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"Love jihad": la droite nationaliste indienne souffle sur les braises communautaires

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Message par Invité Sam 13 Déc - 22:33

"Love jihad": la droite nationaliste indienne souffle sur les braises communautaires




La question des conversions forcées, réelles ou fantasmées, agite médias et politiques en Inde, sur fond de renforcement de la droite nationaliste, depuis les succès électoraux du BJP au printemps.

Amour et religion ne font pas bon ménage en Inde ces derniers temps. La rumeur du 'Love jihad' a été réveillée au cours de l'été, ranimant le risque de tensions communautaires, toujours latent. Créée par des mouvements fondamentalistes , l'expression évoque un complot ourdi par des musulmans accusés de séduire des femmes hindoues pour ensuite les contraindre à changer de religion, voire à s'engager dans des groupes extrémistes musulmans.


Plusieurs faits divers ont agité les médias indiens ces derniers mois. Début août, une jeune femme a prétendu avoir été enlevée par un musulman et victime de viol collectif dans l'Uttar Pradesh. On a su deux mois plus tard qu'elle s'était en réalité enfuie avec son amant par peur des réactions de sa famille à leur idylle. Début septembre, une championne de tir à la carabine, Tara Shahdeo, a accusé son mari d'avoir dissimulé sa confession musulmane avant de l'épouser, en juillet, puis de l'avoir obligée à se convertir. Des groupes extrémistes se sont saisis de ces affaires et de quelques autres pour relancer une campagne contre cette prétendue menace. Ici ou là, des agités ont décidé de ramener eux-mêmes les "victimes" au bercail. Ainsi dans l'Etat d'Uttarakhand (nord), en septembre, une femme "convertie de force" à l'islam a été enlevée par des membres de sa communauté d'origine et soumise à une cérémonie de purification avant d'être "reconvertie".

La plupart des faits divers de l'été se sont dégonflés, mais l'opposition a accusé le BJP, ("parti du peule indien"), de laisser les rumeurs se propager à des fins électoralistes, notamment dans l'Uttar Pradesh, l'Etat le plus peuplé du pays.


L'"honneur" de la femme utilisé pour renforcer la cohésion du groupe


Le fantasme du "Love jihad" est apparu en 2007, dans l'Etat du Gujarat, avant de s'étendre à plusieurs autres régions. L'expression est relativement récente, mais "les rumeurs de conversions forcées remontent aux années 1920, avant même la partition de l'Inde, explique à L'Express Aminah Mohammad-Arif, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Les ancêtres des mouvements nationalistes hindous actuels, comme la Hindu Mahasabha, propageaient déjà des rumeurs sur des enlèvements et des conversions forcées de jeunes femmes hindoues par des musulmans. Il s'agissait de défendre l'honneur de la communauté, le corps de la femme étant utilisé comme moyen pour renforcer la cohésion du groupe".  

Certes, les conversions en groupe ont existé, mais elles remontent aux débuts de l'islam en Inde. "Lorsque les souverains du nord de la péninsule ont embrassé la religion du prophète, un certain nombre de corporations - marchands, guerriers, artisans - se sont converties, espérant en tirer des bénéfices. Il était alors courant que la conversion d'un chef de village soit suivie de celle de tout le hameau. Les conversions en groupe au christianisme ont, elles, surtout été le fait d'intouchables", ajoute la chercheuse. La nouvelle religion leur permettait d'échapper à leur statut de sous-hommes. Mais ces vagues de conversion ont cessé. Aujourd'hui, environ un cinquième des 1,27 milliard d'Indiens ne sont pas hindous.


Les mariages inter-communautaires restent l'exception

Désormais, "les conversions sont beaucoup moins fréquentes. Individuelles, elles concernent les couples mixtes. Mais dans la mesure où la norme reste le mariage arrangé, facteur d'endogamie communautaire, les mariages mixtes sont assez rares", précise Aminah Mohammad-Arif. Quand elles donnent lieu à des conversions, celle-ci se produisent vers toutes les religions.


Les mariages mixtes touchent avant tout les milieux artistiques - Bollywood, notamment - et les milieux intellectuels. L'augmentation du travail des femmes dans les classes moyennes a aussi permis plus de rencontres extra-communautaires.


Vague fondamentaliste

La large victoire de la droite nationaliste hindoue aux législatives en mai dernier, a donné des ailes à la mouvance fondamentaliste proche du BJP, la formation du Premier ministre Narendra Modi. "Pas une semaine ne se passe sans qu'un responsable politique ne fasse une déclaration provoquante", relève la chercheuse, Dimanche, la ministre des Affaires étrangères Sushma Swaraj a demandé que la Bhagavad Gita, texte sacré hindou, soit considéré comme le livre emblème de l'Inde, saluant le fait que le Premier ministre l'ait offert à plusieurs chefs d'Etats lors de ses récents déplacements.  

La semaine précédente, Niranjan Jyoti, ministre de l'industrie alimentaire, a appelé les électeurs, lors d'un meeting, à choisir entre "les enfants de Ram (un dieu hindou) et les enfants de bâtards".  

"Nous avons des raisons de nous inquiéter", de la montée du nationalisme hindou , expliquait le mois dernier à L'Express l'essayiste Pavan K. Varma, "car dans la 'Sangh Parivar' [la galaxie des différents partis nationalistes hindous], certains éléments extrémistes doivent être gardés sous contrôle."  


Récemment, en effet, des groupes extrémistes ont entrepris d'encourager les conversions des musulmans à l'hindouisme. Lundi, un groupe affilié au mouvement fondamentaliste Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS), a organisé la conversion de plus de 200 musulmans très pauvres d'Agra (Uttar Pradesh) en leur promettant des cartes de rations alimentaires. Les zélateurs de la "Loi Éternelle" arguent que les musulmans d'aujourd'hui ont été, par le passé, détournés de l'hindouisme dans les mêmes conditions - de force ou par incitation. Le RSS ne procède donc pas à des conversions mais célèbre le "retour", la "reconversion" de ces brebis égarées.

Faisant fi du tollé provoqué au Parlement et dans les médias par cette initiative, le RSS a annoncé une nouvelle cérémonie, de "reconversion" à l'hindouisme de 4000 familles chrétiennes et 1000 familles musulmanes , toujours dans l'Uttar Pradesh, le jour de ... Noël.
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