussitôt : « Hé, les ansars ! ».

Le Prophète (r), qui piqua une colère énorme, leur répliqua à tous les deux : « Oseriez-vous vous appelez par des noms de l’ère païenne, alors que je me trouve au milieu des vôtres ! »



Un autre hadîth nous apprend : « Quand on n’est pas prompt dans les œuvres, on ne met pas sa lignée en avant. »[21]



[Ô croyants ! Entrez entièrement dans la paix][22] ; [Ô croyants ! Obéissez à Allah, obéissez au Messager et aux détenteurs de l’autorité parmi vous. Si vous avez le moindre litige, alors ramenez-le à Allah et au Messager, si vraiment vous croyez en Allah et au jour du jugement dernier ; cela vaut mieux et aura de meilleures conséquences pour vous • Ne vois-tu pas ceux qui prétendent croire à la Loi qui te fut révélée et qui fut révélée avant toi, ils veulent soulever leurs litiges au tâghût, alors qu’il leur est demandé de le renier. Satan veut uniquement les faire sombrer dans un égarement lointain][23] ; [Ceux qui ont divisé leur religion pour se scinder en groupe, tu n’as aucun lien avec eux][24] ;



[Ô croyants ! Si vous suivez une partie des gens qui ont reçu le Livre, ils vont vous ramener à la mécréance, après que vous ayez goûté à la foi • Comment pourriez-vous renier, alors que les Versets d’Allah vous sont récités, et que Son Messager est au milieu des vôtres ? Celui qui s’accroche à Allah est alors guidé sur un droit chemin • Ô croyants ! Craignez Allah comme il se doit, et ne mourrez qu’en tant que musulmans • Accrochez-vous tous ensemble à la corde d’Allah et ne vous divisez point • Souvenez-vous des bienfaits qu’Allah vous a prodigués le jour où Il a réuni vos cœurs, et qui, dans Sa Grâce, a transformé des ennemis en frères. Avant cela, vous étiez aux bords de l’Enfer, mais Il vous en a sauvé. C’est ainsi qu’Allah vous montre Ses Signes, ainsi serez-vous guidés • Qu’un groupe d’entre vous appelle au bien, qu’ils ordonnent le bien et qu’ils interdisent le mal ; ceux-là seront les bienheureux • Et ne soyez pas comme ceux qui se sont divisés et qui ont divergé, après qu’ils aient reçu les preuves évidentes ; Ceux-là auront un châtiment immense • Le jour où des visages seront blancs et des visages seront noirs][25] ; ibn ‘Abbâs a fait le commentaire suivant : « Le visage des adeptes de la tradition et de l’union sera blanc, et celui des adeptes de l’innovation et de la division sera noir. »[26]



[S’ils veulent te trahir, alors sache qu’Allah te suffit ; Il est celui qui t’offrit le triomphe par Son soutien et celui des croyants • Il a réuni leurs cœurs, alors que si tu avais dépensé toutes les richesses de la terre pour y parvenir, tu n’y serais pas parvenu, mais Allah l’a fait][27]



D’après ‘Abd Allah ibn ‘Amr, le Messager d’Allah (r) a dit : « Vous allez suivre les coutumes des enfants d’Israël empan par empan,  à tel point que si l’un d’entre eux avait des relations avec sa mère en public, il y en aurait parmi vous pour l’imiter. Les enfants d’Israël se sont divisés en soixante-douze sectes. » Puis, le hadith conclut : « Quant à cette communauté, elle va se diviser en soixante-treize sectes ; toutes sont vouées à l’Enfer à l’exception d’une seule.

Laquelle Messager d’Allah, demandèrent les Compagnons ?
C’est la voie sur laquelle nous sommes mes Compagnons et moi. » » Rapporté par e-Tirmidhî.[28]


Tirmidhî rapporte également ce hadîth qu’il a authentifié, selon Abû Huraïra, mais l’Enfer n’est pas évoqué dans son énoncé.[29] Nous le trouvons également chez Ahmed et Abû Dâwûd, selon Abû Huraïra, et dans lequel le Prophète (r) dit notamment : « Il y aura dans ma communauté, des gens qui s’imprégneront des passions, comme la rage envahit toutes les veines et les articulations du corps. »[30]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Le repas céleste ; 3

[2] Yûnas ; 105-109

[3] Rapporté par el Bukhârî (n° 2268).

[4] Rapporté par Muslim (n° 856).

[5] Rapporté par ibn Abî Shaïba dans son recueil el musannif (n° 35526), et Abû Nu’aïm dans el huliya (1/253).

[6] La famille d’Imrân ; 85

[7] La famille d’Imrân ; 19

[8] Rapporté par Muslim (n° 153), selon Abû Huraïra.

[9] Rapporté par el Bukhârî (n° 7280), selon Abû Huraïra.

[10] Rapporté par el Bukhârî (n° 6882).

[11] Rapporté par el Bukhârî (n° 7282).

[12] Rapporté par Abû ‘Amr e-Dânî dans e-sunan el wârida fî el fitan (n° 210) ; el Hâfizh ibn Hajar l’a imputé à el Baïhaqî dans el fath (13/283).

[13] Le repas céleste ; 3

[14] El A’râf ; 157

[15] Les abeilles ; 23

[16] Rapporté par Ahmed dans el musnad avec le n° 15156 pour la version de Jâbir ibn ‘Abd Allah, et n° 18335 pour celle d’Abd Allah ibn Thâbit.

[17] Rapporté par Ahmed dans el musnad (n° 20022).

[18] Rapporté par Ahmed (n° 22910) et e-Tirmidhî (n° 2863) qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »

[19] Rapporté par el Bukhârî (n° 7054) et Muslim (n° 1849), selon ibn ‘Abbâs – qu’Allah les agrée son père et lui –.

[20] Rapporté par el Bukhârî (n° 4905) et Muslim (n° 2584), selon Jâbir ibn Abd Allah  – qu’Allah les agrée son père et lui –

[21] Rapporté par Muslim (n° 2699), selon Abû Huraïra (t).

[22] La vache ; 208

[23] Les femmes ; 59- 60

[24] Le bétail ; 159

[25] La famille d’Imrân ; 100-106

[26] Sharh usûl i’tiqâd ahl e-sunna d’e-Lâlakâi (1/72).

[27] Le butin ; 62-63

[28] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2641) qui a fait le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et singulier. » ; un autre hadîth-témoin vient le renforcer ; il est rapporté par Mu’âwiya chez Ahmed (n° 16937), et Abû Dâwûd (n° 4597), avec une chaine narrative jugée bonne ; il est rapporté également par Anas ibn Mâlik chez ibn Mâja (n° 3993), avec une chaine narrative jugée potable ; il est enfin rapporté par ‘Awf ibn Mâlik chez ibn Mâja (n° 3992) ; ainsi, en regard de toutes ses chaines narratives, il est considéré authentique.

[29] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2640).

[30] Rapporté par Ahmed (n° 16937) et Abû Dâwûd (n° 4597).
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Jeu 16 Fév - 8:09





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/5)



Toute hérésie est condamnable, et est souvent véhiculée par les mauvais prédicateurs, les pourvoyeurs de l’égarement !



[Y a-t-il plus injuste que celui qui forge un mensonge sur Allah afin d’égarer les gens sans connaissances][1] ; [Qu’ils portent leurs fardeaux en entier le Jour de la Résurrection, ainsi que les fardeaux de ceux qu’ils égarent sans connaissances ; quels mauvais fardeaux portent-ils !][2]



Selon Jarîr ibn ‘Abd Allah (t), un jour, un homme qui offrit une aumône se fit imiter par les gens. C’est alors que le Messager d’Allah (r) déclara : « Celui qui installe une bonne tradition dans l’Islam aura sa récompense et celle de ceux qui l’auront pratiqué sans que la-leur ne soit diminuée. Et celui qui installe une mauvaise tradition portera son péché et celui de ceux qui l’auront pratiqué sans que le-leur ne soit ne soit diminué. »[3]



Toujours d’après Muslim, selon un hadîth d’Abû Huraïra, dont voici l’énoncé : « Celui qui appelle à la bonne voie… » Puis, le Prophète (r) dit : « Et celui qui appelle à la mauvaise voie… »[4]



Toujours d’après e-sahîh, selon Anas, le Messager d’Allah (r) apprit qu’un Compagnon avait dit : « Moi, je ne consomme pas de viande ! » Un autre lança : « Moi, je prie la nuit et je ne dors pas ! » Un troisième enchaîna : « Moi, je ne marie pas à des femmes ! » Et le dernier du groupe affirma : « Moi, je jeûne sans jamais manger (autrement dit : je pratique le jeûne sans le rompre aucun jour ndt !) »



Il (r) avait alors répondu : « Pourtant, je prie la nuit et je dors, je jeûne et je mange, je me marie à des femmes, et je consomme de la viande. Celui qui se détourne de ma tradition ne fait pas partie des miens. »[5]

Le Prophète (r) eut écho de cette réaction et il en fut très fâché, comme en témoigne cette autre version de l’histoire : « Qu’ont-ils certains gens à dire telle et telle chose ? Moi, je suis le plus pieux d’entre vous devant Allah, et celui qui le craint le plus. Pourtant, je prie la nuit et je dors, je jeûne et je mange, je me marie à des femmes, et je consomme de la viande. Celui qui se détourne de ma tradition ne fait pas partie des miens. »



L’héritage d’Abraham



Allah (I) révèle : [Les gens les plus proches d’Ibrahim sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète et les croyants ; Allah est certes l’Allié des croyants][6] ; [Seul un esprit insensé peut se détourner de la religion d’Ibrahim ; Nous l’avons élu sur terre et il compte dans l’au-delà parmi les pieux • Lorsque Son Seigneur lui ordonna de se soumettre, il répondit : je me soumets au Seigneur de l’univers].[7]



Le monothéisme pur



Muḥammad vient restaurer le monothéisme initial (hanif) tout en « acceptant » non seulement la figure des prophètes bibliques mais celle de Jésus.

Michel Orcel.



[Suis la voie droite comme il te l’a été demandé, ainsi que ceux qui se sont repentis avec toi, et ne dépassez les limites][8] ; [Tiens ton visage sur la religion fidèle à Allah ; la saine nature qu’Allah a insufflée à l’homme, rien ne peut changer les paroles d’Allah. Telle est la religion droite, mais la plupart des hommes ne savent pas • Retournez vers Lui, craignez-Le, observez la prière, et ne soyez pas au nombre des païens • Ceux qui ont divisé leur religion pour constituer des clans se satisfaisant chacun abusivement de ses propres acquis)[9] ; [Celui plutôt qui soumet son visage à Allah, tout en faisant des bonnes œuvres aura sa récompense auprès d’Allah, et n’éprouvera ni peur ni tristesse][10] ;



(Tiens ton visage sur la religion fidèle à Allah] fidèle à Allah (hanîf). Le hanîf : c’est celui qui se consacre à Allah sans se tourner vers personne d’autre. Un autre Verset nous apprend : (Tiens ton visage sur la religion droite].[11] « fidèle à Allah » et « droit » sont des synonymes.


Le Prophète (r) a dit : « Chaque nouveau-né vient au monde à l’état de nature, mais ce sont ses parents qui le rendent Juif, chrétien ou mazdéen, à l’image du petit d’un animal, pensez-vous qu’il naisse l’oreille mutilée ! »
Puis, Abû Huraïra récita le Verset : [la saine nature qu’Allah insuffla à l’homme].[12]

[Le Messager croit au Livre que Son Seigneur lui a révélé, ainsi que les croyants ; tous croient en Allah, à Ses anges, Ses Livres, et Ses messagers ; nous ne faisons aucune distinction entre ses messagers ; ils disent : nous entendons et obéissons ! Accorde-nous Ton pardon, Seigneur, car c’est vers Toi que ce fera Notre retour • Allah n’impose rien à une personne qui ne soit au dessus de ses forces ; elle a ses bonnes actions en sa faveur, et ses mauvaises actions en sa défaveur ; Seigneur, ne nous tiens pas rigueur de nos oublis ni de nos erreurs ! Seigneur, ne fais pas peser sur nous les fardeaux que Tu infligeas aux peuples avant nous, et ne nous fait pas supporter ce qui est au dessus de nos forces ! Accorde-nous Ton indulgence, Ton pardon, et Ta Miséricorde ! Toi, Notre Maitre, fais-nous triompher du peuple impie !][13]



D’après Muslim, selon ibn ‘Abbâs qui commente la Révélation du Verset : [Que vous révéliez vos pensées ou que vous les gardiez cachées, vous devrez en rendre compte à Dieu][14] ; Ce Verset perturba l’assemblée qui n’arrivait pas à bien l’assimiler. Le Prophète (r) préconisa alors : « Dites : nous avons entendu et obéis, c’est pourquoi, nous nous y soumettons ! » Allah insuffla alors la foi dans leur cœur, et révéla : [Allah n’impose rien qui soit au-dessus des forces ; chacun à ses bonnes actions en sa faveur, et ses mauvaises actions en sa défaveur ; Seigneur, ne nous tiens pas rigueur de nos oublis ni de nos erreurs !] ; Allah promit : « Je consens ! » : [Seigneur, ne fais pas peser sur nous les fardeaux que Tu infligeas aux peuples avant nous] ; Allah promit : « Je consens ! » : [Accorde-nous Ton indulgence, Ton pardon, et Ta Miséricorde, Toi Notre Maitre] ; Allah promit : « Je consens ! »[15]



Ibn Taïmiya se charge d’éclaircir l’invocation qui clôt la sourate la vache : « En clair, les Compagnons furent exaucés dans la mesure où ils adhéraient sans restriction à l’obéissance d’Allah, et ils le firent savoir en disant : [nous avons entendu et obéis].[16] C’est pourquoi, quand l’invocation en question fut révélée, ils l’utilisèrent pour implorer Dieu qui assouvit leur demande. L’islam, religion de tolérance et fidèle à Dieu… »[17]



D’après el Bukhârî, selon un hadîth avec une chaîne narrative réduite (mu’allaq), le Prophète (r) affirme : « La meilleure des religions pour Allah, c’est la religion fidèle (el hanîfiya) et tolérante (e-samha). »[18]



Le Messager (r) souffrait avec sa communauté et mettait tout en œuvre pour leur facilité la vie ; la facilité est l’une des caractéristiques de la religion qu’il nous a ramenée. Il le dit lui-même dans un hadîth dont voici les termes : « Je fus envoyé aux hommes avec la religion fidèle (el hanîfiya) et tolérante (e-samha). »[19]



[Un messager issu des vôtres vous est venu ; les peines que vous endurez l’affligent et il porte pour vous une réelle attention ; il est à l’égard des croyants bienveillant et miséricordieux].[20] ; C’est la religion de la tolérance : [Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion, qui est celle de votre père Ibrahim][21] ; [Il ne vous a imposé aucune gêne dans la religion][22] ; [Allah ne veut vous imposer aucune gêne].[23]


(Ibrahim la recommanda à ses enfants, ainsi que Ya’qûb : Mes enfants ! Allah a désigné pour vous Sa religion, alors restez soumis jusqu’à la mort).[24]



Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Chaque Prophète a des élus parmi les prophètes, et mon élu, c’est mon père Ibrahim, et mon ami intime, c’est Allah. »[25] Puis, il a récité : [Les gens les plus proches d’Ibrahim sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète et les croyants ; Allah est certes l’Allié des croyants].[26]



Il y a également la parole du Prophète (r) : « La famille d’Abû un tel ne font pas partie de mes élus. Seuls les croyants sont mes élus. »[27] Selon l’une des versions que l’on retrouve dans les deux recueils : « Allah est Seul mon élu, ainsi que les croyants vertueux. »



La hanîfiya millat ibrâhîm



Le musulman doit connaitre la religion fidèle (el hanîfiya) et la confession d’Ibrahim (millat ibrâhîm).[28] Étymologiquement, le hanaf est un penchant [soit positif (attirance) soit négatif (répulsion)]. La hanîfiya est donc la religion qui se détourne du shirk pour s’orienter vers le tawhîd. Ibrahim (u) était fidèle (hanîf) et soumis (muslim) à Allah. Il se détournait complètement de l’association pour s’orienter de tout son être vers l’unicité et le culte exclusif (ikhlâs). [Ibrahim était un exemple, dévoué et fidèle à Allah, et il ne comptait pas parmi les païens • Reconnaissant envers Ses bienfaits ; Il l’a choisi et l’a guidé sur le chemin droit].[29] Hanîf est l’une des particularités extraordinaires par lesquelles se distinguait le Patriarche ; [Ô gens du Livre, pourquoi polémiquez-vous sur Ibrahim, alors que la Thora et l’Évangile ne furent révélés qu’après sa mort ? N’êtes-vous pas sensés ?] ; jusqu’à : [et il ne comptait pas parmi les païens][30] ; [Ibrahim n’était ni Juif ni chrétien, mais il était fidèle et soumis à Allah, et il ne comptait pas parmi les païens • Les gens les plus proches d’Ibrahim sont ceux qui l’ont suivi, ainsi que ce Prophète et les croyants ; Allah est certes l’Allié des croyants].[31]



 Ainsi, le serviteur fidèle avait pour confession la hanîfiya qui est fondée sur l’adoration exclusive du Seigneur de l’Univers. C’est pourquoi, Allah (U) a ordonné à Son Prophète (r) de suivre la religion d’Ibrahim dans le Verset suivant : [Puis, Nous t’avons révélé : suis la religion d’Ibrahim, fidèle à Allah, il ne comptait pas parmi les païens].[32] Il a imposé à ses adeptes de faire la même chose : [Il vous a élu, et n’a mis aucune contrainte en religion, la confession de votre père Ibrahim ; lui, qui vous avait appelés musulmans auparavant et dans ce Livre, afin que le Messager soit témoin contre vous et que vous-mêmes soyez témoins contre les hommes].[33] La religion à laquelle appelait le père d’Ismâ’îl est celle de tous les prophètes sans exception. [Nous avons mis dans sa descendance, la prophétie et le Livre].[34] Ils sont tous de la lignée d’Isrâîl, le petit-fils du Patriarche (u), à l’exception de Mohammed qui est issu de la branche d’Ismâ’îl. Ainsi, tous les prophètes remontent à la même lignée. C’est un hommage qu’Allah rend à son Ami (r). Ce dernier est un Imâm pour les hommes, dans le sens d’exemple à suivre : [Il dit : Je ferai de toi un exemple pour les hommes][35] ; exemple (Imâm) dans le sens de modèle à suivre. [Ibrahim était une umma][36] : dans le sens d’imâm qui mérite d’être imité.



[Et lorsque nous indiquâmes à Ibrahim l’endroit de la Maison… Ne M’associe rien, et purifie Ma Maison pour les fidèles qui font le tawâf et qui se tiennent au cours de la prière debout, inclinés et prosternés].[37]



Allah ordonne à toute la création de suivre cet exemple comme le révèle le Verset : [Je n’ai créé les hommes et les djinns que pour qu’ils M’adorent • Je n’attends d’eux ni subsistance ni nourriture • C’est Allah qui pourvoit aux besoins et qui détient la force inébranlable].[38] Ibrahim invita les hommes à vouer le culte à Allah (U), à l’instar de tous les autres prophètes. Ces derniers avaient la même mission d’adorer le Seigneur et de délaisser les idoles, comme l’indique le Verset : [Nous avons envoyé à chaque communauté un messager [disant] : adorez Allah et éloignez-vous du tâghût],[39] [Il leur fut simplement ordonné d’être fidèles à Allah en lui vouant le culte exclusif].[40]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Le bétail ; 144

[2] Les abeilles ; 25

[3] Rapporté par Muslim (n° 1017).

[4] Rapporté par Muslim (n° 2674).

[5] Rapporté par el Bukhârî (n° 5063) et Muslim (n° 1401).

[6] La famille d’Imrân ; 68

[7] La vache ; 130-131

[8] Hûd ; 112

[9] Les Romains ; 30-32

[10] La vache ; 112

[11] Les Romains ; 43

[12] Les Romains ; 30

[13] La vache ; 285-286

[14] La vache ; 284

[15] Rapporté par Muslim (n° 126).

[16] La vache ; 285

[17] Majmû’ el fatâwâ (14/152-160).

[18] El Bukhârî l’a mentionné avec une chaine narrative réduite dans son recueil e-sahîh, dans le chapitre : bâb e-dîn yusr ; juste avant le hadîth n° 39.

[19] Rapporté par Ahmed (n° 22291), selon Abû Umâma el Bâhilî (t)

[20] Le repentir ; 128

[21] Les abeilles ; 123

[22] Le pèlerinage ; 78

[23] Le repas céleste ; 6

[24] La vache ; 132

[25] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2995).

[26] La famille d’Imrân ; 68

[27] Rapporté par el Bukhârî (n° 5990) et Muslim (n° 215), selon ‘Amr ibn ‘Âs (t).

[28] Voir : Sharh el usûl e-thalâtha, Sharh nawâqidh el Islam, et Sharh majmû’ el rasâil fi el ‘aqîda de Sheïkh el Fawzân.

[29] Les abeilles ; 120-121

[30] La famille d’Imrân ; 65-67

[31] La famille d’Imrân ; 67-68

[32] Les abeilles ; 123

[33] Le pèlerinage ; 78

[34] L’araignée ; 27

[35] La vache ; 124

[36] Les abeilles ; 120

[37] Le pèlerinage ; 26

[38] Les vents qui éparpillent ; 56-58

[39] Les abeilles ; 36

[40] La preuve évidente ; 5
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Sam 18 Fév - 22:13

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/6)



L’Ami d’Allah se détourne des hérétiques



Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « Allah ne regarde pas vos apparences et vos richesses, mais Il regarde vos cœurs et vos actes. »[1]



D’après el Bukhârî et Muslim, selon Mas’ûd (t), le Messager d’Allah (r) : « Moi, je vous attendrais à mon bassin (Hawdh), et des hommes parmi vous me seront présentés. Mais au moment où je vais leur donner à boire, on les refoulera violemment. C’est alors que je dirais : Seigneur, mes Compagnons !

Tu ne sais pas ce qu’ils ont fait après toi, me répondra-t-on. »[2]


Selon Abû Huraïra (t), le Messager d’Allah (r) a dit : « J’aurais aimé que nous puissions voir nos frères.

Ne sommes-nous pas tes frères, lui demanda-t-on ?
Vous, vous êtes mes Compagnons, mais mes frères ne sont pas encore venus.
Comment peux-tu connaitre ceux de ta communauté qui n’ont pas encore vu le jour, Messager d’Allah ?
Imaginez des chevaux noirs ayant des marques sur le front (listes, pelote) et les pieds (balzan). Est-ce que leur propriétaire serait incapable de les reconnaitre ?
Bien sûr que non, Messager d’Allah !
Ils viendront avec des marques blanches, à cause des ablutions. Moi, je vous attendrais à mon bassin. Des hommes en seront repoussés comme des chameaux égarés. Je leur crierais alors : « Venez ! » On me fera savoir : « Ils ont changé [la religion] après toi. » Je leur lancerais alors : « Éloignez-vous de moi ! »[3]


Chez el Bukhârî : « Je me trouverais devant mon bassin, et je verrais un groupe venir vers moi. Au moment où je les reconnaitrais, un homme de détachera d’eux et s’écriera : « Allez-y !

Où donc, lui demanderai-je ?
En Enfer.
Qu’ont-ils fait ?
Ils ont tourné les talons après ton départ. Puis, je verrais un autre groupe… » Il expliqua la même chose avant de conclure : « Je ne verrais aucun d’eux n’en réchapper, en dehors d’un ou deux qui seront comme des chameaux éloignés du troupeau. »[4]



Les deux recueils rapporte également un hadîth d’ibn ‘Abbâs, selon lequel : « … Je dirais alors les mêmes paroles que le pieux serviteur (Jésus ndt.) : [J’étais un témoin contre eux, aussi longtemps que j’étais au milieu d’eux, mais après m’avoir rappelé vers Toi, c’est Toi qui les surveillais, Toi qui est Témoin de toute chose • Si Tu les châties, ils ne sont que Tes créatures, mais si Tu leur pardonne, tu es certes, le Fort et le Sage].[5]



Nous reviendrons sur ce point dans la partie suivante, mais en attendant, voir : Mathieu 7. 21, 22 : http://saintebible.com/lsg/matthew/7.htm



Selon Hudhaïfa (t) : « Alors que les gens questionnaient le Prophète (r) sur le bien, moi, je m’intéressais au mal pour rester sur mes gardes. Je lui demandai : Messager d’Allah, nous étions dans le paganisme et le mal avant qu’Allah nous ramène le bien. Mais, viendra-t-il un mal après ce bien ?

Oui, me répondit-il.
Est-ce qu’après ce mal, le bien reviendra à nouveau ?
Oui, mais avec de la fumée.
Quelle sera cette fumée ?
Des gens qui suivront une autre tradition, une autre voie que la mienne. Ils feront des choses que vous apprécierez et d’autres que vous n’apprécierez pas.
Après le retour de ce bien, est-ce que le mal redominera à son tour ?
Oui, avec des troubles aveugles ! Il y aura des prêcheurs aux portes de la Géhenne qui y propulseront ceux qui répondront à leur appel.
Messager d’Allah ! Décris-les-moi.
Ils feront partis des nôtres et parleront notre langue.
Que m’ordonnes-tu de faire si je parviens à cette époque ?
Reste avec le groupe et son imam.
Et s’il n’y a ni groupe ni imam ?
Écarte-toi de tous les groupes existants, lui a-t-il répondu, même si tu devais t’agripper à la racine d’un arbre, et rester ainsi jusqu’à la mort. »[6]


Comme le dit le poète :



Je m’enquiers du mal, non pour lui-même, mais pour m’en protéger

Si tu ne le distingues pas du bien, tu risques d’y sombrer



Le Prophète (r) lui recommanda de rester avec le groupe et son imam. C’est le seul moyen de se protéger contre les fitna. Il insiste souvent sur ce point, comme en témoigne ses paroles : « La main d’Allah est sur le groupe, celui qui s’en sépare, c’est pour aller en Enfer. »[7] Il dit ailleurs : « Celui qui va à l’encontre du groupe délie l’Islam de son cou. »[8]



Une version d’Abû Dâwûd ajoute : « Après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?

L’antéchrist qui aura avec lui un fleuve et un feu ; celui qui plongera dans son feu aura sa récompense et ses fautes pardonnées, mais celui qui plongera dans son fleuve aura ses fautes sur son dos, et sa récompense effacée.
Et après cela, qu’est-ce qu’il y aura ?
Après cela, il y a aura la fin du monde. »[9]


L’orthodoxie, le « chemin droit »



Il existe de nombreux hadîth qui enjoignent de s’accrocher à la corde d’Allah, notamment : « Je vous laisse deux enseignements après ma mort ; en vous y attachant vous serez sûrs de ne pas vous égarer : le Livre d’Allah et ma Tradition. »[10]



(Quiconque se détourne au Messager après avoir connu la bonne voie, en voulant suivre un chemin différent de celui des croyants, Nous lui ferons subir les fruits de son abandon, et allons lui assigner la Géhenne et quelle bien vilaine destinée est-elle !)[11]



Abû el ‘Âliya a dit : « Apprenez l’Islam, et une fois que l’avez fait, ne vous en détournez pas. Accrochez-vous au chemin droit, car il incarne l’Islam, et n’en déviez ni à droite ni à gauche. Accrochez-vous à la Tradition de votre Prophète, et gare aux passions. »[12]



Selon ibn Mas’ûd (t), le Messager d’Allah nous a tracé un long trait, puis, il expliqua : « Voici le chemin d’Allah. » Ensuite, il traça des traits plus petits de part et d’autres, avant de conclure : « Voici les sentiers égarés à la tête de chacun desquels se trouve un diable qui appelle les gens à y venir. »[13] Puis, il récita : (Voici Mon Chemin Droit alors empruntez-le et ne suivez pas les sentiers qui vous feront dévier de sa voie • Voici ce qu’il vous a recommandé, ainsi serez-vous pieux ?)[14] Pour Mujâhid, les sentiers incarnent les innovations et les idées ambigües.



Selon el ‘Irbâdh ibn Sâriya (t), le Messager d’Allah (r) nous fit un sermon émouvant, qui bouleversa les cœurs et qui fit couler des larmes. Nous décidâmes de lui demander : « Messager d’Allah ! On n’a l’impression que c’est un sermon d’adieu. Que nous recommandes-tu avant de nous quitter ?

Je vous recommande de craindre Allah (U), d’écouter et d’obéir au gouverneur, même s’il est esclave. Celui qui vivra parmi vous assistera à de nombreuses divergences. Accrochez-vous donc à ma tradition et à celle des nobles khalifes bien-guidés. Tenez-la bien et prenez-la fermement par les molaires. Et méfiez-vous des choses nouvelles, car toute nouveauté est une innovation et toute innovation est égarement. » E-Tirmidhî a fait ensuite le commentaire suivant : « Ce hadîth est bon et authentique. »[15]


« La meilleure parole est celle d’Allah, et la meilleure voie est celle de Mohammed (r). Les pires des choses sont les innovations. »[16]



Selon Hudhaïfa (t) : « Ne faites pas toute adoration que les Compagnons de Mohammed (r) n’ont pas faites, le prédécesseur n’a laissé aucune opportunité à son successeur. Craignez Allah ! Vous, lecteurs et prenez le chemin de ceux qui vous ont précédés. »[17]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/




[1] Rapporté par Muslim (n° 2564, 34).

[2] Rapporté par el Bukhârî (n° 7049) et Muslim (n° 2297)

[3] Rapporté par Muslim (n° 349).

[4] Rapporté par el Bukhârî (n° 6587), selon Abû Huraïra (t).

[5] Le repas céleste ; 116-118

[6] Rapporté par el Bukhârî (n° 3606) et Muslim (n° 1847) ; l’expression « des troubles aveugles » ne se trouve pas dans ses deux recueils, mais dans le musnad d’Ahmed (n° 23282).

[7] Rapporté par el Hâkim dans el mustadrak (1/115), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar.

[8] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 4785) ; il compte parmi les compléments d’Abd Allah le fils d’Ahmed dans le musnad de son père (n° 21570), selon Abû Dharr (t).

[9] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 4244) et Ahmed dans el musnad (n° 23429), selon Hudhaïfa ibn el Yamân (t).

[10] Rapporté par ibn ‘Abd el Barr dans e-Tamhîd (24/331), selon Abû Huraïra (t) et ‘Amr ibn ‘Awf el Muzanî (t) ; il est rapporté également par el Hâkim dans el mustadrak (1/93), selon ibn ‘Abbâs ; L’imam Mâlik le rapporte également dans son muwatta (2/400), sans l’incorporer dans son texte (balâgh).

[11] Les femmes ; 115

[12] Rapporté par Abû Nu’aïm dans huliya el awliya (2/218).

[13] Rapporté par Ahmed dans el musnad (n° 4142) et Nasâî dans e-sunan el kubra (n° 11109).

[14] Le bétail ; 153

[15] Rapporté par Abû Dâwûd  (n° 4607), ibn Mâja (n° 42, 43), e-Tirmidhî (n° 2676), et Ahmed dans son musnad (n° 17145).

[16] Rapporté par Muslim (n° 867), et e-Nasâî (n° 1578), selon Jâbir ibn ‘Abd Allah.

[17] Rapporté par Abû Dâwûd.
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Dim 19 Fév - 12:46





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 4/7)



D’après e-Dârimî, selon el Hakam ibn el Mubârak, selon ‘Amr ibn Yahya, j’ai entendu dire mon père des paroles qu’il a prise de son père : nous avions l’habitude de nous assoir devant la porte d’ibn Mas’ûd (t) avant la prière du ghadât (le matin ndt.). Dès qu’il sortait, nous l’accompagnions à la mosquée. Un jour, Abû Mûsâ el Ash’arî (t) vint nous voir pour nous demander : « Est-ce que Abû ‘Abd e-Rahmân est sorti ?

Non, luis avions-nous répondu ? »
Il s’assit alors avec nous jusqu’au moment où il sortit. Nous nous levâmes ensemble et nous prîmes la direction de la mosquée. En cours de route, Abû Mûsâ prit la parole pour dire : « Abû ‘Abd e-Rahmân ! Je viens de voir un peu plus tôt à la mosquée une chose qui m’a paru étrange, mais qu’Allah soit loué, qui n’était que du bien.

Et qu’est-ce que tu as vu ?
Si tu reste en vie, tu le verras toi-même. »
Puis, il expliqua : « J’ai vu dans la mosquée plusieurs groupes assis en attente de la prière. À la tête de chaque groupe, il y avait un homme qui donnait des instructions à ses membres qui avaient tous des pierres à la main. « Dites cent fois Allah akbar ! lançait-il. » Ils s’exécutaient, puis, il disait : « Dites cent fois lâ ilâh illâ Allah ! » Ils s’exécutaient, puis, il disait : « Dites cent fois subhâna Allah ! »

Leur as-tu parlé, demanda ibn Mas’ûd ?
Rien du tout ! J’ai préféré attendre tes instructions ou d’avoir ton avis.
Tu aurais pu leur dire de compter leurs péchés, en leur garantissant qu’aucune de leurs récompenses ne sera négligée. »


Puis, il continua sa route, et nous en fîmes de même. En entrant, il rejoignit l’un de ces groupes devant lequel il s’arrêta, avant de lancer : « Quel est ce spectacle qui se déroule sous mon regard ?

Abû ‘Abd e-Rahmân ! Nous comptons nos takbîr (dire Allah akbar ndt.), tahlîl (dire lâ ilâh illâ Allah ndt.), et nos tasbîh (dire subhâna Allah ndt.) avec nos pierres !
Comptez plutôt vos péchés, et moi, je vous garantis qu’aucune de vos récompenses ne sera négligée. Malheur à vous, vous la nation de Mohammed ! Courrez-vous aussi vite à la perdition ? Les Compagnons de votre Prophète (r) sont encore nombreux, ses habits n’ont pas encore été usé, et ses couverts n’ont pas encore été cassés. Par Celui qui détient mon âme dans Sa Main ! Soit, votre religion est meilleure que celle de Mohammed, soit vous êtes en train d’ouvrir une porte à l’égarement !
Abû ‘Abd e-Rahmân ! Nous ne voulions faire que du bien.
Combien de gens veulent-ils faire le bien sans n’y parvenir ! Le Messager d’Allah nous a rapporté : « Le Coran ne dépassera pas le gosier de certains gens qui le liront » Par Allah ! Je me demande si vous ne comptez pas parmi la plupart d’entre eux. »
Puis, il se détourna d’eux. ‘Amr ibn Salama a dit : « J’ai vu la plupart d’entre eux brandir leur épée contre nous à la bataille de Nahrawân dans les rangs des kharijites. »[1]



Les étrangers



Le Prophète (r) recommanda à ‘Omar : « Sois sur terre comme un étranger qui passe. »[2] La ghurba est une chose qui frappe par sa singularité, comme un étranger. Au début, l’Islam était étranger, dans le sens où ses adeptes se faisaient rares, mais par la suite, leur nombre allait en augmentant. Allah (I) révèle à ce sujet : [Ils sont comme une culture dont la semence pousse. Puis, elle se raffermit, s’épaissit, pour enfin tenir sur sa tige à la grande joie des semeurs afin d’irriter les infidèles].[3] Au début, la semence est faible, mais au fur et à mesure qu’elle pousse, elle donne plusieurs tiges. Une seule graine peut produire plusieurs roseaux : [comme une graine qui produit sept épis ; chaque épis contenant grains…].[4]



Ainsi, l’Islam est venu étranger, et il redeviendra étranger à la fin des temps. Les étrangers seront ceux qui s’y accrocheront, comme à la première époque.



Selon Abû Huraïra (t), avec un hadîth qui remonte au Prophète (r) : « L’Islam est venu étranger, et redeviendra étranger comme il l’était. Alors, heureux sont les étrangers ! »[5]



D’après Ahmed, selon un hadîth d’ibn Mas’ûd (t), et dans lequel on demanda au Prophète (r) : « Qui sont les étrangers ?

La fleur des tribus, répondit-il. »[6]


Une version précise : « Ce sont ceux qui se réforment quand les gens se corrompent. »[7]



Il est également rapporté par Ahmed, par la voie de Sa’d ibn Waqqâs, et disant notamment : « Heureux seront ce jour-là les étrangers, quand les gens se corrompront. »[8]



Chez e-Tirmidhî, selon Kathîr ibn ‘Abd Allah, selon son père, selon son grand-père : « heureux sont les étrangers ! Ceux qui réforment ce que les gens corrompent de ma Tradition. »[9]



[Ô croyants ! Préoccupez-vous de vous-mêmes, si vous suivez la bonne voie, les égarés ne seraient vous nuire][10]



Abû Bakr (t) disait : « Vous lisez ce Verset, mais vous ne le mettez pas au bonne endroit. Nous avons pourtant entendu le Prophète (r) dire : « Si les gens voient un injuste sans le prendre par la main, ils risquent d’être frappé par le châtiment d’Allah avec lui. »[11]



[Ton Seigneur n’allait pas faire périr des cités en toute injustice, alors que ses habitants se réforment].[12]



[Si seulement les derniers vertueux parmi les générations anciennes, avaient interdit la corruption sur terre].[13] Ils furent châtiés, car ils n’avaient personne dans les rangs pour faire la morale ; [sauf un petit groupe d’entre eux que Nous avons sauvés] : c’est la preuve que la propagation de la morale est le moyen salutaire d’être épargné par le châtiment qui frappe un peuple.



Selon Abû Umaïya, j’ai demandé à Abû Tha’laba el Khushanî (t) : « Qu’est-ce que tu dis au sujet du Verset : [Ô croyants ! Préoccupez-vous de vous-mêmes, si vous suivez la bonne voie, les égarés ne seraient vous nuire][14] ? » Ce dernier me répondit : « Par Allah ! J’ai posé la même question à une personne bien versée, et qui n’est autre que le Messager d’Allah (r).

Pensez plutôt, me répondit-il, à ordonner le bien et à interdire le mal. mais, le jour où tu verras que les gens obéiront à leur cupidité, suivront leurs passions, se sacrifieront pour ce bas-monde, et que chacun sera imbu de ses propres idées, alors préoccupe-toi de toi-même, et éloigne-toi des gens simples. Vous allez vivre des jours où il sera aussi difficile de patienter que de tenir une braise dans la main. Celui qui fera de bonnes actions à cette époque aura la récompense de cinquante hommes faisant la même chose.
Des leurs ou bien des nôtres demandai-je ?
Plutôt des vôtres, affirma-t-il. »[15]


Ibn Wadhdhâh rapporte un hadîth d’ibn ‘Omar qui va dans ce sens, et disant : « Après vous, il y aura une époque où celui qui se maintiendra dans la religion aura la même récompense dont jouissent cinquante d’entre vous aujourd’hui. » Puis, ibn Wadhdhâh a dit : selon Mohammed ibn Sa’îd, selon Asad, selon Sha’bî, Sufiân ibn ‘Uyaïna m’a dit, selon Aslam el Basrî, Sa’îd ibn Abî el Hasan a dit : J’ai demandé à  Sufiân : « Selon le Prophète ?

Oui, répondit-il. Il a dit : « Aujourd’hui, vous détenez une preuve évidente venant de Votre Seigneur. Vous ordonnez le bien, vous interdisez le mal, vous combattez sur le sentier d’Allah, et vous n’êtes pas éprouvez par les deux ivresses : l’ivresse de l’ignorance et l’attachement à ce bas-monde. Ensuite, votre situation va changer. Ceux qui s’accrocheront au Livre et à la sunna auront la récompense de cinquante hommes.
Des leurs ?
Plutôt des vôtres. »[16]


Ce hadîth est également rapporté avec une chaine narrative remontant à el Ma’âfirî, et disant : le Messager d’Allah (r) a dit : « Heureux seront les étrangers ! Ceux qui s’accrocheront au Livre d’Allah lorsqu’il sera délaissé, et qui mettront ma Tradition en pratique lorsqu’elle sera délaissée. »



Luc 11:28
Et il répondit : Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu, et qui la gardent !



Cette notion d’adhésion forte au monothéisme pur et de chasse gardée grâce à la propagation de la morale revient comme un leitmotive dans les textes. Celle-ci est intimement liée à la notion d’alliance, de l’amour et de la haine en Dieu (el walâ wa el barâ) qui fait tant jaser et qui nourrit les phantasmes d’un Roman Caillet, comme nous allons le développer dans le cadre de notre tir croisé avec les revenants !



                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/















[1] Rapporté par e-Dârimî dans son recueil e-sunan (n° 210).

[2] Rapporté par el Bukhârî (n° 6416), selon ‘Abd Allah ibn ‘Omar.

[3] La grande conquête ; 29 Voici le passage en question : [Mohammed, le Messager d’Allah et les croyants avec lui sont durs envers les infidèles, doux entre eux ; tu les vois s’incliner et se prosterner dans l’espoir d’obtenir une faveur d’Allah et Son Agrément. Ils se distinguent par la marque de la prosternation qui se lit sur leur visage] ; les Compagnons : [ Tel est leur exemple dans la Thora, et leur exemple dans l’Évangile. Ils sont comme une culture dont la semence pousse. Puis, elle se raffermit, s’épaissit, pour enfin tenir sur sa tige à la grande joie des semeurs afin d’irriter les infidèles].

[4] La vache ; 261

[5] Rapporté par Muslim (n° 145).

[6] Rapporté par Ahmed dans el musnad (n° 3784).

[7] Rapporté par Abd Allah le fils d’Ahmed dans ses compléments au musnad de son père (n° 21570), selon Abû Dharr (t).

[8] Rapporté par Ahmed dans el musnad (n° 1604).

[9] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2630).

[10] Le repas céleste ; 105

[11] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 4338), ibn Mâja (n° 4005), et e-Tirmidhî (n° 2168) ; il se trouve également dans le musnad de l’Imam Ahmed (n° 1).

[12] Hûd ; 117

[13] Hûd ; 116

[14] Le repas céleste ; 105

[15] Rapporté par Abû Dâwûd (n° 4341), ibn Mâja (n° 4014), et e-Tirmidhî (n° 3058).

[16] Rapporté par Abû Nu’aïm dans el huliya (8/49), selon Anas ibn Mâlik (t) et un autre selon Mu’âdh ibn Jabal (t).
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Sam 4 Mar - 10:07



Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 5/1)



« Le démon peut citer l’Ecriture pour son propre objectif. »

Shakespeare, William. The Merchant of Venice. Act I, Scene 3.



Il est surprenant, et des surprises il y en a

D’être près de son bien-aimé inabordable

Telle la chamelle dans le désert mourant de soif

Alors que l’eau portée sur son dos est bien palpable



Ainsi, nous ne pouvons reprocher à l’orthodoxie musulmane de faire la chasse à l’hérésie, grâce à cette flamme qui maintient son crédo en vie et qui s’inspire du législateur, comme nous l’avons vu, l’auteur des paroles : « … Je dirais alors les mêmes paroles que le pieux serviteur : [J’étais un témoin contre eux aussi longtemps que j’étais au milieu d’eux, mais après m’avoir rappelé vers Toi, c’est Toi qui les surveillais, Toi qui est Témoin de toute chose • Si Tu les châties, ils ne sont que Tes créatures, mais si Tu leur pardonnes, tu es certes, le Fort et le Sage].[1]



Le jour de la résurrection, quand le Prophète (r) assistera à cette scène terrible où des membres de sa communauté seront propulsés en Enfer, il aura la même réplique que le pieux serviteur, qui n’est autre que ‘Îsâ ibn Mariam (u), lorsqu’Allah l’interpellera en ces termes : [Ô ‘îsâ fils de Mariam ! Est-ce toi qui demandas aux hommes : prenez-nous ma mère et moi pour des divinités en dehors d’Allah].[2] Ce Verset condamne la croyance chrétienne qui repose sur la Trinité, et le dogme selon lequel Jésus est le fils de Dieu, ou Dieu Lui-même. Allah lui dira le Jour de la résurrection : [Ô ‘îsâ fils de Mariam ! Est-ce toi qui demandas aux hommes : prenez-nous ma mère et moi pour des divinités en dehors d’Allah. Il répondra : Gloire à toi !] ; Il purifie le Seigneur d’une telle allégation : [Il ne m’appartenait pas d’avancer ce que je ne suis pas en droit de dire] ; car Allah (Y) est le Seul digne de recevoir l’adoration. Jésus et sa mère n’en ont aucune part, ni aucune autre créature ; la divinité revient à Allah Seul.



[Si je l’avais dit, Tu l’aurais su ; Tu sais ce qu’il y a en Moi, et je ne sais pas ce qu’il y a en Toi ; Tu es certes le Connaisseur de l’inconnu] : Voici un autre argument démontrant qu’il (u) n’est pas à l’origine de ce dogme, sinon, Allah l’aurait su, Lui qui connait toute chose ; [Je ne leur ai rien dit d’autre que ce Tu m’as ordonné] ; ‘Îsâ n’est qu’un simple messager, il ne rapporte rien de lui-même : [adorez Allah qui est Mon Seigneur et le Vôtre] ; le Messie n’est qu’un simple serviteur qu’on ne peut confondre avec le Créateur, comme le font les chrétiens : [J’étais un témoin contre eux aussi longtemps que j’étais au milieu d’eux] ; au cours de sa vie (r), il prêchait l’unicité et interdisait l’association. Il n’a jamais eu un autre discours.



[Il n’appartenait pas à un simple humain à qui Allah a offert le Livre, la Loi, et la prophétie, de dire à ses semblables : soyez mes serviteurs, non ceux d’Allah] : aucun prophète n’a tenu un tel discours : [Mais soyez des docteurs de la loi pour avoir enseigné le Livre et pour l’avoir étudié • Et Il ne vous ordonne pas de prendre pour seigneurs les anges et les prophètes][3] ; un prophète ne peut en aucun cas appeler à la mécréance : [vous enjoindrait-il  la mécréance une fois que vous vous soyez soumis ?][4]



Un hadîth décrit la scène : « Moi, je vous attendrais à mon bassin. Des hommes en seront repoussés comme des chameaux égarés, et je leur crierais : « Venez ! » On me fera savoir : « Ils ont changé [la religion] après toi. » Je leur lancerais alors : « Éloignez-vous de moi ! »[5]



Le Messie aura la même réaction :



21 Ceux qui me disent : Seigneur, Seigneur ! n'entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. 22 Plusieurs me diront en ce jour-là : Seigneur, Seigneur, n'avons-nous pas prophétisé par ton nom ? n'avons-nous pas chassé des démons par ton nom ? et n'avons-nous pas fait beaucoup de miracles par ton nom? 23 Alors je leur dirai ouvertement : Je ne vous ai jamais connus, retirez-vous de moi, vous qui commettez l'iniquité.


Voir : Mathieu 7. 21, 22 : http://saintebible.com/lsg/matthew/7.htm



Juste avant, le fils de Marie met en garde contre les faux prophètes et les imposteurs :



15 Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au dedans ce sont des loups ravisseurs. 16 Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ? 17 Tout bon arbre porte de bons fruits, mais le mauvais arbre porte de mauvais fruits. 18 Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. 19 Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. 20 C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.



Ces faux prophètes en manque de notoriété et de pouvoir : « Deux loups au milieu des moutons ne sont pas plus nuisibles pour la religion de l’individu que son attachement aux biens et aux honneurs. »[6] Selon el Khallâl, Sufiân [vraisemblablement e-Thawrî] a dit : « L’amour du pouvoir est plus alléchant aux yeux d’un homme que l’or et l’argent, et quand on aime le pouvoir on est à l’affût des défauts des autres. »[7]



Le Messager d’Allah (r) prédit : « À la fin des temps, il y a aura un peuple qui va mélanger la religion avec les choses de ce bas monde. Ils feront passer aux yeux des gens la peau de chèvre pour du poil doux. Leur langue sera plus mielleuse que le sucre, mais ils auront des cœurs de loups. Allah (U) révèle : « Osez-vous mentir sur Moi ? Osez-vous vous ériger contre Moi ? Par Moi ! Je jure que Je vais envoyer une épreuve à ces gens-là ébahissant le plus posé d’entre eux. » »[8]



Il prophétise également selon une version du hadîth de Hudhaïfa (t) cité dans la partie précédente : « Après moi, il y aura des émirs qui ne suivront pas ma voie et qui ne seront pas fidèles à ma tradition. Il y en aura parmi eux qui auront des cœurs de démon dans une carapace humaine.

Que dois-je faire, Messager d’Allah, si je parviens à cette époque ?
Obéis à l’émir, même s’il te frappe le dos et s’il prend ton argent, fais-lui obéissance. »[9]


Il nous apprend en filigrane que l’orthodoxie musulmane condamne la révolte contre les autorités en place ; ce crédo est à la croisée des chemins entre le salafisme et le kharijisme. Nous développerons ce point plus en détail dans notre tir croisé avec les revenants, mais dors et déjà sachons que, selon le chercheur Hervé Bleuchot, Ibn Taymîya, un tenant du traditionalisme, est d’un loyalisme politique sunnite très fort et il n’envisage pas la question de la destitution de l’imam. C’est par le bon conseil que le musulman exerce son contrôle sur l’imam, c’est pour lui un devoir, vis-à-vis de l’imam autant que vis-à-vis de tous les responsables.[10]



Le corpus traditionaliste



Le corpus traditionaliste se constitue des textes scripturaires (Coran, sunna) et du consensus. Nous reviendrons sur l’infaillibilité du Livre sacré, mais notre discours porte ici sur la conservation de la sunna, qui est comparable, dans une certaine mesure à celle des évangiles ; toute proportion gardée, bien sûr, car la science du hadîth interdit formellement de recevoir une information d’un anonyme, ce qui fait cruellement défaut à la Bible. À titre de comparaison, un propos prophétique jugé faible par les spécialistes en la matière a un degré d’authenticité bien plus élevé que l’évangile le plus crédible. Jamais dans l’Histoire de l’Humanité une civilisation n’avait été aussi méticuleuse et rigoureuse dans la préservation de son patrimoine fondateur. La méthode est aussi, voire plus sévère sous certains aspects que l’instigation moderne…



Allah (I) révèle : [C’est Nous qui avons révélé le Rappel, et c’est à Nous à qui il revient de le garder].[11]



Sufiân e-Thawrî : « Les anges sont les gardiens du ciel, et les traditionnistes sont les gardiens de la terre. »[12]



Yazîd ibn Zarî’ : « Toute religion a des cavaliers, qui sont, pour la nôtre, les spécialistes de la narration. »[13]

‘Abd Allah ibn el Mubârak : « Pour moi, la narration fait partie de la religion, car, sans elle, chacun pourrait dire ce qu’il veut. »[14]



Mohammed ibn Sirîn : « Avant, personne ne questionnait sur la narration, mais après la fitna (troubles ndt.), les savants se sont mis à dire : citez-nous vos hommes ! Depuis, ils prennent le hadîth des traditionalistes et mettent de côté ceux des innovateurs. »[15]



Il disait également : « Le savoir fait partie de la religion, alors regardez de qui vous le prenez. »[16]



Qu’est-ce qu’un thiqa ?



Allah (I) révèle : [Quand une nouvelle vous vient d’un pervers, vérifiez-la].[17]



La condition pour accepter la parole d’un narrateur, c’est qu’il soit de confiance (e ‘adl), au même titre que le témoin ; mais il doit également être intellectuellement irréprochable (e-dhabt), de sorte qu’il rapporte avec exactitude ce qu’il mémorise et que sa mémoire ne lui fasse pas défaut. Si en plus de cela, il se distingue par un savoir étendu et par une multitude de narration, il prend le statut de hâfizh.[18]



Ainsi, pour devenir thiqa (crédible), on ne regarde pas que l’aspect moral, mais également et surtout les aptitudes intellectuelles, selon l’opinion de la grande majorité des traditionnistes.[19] Bon nombre de spécialistes en usûl et en fiqh, à qui il faut ajouter certains traditionnistes à l’instar d’ibn Hibbân et d’ibn ‘Abd el Barr, se fient en grande partie à la crédibilité morale pour définir un thiqa, sans n’être aussi pointilleux sur la crédibilité intellectuelle.[20]



Pourtant, il est possible d’être moralement crédible, mais sans remplir les conditions de narration. Abû e-Zinâd est l’auteur des paroles : « J’ai rencontré à Médine cent savants de confiance chez qui on ne prend pas le hadîth, sous prétexte qu’ils n’en ont pas la compétence. »[21]



Par ailleurs, il y a deux façons de reconnaitre qu’un narrateur est moralement de confiance ; soit grâce au témoignage des spécialistes en critique du hadîth, soit grâce à sa réputation.[22] On ne peut se fier à quelqu’un sur de simples apparences.[23] Contrairement aux assertions d’ibn Hibbân, ce n’est pas parce qu’on a reçu aucune critique qu’on est forcément crédible. Au meilleur des cas, on est anonyme, ce qui est loin d’être une marque de confiance.[24]



Voir : http://mizab.over-blog.com/article-le-jarh-wa-ta-dil-a-la-loupe-partie-1-103460523.html

http://mizab.over-blog.com/article-l-abecedaire-du-jarh-wa-ta-dil-partie-1-102778595.html



Tandis que la science de la vérification de l'authenticité des hadîth est considérée comme une merveille de la préservation de rapports historiques, la Bible ne satisfait pas plusieurs des standards les plus basiques dans ce domaine. Les auteurs de la plupart des livres de la Bible (évangiles inclus) sont inconnus, le laps de temps où ils ont été écrits est mal défini, et nombre d'informations sont de source ambiguë. Le Saint Coran et plusieurs traditions de hadîth satisfont le plus haut degré de vérification d'authenticité. Malheureusement, ceci ne s'applique pas à la majorité des versets de la Bible.[25]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Le repas céleste ; 116-118

[2] Le repas céleste ; 116

[3] La famille d’Imrân ; 79-80

[4] La famille d’Imrân ; 79-80

[5] Rapporté par Muslim (n° 349).

[6] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2376) et Ahmed (3/456), selon Ka’b ibn Mâlik (t).

[7] Tabaqât el Hanâbila (2/14).

[8] Rapporté par e-Tirmidhî (n° 2404) et el Baghawi dans sharh e-sunna (14/394).

[9] Rapporté par Muslim (n° 1847).

[10] http://books.openedition.org/puam/1043

[11] El hijr ; 9

[12] Sharaf ashâb el hadîth d’el Khatîb el Baghdâdî (p. 80).

[13] Sharaf ashâb el hadîth d’el Khatîb el Baghdâdî (p. 81).

[14] El ‘ilal e-saghîr d’e-Tirmîdhî (5/340) ; voir également : Sahîh Muslim (1/15).

[15] Sahîh Muslim (1/15).

[16] Sahîh Muslim (1/14).

[17] Les appartements ; 6

[18] El mawqizha d’e-Dhahabî (p. 67-68).

[19] ‘ulûm el hadîth d’ibn Salâh ; voir : e-taqyîd wa el idhâh d’el ‘Irâqî (p. 136).

[20] Tahrîr qawâ’id e-jarh wa ta’dîl d’Amr ibn ‘Abd el Mun’im (p. 11).

[21] Sahîh Muslim (1/15).

[22] ‘ulûm el hadîth d’ibn Salâh ; voir : e-taqyîd wa el idhâh d’el ‘Irâqî (p. 137).

[23] E-nuzha du Hâfizh ibn Hajar (p. 142).

[24] El mawqizha d’e-Dhahabî (p. 78).

[25]Voir : http://www.leveltruth.com/books/TRANSLATIONS/MISGODED%20IN%20FRENCH.pdf

Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Citizenkan Dim 5 Mar - 15:28




Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 5/2)



Intéressons-nous dors et déjà aux propos prophétiques ;



Méthodologie du hadîth



Avant de voir la paille dans l’œil de son frère, il faut voir la poutre (ou le tronc) dans son œil. [Abû Huraïra, voir : el Adab el Mufrad (p. 211 ; Silsilat el Ahâdîth e-sahîha (hadîth n° 33) ; Mt 7:3].



Voir : http://www.leveltruth.com/books/TRANSLATIONS/MISGODED%20IN%20FRENCH.pdf



Le Coran commande aux croyants d’obéir au messager d’Allah et de suivre son exemple. Pour cette raison, les premiers Musulmans ont préservé les enseignements de Muhammad et son exemple dans les recueils de hadîth. Aucun détail n’était négligé, et depuis cette lointaine époque, les dévots ont modelé leurs vies sur celle du Prophète (r). Du rapport des hadîth nous savons non seulement combien de fois Muhammad se brossait les dents (jamais moins de cinq fois par jour), mais dans quel ordre il le faisait (latéralement, en commençant du côté droit). Nous savons jusqu’au moindre détail comment il mangeait, buvait, dormait, s’habillait, et se comportait que ce soit de façon habituelle ou occasionnelle. Mais le plus important est que nous savons comment il vivait la religion qu’il a communiquée, et de ceci, plusieurs précédents sociaux et légaux ont été établis.



Il n’est pas surprenant qu’après sa mort, des "suiveurs" impies ont essayé de modifier la religion pour qu’elle soit plus proche de leurs propres désirs au moyen de la falsification des hadîths. Contrairement à ce que nous pourrions à prime abord supposer, ceci a fortifié, au lieu de faiblir, les rapports de hadîth. Tout comme la fausse monnaie oblige les gouvernements à adopter de plus hauts standards de production et d’authentification, les faux hadîths ont obligé les Musulmans à approfondir l’analyse des annales prophétiques. De la même façon que des experts peuvent différencier les devises valables des devises contrefaites, les érudits musulmans peuvent distinguer les hadîths valables des faibles ou fabriqués.



Le processus de l’authentification des hadîths est devenu l’étalon d’or de l’enregistrement des rapports historiques, en son temps et pour les siècles à suivre. Certainement, ce processus est demeuré sans rival en Occident. Jusqu’au jour présent, nous ne savons vraiment pas comment la vie était en Angleterre et en Europe au tournant du premier millénaire, à cause de l’absence de rapports fiables et d’informations vérifiables. Mais à travers les rapports de hadîth, nous connaissons les plus intimes détails concernant Muhammad et sa vie dans l’Arabie du début du septième siècle.



Ce qui suit est une brève vue d’ensemble des standards mis en place de l’authentification des textes scripturaires imputés au sceau des prophètes : Les hadîths individuels sont classés dans une de deux grandes catégories – sahîh (authentique) et dha’îf (faible).

Les hadîths sahîh sont alors subdivisés en quatre catégories secondaires, qui sont toutes acceptées. Tandis que les hadîths faibles sont subdivisés en plus de trente catégories secondaires, qui sont toutes rejetées. Afin que l’un d’entre eux soit entériné, son sanad (sa chaîne de narrateurs) doit être ininterrompue depuis sa source en amont jusqu’au Messager (r). Chaque narrateur doit être irréprochable au niveau de sa probité et de son honnêteté, mais aussi au niveau de sa mémoire et de la précision du récit qu’il rapporte. Son contenu doit n’avoir aucun défaut interne, et ne contredire ni aucun texte valide ni le Coran. Chacune des exigences susmentionnées a une multitude de facteurs disqualifiant montant au total à vingt-cinq catégories.



Par exemple, un narrateur mentalement déséquilibré est disqualifié d’emblé, tout comme un non Musulman (plus porté à bouleverser la religion), un immature, un innovateur, un menteur (ou même accusé d’être menteur), un débauché notoire (coupable d’un grand péché ou de péchés mineurs commis de façon répétée), ou quelqu’un qui a échoué à donner le bon exemple et à se montrer digne des valeurs morales. La précision est invalidée par la distraction, comme le rapport d’une même histoire avec des versions qui varient d’une occasion à une autre, même si cela ne change pas son sens intrinsèque. Les annales reconstruites après avoir été perdues dans un désastre naturel comme le feu, ne sont pas retenues ; et un narrateur qui contredit un récit ayant un degré d’authenticité plus élevé a trouvé sa collection entière de hadîth remise en question.



Même de simples défauts internes dévalorisent un hadîth. Par exemple, un enseignant récite un hadîth, et explique un mot sans que l’élève comprenne que l’explication ne fait pas partie du hadîth ; si cet élève récite ultérieurement le hadîth en entier avec l’explication, sa narration sera rejetée. Une erreur aussi simple que la transposition de deux noms dans la chaîne de transmission (et à fortiori la perte d’un nom) jette le discrédit sur son auteur, même si le texte lui-même demeure inchangé.



Les hadîth sont en outre subdivisés selon le sanad (chaîne de narration) en mode de transmission mutawâtir et ahad. Un hadîth mutawâtir récité par un nombre suffisamment important de narrateurs (un minimum de quatre, mais ordinairement dix ou plus) rend improbable un mensonge, du début à la fin de la chaîne narrative. Pourquoi serait-il improbable que plusieurs individus se concertent pour forger un mensonge ? Pour des raisons matérielles, telles que la distance qui les sépare géographiquement et qui consolide l’idée qu’ils ne sont jamais rencontrés les uns et les autres. Il y a le cas où les érudits en question soient si moralement irréprochables, que le mensonge est incompatible avec leur réputation.



Tout hadîth transmis à travers les âges par une chaîne de narration inférieure au degré de «mutawâtir » est classifié d’ahad, qui se divise lui-même en trois catégories secondaires. Un hadîth récité par mille témoins fiables à chaque chaîne du sanad, à l’exception d’une seule étape qui comprend moins de quatre narrateurs, est automatiquement transféré à la classe ahad.[1] Les deux classifications – l’une selon l’authenticité et l’autre selon le mode de transmission – sont largement complémentaires, car un hadîth authentique avec une chaîne narrative mutawâtir mérite plus de considération  qu’un hadîth faible avec un sanad ahad. Il semblerait enfin que les hadîths fabriqués aient peu de chance de passer à travers les mailles de l’un de ces deux filtres d’authentification, et d’échapper à la vigilance des deux en même temps relève quasiment de l’impossible.



Qu’en est-il pour la compilation de la Bible ?



“Nous n’avons de puissance et de force que pour la vérité” dit un auteur célèbre du Nouveau Testament...



Cet état de la société occidentale fut fondamental en prélude à mon propos pour replacer le discours anti islam dans son contexte historique, je ne parle pas de la haine refoulée de l’intellectuel chrétien en proie aux assauts scientifiques de la critique moderne dans diverses sciences ! L’islam devient dans ses conditions un exutoire pour verser ses frustrions et masquer ses relents xénophobes, en faisant ainsi une pierre deux coups : projeter ses propres tares sur l’autre et discréditer son ennemi historique. Encore une fois, Michel Orcel pointe du doigt cette nouvelle islamophobie chrétienne : « On exerce son agressivité sur un objet haï en tentant de le démolir de façon à la fois symbolique et rationnelle. La psychanalyse aurait là-dessus son mot à dire. Que peut signifier pour Mingana, Prémare, Gillot ou autres Gallez cette tentative de disqualifier, de discréditer, l’islam et le Coran en les historicisant ? Je l’ignore, mais il va de soi qu’il y a souvent là-dessous du « règlement de compte »…



Généralement la recherche se nourrit mieux d’amour, d’empathie, que de haine, mais, quels que soient son objectif et sa forme, la recherche scientifique n’est jamais « idéale » : elle est toujours enracinée dans un milieu, une époque, et plus encore dans une histoire personnelle. J’ai montré comment un universitaire aussi sérieux que Rémy Brague était capable de tomber dans de véritables paralogismes lorsqu’il s’agit de l’islam. Or Brague ne fait pas mystère de ses croyances chrétiennes… »[2]



Si cela est clair, remontons aux origines de la Bible, ou comment l’hôpital en arrive à se moquer de la charité, qui, bien ordonnée, devrait commencer par soi-même !



N.B. J’ai longtemps hésité avant de publier l’étude suivante, car Karim Hanifi dont j’ai sollicité l’avis, m’a déconseillé de le faire, bien qu’elle s’inspire en grande partie de ses anciens travaux. Après un stand by de trois ans pour se plonger sur le sujet à fond, ce qui en soi est méritoire, il a revu certaines de ses positions à la baisse concernant la Bible. Il semble désormais rejoindre la position d’ibn Taïmiya selon laquelle la Bible est plus falsifiée sur le fond (au niveau de l’interprétation) que sur la forme, ce qui, il y a quelques années, me value les « foudres » de ses coreligionnaires sur Mejliss el kalam où j’avais exposé cette tendance. Karim promet de clarifier ses positions à l’avenir à travers une longue série de vidéos qui devraient s’étaler sur au moins deux ans. Ses conclusions semblent inédites dans la sphère francophone (les anglo-saxons sont en avance même dans ce domaine !). En attendant, loin d’être un spécialiste, j’estime qu’il reste malgré tout intéressant d’exposer son ancien avis, à plus d’un titre :

Le commun des chrétiens mis à l’écart de ces conflits de clercs n’ont pas accès à certaines réalités liées à leurs références scripturaires (quoi qu’aujourd’hui internet fasse des miracles !) ;
Cette opinion est partagée par un nombre non négligeable de sommités occidentales qu’on ne peut soupçonner, pour la plupart, de parti pris, bien qu’ils ne soient pas toujours les spécialistes attitrés de la Bible, selon Hanifi (ils comptent, malgré tout, des traducteurs, des commentateurs de la Bible, mais aussi des spécialistes profanes) ;
Celle-ci rejoint une tendance très forte du côté des autorités musulmanes qui se sont au non spécialisées dans la critique de la Bible ;
Il s’agit surtout, dans le cadre d’une polémique, de placer l’adversaire face à ses contradictions, et de le réfuter avec ses propres références, indépendamment de savoir qui a tort et qui a raison, quoi que, comme c’est souvent le cas, la vérité est partagée entre les deux camps, voire ni avec les uns ni avec les autres, mais du côté d’une troisième voie (il est possible toutefois de leur concéder en partie leurs conclusions et de renvoyer dos à dos les uns et les autres) ; procédé si cher à ibn Taïmiya qui maitrise l’art chirurgical de sépare le bon grain de l’ivraie ;
Il est intéressant de pointer du doigt le conflit catholiques/protestants non pour les départager dans un premier temps, mais pour démontrer que l’infaillibilité de la Bible ne fait pas l’unanimité au sein même des fervents adeptes des deux côtés qui s’attaquent à coup d’anathèmes mutuelles ; un peu comme les orientalistes qui utilisent en leur faveur l’opposition sunnites/shiites, à la différence où le Coran est réellement intouchable, comme nous allons, plus tard, le démontrer. Par exemple, un auteur à la plume enflammée comme Jean leDuc, reconnait, dans un pamphlet acerbe, que les nuances d’une version à une autre sont fondamentales : qu’on en juge : « il existe une grande différence entre le christianisme du Texte Reçu et celui du texte blasphématoire de la Critique Textuelle compilé par Westcott et Hort. Ces différences ou variantes sont loin d'être insignifiantes, nous dit Barry Burton (Let's Weigh the Evidence: Which Bible is the real Word of God ?): "Le fait réel est que les doctrines essentielles de la Foi chrétienne sont attaquées : la doctrine de la Trinité, de la Divinité de Christ, son Incarnation, l'intégralité et l'inspiration de la Parole de Dieu, et le salut par la grâce par le moyen de la foi en Christ. Existe-t-il d'autres modifications ? OUI. Il existe entre 5,000 et 36,000 changements, dépendant quelle version vous regardée". »[3] Karim lui-même note un nombre élevé de « changements » dans la Néo-Vulgate ; bien que la grande majorité d’entre eux ne soient pas significatifs, ceux-ci, malgré tout, ébranlent à la base la foi chrétienne.[4]


Si cela est clair, Bart Ehrman, célèbre docteur en théologie, historien et spécialiste du Nouveau Testament nous met dans l’ambiance (il incombe de relativiser ses formules chocs qui ont plus pour but de sensibiliser un public incrédule que de s’encombrer de détails « incongrus » ; procédé qui s’inscrit dans une vieille tradition américaine du spectacle) : « Non seulement nous n'avons pas les originaux, mais nous n'avons pas les premières copies des originaux, nous n'avons même pas les copies des copies des originaux, ni même les copies des copies des copies des originaux. Ce que nous avons sont des copies faites plus tard - beaucoup plus tard. Dans la plupart des cas, ce sont des copies rédigées de nombreux siècles plus tard,… »[5]

Le problème ne s’arrête pas là, car les copies que nous possédons posent un autre souci qui n’est pas sans gravité : celles-ci diffèrent les unes des autres. Bart Ehrman continue : « … et toutes ces copies sont différentes de l’une à l’autre, et cela dans de milliers d'endroits. Comme nous le verrons plus tard dans ce livre, ces copies différentes les unes des autres en tant d'endroits que nous ne savons même pas combien il existe de différences. »[6]

Tandis que les hadîth sont préservés mot-à-mot, Ehrman conclut que la Bible est un livre très humain, criblé d'erreurs, dont les plus flagrantes sont les additions et les suppressions scripturales (qu’elles soient intentionnelles ou non).[7]

Heinz Zahrnt corrobore cette théorie : « Les temps de la doctrine non historique d'inspiration verbale comme maintenue par l'Ancienne théologie protestante appartiennent au passé. Dorénavant la Bible est comprise comme un livre historique, écrit et transmis par des hommes et ainsi sujet aux mêmes lois de tradition, aux mêmes erreurs, omissions et altérations que n'importe quelle autre source historique. Les hommes qui l'ont produit n'étaient ni automates, ni instruments de Dieu, mais des écrivains individuels, des hommes en chair et en os, qui avaient leurs propres buts et tendances déterminés en écrivant, qui ont vécu restreints par les horizons limités de leur temps et ont été moulés par les idées de leur environnement. »[8]



Selon l’expression maintenant célèbre de Bart D. Ehrman, « Peut-être est-il plus facile de démontrer ce point en termes comparatifs : il y a plus de différences dans nos manuscrits qu’il n’y a de mots dans le Nouveau Testament. »[9]


À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Voir pour ce point : http://mizab.over-blog.com/2014/12/ibn-taimiya-et-le-khabar-el-ahad-partie-1.html

[2] https://iqbal.hypotheses.org/2251

[3] http://kustodia.chez.com/versions.htm

[4] Il faut distinguer, comme le fait remarquer Hanifi, entre l’Évangile révélée à Jésus et les textes historiques qui lui sont greffés, de la même manière qu’il incombe de distinguer entre la Thora de Moïse proprement dite et les narrations qui s’y rattachent.

[5] Misquoting Jesus : The Story Behind Who Changed the Bible and Why par Bart D. Ehrman page 10.

[6] Idem.

[7] Ehrman, Bart D. Misquoting Jesus and Lost Christianities.

[8] Zahrnt, Heinz. 1817. The Historical Jesus. (Translated from the German by J. S. Bowden). New York: Harper and Row. p. 42.

[9] Ibid., The New Testament: A Historical Introduction to the Early Christian Writings. p. 12.
Citizenkan
Citizenkan
Très bon poster
Très bon poster

Points cumulés : 7429
Merci : 11
Masculin

Revenir en haut Aller en bas

Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic Empty Re: Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Page 1 sur 2 1, 2  Suivant

Revenir en haut

- Sujets similaires

 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum