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Le ma’lûm min e-dîn bi e-dharûra

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Le ma’lûm min e-dîn bi e-dharûra Empty Le ma’lûm min e-dîn bi e-dharûra

Message par Citizenkan Mar 21 Juil - 13:17





Le ma’lûm min e-dîn bi e-dharûra

(Partie 1)


Que les prières d’Allah et Son Salut soient sur Mohammed, ainsi que sur ses proches,

et tous ses Compagnons !


Dans son livre, e-tabsîr fî ma’âlim e-dîn, ibn Jarîr e-Tabarî annonce qu’il existe deux genres d’enseignements dans la religion : mâ yasa’ el jahl bihî wa mâ la yasa’ el jahl bihî ou en d’autres termes : mâ yu’dhur bi el khata wa mâ la yu’dhur bi el khata. Autrement dit, les enseignements qu’il est concevable d’ignorer et ceux qu’il est inconcevable d’ignorer. Il explique notamment qu’il existe des questions dont la connaissance est élémentaire (ma’lûm min e-dîn bi e-Dharûra). Ibn Taïmiya souligne, comme nous allons le voir plus loin, que même sur ce dernier point, les choses sont relatives.[1] Dans son tafsîr, ibn Jarîr parle également d’iqâmat el hujja.[2]


La raison est-elle à même de distinguer entre le bien et le mal ?


Ibn Taïmiya explique : « Les créatures ne sont pas capables de savoir ce qu’Allah aime et agrée ni ce qu’Il ordonne ou interdit. Ils ne peuvent deviner les jouissances qu’Il a réservées à Ses élus ni les châtiments qu’Il a réservés à Ses ennemis. Ils n’ont aucune idée également des nobles Noms et Attributs qu’Il mérite, car la raison n’est pas en mesure de le deviner, etc. S’ils ont accès à toutes ces choses, c’est uniquement grâce à la présence des messagers qu’Allah leur a envoyés. »[3]


« … Pour comprendre ce principe, nous devons nous poser la question : est-ce que la Loi divine est applicable à toute personne responsable même avant qu’elle ne lui parvienne ? Il existe trois opinions notoires notamment dans la tendance d’Ahmed : l’une disant qu’elle est applicable, l’autre disant qu’elle ne l’est pas, et la dernière enfin disant que seule la loi d’origine est applicable, non celle qui l’abroge. La plus plausible toutefois est celle selon laquelle elle n’est pas tenue de récupérer tout ce qu’il n’a pas fait avant de la connaitre ; la Loi divine n’est donc pas applicable avant d’avoir été transmise, conformément aux Versets : [Ce Coran me fut révélé afin que je vous avertisse, vous et tous ceux à qui il est parvenu],[4] [Nous n’allions châtier personne avant d’envoyer un messager].[5] [[Des messagers avertisseurs et annonciateurs] afin que les hommes ne puissent opposer à Allah aucun argument après leur venue].[6] Le Coran a recours à différents procédés pour démontrer ce point. Ils nous apprennent en substance qu’Allah ne châtie aucune personne avant que les enseignements prophétiques ne lui fussent transmis.

Quelqu’un peut savoir que Mohammed est le Messager d’Allah, puis croire en lui, mais sans connaitre les nombreux détails de son message. Allah ne le châtiera pas pour ceux qu’il n’a pas reçus. S’Il ne châtie pas un homme n’ayant pas la foi avant que le message ne lui parvienne, à fortiori, Il ne châtie pas celui, qui, ayant cru en Lui, n’a pas eu accès à certains de ses détails. »[7]


La preuve céleste varie en fonction des endroits, des époques et des personnes


Ibn Taïmiya explique : « … De la même manière, les mécréants qui se trouvent en terre non musulmane et qui, ayant entendu parler de la prédication du Prophète (r), surent qu’il était le Messager d’Allah, puis crurent en lui et à ses enseignements, tout en craignant Allah dans la mesure du possible. Ce fut le cas, notamment, du Najâshî, qui n’était pas en mesure d’émigrer en terre musulmane ni d’adhérer à toutes les lois de l’Islam. Sa place lui empêchait, en effet, de sortir de son royaume et d’afficher sa religion. Et cela, d’autant plus qu’il n’avait personne sous la main pour lui apprendre toutes les lois de la religion. Il était pourtant un croyant, promis au Paradis. Dans ce cas, nous avons les croyants de la famille de Pharaon, dont sa propre femme, qui se comportaient de la même façon avec leur peuple.


Yûsaf (u) le véridique lui-même ne pouvait pas faire autrement avec les habitants d’Égypte qui étaient des mécréants. Il n’était pas en mesure de leur imposer les enseignements de l’Islam qu’il connaissait ; ils les avaient bien conviés à embrasser la foi, et la religion monothéiste, mais sans succès. Allah (I) relate les paroles des croyants de la famille de Pharaon : [Yûsaf vous était venu auparavant avec des preuves éclatantes, mais vous n’aviez cessé de douter de ce qu’il vous avait ramené. Lorsqu’il mourut, vous prétendirent alors qu’Allah n’enverrait aucun messager après lui].[8]


Najâshî, pour sa part, était certes le roi des chrétiens, mais son peuple ne le suivit jamais dans sa conversion, à part un tout petit nombre. Ses partisans étaient tellement peu nombreux qu’on ne trouva personne, à sa mort, pour prier sus sa dépouille. Ce fut le Prophète (r) qui se chargea de le faire d’où il était à Médine. Les musulmans s’étaient rassemblés pour prier à l’air libre. Il organisa les rangs, et fit la prière mortuaire. Il annonça sa mort aux fidèles le jour même de l’évènement. Voici quelles furent ses paroles : « L’un de vos frères qui était un pieux vient de rendre l’âme aujourd’hui en terre abyssine. »[9]


Il est mort sans n’avoir pu vivre pleinement de nombreuses lois, pour ne pas dire la plupart des lois de la religion, car il en fut incapable. Il n’a jamais fait la hijra (l’émigration ndt.), ni le djihâd, ni le pèlerinage à la Maison sacrée. Certaines annales vont jusqu’à dire qu’il n’aurait pas observé les cinq prières, ni le jeûne du ramadhân, ni verser l’aumône légale. Il avait trop peur que son peuple découvre sa conversion, et qu’il le lui reproche. Il aurait été incapable d’entrer en conflit avec eux. Une chose est sûre en tout cas, c’est qu’il ne pouvait pas régner sur eux par le Coran. »[10]


Pour les questions claires de la religion, le Coran suffit en lui-même pour établir la preuve céleste


Ibn Taïmiya explique : « Les bases fondamentales de la religion se présentent de la façon suivante : soit, il s’agit de questions auxquelles il incombe de donner foi, de prononcer verbalement, ou de mettre en pratique. Ex. : les questions qui touchent à l’Unicité, aux Attributs, au destin, à la prophétie, à l’eschatologie (la vie après la mort ndt.), ou toutes les questions qui les démontrent…


Toutes les questions que l’individu à besoin de connaitre et de croire d’une foi ferme ont été pleinement clarifiées par Allah et Son Messager, de sorte qu’elles ne lui offrent aucune excuse. Elles incarnent les plus grands enseignements que le Messager a clairement transmis, et expliqués aux hommes. Elles incarnent également les plus grands enseignements avec lesquels Allah a établi la preuve céleste contre Ses créatures, par l’intermédiaire des messagers qui menèrent leur mission à bien. D’une part, le Livre d’Allah qui fut fidèlement véhiculé tout d’abord par les Compagnons, puis par leurs successeurs directs, en ayant pris soin de garder intacts les termes et la compréhension que le Messager leur a transmis ; et d’autre part la Sagesse qui incarne la Tradition prophétique qui nous fut également véhiculée par ces derniers ; tous deux répondent à ce besoin d’éclaircissement de la façon la plus parfaite… »[11]


Or, ce discours est relatif ; il varie en fonction des endroits, des époques et des personnes


Ibn Taïmiya explique : « Une fois que le Coran fut entièrement révélé et que la religion fut parachevée, il est possible qu’un individu n’en reçoive qu’une partie. Dans ce cas, il incombe de croire en gros, à tous les enseignements du Messager, et en détail, à ceux qu’il connait en particulier. Quant à ceux qu’il n’a pas reçus et qu’il n’est pas dans la possibilité de connaitre, il doit y donner foi en détail s’ils venaient à lui parvenir. Un homme peur croire au Messager d’une foi ferme et venir à mourir avant l’entrée de la prière ou l’obligation d’accomplir tel ou tel acte. Dans ce cas, il est mort en ayant une foi parfaite par rapport à ce qui lui était demandé. Quand vient l’heure de la prière, on est obligé de la faire. On est ainsi soumis à un nouveau commandement auquel on n’était pas tenu auparavant… Ainsi, la foi qui incombe à la personne responsable varie d’une part en fonction des nouvelles révélations venant du ciel, et, d’autre part, en fonction de ce qui lui en parvient. »[12]


Le savoir minimum que chacun doit connaitre


Ibn Taïmiya explique : « Il incombe à toute personne responsable de connaitre ce qu’Allah lui a ordonné. Elle doit connaitre ce qui touche à la foi qu’Il lui a ordonné d’avoir, et le savoir qu’Il lui a ordonné d’avoir ; par exemple, si elle est concernée par la zakât, il devient obligé dans son cas d’apprendre ses lois ; si elle est concernée par le pèlerinage, il devient obligé dans son cas d’apprendre ses lois, etc. Il incombe à l’ensemble de la communauté d’apprendre tous les enseignements que le Messager (r) nous a transmis de façon à ne rien en perdre ; ils correspondent à tout ce qui touche au Coran et à la sunna. Néanmoins, tout ce qui vient en plus de ce que chacun doit apprendre relève de l’obligation collective. Autrement dit, si une partie de la communauté s’en charge, le reste en est déchargé. »[13]


« … C’est pourquoi, il incombe aux savants d’avoir un niveau de croyance qui n’incombe pas d’avoir aux gens simples, comme il ne sera pas demandé aux habitants d’un territoire où règne le savoir et la foi la même chose que ceux vivant dans un territoire où règne l’ignorance. »[14]


« Il n’est pas demandé à tout musulman de connaitre tout enseignement ou tout commandement qui se trouve dans le Coran et la sunna… »[15]


À suivre…


Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

http://www.mizab.org/




[1] Ibn Jarîr lui-même relativise, comme en témoigne son tafsîr du V. 112 de la S. el mâida où il affirme que les apôtres doutaient de la qudra d’Allah, bien que d’autres savants ne le lui concèdent pas.

[2] Voir : son exégèse du v. 15 de la s. Le voyage nocturne. Dans nawâqid el îmân el qawliya wa el ‘amaliya, qui est une thèse ès doctorat, le D. ‘Abd el ‘Azîz el ‘Abd âl ‘Abd e-Latîf utilise le passage suivant d’ibn Jarîr dans le livre en question, pour établir le principe du ‘udhr, en parlant de certains textes sur les Attributs divins : « … personne ne devient mécréant (ou il ne faut taxer personne de meécréant ndt.) à cause de son ignorance [sur le sujet], sauf une fois qu’il les a reçus… » Ibn el Qaïyim dans ijtimâ’ el juyûsh el islâmiya (p. 195) et e-Dhahabî également dans siar a’lâm e-nubalâ (14/280) reprennent ce passage. Il est à constater qu’il ressemble terriblement à la citation notoire de Shâfi’î sur le sujet et que nous retranscrirons dans le prochain bas de note.

[3] Majmû’ el fatâwa (1/121). L’Imam e-Shâfi’î a dit : « Allah le Très-Haut a des Noms et des Attributs que recense Son Livre et que Son Prophète a divulgués à sa communauté. Il ne convient à aucune créature d’Allah de les rejeter, une fois que les preuves sont établies contre elle (…) Après cela, il devient un mécréant, mais avant cela, il est excusable, étant donné que ce n’est pas un sujet que l’on peut percevoir par la raison, le rêve, le cœur ni par la pensée. Nous ne taxons aucun ignorant d’apostasie avant que les enseignements ne lui soient parvenus. » Voir : mu’tasar el ‘Ulû d’el Albânî (p. 177).

[4] Le bétail ; 19

[5] Le voyage nocturne ; 15 voir les tafsîr d’e-Tabarî et d’ibn Kathîr.

[6] Les femmes ; 165 voir les tafsîr d’el Baghawî et de Shanqîtî.

[7] Majmû’ el fatâwa (22/41) ; voir également : (2/41-42, 12/439).

[8] L’Absoluteur ; 34

[9] Rapporté par el Bukhârî (5/51), et Muslim (2/656-658), selon notamment Abû Huraïra ().

[10] Manhâj e-sunna (5/111-113).

[11] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/27-28).

[12] Majmû’ el fatâwa (7/519).

[13] Majmû’ el fatâwa (3/328-329).

[14] Majmû’ el fatâwa (3/328).

[15] El îmân (p. 390).
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Message par Citizenkan Dim 26 Juil - 17:18





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