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La situation en banlieue de Paris

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Message par Invité Lun 16 Mar - 0:09

Un seul commentaire : Revenez vers Allah...

Article du 5 Mars 2015 :
La Grande Borne le rêve brisé d’une cité modèle

Avec ses 90 hectares coupés d'espaces verts et d'immeubles bas, la cité ne ressemble pas aux autres grands ensembles de banlieue.

ENQUETE - Son architecte, Emile Aillaud, avait voulu en faire, en 1971, une « ville civilisée à l’échelle d’affinités humaines ». Quarante ans plus tard, la cité de Grigny (Essonne), haut lieu du trafic de drogue en Ile-de-France, est décrite comme une « poudrière » isolée par trois axes routiers.

Un dimanche matin de février, place du Quinconce, à Grigny (Essonne), cité de la Grande Borne. Un mois à peine après la sanglante équipée d’Amedy Coulibaly, un enfant de ce quartier comptant 3.600 logements sociaux pour 12.000 habitants...

Ici, depuis l’assaut à l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, les bouches se sont tues (condamnations des attentats ici). Réflexe d’autodéfense, peur d’être stigmatisés par la presse mais aussi envie de tourner la page. Elan citoyen, un collectif créé après les attentats de janvier par une poignée de Grignois, a trouvé un moyen simple et efficace pour libérer la parole des habitants de la Grande Borne : mettre à leur disposition pendant le marché du dimanche un espace et de grandes feuilles blanches sur des trépieds, qui ne tardent pas à se noircir.

Les mots écrits ce matin-là racontent l’attachement viscéral, presque charnel, des habitants à leur cité, cette « zone urbaine sensible » (ZUS), comme la désignent les pouvoirs publics. Pour certains, les « médias nationaux et internationaux nous salissent » et « salissent l’Islam ».

D’autres préfèrent exprimer leur besoin de « convivialité », de « se parler ». A Grigny, on n’est pas forcément Charlie mais on n’est pas non plus Coulibaly. Pas de réseau islamique djihadiste à la Grande Borne, affirme un policier qui connaît parfaitement le « terrain ».
« Ici, les musulmans sont bien encadrés. Il n’y a pas de salles de prière dans les caves. On en a une dans un local de la mairie », confirme un représentant de l’Union musulmane de Grigny. Dans les trois collèges proches de la cité, il n’y a pas eu de cas graves de refus d’observer la minute de silence respectée après les attentats de Paris. « Les professeurs les ont rattrapés. Le collège de Grigny 2, l’autre grande cité de la ville, vient même de remporter le prix Ilan Halimi contre l’antisémitisme et le racisme », se réjouit le maire de Grigny, Philippe Rio (PCF), un ancien enfant de la Grande Borne.

« Une politique de ségrégation »
Jaillie de nulle part, à cheval entre les communes de Grigny et de Viry-Châtillon, cette cité était pourtant promise à un bel avenir. En août 1971, quand elle est sortie de terre, la Grande Borne se voulait, dans l’esprit de son architecte Emile Aillaud, une « ville civilisée » privilégiant « le soleil, la verdure et le grand air ».
Une ville composée «  de lieux – places, replis, impasses – assez réduits pour que les jeux, les voisinages restent à l’échelle d’affinités humaines ». S’étalant sur 90 hectares, elle ne ressemble pas aux autres grands ensembles de banlieue. Beaucoup d’espaces verts, des immeubles bas et en rondeurs, des petites places à l’architecture recherchée, des appartements de grande taille, des commerces et des services en quantité ont, jadis, fait son charme. Au fil du temps, et des mutations profondes qu’ont connues tous les quartiers de ce type, le rêve de son concepteur s’est brisé.

La Grande Borne a été victime d’une « politique de ségrégation », diagnostique le maire. Une politique faite de transferts de population à sens unique et en vase clos entre Grigny 2, l’autre grande cité proche, et la Grande Borne. Ici, un actif sur quatre n’a pas d’emploi, le revenu annuel médian par habitant y est inférieur à 10.000 euros.

Dans cette commune, qui est l’une des plus jeunes de France métropolitaine (35 % de la population a moins de vingt ans), environ 40 % des moins de 25 ans sont sans travail et près de la moitié d’entre eux sortent du système scolaire sans diplôme. En 1974, déjà, l’Inspection générale de l’administration (IGA) prévenait que la Grande Borne allait devenir une « poudrière », rappelle le maire. La commune de Grigny passe de 2.800 habitants en 1968 à 28.000 en 1975 et 30.000 aujourd’hui, dont 90 % résident dans ses deux cités. Une poudrière triangulaire isolée du reste de la ville par trois grands axes routiers. Il a fallu attendre l’an dernier pour qu’un pont sur l’A6 la relie enfin au centre de Grigny… après trente ans de patience. Le cocktail de pauvreté, de chômage, d’échec scolaire et d’explosion démographique constitue un terreau fertile pour de nombreuses activités criminelles, qui « pourrissent la vie des honnêtes gens », déplore Laïla, une ouvrière de vingt et un ans, née dans la cité de parents marocains.

La Grande Borne est l’un des hauts lieux de la vente de stupéfiants en région parisienne. « Une quinzaine de familles tiennent le marché. Plus de 500 kilos de cannabis sont vendus par semaine, ce qui représente quelque 2,5 millions d’euros de recettes hebdomadaires. On trouve toutes sortes de drogues dans cette cité », raconte Claude Carillo, le secrétaire départemental du syndicat Alliance de la police. « On dénombre quatre grands “fours” [points de vente fixes dotés de guetteurs équipés de portables dans les rues alentour, NDLR] de vente au détail de cannabis servant chacun environ 100 “clients” par jour, à côté des “fours” plus discrets de vente en gros et demi-gros », enchaîne le policier. Les ruelles et les petites places où les voitures ne circulent pas, comme la proximité de la Francilienne et de l’A6 font de la Grande Borne un lieu de choix pour ces trafics. A la Grande Borne, on peut trouver aussi toutes sortes de pièces automobiles, sans oublier les quelques familles spécialisées dans les escroqueries à la carte de crédit, complète Claude Carillo, qui estime que la situation nécessiterait 300 agents de plus sur le département.

Dans le quartier, on ne compte plus les destructions, les agressions et les braquages. Un jeune de quatorze ans a été blessé par balles début novembre. En septembre, un homme âgé de trente-cinq ans a été battu à mort et un autre de dix-neuf ans a été sévèrement tabassé à la batte de baseball. Les policiers sont régulièrement caillassés et agressés. L’ancien gymnase a pris feu début janvier. Le nouveau, lui, a brûlé une première fois, et à nouveau cette semaine. Sur les trois pharmacies, seule celle de la place des Herbes est encore ouverte. Elle a subi deux hold-up en un an et demi. Le bureau de poste a été fermé cet automne après avoir connu sa septième attaque en cinq ans. Il ne reste plus que deux médecins généralistes dans la cité. Il en faudrait une dizaine.

Après l’agression, en septembre, de l’une d’entre elles, les infirmières libérales ne viennent plus. SOS médecins non plus. Et après des braquages répétés, les livreurs de DHL et de Chronopost ont eux aussi jeté l’éponge. Pour récupérer un colis, les habitants de la Grande Borne doivent se rendre à Chilly-Mazarin ou à la poste centrale, à côté de la mairie. Même chemin de croix pour se rendre à Pôle emploi : il faut prendre deux moyens de transport pour l’atteindre. Les services publics s’en vont, et les commerces ferment les uns après les autres.

Mais la Grande Borne, ce n’est pas que cela. Les initiatives positives, et de « désenclavement » y sont également nombreuses. La mission locale au service des jeunes a ouvert en 2012 un guichet au cœur du quartier. L’an passé, elle y a accueilli 260 jeunes. Créé en 2009 en lisière de la cité à l’initiative de la mairie, le centre de formation et de professionnalisation (CFP) a permis à 400 habitants de la Grande Borne d’obtenir un diplôme d’Etat. Les activités dans la zone franche de la cité sont en plein essor. Des dizaines de PME font régulièrement appel au CFP pour recruter. « Ici, aucun problème de criminalité », assure Philippe Werler, le patron des crêpes Lefeuvre, 10 salariés. « Les entreprises n’ont pas peur de s’installer », insiste Grégory Frenard, un jeune promoteur immobilier qui dirige l’association Développement et partage (150 entrepreneurs). Ses cinq immeubles d’entreprises ont tous trouvé preneur. De quoi devenir ambitieux avec, en vue, le projet de construire des appartements de luxe à proximité de la Grande Borne.

Entre volontarisme et abandon
Après des décennies de laisser-aller, l’Opievoy (Office public de l’habitat interdépartemental de l’Essonne, du Val-d’Oise et des Yvelines), qui gère les appartements de la cité, a entrepris depuis quatre ans d’importants travaux de réfection des immeubles. Des modifications qui visent, entre autres, à rendre plus difficiles les trafics. Des digicodes seront installés partout et les coursives – ces longs couloirs internes des immeubles des places hautes, devenus des abris de rêve pour les trafiquants – sont saucissonnées. Une route coupant en deux la cité est en voie de construction. Ainsi, dès 2018, l’autobus 402 pourra desservir l’intérieur de la Grande Borne. Une ligne de tram sur gomme contournera la cité dès 2020.

Philippe Rio se bat pour l’ouverture d’un pôle sécurisé de services de santé et de services publics, avec un bureau de poste, une Maison de la solidarité des assistants sociaux, des ambulatoires médicaux, une pharmacie et des antennes de Pôle emploi et de l’Opievoy. Un projet qui a du mal à se matérialiser en raison de la querelle entre les mairies de Viry-Châtillon (droite) et de Grigny (gauche). Pôle emploi a déjà prévenu qu’il ne s’installera pas dans cette structure. La demande de la mairie de Grigny, qui réclamait un commissariat de plein exercice, a par ailleurs été rejetée.

Une quinzaine d’associations sont actives dans la cité. Une ressource précieuse. L’association Décider, par exemple, organise – ou plutôt organisait – une fois par an des concerts de musique classique dans le gymnase, et multiplie les actions d’éducation civique. Les dix habitants de la ville recrutés par VoisinMalin expliquent aux locataires les raisons des travaux de réfection, et les sensibilisent à certains sujets de santé, comme le dépistage des cancers du sein ou le diabète. Grâce à leur porte-à-porte, en 2014, plus de 200 appartements ont pu être désinsectisés des punaises de lit, un véritable fléau. Une trentaine de jeunes brillants de la Grande Borne, réunis au sein de N otre cité a du talent, parrainent des lycéens en promouvant « l’élitisme et l’émulation ».

Karim, qui étudie l’ingénierie financière à l’université de Paris-Dauphine ; Nadira, qui est étudiante dans une grande école de commerce, et les autres envisagent de lancer un incubateur de microentreprises dédié aux jeunes et aux mamans sans travail. Le genre d’initiative qui redonne de l’espoir, évidemment. Mais « ce n’est pas assez », craint le maire. Lors de sa rencontre à l’Elysée avec François Hollande, fin janvier, Philippe Rio avait demandé pour Grigny plus de moyens pour l’éducation, l’ordre public et l’emploi. Le comité interministériel pour la citoyenneté et l’égalité, qui doit se tenir demain après-midi à Matignon, dira s’il a été entendu.
Massimo Prandi, Les Echos

Source : http://www.lesechos.fr/politique-societe/societe/0204172128696-la-grande-borne-le-reve-brise-dune-cite-modele-1099004.php?LJ641JHsly4kdmc4.99
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