l'Etat islamique veut frapper sa propre monnaie

L'Etat islamique veut frapper sa propre monnaie

L'Etat islamique a annoncé ce jeudi dans un communiqué qu'il comptait se mettre à frapper sa propre monnaie, confirmant ainsi une nouvelle qui avait déjà été annoncée vendredi dernier. Pourquoi l'EI veut-il frapper sa monnaie et s'agit-il uniquement d'une annonce à portée symbolique ? Les réponse de Wassim Nasr, spécialiste des mouvements djihadistes.

Si Dieu le veut, différentes pièces vont être fabriquées en or, argent et cuivre

Le communiqué a été diffusé sur des forums djihadistes. Il annonce que le groupe Etat islamique s’apprête à frapper sa propre monnaie ; des pièces d’or, d’argent et de cuivre qui seront utilisées sur les territoires dominés par le groupe en Irak et en Syrie.

De l'or

Dans son communiqué, l'Etat islamique fournit des photos présentant : des pièces de dinar en or, de dirham en argent et de fills en cuivre. Dessus, apparaissent le poids et la valeur de la monnaie, "le califat", "Etat islamique" ou des symboles forts comme la mosquée al-Aqsa à Jérusalem et l'inscription 1436 qui correspond à l'année 2014.

Certains experts relativisent cette prise d’indépendance par rapport aux marchés qui fixent également le prix des matières premières. Pour ces raisons, certains doutent même de faisabilité de l'annonce.
Mais ce choix permettrait également à quiconque qui ne voudrait pas utiliser la monnaie de l’EI, de faire fondre les pièces, et donc à l’organisation de pouvoir également utiliser cette monnaie dans le cadre d’échanges avec l’ « extérieur ».

Un nouveau pas vers « l’Etat islamique »

Il s’agit pour l’EI de remplacer "le système monétaire tyrannique imposé aux musulmans qui a conduit à leur oppression » afin de libérer les musulmans du "mercantilisme et de l'oppression économique satanique » de l’occident.
En s'arrogeant l'une des prérogatives régaliennes, l'organisation de l'Etat islamique fait un nouveau pas dans son projet d'institution d'un nouveau califat. Après le peuple, l'armée et les frontières - certes mouvantes -, c'est maintenant sa propre monnaie que le groupe djihadiste veut.

Un symbole fort qui pourrait très vite se concrétiser.