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Grande Guerre : il y a 100 ans, les Britanniques prenaient Bassora

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Message par Invité Dim 4 Jan - 1:24

Grande Guerre : il y a 100 ans, les Britanniques prenaient Bassora



30/12/2014


Fin novembre 1914, les troupes britanniques s'emparaient de la ville de Bassora, en Mésopotamie, où pendant quatre ans, Ottomans et Britanniques se sont combattus. Un affrontement qui résonne encore aujourd'hui en Irak.

"Le matin du 23 novembre [1914], un défilé des troupes a eu lieu dans les rues de Bassora jusqu’à une place centrale où les notables de la ville avaient été rassemblés. L’Union Jack [le drapeau britannique, NDLR] a été levé sur les plus hauts bâtiments, les navires de guerre ont tiré des coups de canon, les soldats ont présenté leurs armes et rendu hommage au Roi. Une proclamation a été rendue publique et a été reçue par des acclamations de la part des habitants". Dans les pages du "Daily Telegraph" du 25 novembre 1914, l’entrée des troupes britanniques à Bassora, ville dans le sud de l'Irak actuel, est dignement célébrée. Les journaux de l’Empire se délectent de cette première grande victoire en Mésopotamie. Alors que depuis le mois d’août, les combats de la Première Guerre mondiale font rage sur le front de l’Ouest, les Britanniques sont aussi engagés au Moyen-Orient, après l’entrée en guerre des Ottomans aux côtés des Allemands.

"La protection des raffineries pétrolières britanniques était l’une des priorités de l’Empire dans le Golfe persique", explique à France24 Kristian Coates Ulrichsen, spécialiste du Moyen-Orient à l’Institut Baker de Houston. "Un autre des objectifs était de maintenir la sécurité au niveau du Canal de Suez et la route maritime vers l’Inde". Selon ce chercheur, en s'engageant au Moyen-Orient, les Britanniques cherchaient aussi à réduire l’influence politique des Ottomans dans la région : "Ils voulaient renforcer leur prestige auprès des tribus locales arabes qui auraient pu être attirées par l’appel au jihad lancé par le sultan à Constantinople".

En novembre 1914, la Grande-Bretagne se lance donc dans une première offensive. La 6e division de l'armée des Indes progresse rapidement. Après avoir conquis Bassora, elle avance le long du Tigre et de l’Euphrate en établissant une série d’avant-postes. Même si les conditions de vie pour les soldats sont particulièrement difficiles en raison du climat et de nombreuses épidémies, les villes tombent les unes après les autres : Qourna, Amara ou encore Kut-El-Amara. Renforcé par ces victoires, l’état-major britannique veut aller plus loin. Échaudés par l'échec de l'expédition des Dardanelles dans l'actuelle Turquie, il veut également effacer cet affront: "À la fin de l’année 1915, le revers de Gallipoli [ou bataille des Dardanelles, NDLR] a incité les dirigeants britanniques à remporter un succès pour ne pas perdre leur prestige. Ils se sont dit que Bagdad pouvait être prise sans difficulté", décrit Kristian Coates Ulrichsen.

L’une des pires défaites de l’armée britannique

Mais la partie se révèle beaucoup plus délicate qu’au début de la campagne de Mésopotamie. Un an après la prise de Bassora, les Britanniques subissent une sévère défaite à Ctésiphon, à 30 km au sud-est de Bagdad. La 6e division indienne menée par le général Charles Townshend bat en retraite et se retire à Kut-El-Amara. Cité par l’historien militaire britannique Paul K. Davis, un artilleur de la 5e Hampshire Battery décrit cette débâcle dans ses mémoires : "Cela me fit penser à un tableau de Napoléon quittant Moscou. Changez les uniformes par ceux des Britanniques et vous avez une parfaite représentation de Townshend et de ses officiers fuyant vers Kut". Les Ottomans se lancent à leur poursuite. Le siège de la ville commence.

Les troupes britanniques vont vivre un enfer, pendant cinq long mois, explique Kristian Coates Ulrichsen : "Il s’agit du pire échec que l’empire britannique ait subi jusqu’alors. Leurs forces étaient débordées et dispersées sur plusieurs positions. Ils ne pouvaient pas se concentrer alors que les Ottomans s’étaient renforcés. Les trois tentatives pour soulager la garnison depuis Bassora ont toutes échoué en raison du mauvais temps dû à l’hiver mais aussi du chaos dans cette base et du manque de moyens de transports pour rejoindre Kut".

L’héritage de la Première Guerre mondiale


Le bilan est catastrophique, le désastre retentissant. Environ 14 000 soldats britanniques sont faits prisonniers lorsque la garnison finit par se rendre, le 29 avril 1916. Près de 5 000 d’entre eux perdront ensuite la vie en captivité, victimes des maladies et des mauvais traitements. Malgré cet important revers, l’état-major de l’Empire ne s’avoue pas vaincu et se lance dans une nouvelle offensive. Contraintes de combattre sur plusieurs fronts, les forces ottomanes finissent par céder : "Le corps expéditionnaire britannique en Mésopotamie a été profondément réorganisé à partir de la moitié de l’année 1916 jusqu’au début de l’année 1917. Une fois que cela a été fait, les forces ont pu avancer rapidement et prendre Bagdad le 11 mars 1917".

Forte de ses succès militaires, la Grande-Bretagne devient la puissance dominante dans la région à la fin de la Première Guerre mondiale. En vertu des accords secrets signés en mai 1916 entre le conseiller diplomatique britannique Mark Sykes et le premier secrétaire français de l'ambassade à Londres François Georges-Picot, les anciennes provinces ottomanes doivent être partagées entre les deux pays. Après quelques modifications, la Grande-Bretagne s’octroie l’Irak ainsi que la Palestine.

Cent ans plus tard, les conséquences de cet accord se font toujours sentir dans la région, même si le tracé Sykes-Picot n’a jamais été réellement appliqué. Pour preuve, les jihadistes de l’État islamique y ont encore fait référence en juin dernier en demandant que ces frontières résultant de la Grande Guerre soient "brisées". "Cet accord est toujours vu comme un symbole de l’action des anciennes forces impériales et de la pénétration des Occidentaux au Moyen-Orient", constate Kristian Coates Ulrichsen.

Il est cependant difficile d’interpréter l’instabilité de cette zone comme un héritage direct de la Première Guerre mondiale, estime ce spécialiste : "Il s’est passé tellement de choses en un siècle. Mais il est vrai que les accords et les décisions prises pendant et après le conflit ont entraîné la création des États que nous connaissons aujourd’hui. Cela a conduit aux événements auxquels nous avons et nous sommes encore confrontés : les révolutions, l’émergence d’Israël, le nationalisme arabe, l’islam politique ou encore le terrorisme".
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