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Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

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Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ? Empty Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

Message par Citizenkan Sam 23 Jan - 19:20



Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

(Partie 1)


"C’est la plaie du temps que les fous guident les aveugles."

King Lear, Shakespeare.


Louange à Allah le Seigneur de l’Univers ! Que les Prières et le Salut d’Allah soient sur notre Prophète Mohammed, ainsi que sur ses proches et tous ses Compagnons !


Définition de « ilâh »


Nous ne pouvons comprendre correctement l’unicité sans nous pencher sur l’élément le plus important qui la compose, ilâh. D’ailleurs, les mauvaises définitions de l’un naissent souvent d’une perception erronée de l’autre. El Mu’allimî nous indique qu’une mauvaise connaissance d’el ilâh entraine forcément une mauvaise connaissance de la parole du tawhîd.[1]


El ilâh est utilisé dans la Langue pour désigner la divinité ; du verbe alaha, ya-lahu qui signifie adorer. Sur la racine fi’âl, à l’unanimité des linguistes, il a la fonction syntaxique de patient (celui qui subit l’action).


Ibn Jarîr dit : « Si on demande : quelle est la preuve qu’el ulûhiya a le sens d’adoration, et qu’el ilâh incarne la divinité, en prenant ses racines dans la construction : fa’ala, yaf’alu ?

Nous disons en réponse : l’usage incontestable chez les Arabes pour décrire l’adoration d’un homme ou les prières qu’il adresse au Tout-Puissant : taallaha untel. Il règne même un consensus sur la légitimité de cette définition. »[2]


À travers les époques, les grands linguistes, à l’instar d’ibn Fâris, d’ibn Saïda, et de e-Zubaïdî, se sont maintenus à cette acception étymologique.[3]


Un Verset va dans ce sens : [Les dignitaires de Pharaon s’écrièrent alors dans un élan de colère : laisserais-tu Mûsâ et son peuple semer le désordre sur terre et vous vouer, tes divinités (âlihataka) et toi, à l’abandon ?][4] Selon une lecture que rapportent ibn ‘Abbâs et Mujâhid : [… et vouer ton adoration (ilâhataka) à l’abandon ?][5] En exégèse à ce texte, ibn Jarîr commente : « Si l’on s’en tient à l’exégèse d’ibn ‘Abbâs et de Mujâhid, ilâha est le radical de alaha, qui a le sens d’adorer… »[6]


Râghib el Asfahânî explique que les païens de l’ère préislamique recouraient au terme ilâh pour désigner n’importe laquelle de leurs divinités ; e-lât est tiré de sa racine. Ils vouaient notamment la divinité au soleil qu’ils baptisaient du nom d’ilâha.[7]


En résumé, étymologiquement, ilâha est synonyme d’adoration, et el ilâh est un nom générique qui englobe tout type de divinité, sauf que, dans l’absolu, il évoque exclusivement Allah, la divinité absolue. Plusieurs témoignages de savants le corroborent. Notamment e-Suwaïdî : « el ilâh est un nom générique qui, étymologiquement, englobe tout type de divinité ; qu’elle soit vraie ou fausse. Néanmoins, dans l’absolu, il évoque plus particulièrement la vraie divinité, qui n’est autre qu’Allah (I). »[8]

El Baïdhâwî : « el ilâh englobe, étymologiquement, tout type de divinité, et par extension, il devint plus spécifiquement synonyme de la vraie divinité… »[9]


N.B. Aux yeux de certains érudits, il n’est pas juste d’élargir el ilâh à toutes les divinités, car touchant uniquement la divinité absolue. Voici deux citations qui appuient cette idée. La première est de e-Zujâjî : « On peut toujours demander : si ilâh a le sens de divinité, est-il alors permis d’appeler n’importe quelle divinité ilâh ?

Nous disons en réponse qu’en réalité, cela n’est pas autorisé, car, en regardant bien, ilâh se caractérise pour détenir la divinité. Autrement dit, il mérite la divinité et l’adoration. »[10]


La seconde est d’el ‘Askarî : « El ilâh est consacré à celui qui mérite l’adoration, en sachant il n’y a d’autre divinité digne d’être adorée en dehors d’Allah ; on peut avoir des idolâtres sans n’être forcément légitime. Les idoles connaissent un grand succès et les adorateurs du Christ font légion ; et pourtant, leur culte n’a aucune légitimité. »[11]


Nous ne concédons pas à nos deux auteurs leurs allégations, s’ils entendent par là qu’el ilâh a des connotations de perfection, ce qui rend sa divinisation légitime. Cela voudrait dire, selon cette idée, que les idoles n’auraient pas droit à cette appellation, alors que le Coran est parsemé d’exemples démontrant le contraire. Allah (I) révèle notamment : [Et lorsqu’Ibrâhîm s’écria à Âzar, son père : Prendrais-tu ces vulgaires idoles pour divinité ?][12] ; Ailleurs, un Verset reproduit les revendications des païens : [Veut-il réduire toutes les divinités à une seule ? C’est vraiment là une chose étonnante][13] ; et Moussa fustigeant le Samaritain : [Regarde ton dieu que tu n’as cessé d’adorer !][14] ; que dire d’Ibrâhîm prétextant la maladie : [Il se glissa là où leurs divinités étaient plantées],[15] etc.


On peut toujours avancer que ces fameuses idoles doivent leur nom aux convictions que les païens avaient à leur égard. El Jawharî défend cette thèse : « Les divinités étaient les idoles que les païens baptisèrent ainsi, car convaincus qu’elles étaient dignes de vénération. Ils étaient donc motivés par une croyance, mais cela ne veut pas dire qu’ils avaient raison. »[16]


En réponse, nous disons que cette thèse est fragile ; déjà, car elle est infondée. Les textes cités plus haut ne reprennent pas tous le point de vue des païens. Allah Lui-même a recours à cette expression pour les placer face à leurs contradictions : [Auraient-ils des divinités qui assureraient leur protection à Notre place ?][17] ; [Et n’invoque aucun dieu autre qu’Allah ; nul n’est digne de la divinité en dehors de Lui, et toute chose, en dehors de Sa Face, est vouée à périr ; c’est Lui qui détient le pouvoir suprême et c’est vers Lui que ce fera votre retour][18] ; et plus éloquent encore : [Vois-tu celui qui prend ses passions pour divinité].[19]


Ibn Kathîr nous fait savoir que l’impie est prisonnier de ses passions ; sa notion du bien et du mal est le fruit de son bon vouloir qui va guider son attitude.[20]


Dans le Livre saint, suivre ses passions revient à les prendre pour divinité, quand bien même on n’accorderait aucune légitimité à cette relation de dépendance. Nous avons démontré plus haut, en nous appuyant sur plusieurs citations, qu’el ilâh représente la divinité et qu’el ilâhiya est l’action d’adorer, indépendamment de savoir si on a tort ou raison, et indépendamment de savoir si on accorde ou non à cette relation un caractère légitime.


Pour mieux comprendre la chose, revenons à cette notion de perfection que devrait avoir la divinité pour être légitime. Les païens d’antan n’ont jamais accordé à leurs idoles un pouvoir absolu. Ils avaient conscience qu’elles étaient incapables de sortir la création du néant, de subvenir aux besoins, et de veiller à la gestion du monde. Ils savaient pertinemment qu’elles étaient soumises à l’Être suprême qui ne leur avait réservé aucune part de Son royaume. Lors du pèlerinage, ils Le glorifiaient à travers la formule de talbîya « Me voici ! Ô Toi qui n’as aucun associé, en dehors de celui que Tu T’es attribué, et qui T’appartient, lui et tout ce qu’il détient ! »[21]


Dans l’usage, ils ne faisaient que solliciter leur l’intercession pour parvenir à Allah, mais jamais il ne fut question de les sortir de leur condition de créatures faibles, nous témoignent les textes : [Ceux qui prennent des élus en dehors d’Allah, [disent :] nous les adorons uniquement pour qu’ils nous rapprochent d’Allah davantage][22] ; [Ils adorent en dehors d’Allah ce qui ne peut leur faire ni le bien ni le mal ; ils disent : ceux-là sont nos intercesseurs auprès de Lui].[23]


Ils n’ont jamais dit que leurs idoles étaient parfaites, et pourtant, ils les appelaient sous le nom de divinités, au même titre que le Coran, comme nous l’avons vu.


En théorie, certes, la divinité revient de droit au Dieu unique, mais le fait est que les démons ont embelli l’adoration des idoles aux fils d’Adam qui sombrèrent, pour un grand nombre d’entre eux, dans leurs mailles, qu’Allah nous vienne en aide !


Selon Râghib el Asfahânî, en principe, ilâh ne se met pas au pluriel, étant donné qu’il n’y a qu’un seul divin Maitre, mais les Arabes dérogèrent à la règle, car ils avaient pour croyance que leurs idoles étaient des divinités, d’où âliha, pl. de ilâh.[24]

En résumé, les idoles, sont, certes, de fausses divinités, mais elles n’en restent pas moins des divinités, étant donné que, dans les faits, elles font l’objet d’adoration. Sous un certain angle, il n’est donc pas faux de les appeler ainsi, outre le fait qu’elles en sont indignes.


Ibn Taïmiya en fait la démonstration : « L’ilâh ne renvoie pas ici à une idole qui fait l’objet d’une adoration illégitime, et Dieu sait qu’il y en a beaucoup. Néanmoins, il n’est pas juste de les appeler divinités, même à titre d’information. Le Coran dit bien : [Ce ne sont là que des noms que vous et vos pères avez inventés, sans qu’Allah ne vous ait donné la moindre autorité][25] ; [Cela, car Allah est la Vérité, alors que tous ceux qu’ils invoquent en dehors de Lui incarnent le faux, et qu’Allah est le Très-Haut et le Très-Grand].[26] Les divinités sont donc nombreuses, sauf qu’elles ne méritent pas qu’on leur voue l’adoration, et que, par voie de conséquence, on les dénomme ainsi. C’est comme si sans la moindre compétence, on se mettait à désigner de son propre chef un témoin, un juge, un mufti, un émir, etc. »[27]


Notons enfin que Sheïkh el ‘Uthaïmîn considère qu’el Ilâh compte parmi les Noms sublimes d’Allah, en sachant que Dieu, la Divinité absolue, en est la traduction littérale. S’il est vrai qu’Allah est un Nom propre intraduisible, comme le souligne à juste titre, Sheïkh ‘Uthmân ‘Îssî, une vieille connaissance qui d’ailleurs n’interdit pas d’employer « Dieu », il n’en dérive pas moins d’el ilâh, nous explique ibn el Qaïyim, qui désigne la divinité absolue. Par ailleurs, dans la Langue française, il faut éviter, autant que faire se peut, les répétitions en s’aidant de synonymes (champ lexical). En l’occurrence, il est possible de désigner Allah avec des termes comme Dieu, le Très-Haut, le Tout-Puissant, le Créateur, le Seigneur, etc. De la même manière, dans la langue Arabe, il est possible de Le qualifier par Ses Noms et Ses Attributs, en sachant que d’illustres savants comme ibn Taïmiya,[28] el ‘Uthaïmîn, ibn Bâz dans une fatwâ avec la lajnâ dâima (n° 8115) tolèrent leur traduction.


En 1998, j’ai personnellement interrogé Sheïkh Suhaïmî sur la traduction d’Allah dans les langues étrangères ; et il m’a répondu que c’était autorisé à condition que le terme choisi n’ait aucune connotation mauvaise (je vais revenir sur ce point). Il a ensuite donné l’exemple de Khûdâ en perse. Il m’a renvoyé aux fatâwâ d’ibn Taïmiya, mais, après plusieurs années de recherche, je n’ai jamais trouvé le texte en question, en dehors de certains passages qui sont trop succincts pour nous éclairer.[29]


À suivre…


Traduit par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/

http://www.mizab.org/




[1] Raf’ el ishtibâ (p. 32).

[2] Tafsîr e-Tabarî (1/123) ; Voir également : taïsîr el ‘Azîz el Hamîd (1/212).

[3] Voir : mujmal e-lugha (1/101), Maqâyis e-lugha (p. 87), el muhkam (4/358), et tâj el ‘arûs (16/321).

[4] Les Remparts ; 127

[5] En annotation à sa recension de tafsîr e-Tabarî, Ahmed Shâkir considère faible cette annale.

[6] Tafsîr e-Tabarî (1/123).

[7] El mufradât (p. 21). [e-Lât] : sans redoublement du « t » à la fin est le nom d’une idole qui se trouvait à Tâif. C’était une espèce de gros rocher sculpté sur lequel était érigée une maison revêtue de tapis, faisant ainsi concurrence à la ka’ba. Bordée d’une esplanade, elle était gardée par des chambellans qui lui vouaient l’adoration. Cette idole était la fierté des habitants de Thaqîf et des tribus avoisinantes (ou sous leur tutelle ndt.). Selon une certaine lecture, le Verset donne : [Avez-vous vu e-Lâtt] ; avec un dédoublement du « t ». Il serait ainsi un participe actif du verbe latta yaluttu. Il s’agissait d’un homme pieux qui imbibait (latta) d’huile ou du beurre fondu (saman) la semoule d’orge ou de blé (sawîq) et donnait à manger aux pèlerins. Après sa mort, on fit construire au-dessus de sa tombe une maison sur laquelle on fit tomber des tapis, et qui devint ainsi une divinité. Voici pour Lât.

[el ‘Uzza] : représentaient plusieurs arbres de salam, qui se trouvaient dans la vallée wâdî nakhla entre La Mecque et Tâif. Ils étaient entourés d’un édifice et de tapis, et disposaient également de gardiens. Ils étaient habités par des démons qui parlaient aux hommes dans le but de les détourner du chemin d’Allah. Les ignorants s’imaginaient que ces voix provenaient des arbres eux-mêmes, voire de l’édifice qui fut construit à leur attention. Cette idole appartenait aux Quraïshites, mais aussi plus généralement aux habitants de La Mecque et de ses environs.

[Manât] : était un gros rocher dans un lieu proche de la montagne de Qudaïd située entre La Mecque et Médine. Cette idole appartenait aux tribus Khuzâ’a, el Aws et el Khazraj. Voici les trois plus grandes idoles auxquelles les Arabes vouaient le culte.

Allah (I) révèle : [Avez-vous vu e-Lât et el ‘Uzza ? • Et Manât la troisième du lot ?] [Les étoiles ; 19-20] : vous ont-elles apporté quelque chose ? Vous ont-elles été utiles ? Vous ont-elles apporté un quelconque secours ? Ont-elles le pouvoir de créer, de pourvoir aux besoins, de donner la vie et la mort ? Qu’ont-elles de particulier pour attirer ainsi votre attention ? La question posée marque la désapprobation et appelle à la raison. Il s’agit de simples rochers et d’arbres, de simples créations qui ne peuvent apporter ni le bien ni le mal.

À l’avènement de l’Islam, après la conquête des Lieux saints de La Mecque, le Messager d’Allah (r) envoya el Mughîra ibn Shu’ba et Abû Sufiân ibn Harb à Tâif pour détruire e-Lât. Les deux hommes mirent son ordre à exécution. Khâlid ibn el Walîd eut pour sa part, la mission de détruire el ‘Uzza et de couper les arbres qui l’ornaient. Il en profita pour tuer la djinniya qui hantait les lieux et qui s’adressait aux visiteurs en vue de les égarer. Il la fit disparaitre de la surface de la Terre, qu’Allah soit loué ! Alî ibn Abî Tâlib se dirigea quant à lui, vers Manât pour la détruire et la réduire à néant. [Pour plus de détails, voir : zâd el ma’âd (4/413-415).] (Sheïkh el Fawzan)

[8] Voir : el ‘aq e-thamîn (1/530) ; la version qui fut l’objet d’une recension e-tawdhîh wa e-tabyîn dans le cadre d’une thèse universitaire.

[9] Voir : tafsîr el Baïdhâwî (1/16).

[10] Ishtiqâq asmâ Allah (p. 30).

[11] El furûq (p. 152).

[12] Le bétail ; 74

[13] Sâd ; 5

[14] Tâ-hâ ; 97

[15] Les rangées d’anges ; 91

[16] E-sihâh (7/224).

[17] Les prophètes ; 43

[18] Les récits ; 88

[19] La nation agenouillée ; 23

[20] Tafsîr ibn Kathîr (7/268).

[21] Le hadîth sur le sujet est rapporté par Muslim (n° 1185), selon ibn ‘Abbâs (t).

[22] Les groupes ; 3

[23] Yûnas ; 18

[24] El mufradât (p. 21).

[25] L’étoile ; 23

[26] Le pèlerinage ; 62

[27] Majmû’ el fatâwâ (14/172).

Il incombe, à cette occasion, d’attirer l’attention sur les objections qu’un auteur a émise à l’encontre de notre définition d’el ilâh, comme le mentionne Fakhr e-Dîn e-Râzî (voir son tafsîr (1/145). Nous les reproduisons ici succinctement ; celles-ci sont au nombre de cinq :

Les idoles, qui ne sont pas des divinités font l’objet d’adoration ;
Allah est la divinité des matières inertes et des animaux qui sont pourtant incapables de vouer le culte d’une manière ou d’une autre ;
Le Très-Haut est le Dieu des personnes non pubères et celles ayant perdu la raison, et pourtant elles ne participent pas aux rituels.
Si cette définition était juste, alors la divinité ne pourrait être un Attribut divin.
En plus, il n’existerait pas un dieu éternel et antérieur à la création.

Avant de répondre à ces objections, nous soulignons que Râzî – que Dieu lui pardonne – n’a apporté aucun commentaire à la suite de ce passage, ce qui a valeur de consentement. Or, ce même Râzî rejoint dans l’ouvrage en question, notre définition, et va jusqu’à le démontrer en s’appuyant sur plusieurs textes coraniques (voir son tafsîr (1/145).

Nous pouvons passer à la réponse que nous résumons en plusieurs points :

Primo : le Coran démontre que les idoles portaient le nom de divinité, comme nous l’avons vu plus haut.

Secundo : Allah est la divinité des créatures qui l’adorent uniquement [voir : badâi’ el fawâid (2/781)]. ; En sachant que les matières inertes et les animaux notamment participent à Son culte. Plusieurs textes scripturaires le prouvent [voir : tafsîr el Baghawî (6/380), et tafsîr ibn Kathîr (5/403-404)].

Tertio : la divinité est un Attribut divin, étant donné qu’Allah est le seul à légitimement en bénéficier. Il est qualifié avec des adjectifs parfaits et absolus que ce soit pour décrire Sa Personnes ou bien Ses Attributs ; la vraie divinité ne pouvait que regrouper les plus hauts et les plus beaux qualificatifs qui siéent à sa Majesté, et Seul Allah répond à ce signalement [voir : badâi’ el fawâid (2/782)]. Ainsi, Allah détient la divinité et l’adoration en raison de Sa perfection, et mérite donc que l’on ajoute la divinité à Ses Attributs.

Quarto : l’auteur ramène une fausse implication, en disant qu’il n’existerait pas un dieu éternel et antérieur à la création. Le Roi du Ciel et de la Terre est le Créateur de toute éternité, et de toute éternité Il est digne d’adoration de la part de Ses créatures. En réalité, ce sujet est lié à un autre bien plus complexe qu’il serait trop long de développer ici ; tasalsul el hawâdith (cycle d’accidents sans fin ndt.). Voir : shahâda an lâ ilâh illâ Allah de Sheïkh Sâlih Sindî.

[28] Voir : Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql et bayân talbîs el jahmiya d’ibn Taïmiya (2/389).

[29] Voir : el fatâwâ el kubrâ (6/568).

Il incombe, à cette occasion, d’attirer l’attention sur les objections qu’un auteur a émise à l’encontre de notre définition d’el ilâh, comme le mentionne Fakhr e-Dîn e-Râzî (voir son tafsîr (1/145). Nous les reproduisons ici succinctement ; celles-ci sont au nombre de cinq :

Les idoles, qui ne sont pas des divinités font l’objet d’adoration ;
Allah est la divinité des matières inertes et des animaux qui sont pourtant incapables de vouer le culte d’une manière ou d’une autre ;
Le Très-Haut est le Dieu des personnes non pubères et celles ayant perdu la raison, et pourtant elles ne participent pas aux rituels.
Si cette définition était juste, alors la divinité ne pourrait être un Attribut divin.
En plus, il n’existerait pas un dieu éternel et antérieur à la création.

Avant de répondre à ces objections, nous soulignons que Râzî – que Dieu lui pardonne – n’a apporté aucun commentaire à la suite de ce passage, ce qui a valeur de consentement. Or, ce même Râzî rejoint dans l’ouvrage en question, notre définition, et va jusqu’à le démontrer en s’appuyant sur plusieurs textes coraniques (voir son tafsîr (1/145).

Nous pouvons passer à la réponse que nous résumons en plusieurs points :

Primo : le Coran démontre que les idoles portaient le nom de divinité, comme nous l’avons vu plus haut.

Secundo : Allah est la divinité des créatures qui l’adorent uniquement [voir : badâi’ el fawâid (2/781)]. ; En sachant que les matières inertes et les animaux notamment participent à Son culte. Plusieurs textes scripturaires le prouvent [voir : tafsîr el Baghawî (6/380), et tafsîr ibn Kathîr (5/403-404)].

Tertio : la divinité est un Attribut divin, étant donné qu’Allah est le seul à légitimement en bénéficier. Il est qualifié avec des adjectifs parfaits et absolus que ce soit pour décrire Sa Personnes ou bien Ses Attributs ; la vraie divinité ne pouvait que regrouper les plus hauts et les plus beaux qualificatifs qui siéent à sa Majesté, et Seul Allah répond à ce signalement [voir : badâi’ el fawâid (2/782)]. Ainsi, Allah détient la divinité et l’adoration en raison de Sa perfection, et mérite donc que l’on ajoute la divinité à Ses Attributs.

Quarto : l’auteur ramène une fausse implication, en disant qu’il n’existerait pas un dieu éternel et antérieur à la création. Le Roi du Ciel et de la Terre est le Créateur de toute éternité, et de toute éternité Il est digne d’adoration de la part de Ses créatures. En réalité, ce sujet est lié à un autre bien plus complexe qu’il serait trop long de développer ici ; tasalsul el hawâdith (cycle d’accidents sans fin ndt.).
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Message par Citizenkan Dim 24 Jan - 19:10





Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

(Partie 2)


La définition de Dieu dans les dictionnaires français


L’Être suprême est la définition récurrente que l’on trouve dans les dictionnaires français. Pour Quillet, il est le créateur et conservateur de l’univers. En ce sens, le mot n’a pas de pluriel et s’écrit avec un D majuscule. Le même ouvrage distingue entre Dieu et dieu qui se met au pluriel et au féminin et qui désigne un être surhumain adoré dans les religions polythéistes. Le Larousse fait exactement la même distinction entre Dieu en tant que divinité absolue et dieu sans majuscule qui renvoie à une divinité du paganisme.


Le domaine de l’information (dont fait partie la traduction qui est également une forme d’exégèse) est plus vaste que celui des Noms et Attributs divins


Les trois domaines des Noms et Attributs divins


Le domaine des Noms : chaque Nom renferme un Attribut et une action qui sont sur la même racine. Ex. : Allah est Entendant, Il est doté de l’ouïe, et Il entend, mais l’inverse n’est pas vrai. En cela, les domaines des Attributs et des actions sont plus vastes que celui des Noms. Il est donc permis d’attribuer à Allah le Nom et l’Attribut en question, et de l’utiliser pour parler de Lui (le domaine de l’information).
Le domaine des Attributs : il existe des Actions sur la racine desquels il n’est pas possible de former un Nom. Ex. : Allah veut et Il est doté du Vouloir, mais il n’existe aucun Nom à base de cette racine. Néanmoins, il est possible de qualifier Allah avec l’Attribut qui en découle. Il est donc permis de l’utiliser pour parler de Lui dans deux domaines (Attribut et information). Notons qu’en eux-mêmes, ces Attributs n’ont aucune connotation laudative. C’est le contexte qui décidera s’ils le sont ou non. En l’occurrence, affiliés à Allah, ils ne peuvent être que laudatifs. Certaines actions interviennent dans un contexte de réaction aux mauvais agissements des mécréants et de punition (ex. : la ruse). Il n’est pas possible de former un Nom divin à partir d’eux. Nous devons les évoquer dans le même contexte qu’ils sont venus dans le Coran, non dans l’absolu. Nous n’avons pas le droit de dire qu’Allah ruse, mais qu’Il ruse avec ceux qui rusent ; les mécréants et les hypocrites en l’occurrence.
Le domaine de l’information : certaines actions exprimées par le verbe « faire » ou autres ne relèvent ni du domaine des Noms ni du domaine des Attributs, mais uniquement dans celui de l’information. Nous nous tenons donc aux textes. En cela, le domaine des informations est le plus vaste des trois.[1]


Ainsi, en principe seuls les textes attribuent ou défendent d’attribuer à Allah des noms et attributs. Il est strictement interdit pour Le décrire d’utiliser n’importe quel nom ou attribut dont les textes ne font pas mention.[2] Concernant le domaine de l’information, nous pouvons recenser deux tendances au sein des traditionalistes. Pour les uns, notamment Na’îm ibn Hammad el Khuzâ’î, el Bukhârî, Abû Bakr ibn Khuzaïma, ibn ‘Abd el Barr il est tawqîfî dans le sens où ils interdisent de sortir des textes pour parler d’Allah.[3] Les autres ont autorisé à utiliser des termes comme shaï, mawjûd, el qâim bi nafsihi, el haraka, bi thâtihi, bâin ‘an khalqihi, etc. tout en interdisant de former des noms et attributs à partir d’eux. Ces fameux termes sont de deux types : des termes aux connotations purement laudatives et des termes, qui, en eux-mêmes, ne veulent rien dire. L’essentiel en les utilisant, c’est de connaitre les réelles intentions de leur auteur, et qu’ils conviennent en l’occurrence pour décrire Allah.[4]


Cette tendance est celle de la plupart des anciens qui ont recours à ce procédé. En sachant que la signification du terme choisi doit avoir reçu l’aval de tous dans ce qu’il est permis d’attribuer à Allah.[5]


Les termes ambigus


Il existe deux sortes de termes :

Ceux qui sont utilisés dans le Coran et la sunna, et que nous devons reconnaitre que ce soit pour affirmer ou infirmer quelque chose.
Ceux qui ne sont pas utilisés dans les textes, et qui n’ont pas reçu l’aval des anciens.[6]


Il est possible de classer cette dernière catégorie en quatre sortes :


Ceux que certains anciens ont utilisés d’emblée (dhât, et bâin) soit pour les approuver soit pour les rejeter. Ceux-ci ont une bonne connotation, et la plupart des anciens les ont approuvés, car conformes aux textes et au crédo authentique. Nous avons vu plus haut que certains érudits s’opposent à leur utilisation sous le prétexte que ce domaine, au même titre que les autres, est tawqîfî. Nous avons vu dans un article précédent qu’il était permis d’y avoir recours en vue de clarifier le crédo traditionaliste et de réfuter les sectateurs de tout bord.
Des termes utilisés par certains anciens parfois en vue de les approuver et d’autres fois en vue de les réfuter. Ex. : el hadd et el mumâssa.
Des termes utilisés par certains anciens, mais aussi par leurs adversaires. Ex. : el jiha.
Des termes utilisés uniquement par les adversaires des anciens. Ex. : el jism, el haïz, wâjib el wujûd, el jawhar, el ‘ardh.[7]

Les pieux prédécesseurs taxent d’innovateurs les partisans de ces termes ambigus (D), et s’attachent fidèlement à ceux qui sont légitimés par les textes. Cependant, ils ne rejettent pas pour autant ces termes ambigus d’un seul bloc. Sur la forme, ils sont certes intraitables, car on ne rend pas un mal par un mal, dans le sens où on ne combat pas les réfractaires à la révélation avec des moyens qui sont contraires à la religion.[8] Cependant, sur le fond, leur approche est d’interroger leurs partisans sur le sens qu’ils leur donnent.[9] Ils les acceptent sur le fond à condition qu’ils soient conformes aux textes, sinon, ils les refusent catégoriquement.[10] Ainsi, une enquête minutieuse s’impose, car, comme nous l’avons vu, ces termes ont un double sens, et il ne serait pas pertinent d’en bannir un (le vrai) sous prétexte de bannir l’autre (le faux), pour ensuite sombrer dans l’extrême opposé et devenir soi-même un innovateur.[11]


La Bible fait mention du vrai Dieu


Jésus lui-même réfute la Trinité, comme le démontrent plusieurs passages des Écritures (saintes) :


1- L’évangile de Jean mentionne que Jésus s’adressa à Dieu en ces termes : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus Christ. »[12] Jésus nous apprend ici que la vie éternelle s’obtient grâce à la foi en l’unicité d’Allah et à la mission de Son messager Jésus. Il n’est pas question dans ce verset de la Trinité ni des trois hypostases ou encore que le dieu Jésus serait le fils de Dieu. Il n’est pas possible de dire ici qu’il cacha la vérité, car il avait peur des juifs, étant donné qu’il s’adressait à Dieu. Si croire en la Trinité et à la divinité du Christ, avait pour vocation de sauver l’humanité, il n’aurait pas manqué d’en parler ici. La vie éternelle et le salut s’obtiennent cependant en étant convaincu de la vraie unicité de Dieu et que Jésus est Son envoyé. Le malheur éternel et la perdition réclament de croire le contraire étant donné que l’unicité s’oppose par essence à la Trinité et que la prophétie s’oppose à la divinité. Jésus ne peut à la fois être Dieu et le porteur de Son message aux hommes.


2- « Un scribe s’avança. Il les avait entendus discuter et voyait que Jésus leur avait bien répondu. Il lui demanda : « Quel est le premier de tous les commandements ? » Jésus répondit : « Le premier, c’est : Ecoute Israël, le Seigneur notre Dieu est l’unique Seigneur ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ta force. Voici le second : tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a pas d’autre commandement plus grand que ceux-là. » Le scribe lui dit : Très bien, maître, tu as dis vrai : il est l’unique et il n’y en pas d’autre que lui, et l’aimer de tout son cœur, de toute son intelligence, de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, cela vaut mieux que tous les holocaustes et sacrifices. » Jésus, voyant qu’il avait répondu avec sagesse, lui dit : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu. » Et personne n’osait plus l’interroger. »[13] Dans l’évangile de Mathieu, il est précisé : « De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. »[14]


Ainsi, ce passage nous dévoile le premier commandement auquel s’attachent la Thora et les Livres des prophètes. Ce commandement, à l’origine du salut, consiste à croire qu’Allah est unique et qu’il n’y a d’autre dieu que Lui. Dans l’hypothèse où la Trinité et la divinité de Jésus avaient une origine, la Thora et les Livres des prophètes l’auraient évoquée. Jésus aurait certainement donné la réponse suivante au légiste : « Le premier commandement, c’est de croire que Dieu est unique et qu’il est composé de trois hypostases. Moi, je suis la deuxième hypostase et le fils de Dieu. » Étant donné que ni Jésus ni la Thora ni les Livres des prophètes ne font allusion à ce principe, il devient évident que le salut consiste à se soumettre à la vraie unicité de Dieu qui s’oppose par essence à la Trinité, au polythéisme, et à l’idée selon laquelle Il aurait enfanté. Les livres de l’Ancien Testament regorgent de passages qui établissent l’unicité du Très-Haut.[15]


3- « Mais ce jour ou cette heure, nul ne les connaît, ni les anges du ciel, ni le fils, personne sinon le Père. »[16] Cette parole réfute catégoriquement la Trinité et la divinité du Christ qui remet l’Heure de la fin du monde à la seule connaissance d’Allah. Elle réfute l’idée qu’il puisse en percer le mystère, lui ou n’importe quelle autre créature. Il s’est ainsi mis au même niveau que le reste de la création dans ce domaine. S’il était vraiment un dieu, le moment où l’Heure sonnera ne pourrait échapper à son savoir, et il n’aurait jamais infirmé qu’il puisse en avoir connaissance.


4- « Vers trois heures, Jésus s’écria d’une voix forte : « Eli, Eli, lema sabaqthani », c’est-à-dire : « Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Certains de ceux qui étaient là disaient en l’entendant : « Le voila qu’il appelle Elie ! » Aussitôt l’un deux courut prendre une éponge qu’il imbiba de vinaigre ; et, la fixant au bout du roseau, il lui présenta à boire. Les autres dirent : « Attends ! Voyons si Elie va venir le sauver. » Mais Jésus criant de nouveau d’une voix forte, rendit l’âme. »[17] Dans l’évangile de Luc, il est précisé : « Jésus poussa un grand cri ; il dit : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit. » Et, sur ces mots, il expira. »[18] Voici les dernières paroles supposées du Messie relatées dans la Bible. Celles-ci remettent en question la divinité de Jésus. Un dieu ne peut en tout état de cause implorer le secours d’un autre dieu. On ne peut attribuer au vrai Dieu des caractères déficients propres à l’humain, tels que la faiblesse, la peine, la fatigue, le cri de détresse et de douleur, l’impuissance et la mort. Allah est le Vivant et le Saint. Le livre d’Esaïe nous apprend notamment : « Ne sais-tu pas, n’as-tu pas entendu ? Le SEIGNEUR est le Dieu de toujours, il crée les extrémités de la terre. Il ne faiblit pas, il ne se fatigue pas ».[19] Les passages du Nouveau et de l’Ancien Testament abondent dans ce sens.[20] Tous ces textes démontrent que le vrai Dieu est Eternel, Vivant, Saint ; Il ne peut mourir comme il ne peut y avoir d’autre dieu en dehors de Lui. Il ne peut être atteint par la faiblesse, la fatigue, l’impuissance. Une créature faible et mortelle peut-elle être une divinité ? Nul doute que le vrai Dieu est celui auquel Jésus se serait adressé –si l’on s’en tient à leur version des événements – à travers son cri de détresse.


Il convient ici d’attirer l’attention du lecteur concernant le verset suivant : « N’est-ce pas toi qui, dès l’origine, es le SEIGNEUR, mon Dieu, mon Saint ? Tu ne meurs (ou ne mourras) pas ? »[21] Quand les chrétiens se sont rendus compte qu’il n’était pas compatible avec leur dogme, ils l’ont transformé dans les nouvelles versions de la Bible, en disant : « N’est-ce pas toi qui, dès l’origine, es le SEIGNEUR, mon Dieu, mon Saint ? Nous ne mourrons pas ? »[22]


5- Dans l’évangile de Jean, Jésus déclare à Marie de Magdala : « Pour toi, va trouver mes frères et dis-leur que je monte vers mon Père qui est votre Père, vers mon Dieu qui est votre Dieu. »[23] À travers cette parole, Jésus se met sur le même pied d’égalité que tous les autres membres de son espèce. Il précise en effet qu’Allah est Son Père et Leur Père, Son Dieu et Leur Dieu. Ils ne pourront pas ensuite mentir à son sujet en avançant qu’il serait le fils de Dieu. De la même façon que ses disciples ne sont pas réellement des enfants de Dieu, il en va de même pour lui, qui comme eux, est un simple serviteur. Le terme fils a ici un sens métaphorique (majâzî), il n’offre aucunement à Jésus le statut de divinité. Sinon, il faudrait le donner également à ses disciples. Jésus aurait dit cette parole après avoir ressuscité du royaume des morts. Autrement dit, peu avant de monter au ciel. Cela signifie bien qu’il ne revendiquait pas la divinité jusqu’à ses derniers instants passés au milieu des hommes. On retrouve le même discours dans le Coran, lorsqu’il dit en s’adressant aux siens : [Allah est Mon Seigneur et Le vôtre, alors adorez-Le).[24] Il déclara dans un autre passage : (Adorez Allah Mon Seigneur et Le vôtre).[25] Ainsi, le dogme de la Trinité et la divinité de Jésus vont à l’encontre des dernières paroles prononcées par la personne concernée, comme pour dire adieu à ses apôtres, avant de monter au ciel. Il prêcha jusqu’à ses derniers instants sur terre, l’unicité d’Allah et l’obligation de lui vouer le culte. Il inculqua en outre qu’il n’est qu’un humble serviteur soumis à Son Seigneur.


À suivre…


Traduit par : Karim Zentici

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[1] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/297-298).

[2] Jâmi’ e-rasâil (2/239).

[3] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (2/8).

[4] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (2/8).

[5] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (2/8).

[6] Majmû’ el fatâwâ (12/113-114).

[7] Ibn Taïmiya ne rechignait pas, pour les réfuter, à avoir recours à des termes comme wâjib el wujûd (l’Être nécessaire), la jiha (la direction), le makân (l’endroit), le haïyiz (la localité), le hadd (la limite), le jism (le corps), etc. Voir : http://www.mizab.org/#!ibn-tamiya-et-le-tarkb/c1nbs

http://www.mizab.org/#!ibn-tamiya-et-le-tarkb-ii/c1e6f

http://www.mizab.org/#!le-jism/c22h9

http://www.mizab.org/#!quatre-termes-ambigus/c1qrz

[8] Or, il est possible d’utiliser ces termes hérétiques par condescendance, et si l’intérêt le réclame. C’est le cas par exemple quand on s’adresse à des personnes qui ne connaissent que ce vocabulaire ; voir : Minhâj e-sunna d’ibn Taïmiya (2/554-555).

[9] Dar-u ta’ârudh el ‘aql wa e-naql (1/254).

[10] Idem. (2/104).

[11] Idem.

[12] Voir : Jean ; 17.3

[13] Marc ; 12.28-34

[14] Mathieu ; 22.34-40 Ce passage souligne que la question du légiste fut posée pour tendre un piège à Jésus. (N. du T.).

[15] Voir à titre d’exemple : Deutéronome ; 4.35-39, 6.4-5, et Esaïe ; 45.5-6, 46.9.

[16] Marc ; 13.32

[17] Mathieu ; 27.46-50

[18] Luc ; 23.46

[19] Esaïe ; 40.28

[20] Voir notamment : Esaïe ; 44.6, Jérémie ; 10.10, première épître de Paul à Timothée 1.17.

[21] Habaquq ; 1.12

[22] Habaquq ; 1.12

[23] Jean ; 20.17

[24] La famille de ‘Imrân ; 51 voir également : Mariam ; 37, et les ornements ; 64

[25] Le repas céleste ; 117
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Message par Citizenkan Lun 25 Jan - 15:05





Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

(Partie 3)


Réfutations aux arguments inspirés des preuves scripturaires chrétiennes à l’origine de la divinité de Jésus


Pour appuyer le dogme de la divinité du Christ, les chrétiens s’inspirent sur un certain nombre de textes de la Bible dont la plupart proviennent de l’Évangile de Jean, notamment :


• Jésus se fait appeler le Fils de Dieu dans les « Écritures Saintes ».


Il est possible de réfuter cet argument de deux façons :


Primo : le Fils de Dieu s’oppose à une autre appellation de Jésus dans la Bible qui le nomme le fils de l’homme[1] et le fils de David.[2] Par ailleurs, la bible propose l’arbre généalogique du Messie dont la chaîne héréditaire remonte à David, puis à Jacob fils d’Isaac, fils d’Abraham.[3] Par ailleurs, l’arbre généalogique de tous les prophètes ancêtres de Jésus remonte au premier homme Adam. En cela, il est le fils de l’homme. Il est clair que le fils de l’homme ne peut être qu’un homme non le Fils de Dieu.


Secundo : le terme fils dans l’expression le « Fils de Dieu » n’est pas à prendre, dans ce contexte, au sens propre. Toutes les langues du monde s’accordent à dire qu’un fils est le fruit d’une union sexuelle, ce qui, le cas présent, ne convient pas. Il faut absolument lui donner un sens métaphorique (majâzî) plus adéquat à la condition du Christ (u). Autrement dit, il a le sens d’homme vertueux et juste, comme en témoigne les paroles du centurion qui se tenait devant la dépouille (soi-disant) de Jésus. Ce dernier s’exclama en effet : « Vraiment, cet homme était Fils de Dieu. »[4] La version de Luc précise : « Voyant ce qui s’était passé, le centurion rendait gloire à Dieu en disant : « Sûrement, cet homme était juste. »[5] L’évangile de Luc utilise le terme « juste » à la place de « Fils de Dieu » préféré par l’évangile de Marc. Il ne s’agit pas ici de savoir si le texte en question fut falsifié pour donner plus de crédit au dogme de la Trinité, comme c’est malheureusement souvent le cas dans les Évangiles. Dans l’hypothèse où les deux versions seraient authentiques, elles indiquent que les deux expressions en question, prennent le même sens. Surtout s’il on sait que dans les deux versions le centurion décrit Jésus comme un homme.


Toujours est-il que l’expression « fils de Dieu » est employée dans le Nouveau Testament pour désigner d’autres vertueux que Jésus, de la même façon que le « fils de Satan » s’apparente à l’âme encline au mal. L’évangile de Mathieu nous apprend par exemple : « Heureux ceux qui font œuvre de paix : ils seront appelés fils de Dieu… Vous avez appris qu’il a été dit : Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi. Et moi, je vous dis : Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent, afin d’être vraiment les fils de votre Père qui est au cieux. »[6] Ainsi Jésus utilise le terme fils pour désigner ceux qui font œuvre de paix, et qui se distinguent par les vertus dont les versets précédents font mention. De la même manière, Jésus utilise le nom de Père pour désigner la relation spéciale qui existe entre Dieu et ces mêmes adorateurs.


L’évangile de Jean relate une longue conversation qui a eu lieu entre Jésus et les Juifs, et dont voici un passage : « « Mais vous, vous faites les œuvres de votre père. » Il lui répliquèrent : « Nous ne sommes pas nés de la prostitution ! Nous n’avons qu’un seul père Dieu ! » Si Dieu était votre père, vous m’auriez aimé… Votre père, c’est le diable, et vous avez la volonté de réaliser les désirs de votre père… parce qu’il est menteur et père du mensonge. »[7] Les Juifs prétendaient être les fils de Dieu, c’est-à-dire des adorateurs vertueux, mais le Christ (u) a démenti leur prétention en disant qu’ils étaient des menteurs et qu’ils obéissaient à Satan. Dans ce sens, ils sont ses enfants, lui le menteur et le père des menteurs. Il va sans dire qu’Allah et Satan ne sont pas leurs pères au sens propre ; il est donc nécessaire de déchiffrer ces versets par le biais de la métaphore.


De nombreux passages de la Bible vont nécessairement dans ce sens. Le premier épître de Jean dit par exemple : « Qui commet le péché est du diable, parce que depuis l’origine le diable est pêcheur. Voici pourquoi a paru le Fils de Dieu : pour détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne commet plus le péché, car sa semence demeure en lui ; et il ne peut plus pécher, parce qu’il est né de Dieu. A ceci se révèlent les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne pratique pas la justice n’est pas de Dieu, ni celui qui n’aime pas son frère. »[8] Il dit un peu plus loin : « et quiconque aime est né de Dieu et parvient à la connaissance de Dieu. »[9] Ou encore : « Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu ; et quiconque aime Dieu, qui engendre, aime aussi celui qui est né de Dieu. A ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu, si nous aimons Dieu et mettons en pratique ses commandements. »[10]


L’épître de Paul aux romains nous apprend quant à lui : « En effet, ceux-là sont fils de Dieu qui sont conduits par l’Esprit de Dieu : vous n’avez pas reçu un esprit qui vous rende esclaves et vous ramène à la peur, mais un Esprit qui fait de vous des fils adoptifs et par lequel nous crions : Abba, Père. Cet Esprit lui-même atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Enfants, et donc héritiers : héritiers de Dieu, cohéritiers de Christ, puisque, ayant part à ses souffrances, nous aurons part aussi à sa gloire. »[11] Dans l’épître aux philippiens, il est dit : « Agissez en tout sans murmures ni réticences, afin d’être sans reproche et sans compromission, enfants de Dieu sans tâche au milieu d’une génération dévoyée et pervertie. »[12]



Il va sans dire que toutes les personnes évoquées dans les passages précédents ne sont pas les enfants de Dieu au sens littéral du terme. Il est donc nécessaire d’avoir recours à la métaphore afin de donner à cette expression un sens cohérent. Des passages innombrables du Nouveau et de l’Ancien Testament s’attachent aux termes fils et père pour parler de la relation entre Dieu et Ses serviteurs. Adam est le fils de Dieu[13] ; Israël est le fils aîné (premier né) de Dieu[14] ; Dieu est le père de David, son aîné[15] ; Dieu est un père pour Israël et Ephraïm est son fils aîné[16] ; Dieu est un père pour Salomon qui est pour lui un fils.[17] Si Jésus fut érigé en divinité sous prétexte qu’il est le fils de Dieu, il faudrait dire la même chose pour Adam, Israël, Ephraïm, David, et Salomon. D’autant plus que trois d’entre eux sont désignés dans la bible comme un fils aîné.


En outre, tous les enfants d’Israël sont les fils de Dieu dans la Bible, comme en témoignent certains passages. [18] Dans d’autres passages, ils le prennent pour Père.[19] D’après la Genèse, les propres fils d’Adam sont les fils de Dieu.[20] Le Livre de Job assume que tous les fils de Dieu crièrent hourra.[21] Pour les Psaumes, il est le Père des orphelins et le justicier des veuves.[22] Tous ces passages de la Bible sont à prendre au sens métaphorique. Aucun adepte des « Saintes Écritures » n’est en mesure d’assumer qu’il faille les comprendre au sens propre. Ainsi, de la même façon qu’il est interdit de donner la divinité à Adam, ses fils, Jacob, Ephraïm, David, Salomon, à tous les enfants d’Israël, et à tous les orphelins, il est évidemment interdit de croire en la divinité du Messie sous prétexte que certains textes lui attribuent une parenté – non au sens littéral du terme – à Dieu.[23]


Quant à l’expression imputée à David : « Tu es mon fils »,[24] il faut la resituer dans le contexte de l’époque où elle était utilisée dans le sens de prophète et de fidèle soumis à Dieu. La Thora affirme à ce sujet : « Mon fils premier-né, c’est Israël. »[25] Jésus dit également dans l’Évangile : « je monte vers mon Père qui est votre Père »[26]


En outre, il l’a appelé dieu dans le même ordre que le verset de la Thora : « Dieu a établi Moïse comme dieu pour le Pharaon. »[27] Autrement dit : un juge contre lui et un gouverneur sur lui. Cela est du même ordre également que les paroles de David adressées aux notables de son peuple : « Vous êtes des dieux. »[28]


Enfin, Ésaïe rapporte les paroles suivantes du Seigneur : « Je fais les éloges de Mon bien-aimé et de mon fils Ahmed [le loué]. »[29] Allah l’a appelé son bien-aimé et l’a appelé son fils dans le sens où ce terme était utilisé dans la langue hébreu. Certes, Israël fut également désigné comme un fils, mais Mohammed s’est distingué par une particularité, car le Très-haut a dit : « Mon bien-aimé, mon fils, Je lui fais les éloges. »[30]


À suivre…


Traduit par : Karim Zentici

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[1] Voir à titre d’exemple : Mathieu ; 8.20, 9.6, 16.13 et 29, 17.9, 12, et 22, 18.11, 19.28, 20.18 et 28, 24.27, 26.24, 45, et 64.

[2] Voir à titre d’exemple : Mathieu ; 9.27, 12.23, 15.22, 20.30 et 31, 21.9 et 10, 22.42 ; Marc ; 10.47 et 48 ; Luc ; 18.38 et 39.

[3] Voir : Mathieu ; 1.1-17 et Luc ; 3.23-34.

[4] Marc ; 15.39

[5] Luc ; 23.47

[6] Mathieu ; 5.9, 44, et 45

[7] Jean ; 8.41, 42, et 44

[8] Premier épître de Jean ; 3.8-10

[9] Premier épître de Jean ; 4.7

[10] Premier épître de Jean ; 5.1-2

[11] Épître aux Romains ; ­8.14-17

[12] Épître aux Philippiens ; 2.14-15

[13] Luc ; 3.38

[14] L’exode ; 4.22

[15] Les Psaumes ; 89.27-28

[16] Jérémie ; 31.9

[17] Deuxième livre de Samuel ; 7.14

[18] Voir : Deutéronome ; 14.1 et 19.32, Esaïe ; 1.2, 30.1, et 63.8

[19] Voir : Esaïe ; 63.16 et 64.7

[20] La genèse ; 6.2, 4

[21] Job ; 38.7

[22] Les Psaumes ; 68.6

[23] Voir : Izhâr el Haq de Rahmat Allah el Kaïrânawî, résumé par Mohammed Mulkâwî.

[24] Les Psaumes : 2.7-9

[25] L’exode : 4.22

[26] Jean : 20.17 : La suite du verset est très éloquente et réfute à la base la Trinité. En effet, Jésus dit : « … et vers mon Dieu qui est votre Dieu. »

[27] L’Exode : 7.1

[28] Les Psaumes : 82.6

[29] Apparemment, ce texte ne figure pas dans la version actuelle.

[30] Voir : https://annoncesdanslabible.files.wordpress.com/2012/10/84-annonces-de-mohammed-dans-la-bible.pdf
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Message par Citizenkan Mar 26 Jan - 11:26




Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

(Partie 4)


La règle des Noms et Attributs divins


Sheïkh el Islam établit dans ces ouvrages : La religion musulmane repose sur le principe qu’il faille décrire Allah comme Lui-même s’est décrit dans Son Livre ou comme Ses messagers l’ont décrit sans altérer le sens de Ses Noms et Attributs ou les renier, ni chercher non plus à les décrire ou à les assimiler. Les musulmans attribuent au Seigneur (I) ce qu’Il s’est attribué à Lui-même, et ils Lui refusent ce qu’Il se refuse à Lui-même.


En cela, ils se conforment aux paroles des prophètes et s’interdisent tout discours qui serait contraire aux leurs. Les prophètes ont décrit le Très-Haut avec des Attributs parfaits et ils l’ont « purifié » de tout défaut ou de tout Attribut qui n’exprime pas la perfection. Dans le domaine de ce qu’ils lui attribuent (attributs positifs), ils s’expriment avec détails, mais ils évitent de faire toute ressemblance ; s’ils lui reconnaissent certaines caractéristiques en détail, ils restent concis concernant celles qu’ils Lui renient (dans le domaine des attributs négatifs). Quiconque renie les Attributs qu’Il se reconnaît à Lui-même est un négateur (Mu’attil), et quiconque cherche à le faire ressembler à Ses créatures est un assimilateur[1] (Mummaththil). Le négateur adore le néant tandis que le Mu’attil adore une idole. Ainsi, (Rien ne lui ressemble) va à l’encontre des Mummaththil et (mais Il est Entendant et Voyant) va à l’encontre des négateurs.


Par exemple, les prophètes ont dit qu’Allah était Vivant et ils l’ont « purifié » de la mort, ils disent qu’Il est Savant et ils le purifient en même temps de l’ignorance, etc. Ces règles concernent aussi bien le Coran et la sunna que la Thora et la prophétie en général. Celles-ci font l’unanimité des prophètes et concernent aussi bien les musulmans que les « gens du Livre ».


La Trinité


Selon ibn Taïmiya, les « nazaréens » ont fabriqué une religion à partir de deux origines différentes : le monothéisme prophétique et le paganisme grec auquel ils empruntèrent certaines idées et certaines pratiques.[2]


Dans sa préface de l'histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : « S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi. »


Ibn Taïmiya explique qu’Hélène, la mère de l’Empereur Constantin, qui convoqua le concile de Nicée, était originaire de Harrân, l’ancienne cité des sabéens. Les savants et les moines chrétiens se sont rendus compte que les Romains et les Grecs n’allaient pas se détacher facilement du paganisme. C'est pourquoi ils leur ont concocté une religion à mi-chemin entre celle des prophètes et celle des païens.[3]


Le « symbole » des chrétiens n’est pas conforme au discours de Jésus ni à celui des prophètes en général ; ces derniers ont plutôt innové un crédo qui ne figure pas dans la Révélation. Ni le Messie ni aucun autre prophète n’a jamais attribué aucune hypostase à Dieu qui serait au nombre de trois ou plus. Les prophètes n’ont jamais avancé qu’Allah avait trois Attributs et ils n’ont jamais donné le nom de « fils » ou de « père » au moindre de Ses Attributs ; ils n’ont jamais affirmé que la Vie du Seigneur pouvait s’appeler l’ « Esprit » ou que Dieu avait un fils ; il n’a jamais été question dans leur discours d’un « Vrai Dieu » venu d’un « Vrai Dieu » d’une même substance que le Père, qui serait créateur au même titre que le Créateur, etc.


Il n’est pas question dans les « Écritures saintes » que Dieu soit à la fois le Père, le fils et le Saint-Esprit qui aurait tout autant que le fils des pouvoirs divins, ni d’hypostase (terme qu’ils ont emprunté aux Romains) du nom de Jésus ou du Saint-Esprit. Le Seigneur n’a pas non plus engendré l’un de Ses Attributs qui serait à la fois engendré et prééternel, et Il ne s’est pas incarné en la personne d’un être humain.[4]


Certains évêques ont innové un crédo qui s’oppose tant aux Textes sacrés qu’à la raison saine. C'est pourquoi ils pourront vainement dire le Jour de la Résurrection : (Si nous avions écouté et réfléchi, nous ne serions pas parmi les gens du Feu).[5] Ils se réfèrent tout au plus à l’Évangile de Mathieu qui est le seul à rapporter, les paroles suivantes du Christ : « Baptisez les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[6] Si Jésus est vraiment l’auteur de ces paroles, leur sens n’a rien à voir avec celui que les chrétiens lui prêtent. Le fils prend ici le sens d’élu et de bien-aimé parmi les humains. D’autres versets utilisent le même terme en parlant de Jacob ou des apôtres. Quant au Saint-Esprit, il s’agit de l’Ange Gabriel ou du « souffle » qu’Allah insuffle à Ses Prophètes en vue de les guider et de les seconder comme celui qui est descendu sur David,[7] les Apôtres, ou encore sur les « saints ». Dans ce cas, si le Fils et le Saint-Esprit étaient des Attributs, cela reviendrait à dire que Dieu se serait incarné dans certaines créatures comme Il l’aurait fait pour Jésus. En outre, la Thora proclame que les tribus d’Israël sont les enfants et les aînés de Dieu,[8] et elle dit la même chose pour David.[9] Jésus lui-même déclare au sujet des apôtres : « je monte vers mon Père qui est votre Père et mon Dieu qui est votre Dieu. »[10] Il leur a ordonné de dire également au cours de leur prière : « Notre Père qui es aux cieux. »[11] Cela signifie-t-il pour autant que les prophètes, les apôtres, les enfants d’Israël et les « saints » soient des idoles ?



Qu’ils le veuillent ou non, les chrétiens reconnaissent trois divinités. Il suffit de se représenter la trinité pour constater qu’elle est complètement aberrante sans avoir recours à aucun argument pour la réfuter tant celle-ci est contraire à la raison. Est-il la peine de prouver que « un » ne fait pas « trois » et inversement ? Les opposés ne peuvent rationnellement se réunir, c’est comme vouloir prouver qu’une chose est à la fois existante et inexistante, ce qui est impossible. S’ils s’étaient contentés de dire que Dieu avait plusieurs Attributs, la plupart des tendances musulmanes le leur auraient accordé, bien qu’il reste le problème de les restreindre à trois. Dans l’hypothèse même où la Trinité serait rationnellement possible, ils n’auraient pas le droit d’y adhérer en se référant à un Texte ambigu au dépens des multiples autres Textes qui eux sont formels au sujet de l’Unicité. En revanche, s’ils établissent la divinité de Jésus sous prétexte que certains passages de l’Évangile le surnomment dieu ou en raison des miracles dont il fut l’auteur, il n’est pas en cela différent de Moïse que la Thora désigne comme le dieu de Aaron et de Pharaon et qui fit des miracles bien plus grandioses que ceux de leur prétendu dieu.


Par ailleurs, leur crédo les fait sombrer dans des difficultés imparables comme pour la question d’engendrer une chose qui provient automatiquement de deux entités distinctes. Venant d’une seule entité, il n’est pas question d’engendrement et il est encore moins pertinent d’avancer que Dieu a engendré l’un de Ses Attributs dans l’hypothèse où Jésus compterait parmi Ses Attributs, surtout en ce qui concerne les Attributs « intrinsèques » (ou essentiel) comme la Vie et le Savoir ; cela consisterait à dire par exemple qu’Il aurait engendré Son Savoir ou Sa vie ; ce qui n’a aucun sens pour toute personne sensée affiliée à n’importe quelle confession.[12]


Il serait insensé de dire par exemple que le ciel engendre ses dimensions ou sa couleur, que le soleil engendre sa chaleur, que le feu engendre sa lueur, etc. bien qu’il soit possible de dire que le soleil engendre les rayons qui reflètent sur la terre étant donné que ces derniers proviennent de deux origines différentes. Aucune langue du monde, aucune religion céleste, et aucune raison n’utilisent le terme engendrer pour désigner une chose qui résulte d’elle-même. Pour sortir de cette impasse, ils ne leur reste qu’à dire que Marie est la compagne de Dieu ; certains extrémistes l’ont d’ailleurs fait et sont même allés plus loin en lui concédant la divinité et en l’appelant « Mère de Dieu ! »


C'est pourquoi les sectes chrétiennes se maudissent les unes les autres ; les adeptes du symbole maudissent les ariens qui à leur tour les maudissent, et les trois tendances et autres qui adhèrent aux symboles se maudissent les unes les autres. Les Melkites et les Jacobins maudissent ceux qui prétendent que Marie n’a pas engendré Dieu ; ils prétendent qu’elle a engendré à la fois une nature humaine et une nature divine. Au même moment, ces mêmes Melkites s’associent aux Nestoriens pour maudire ceux qui allèguent que cette fusion formerait une seule substance, aurait une seule nature et serait dotée d’une volonté unique.[13] C’est exactement cette haine dont nous parle le Coran : [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[14]



Traduit par : Karim Zentici

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[1] Certains orientalistes traduisent Mumaththil par anthropomorphiste qui signifie d’attribuer une forme humaine ou ce qui est caractéristique à l’être humain au Créateur. En cela, il ne prend pas le terme Mumaththil dans toute son essence, ce qui englobe de faire la ressemblance avec des créatures vivantes ou inertes, autre que les humains.

[2] Extrait d’el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[3] Voir : e-rad ‘alâ el muntiqyîn (p. 335).

[4] Voir Les actes des Apôtres ; 17-23, 25

[5] Le royaume ; 10

[6] Mathieu; 28.19

[7] Les Psaumes ; 51-12, 14

[8] L’exode ; 4-22

[9] Les Psaumes ; 2

[10] Jean ; 20-17

[11] Mathieu ; 6-9

[12] Certaines personnes sensées assument qu’il est possible de se représenter le crédo de la plupart des confessions à l’exception de celui des chrétiens ; ceux qui l’ont composé ne se rendaient pas compte de ce qu’ils disaient, car ils parlaient avec ignorance ; c’est ce qui les a poussés à former des concepts complètement contradictoires. D’où la parole d’un spécialiste disant que si dix chrétiens se réunissaient pour polémiquer, ils en sortiraient avec une onzième tendance. Selon une autre savant, si tu interrogeais simplement une famille chrétienne sur leur croyance, le père, la mère et le fils auraient tous les trois une opinion différente. [Ibn Taïmiya el jawâb e-sahîh (3/299)].


[13] Extrait d’El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[14] Le repas céleste ; 14
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Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ? Empty Re: Est-il permis d’utiliser « Dieu » pour parler d’Allah ?

Message par Citizenkan Lun 29 Fév - 21:44

Commentaire d'un internaute :

De mon côté, je ne me pose pas ce genre de question car cela reviendrait à cesser de parler dans les langues du monde. D’ailleurs, outre les chrétiens, la trinité, etc. le mot « Dieu » est répendu dans tous les pays francophones, de l’Afrique à l’Europe, en passant par le Canada, chez toutes les confessions religieuses. Du reste, le mot « Allah » est employé chez les maronites, les coptes, les Druzes, les ismaélites, et j’en passe
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