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Un vent païen souffle sur la Trinité

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Un vent païen souffle sur la Trinité Empty Un vent païen souffle sur la Trinité

Message par Citizenkan Ven 20 Jan - 14:08



Un vent païen souffle sur la Trinité

(Partie 1)



Adolphe-Napoléon Didron, écrivain catholique et archéologue admet que : « La croix et le Christ ont reçu une adoration similaire, sinon égale ; ce bois sacré est adoré presque au même titre que Dieu lui-même. »

Prologue

Ibn Muraï, un élève d’ibn Taïmiya en parlant de l’œuvre de son maitre : « Par Allah, à l’avenir, in shâ Allah, le Seigneur donnera le triomphe à cette œuvre, entre les mains d’hommes qui vont la retranscrire, la propager, l’expliquer, mettre en lumière ses sens profonds, et éclaircir ses passages obscurs ; des hommes qui, aujourd’hui, ne sont pas encore dans le ventre de leurs mères. »[1]
 
Harrân était la ville natale d’ibn Taïmiya. À l’âge de six ans, il prit la route de Damas au sein de sa famille pour échapper aux invasions mongoles. Il est intéressant de comparer cet événement avec l’annonce prophétique disant : « Il y aura émigration après émigration, et les hommes (dans une version : les meilleurs hommes) vont se réfugier sur la terre d’émigration d’Ibrahim. »[2] Le Patriarche a dû fuir l’Iraq pour se réfugier sur les terres du Shâm. Les mauvais événements sont souvent précurseurs à des évènements heureux. Est-ce une bonne nouvelle à une époque où bon nombre d’Irakiens se sont installés en Syrie en vue d’échapper aux invasions… anglo-saxonnes ?

Ibn Taïmiya (m. 728/1358) prédisait que si les Juifs parviennent à fonder un empire en Iraq ou ailleurs, les rafidhites seront parmi leurs plus grands alliés. Ces derniers s’allient constamment avec les mécréants parmi les païens, les Juifs, et les chrétiens pour combattre les musulmans, et ils leur viennent toujours en aide.[3]

Ibn Taïmiya était un hérésiographe hors pair, et un spécialiste en hadîth qui n’avait rien à envier aux plus grands de son époque, comme el Mizzî et, avant lui, ‘Abd el Ghanî el Maqdisî.[4] Il maitrisait sur le bout des doigts toutes les matières dans lesquelles il plongeait, à tel point de devenir, comme il le disait lui-même, plus fort que ses adversaires dans leurs propres domaines. En figh, les adeptes des quatre écoles se tenaient devant lui, comme des élèves, lorsqu’il expliquait leur propre tendance. En tafsîr, il était une mer sans rivage. Il jonglait avec la philosophie des anciens et connaissait avec une précision chirurgicale les points forts et les points faibles des personnages tels qu’Aristote, Platon, mais aussi ibn Sina, ibn Rushd et consorts. Jamais l’humanité n’a connu un homme plus versé dans la philosophie qu’ibn Taïmiya, il faudra bien qu’un jour l’Histoire redonne à cet homme la place qui lui sied dans la Bibliothèque universelle. E-Suyyûtî, qui s’oppose pourtant à ibn Taïmiya dans certains points dogmatiques, disait sans exagération que sa culture tant religieuse que philosophique avait atteint des limites que personne ne pouvait rejoindre ni de loin ni de près (traduction très approximative) ; personne n’a jamais réussi comme lui a conjugué entre la raison et la religion. Il a avalé les principaux livres de philosophie, des adeptes du kalam, et… la Bible. Il comprenait l’hébreu et le turc et, ayant lu plusieurs manuscrits des psaumes de David, il pouvait y distinguer les différences entre les versions. Il avait une grande connaissance des rites sabéen, perse, de la magie, de l’astrologie, de l’astronomie, etc.[5] Même e-Subkî, l’un de ses détracteurs les plus acharnés reconnaissait son érudition.[6]


Véritable encyclopédie ambulante, son bagage scientifique ne se limitait pas à l’orthodoxie musulmane. Ses adversaires se sont très tôt rendu compte qu’il maitrisait mieux qu’eux leurs propres tendances. Mais, son registre ne s’arrêtait pas là ; il s’est également penché sur les ouvrages philosophiques et a acquis dans ce domaine une maitrise telle qui lui permit de fustiger les fondements mêmes de la philosophie comme personne d’autres ne l’avait jamais fait avant lui et ne pourra sans doute jamais le faire sans revenir, à tous le moins, à ses écrits ; domaine qu’il dominait également mieux que leurs propres adeptes, et cela dans une large mesure. Son génie s’est révélé dès les premières années de sa vie.



Déjà très jeune, à Damas, un juif qu’il croisait sur le chemin de l’école et qui avait repéré son intelligence hors du commun, lui posait tous les matins des questions pièges auxquelles il répondait non seulement sur le champ mais avec une facilité déconcertante. Un jour, ce même juif lui annonça que lui et toute sa famille s’était convertis à l’Islam tant il fut émerveillé par cet enfant prodige qui sur sa route, détruisait quotidiennement les fondements de sa religion les plus ancrés en lui.



Par ailleurs, dans son article paru en anglais, Les musulmans et les grandes écoles philosophiques (en 1927), Sulaïmân e-Nadawî avance que les travaux des deux philosophes anglais John Mill et David Hum aboutissent aux mêmes conclusions que Sheïkh el Islam dans sa réfutation de la logique aristotélicienne[7] ; ces deux philosophes fondateurs du pragmatisme moderne, et donc à la pointe de la pensée occidentale se sont-ils inspirés de ses travaux ? Mystère et boule de gomme !



Le doyen damascène maitrise sur les doigts les œuvres des anciens tels qu’Aristote et Platon ; il fait même un parallèle entre eux, et jongle avec leurs idées en se permettant notamment, comme il le fait couramment contre ses adversaires, de démolir les paroles des uns par celles des autres, et de les classifier en fonction de leur proximité à la vérité…



Il assimile parfaitement les écrits des commentateurs des pionniers avec lesquels il rétorque également leurs idées… Il connaît les œuvres des philosophes de culture musulmane tel que Fârâbî, ibn Rushd, e-Kandî, celles des philosophes bâtinites (ésotériques) ismaéliens comme ibn Sînâ, des philosophes soufis comme ibn ‘arabî et el Hallâj, et el Ghazâlî dans une moindre mesure, des adeptes du kalam comme abû el Ma’âlî el Juwaïnî, el Âmûdî, et e-Râzî. il démontre la pertinence de certaines critiques que ces derniers auteurs émettent à l’encontre des philosophes sur la théorie de l’accident. En revanche, il leur arrive de s’attaquer à certains principes de la logique grecque qui sont irréfutables aux yeux d’ibn Taïmiya… bref, si l’on pouvait résumer cet homme en deux ou trois mots, on pourrait dire qu’ibn Taïmiya est le symbole de l’objectivité, du pragmatisme, et du relativisme…



Deux anecdotes : Ibn Taïmiya reconnaît avoir fondé une idée dans un domaine déterminé selon la logique du Kalam qui puise ses racines dans la philosophie grecque. Il ne faisait en cela, que suivre une idée reçue en vogue à son époque ; mais, dit-il, dès que la vérité qui est basée sur la lumière de la Révélation, m’est venue, je me suis tourné vers elle sans hésitation, et j’ai tourné le dos à celle de mes ancêtres (traduction libre).



Il confie ailleurs qu’aux environs de la puberté, il polémiqua avec une personne cultivé sur la théorie de l’accident ; celle-ci dut chercher de l’aide auprès de son fils contre cet enfant dont l’argumentation était si puissante qu’elle paralysa ce renfort désemparé.



L’un de ses biographes relève le fait incroyable que le nombre d'ouvrages qu’il composa au cours de sa vie était si élevé qu’en temps normal il aurait fallu y consacrer largement plus de temps ! Dhahabî soutenait que le hadith qu'ibn Taïmiya ne connait pas n’existait pas ! Selon lui, les 100 exégèses du Coran qui avait enrichit sa lecture l’élevait au rang des meilleurs, si ce n’est du meilleur exégète(s) de tous les temps, après les Compagnons bien sûr !



Dans son livre ayât ashkarat, il ramène 14 voire 15 tafsîr d’un Verset recensé par ibn el Jawzî ; ensuite il les démonte un par un en démontrant qu'ils sont tous aussi faux les uns que les autres, avant de ramener la bonne opinion qui a échappé à la plupart des spécialistes !

Un jour, il était assis avec le grand linguiste ibn Hiyyan qui n'arrêtait pas de rabâcher : « Sibawaïh a dit... Sibawaïh a dit…

Ton Sibawaïh n’a pas la révélation infuse du Coran, lui fustigea-t-il dans un élan de colère ! Son livre renferme 70 erreurs que ni toi ni lui ne pouvez comprendre ! »


Un orientaliste allemand disait que les musulmans négligent dans leur patrimoine une perle qui devrait, en principe, faire leur fierté ! Malgré tout, le Sheïkh Taqî e-Dîn n’est qu'un homme. En cela, il est sujet à l'erreur, et n’atteindra jamais ni le mérite ni le rang des Compagnons !


Le sujet



Ibn Taïmiya explique qu’Hélène, la mère de l’Empereur Constantin, qui convoqua le concile de Nicée, était également originaire de Harrân, l’ancienne cité des sabéens. Les savants et les moines chrétiens se sont rendus compte que les Romains et les Grecs n’allaient pas se détacher facilement du paganisme. C'est pourquoi, ils leur ont concocté une religion à mi-chemin entre celle des prophètes et celle des païens.[8]



L’arianisme plus attaché à la prophétie et au principe de l’unicité, a été déclarée hérétique par l’Église en 325 au concile de Nicée. Il doit son nom à son auteur, Arius, lequel a été impliqué dans une controverse avec son évêque, à propos de la divinité du Christ (319). Selon Arius, les trois personnes de la Trinité ne peuvent se confondre, car seul Dieu le Père, qui n’est ni créé ni engendré, porte la marque divine authentique. Le Fils n’est pas de la même substance divine que le Père ; il n’existe pas de toute éternité mais a été créé, comme toute créature. Il existe donc par la volonté du Père. En d’autres termes, la relation du Fils au Père n’est pas naturelle, mais adoptive.



Pour répondre à cette théorie, les évêques définissent, au premier concile œcuménique de Nicée, la croyance trinitaire, établissant que le Fils de Dieu est « engendré et non créé » et consubstantiel (du grec homoousios, « de la même substance ») au Père. Avant cette date, aucune doctrine n’a été universellement adoptée par toutes les Églises, et le statut de dogme accordé à la nouvelle croyance est confirmé par les condamnations prononcées contre l’arianisme à la suite de ce concile.



Voici le Symbole de Nicée-Constantinople : « Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles. Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu venu de Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la vierge Marie et a été fait homme. Il a été crucifié sous Ponce Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau. Il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux écritures : il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Nous croyons en l’Esprit-Saint, qui règne et donne la vie, qui procède du Père (par le Fils), qui a parlé par les prophètes. »



Or, ibn Taïmiya explique que les chrétiens ne suivent en fait ni le nouveau ni l’ancien Testament, car ils ont innové une religion qui ne s’accorde avec les enseignements d’aucun prophète. Ils ont composé le « symbole » à l’Empereur Constantin, et quarante ouvrages qui traitent du droit canoniques, et certains enseignements prophétiques. La plupart des textes qu’ils composèrent s’opposent à la prophétie, et sur de nombreux points les chrétiens sont revenus au crédo des religions païennes qui ont la particularité d’adorer des divinités en parallèle à Dieu, et de démentir la Révélation. La religion chrétienne entachée par le paganisme a transformé le monothéisme et la Loi de l’Évangile. C’est pourquoi, il règne une confusion énorme dans l’esprit de la plupart de ses adeptes au sujet de la provenance de leurs sources. Ils ne font même pas la différence entre les éléments de la Thora que le Messie a abrogés et ceux qu’il a entérinés, avant de pouvoir la faire avec les lois qu’ils ont inventées.



Jésus ne leur a jamais prescrit d’encenser des images qu’ils auraient façonnées et encore moins d’invoquer les personnages qu’elles représentent. Aucun prophète avant lui n’a prévu pour ses adeptes une chose pareille. Il n’a jamais été question dans la Loi d’un prophète d’invoquer les anges et de solliciter leur intercession et encore moins de vouer le culte aux tombeaux des saints et des prophètes avant de pouvoir le faire à leur statut, ce qui est le principe même du paganisme (association) contre lequel les messagers ont mis leurs peuples en garde.[9] Ces pratiques sont à l’origine du paganisme ayant corrompu les générations qui vivaient entre Adam et Nûh.



Le Coran nous relate que les contemporains de Noé défendaient becs et ongles leurs idoles avec des formules du genre : (Ne délaissez pas vos divinités, ne délaissez pas Wadd, Suwâ’, Yaghûth, Ya’ûq, et Nasra • Ils en ont égaré énormément).[10] Bon nombre d’exégètes, à l’image d’ibn ‘Abbâs, affirment que ces statuts représentaient des membres vertueux du peuple du premier messager venu aux hommes. Après leur mort, leurs descendants ont encensés leurs tombes et ils leur ont façonnés des images avant de les adorer. ‘Îsâ lui-même et les savants chrétiens après lui n’ont pas manqué de rappeler cette réalité. Le Messie n’a ordonné à personne de l’adorer ; il n’a jamais revendiqué qu’il était Dieu ni prescrit la trinité et l’incarnation que les chrétiens ont innovés. Il n’a jamais dit qu’il avait proscrit toutes les interdictions qu’Allah a défendu aux juifs dans la Thora et qu’il autorisait ainsi de consommer de la nourriture impure comme le porc ou autre. Les chrétiens se sont ainsi autorisés de manger de la viande impure et ils ont transformé la Thora et l’Évangile. Le Messie n’a jamais prescrit de prier en direction de l’Orient ni d’encenser la croix ou encore de ne plus se circoncire, de se consacrer à la vie monacale ou de se vouer aux enseignements qu’ils ont innovés après son ascension.



Ainsi, étant donné que la religion chrétienne avait atteint ce degré de corruption, certains lettrés à l’instar d’Abû ‘Abd Allah e-Râzî en ont conclu que : « Seule une portion infime des chrétiens qui se trouvait avant l’avènement de Mohammed (r) ont vraiment profité de la religion du Christ. La religion que la plupart des chrétiens connaissaient n’avait aucun lieu avec Jésus. »[11]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

http://mizab.over-blog.com/


[1] Voir : el jâmi’ li sîra Sheïkh el Islâm (p. 156).

[2] Rapporté par Ahmed (1/83, 198, 199).

[3] Manhâj e-Sunna (3/378).

[4] Voir : sheïkh el Islam ibn Taïmiya mohadithan qui est une thèse ès magistère du D. ‘Adnân Shalash. 

[5] Voir : Sheïkh el Islam ibn Taïmiya min arâ el falâsifa qui est une thèse ès doctorat du D. Sâlih el Ghâmidî (p. 39-57).

[6] Voir : dhaïl tabaqât el hanâbila d’ibn Rajab (2/392-393), e-saïf e-saqîl (p. 16), et e-Tabaqât el Kubra li e-shâfi’iya (10/176) tous deux de Subkî.

[7] Voir : l’introduction de radd ‘alâ el muntiq.

[8] Voir : e-rad ‘alâ el muntiqyîn (p. 335).

[9] Malheureusement, certains milieux shiites et soufis notamment ont été contaminés par ses pratiques chrétiennes et païennes qui reposent sur le culte des saints.

[10] Nûh ; 23, 24

[11] Extrait d’el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (5/résumé des pages 58 à 113 avec certaines modifications).
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Message par Citizenkan Sam 21 Jan - 15:34





Un vent païen souffle sur la Trinité

(Partie 2)



Ibn Taïmiya réfute le symbole de Nicée



Le « symbole » des chrétiens n’est pas conforme au discours de Jésus ni à celui des prophètes en général ; ces derniers ont plutôt innové un crédo qui ne figure pas dans la Révélation. Ni le Messie ni aucun autre prophète n’a jamais attribué aucune hypostase à Dieu qui serait au nombre de trois ou plus. Les prophètes n’ont jamais avancé qu’Allah avait trois Attributs et ils n’ont jamais donné le nom de « fils » ou de « père » au moindre de Ses Attributs ; ils n’ont jamais affirmé que la Vie du Seigneur s’appelaient l’ « Esprit » ou que Dieu avait un fils ;  il n’a jamais été question dans leur discours d’un « Vrai Dieu » venu d’un « Vrai Dieu » d’une même substance que le Père, qui serait créateur au même titre que le Créateur, etc.



Il n’est pas question dans les « Écritures saintes» que Dieu soit à la fois le Père, le fils et le Saint-Esprit qui aurait tout autant que le fils des pouvoirs divins, ni d’hypostase (terme qu’ils ont emprunté aux Romains) du nom de Jésus ou du Saint-Esprit. Le Seigneur n’a pas non plus engendré l’un de Ses Attributs qui serait à la fois engendré et prééternel, et Il ne s’est pas incarné en la personne d’un être humain.[1] Certains évêques ont innové un crédo qui s’oppose tant aux Textes sacrés qu’à la raison saine. C'est pourquoi ils pourront vainement dire le Jour de la Résurrection : (Si nous avions écouté et réfléchi, nous ne serions pas parmi les gens du Feu).[2]



Ils se réfèrent tout au plus à l’Évangile de Mathieu qui est le seul à rapporter, les paroles suivantes du Christ : « Baptisez les hommes au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. »[3] Si Jésus est vraiment l’auteur de ces paroles, leur sens n’a rien à voir avec celui que les chrétiens lui prêtent. Le fils prend ici le sens d’élu et de bien-aimé parmi les humains.  D’autres versets utilisent le même terme en parlant de Jacob ou des apôtres.

Quant au Saint-Esprit, il s’agit de l’Ange Gabriel ou du « souffle » qu’Allah insuffle à Ses Prophètes en vue de les guider et de les seconder comme celui qui est descendu sur David,[4] les Apôtres, ou encore sur les « saints ». Dans ce cas, si le Fils et le Saint-Esprit étaient des Attributs, cela reviendrait à dire que Dieu se serait incarné dans certaines créatures comme Il l’aurait fait pour Jésus. En outre, la Thora proclame que les tribus d’Israël sont les enfants et les aînés de Dieu,[5] et elle dit la même chose pour David.[6] Jésus lui-même déclare au sujet des apôtres : « je monte vers mon Père qui est votre Père et mon Dieu qui est votre Dieu. »[7] Il leur a ordonné de dire également au cours de leur prière : « Notre Père qui es aux cieux. »[8] Cela signifie-t-il pour autant que les prophètes, les apôtres, les enfants d’Israël et les « saints » soient des idoles ?

Qu’ils le veuillent ou non, les chrétiens reconnaissent trois divinités. Il suffit de se représenter la trinité pour constater qu’elle est complètement aberrante sans avoir recours à aucun argument pour la réfuter tant celle-ci est contraire à la raison. Est-il la peine de prouver que « un » ne fait pas « trois » et inversement ? Les opposés ne peuvent rationnellement se réunir, c’est comme vouloir prouver qu’une chose est à la fois existante et inexistante, ce qui est impossible. S’ils s’étaient contentés de dire que Dieu avait plusieurs Attributs, la plupart des tendances musulmanes le leur auraient concédé, bien qu’il reste le problème de les restreindre à trois. Dans l’hypothèse même où la Trinité serait rationnellement possible, ils n’auraient pas le droit d’y adhérer en se référant à un Texte ambigu au dépens des multiples autres Textes qui eux sont formels au sujet de l’Unicité. En revanche, s’ils établissent la divinité de Jésus sous prétexte que certains passages de l’Évangile le surnomment dieu ou en raison des miracles dont il fut l’auteur, il n’est pas en cela différent de Moïse que la Thora désigne comme le dieu d’Aaron et de Pharaon et qui fit des miracles bien plus grandioses que ceux de leur prétendu dieu.



Par ailleurs, leur crédo les fait sombrer dans des difficultés imparables comme pour la question d’engendrer une chose qui provient automatiquement de deux entités distinctes. Venant d’une seule entité, il n’est pas question d’engendrement et il est encore moins pertinent d’avancer que Dieu a engendré l’un de Ses Attributs dans l’hypothèse où Jésus compterait parmi Ses Attributs, surtout en ce qui concerne les Attributs « intrinsèques » (ou essentiel) comme la Vie et le Savoir ; cela consisterait à dire par exemple qu’Il aurait engendré Son Savoir ou Sa vie ; ce qui n’a aucun sens pour toute personne sensée affiliée à n’importe quelle confession.



Il serait insensé de dire par exemple que le ciel engendre ses dimensions ou sa couleur, que le soleil engendre sa chaleur, que le feu engendre sa lueur, etc. bien qu’il soit possible de dire que le soleil engendre les rayons qui reflètent sur la terre étant donné que ces derniers proviennent de deux origines différentes. Aucune langue du monde, aucune religion céleste, et aucune raison n’utilisent le terme engendrer pour désigner une chose qui résulte d’elle-même. Pour sortir de cette impasse, ils ne leur reste qu’à dire que Marie est la compagne de Dieu ; certains extrémistes l’ont d’ailleurs fait et sont même allés plus loin en lui concédant la divinité et en l’appelant « Mère de Dieu ! »



C'est pourquoi, les sectes chrétiennes se maudissent les unes les autres ; les adeptes du symbole maudissent les ariens qui à leur tour les maudissent, et les trois tendances et autres qui adhèrent aux symboles se maudissent les unes les autres. Les Melkites et les Jacobites maudissent ceux qui prétendent que Marie n’a pas engendré Dieu ; ils prétendent qu’elle a engendré à la fois une nature humaine et une nature divine. Au même moment, ces mêmes Melkites s’associent aux Nestoriens pour maudire ceux qui allèguent que cette fusion formerait une seule substance, aurait une seule nature et serait dotée d’une volonté unique.[9] C’est exactement cette haine dont nous parle le Coran : [Ils oublièrent alors une partie du rappel, et Nous attisâmes entre eux la haine et l’animosité jusqu’au Jour de la résurrection].[10]



En fait, les chrétiens et les égarés en général dont font parties les sectes juives et musulmanes, inventent un vocabulaire auquel ils font correspondre leurs textes pour lui donner plus de crédit quitte à leur donner les interprétations les plus invraisemblables. Les trois confessions reconnaissent que leurs textes respectifs ont été falsifiés au niveau du sens et, concernant la religion juive et chrétienne, certains passages furent falsifiés dans les termes, bien qu’ils soient peu nombreux certes en regard de la quantité des textes qui furent conservés.



C’est comme pour le « Logos » qui est une « substance » autonome ; ni ce terme ni d’ailleurs celui de substance ne fait partie du vocabulaire des prophètes. Ils entrent plutôt dans le registre des philosophes à l’instar d’Aristote qui était un païen parmi les adorateurs des idoles. Les grecs avaient une mauvaise connaissance du Seigneur ; ils ne pensaient pas qu’Il était le Créateur des cieux et de la terre et qu’Il était Savant et Capable de toute chose. Adorateurs des astres du monde supérieurs, des idoles du monde inférieur, et des démons, ils se sont réellement soumis à Dieu qu’avec l’avènement du Christ, plus de trois cent ans après la mort du macédonien Alexandre le Grand que les ignorants confondent à tord à Dhû el Qurnaïn, et qui eu Aristote comme conseiller politique. Les écrits des chrétiens affirment que Paul se rendit à Athènes, la capitale de la philosophie, où il trouva sur l’autel d’un monument sacré l’inscription : au dieu inconnu qui serait en fait, le Créateur des cieux et de la terre.[11]



Les nazaréens ont fabriqué une religion à partir de deux origines différentes : le monothéisme prophétique et le paganisme grec auquel ils empruntèrent certaines idées et certaines pratiques. Ils leur ont emprunté le terme d’hypostase et les images gravées ont remplacées les images sculptées ; la prière en direction du soleil, de la lune et des astres au lieu de prier en l’honneur des astres ; le jeûne au printemps afin de concorder entre la religion et la nature, etc. Les « intellects » ou « l’être » à la base de la théorie des péripatéticiens n’ont aucune réalité dans le langage des prophètes et de leurs adeptes. Les adeptes d’Aristote ne reconnaissent ni les anges ni les démons. Leur discours porte sur les « corps naturels » mais très peu initié à la théologie, ils commettent dans ce domaine des erreurs énormes. D’ailleurs les théories les plus aberrantes d’Aristote furent réfutées par certains de ses successeurs à l’exemple de Thâbit ibn Qurra. En fait, ils sont plus branchés sur les sciences de la nature et des mathématiques. La métaphysique, nom qu’ils donnent pour définir le domaine du divin, se trouve au summum  (ou à la limite ndt.) de leur philosophie.



Les chrétiens admirent les philosophes et les adeptes de la logique, en pensant qu’en lisant leurs ouvrages, ils sont à même de percer les mystères qui touche au Divin. Ils trahissent ainsi une grande ignorance de la Révélation et de la raison pure. Ni le Messie ni ses adeptes à l’exemple des apôtres n’ont éprouvé une quelconque admiration pour ces penseurs ; ils ne se sont jamais inspirés d’eux et ils se sont encore moins tournés vers eux. Ils les considéraient plutôt comme les chefs des ténèbres et de la mécréance. Cela est aussi valable pour Moïse, Mohammed, et les prophètes en général et leurs adeptes.



Concernant la « Raison », comment peuvent-ils encenser les individus les plus ignorants qui soit dans le domaine de la théologie ? Ils étaient certes ingénieux dans des matières telles que les mathématiques, les sciences naturelles, la géométrie, et à un niveau moindre en astronomie ; ils maitrisaient également les sciences de l’éthique, des mœurs, et de la politique urbaine et domestique, qui fait partie de l’héritage de la prophétie. Même après avoir été falsifiées et abrogées, les adeptes de la religion juive et chrétienne sont beaucoup plus évolués qu’eux dans le domaine de la théologie, des mœurs, et de la politique, avant de l’être dans les autres domaines. L’erreur des platoniciens, c’est qu’ils fondent leurs jugements théologiques sur des concepts théoriques et restent dans le monde des idées sans tenir compte de la réalité des choses et des lois naturelles, ce qui les poussent à des erreurs monumentales dans leur conception du Divin.



Or, il est notoire que les successeurs des philosophes qui sont affiliés à l’Islam, à l’instar d’el Fârâbî, ibn Sînâ (Avicenne), ibn Rushd (Averroès) qui en est devenu le maître incontesté, ont une meilleure maîtrise de leur culture que les chrétiens. Les livres que les musulmans ont hérités des grands philosophes dans les domaines de la médecine, la logique, etc. ont été remanié par les philosophes musulmans, qui ont réussi à dépasser le savoir des anciens en la matière. Les juifs et les chrétiens reposent leurs connaissances sur ces nouveaux philosophes, alors que ces derniers sont considérés par les savants musulmans, comme les plus ignorants et les plus égarés qui soient en matière de théologie. Que dire alors de leurs pères spirituels qui font l’admiration des gens du Livre ! Les grecs eux-mêmes sont revenus au bon chemin quand ils ont embrassé la religion chrétienne à l’époque où elle ne fut pas encore falsifiée ni abrogée.



Quiconque s’imagine que le discours des prophètes s’accorde avec celui des grecs fait preuve d’une grande ignorance dans les domaines de la prophétie et de la philosophie. Le patrimoine philosophe a plutôt pris pied dans les milieux des « penseurs libres » affiliés aux trois grandes religions, comme chez les musulmans les auteurs des lettres ikwân e-safâ, et les mulhidûn du même genre qui sont soit affiliés au shiisme soit au soufisme,[12] comme ibn ‘Arabî, ibn Sib’în, et d’autres. [13]



L’avant concile de Nicée



Le conflit sur la nature de Jésus commença, en réalité, bien avant le concile œcuménique qui se tint à Nicée, de la fin mai au 25 juillet 325, et qui eut pour objectif principal de définir l'orthodoxie de la foi, suite à la controverse soulevée par Arius.



Dans les années 272-273, l'Église le priera même d'arbitrer "l'affaire Paul de Samosate",



Paul de Samosate a été excommunié par l'Église pour avoir proclamé après avoir médité sur la Création que Issa n'était ni une divinité ni le fils d'une divinité et que seul Dieu pouvait être à l'origine de la Création des cieux et de la terre et non un mortel. Les partisans de Paul ont été surnommés les Pauliniens (à ne pas confondre avec d'autres Pauliniens partisans d'autres Paul comme Paul de Tarse par exemple), mais ils ont quasiment tous disparu environ un siècle après sa mort. Son argumentaire contre la divinité d’Issa nous est essentiellement parvenu d’Eusébe de Césarée. Il ne faut toutefois pas accorder de crédit à la réputation licencieuse que certains de ses détracteurs lui ont taillée, car infondée ; c'était uniquement pour le discréditer lui et ses théories.



Arius n’était que le successeur de Paul de Samosate du fait de leur "hérésie ".



Voir : http://www.empereurs-romains.net/emp40.htm#pau



Pour de plus amples informations :



http://eglise1piege.unblog.fr/2011/10/26/les-arguments-de-paul-de-samosate-contre-la-divinite-de-jesus-dapres-eusebe/


http://www.empereurs-romains.net/emp38.09.htm#paul


http://www.arte.tv/fr/corpus-christi...C=3454620.html




Notons, enfin, que depuis le 2ème siècle de l’ère grégorien, les auteurs chrétiens tels Clément d'Alexandrie ou Origène s'intéressent au platonisme de façon à adapter le christianisme au monde gréco-latin. Origène (m. 253), l'un des premiers Pères de l'Église, est à l'origine de la Lectio divina, fondée sur l'interprétation selon les quatre sens des Écritures.
Les quatre sens sont les suivants :
historique,
allégorique,
tropologique,
et anagogique.


Dans sa préface de l’Histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : « S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi. »



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

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[1] Voir Les actes des Apôtres ; 17-23, 25

[2] Le royaume ; 10

[3] Mathieu; 28.19

[4] Les Psaumes ; 51-12, 14

[5] L’exode ; 4-22

[6] Les Psaumes ; 2

[7] Jean ; 20-17

[8] Mathieu ; 6-9

[9] Extrait d’El jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[10] Le repas céleste ; 14

[11] Voir : Les actes des Apôtres ; 17-23, 25

[12] Un orientaliste anglais du 19ème siècle estime que pour corrompre les musulmans, il faut propager dans leurs rangs l’une de ces deux doctrines : le soufisme ou le shiisme.

[13] Extrait d’El Jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).
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Message par Citizenkan Dim 22 Jan - 15:30



Un vent païen souffle sur la Trinité
(Partie 3)

L’influence du panthéisme hindouiste

Réf. Wiki : Le Dieu des Védas, dans l'acception panthéiste voire panenthéiste du terme, est le Brahman, qui est la Réalité Ultime, l'Âme Absolue ou Universelle (Paramatman), l'Un.
« Tu es la femme. Tu es l'homme. Tu es l'abeille bleue et le vert papillon aux yeux rouges. L'éclair est ton fils. Tu es les saisons et les mers. Tu es le Tout, tu es l'omniprésent ; tout ce qui est naît de toi. »
— Oupanishad.

Le Brahman est l'indescriptible, le neutre, l'inépuisable, l'omniscient, l'omniprésent, l'original, l'existence infinie, l'Absolu transcendant et immanent, l'éternel, l'Être, et le principe ultime qui est sans commencement et sans fin,– dans l'univers entier. Le Brahman (qui ne doit pas être confondu avec la divinité Brahmâ ou le nom des prêtres hindous, les brâhmanes) est vu comme l'Âme Cosmique.
Cet Absolu, que les hindous désignent aussi par le nom de tat en sanscrit (« Cela ») est par sa nature même impossible à représenter. L'Absolu est tantôt manifesté :Tat Tvam Asi (तत्त्वमसि : Tu es Cela), ou « Tout cela est Brahman » disent les Écritures, tantôt non-manifesté : « le Brahman est Vérité, le monde est Illusion », disent aussi les Écritures.

« Il se meut et il ne se meut pas, il est loin et il est proche. Il est au-dedans de tout et il est au-dehors de tout. »
— Iça Oupanishad.

Il est parfois évoqué un Brahman supérieur, le Parabrahman. Le Brahman peut en effet être considéré sans attributs personnels, sans forme (Nirgouna Brahman), d'une façon totalement abstraite, ou avec attributs, avec forme, au travers de la multitude des divinités (Sagouna Brahman).

« Si dans la Multitude nous poursuivons avec insistance l'Un, c'est pour revenir avec la bénédiction et la révélation de l'Un se confirmant dans le Multiple. »
— Shrî Aurobindo

Depuis Georges Dumézil qui a mis en lumière la fonction triadique dans les civilisations Indo-Européennes, un parallèle formel entre la trimurti et la trinité chrétienne peut être établi (ce qui n'induit pas un rapprochement théologique entre les traditions chrétiennes et hindoues) : en effet, en Inde, on représente la divinité comme triple, on appelle ce principe la trimurti dans le panthéon hindou : Brahma, Vishnu et Shiva, sont trois aspects du divin. Brahma désigne symboliquement le créateur, Vishnu représente le conservateur et Shiva représente le destructeur dans le cycle de l'existence. Cette triple Nature se rapprocherait de l'énoncé de l'européen médiéval : spiritus, anima, corpus.

• (On prendra garde à ne pas confondre Brahman, l’être suprême et la source ultime de toute énergie divine, et Brahma, le créateur du monde).
La Croix, un fétichisme païen, une amulette !

La doctrine de la Trinité n’a pas été développée avant les Cappadociens, Grégoire de Nysse, Grégoire de Nazianzus et Basile. Celle-ci vit le jour au Concile de Constantinople en 381 EC. Avant ce temps, elle était inconnue dans le Christianisme.

La croix est également une invention ; elle a été introduite au système Chrétien à partir des cultes des Mystères avec les autres liturgies qui ont graduellement envahi le Christianisme et qui ne faisaient aucunement partie de la première église.

Ces formes, comme l'adoration du Dimanche et les festivals des Pâques et de Noël, sont provenues des cultes du Soleil (voir Bacchiocchi From Sabbath to Sunday, Rome, 1977). Le symbole de chi-ro était en usage à la fin du troisième siècle. La croix Latine apparaît sur certaines pièces de monnaie de Constantin qui apparaissait avec les symboles de Mars et d’Apollon sur les mêmes pièces de monnaie. Les symboles de la croix et chi-ro ont été supprimés par Julien. Mais après ce temps, le symbole est apparu sur des pièces de monnaie et même sur le diadème Impérial (D’Alviella, op. cit., p. 329).

D’Alviella témoigne : « Il est évident que la grande masse des Chrétiens attachait une valeur magique à ce signe. »

À toutes les occasions, ils l'utilisaient comme une forme d'exorcisme, le moyen de chasser des esprits malsains. Une des croix portatives les plus antiques, trouvée dans un tombeau Chrétien à Rome, porte l'inscription Crux est vita mihi; mors, inimice, tibi (la croix est la vie pour moi ; mort, O ennemi [le diable], à toi). Bientôt, la croix est devenue comme accomplissant des miracles d’elle-même. Les gens sont allés jusqu’à en marquer le bétail pour les protéger de la maladie (op. cit., p. 328).

Didron, l'archéologue Catholique Romain, affirme que la croix était plus qu'une figure de Christ : « Elle est en iconographie, Christ lui-même ou son symbole. »

Ainsi une légende a été créée autour d’elle comme si elle était une créature vivante ; elle a été rendue le héros d’une épopée germant dans l'Apocryphe ; croissant dans la Légende d’Or ; se développant et s’achevant dans des œuvres de sculpture et de peinture du 14ème jusqu’au 16 ème siècle (Histoire de Dieu, 1843, p. 351, D’Alviella, même réf.).

http://french.ccg.org/s/p039.html
http://french.ccg.org/z/p039z.html
Témoignage d’un converti

Un savant chrétien converti à l’Islam du nom de Hasan ibn Ayoub expliqua à son frère ‘Ali la raison de sa conversion, dans une longue lettre que l’on peut retrouver dans el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (4/78-152). Ce livre a fait l’objet d’une recension dans le cadre d’une thèse ès doctorat à l’Université Islamique Mohammed ibn Saoud à Riadh (KSA). Il compte six volumes consacrés à la réfutation d’une lettre écrite par un auteur chrétien du nom de Paul d’Antioche ayant vécu au 12ème siècle de l’ère grégorienne. Grand voyageur et fin connaisseur de la langue arabe, Le moine Paul était très familier à la culture coranique. Cette lettre écrite dans la Langue d’Omar porte le titre : el kitâb el muntîqî li dawlat khânî el Mubahrin ‘an i’tiqâd e-sahîh wa e-raï el mustaqîm. Cet écrit fit beaucoup d’écho dans les milieux chrétiens, et se répandit même en terre musulmane. Il ne pouvait échapper à la vigilance d’ibn Taïmiya connu pour ses multiples réfutations aux diverses sectes et hérésies musulmanes.

Paul s’inspira de certains versets du Coran pour appuyer entre autre la bonne pertinence du crédo chrétien basé – faut-il le rappeler – sur la trinité et l’incarnation de la divinité dans le corps de Jésus…

L’évêque Paul essayait déjà au 12ème siècle de convaincre les musulmans à coup de verset du Coran, que la trinité ne va pas en opposition avec le principe du monothéisme. Dans sa réponse qui tient en six volumes de nos livres actuels, Sheïkh el Islam fustige un à un les éléments qui composent la lettre de Paul, et détruit la trinité selon de multiples points de vue. Fort de son érudition hors du commun, il avance sur le sujet des hypothèses auxquelles les chrétiens eux-mêmes n’ont même pas pensé. Ces derniers doivent certainement les étudier aujourd’hui pour se défendre tant ils se sont rendu compte de l’incohérence de leur croyance et de la faiblesse de leurs arguments. Mais voilà qu’aujourd’hui nous apprenons que les musulmans ont mal assimilé le principe de la trinité…
Je ne voudrais pas discuter ici des implications que ces propos entraînent, alors allons à l’essentiel et laissons-nous entraîner par ce raisonnement.

Supposons, en effet, que les musulmans à l’image d’ibn Taïmiya ne soient pas suffisamment subtils pour pénétrer les mystères d’une religion qu’ils côtoient depuis des siècles, mais que dire de Paul d’Antioche qui essaye en vain de nous faire admettre que la divinité de Jésus n’est pas contraire au principe du monothéisme ? Que dire aussi de Hasan ibn Ayyûb (malheureusement les auteurs de la recension n’ont pas mis la main sur sa biographie, mais ils datent son époque qu’ils font remonter environ au 4ème siècle de l’Hégire), l’un de leurs anciens savants pour qui la religion chrétienne n’a aucun mystère ? Son intelligence se serait-elle éteinte au contact de l’Islam, cette religion dont le crédo est naturel, clair, logique, et accessible à tous, non à une classe privilégiée d’intellectuels et d’ecclésiastiques ? Mais arrêtons-nous plutôt sur quelques passages de la lettre qu’il adresse à son frère et qu’il entame, en mettant le doigt sur l’aspect psychologique de sa conversion, par les paroles suivantes :

« Depuis vingt ans, je vivais dans le doute et la peur d’avouer ma pensée quand j’étais confronté à des paroles qui écorchaient l’Unicité de Dieu Tout-Puissant, comme celles à propos des trois hypostases et autres. Les arguments que j’entendais pour appuyer ces concepts ne pouvaient tenir debout. Quand je me suis plus penché sur la question et quand j’ai plus approfondi mes recherches, je fus confronté à une plus grande incohérence que je ne pouvais tolérer en moi-même. En revanche, quand je pensais à l’Islam, je trouvais que cette religion avait des fondements bien établis, et des lois magnifiques…
Je ne pouvais pourtant quitter la religion à laquelle j’étais accoutumé, et qui a compté une longue période de ma vie. J’étais trop attaché à la compagnie, des père et mère, des frères, des sœurs, des voisins et des gens bien-aimés qui entouraient ma vie.
C’est pourquoi, je retardais toujours l’échéance, et je ne pouvais prendre une décision tranchante, mais je continuais mes recherches dans les livres des prophètes de la Thora, des Évangiles, les Psaumes, les Livres des prophètes, et même dans le Coran. Je ne laissais échapper aucune lecture. Je méditais sur tous les principes de la religion chrétienne, mais je n’y trouvais pas la vérité, et ils ne pouvaient remédier au doute qui me hantait. J’ai alors pris la décision de partir physiquement vers Allah Tout-Puissant, dans le but de sauver ma religion, loin des richesses et des honneurs dans lesquelles je jouissais. Aujourd’hui, je loue Allah pour m’avoir guidé !

« Je me suis alors penché sur les tendances chrétiennes, poursuit Hasan ibn Ayyûb, j’ai trouvé que l’une d’entre elles, connus sous le nom d’arianisme, se conformait à l’Unicité de Dieu et reconnaissait que Jésus – à lui le Salut – était un simple serviteur. Les arianistes n’assumaient nullement, contrairement aux autres tendances chrétiennes, qu’il pouvait être Dieu, qu’il se distinguait par une prophétie spéciale, etc. Ils étaient attachés à l’Évangile du Messie, reconnaissaient les enseignements des apôtres, et de ceux qui les véhiculaient. En fait, cette tendance est proche de la vérité bien qu’ils ne reconnaissent pas la prophétie de Mohammed () et ses enseignements qu’incarnent le Coran et la sunna.

J’ai eu à faire ensuite aux jacobites qui prétendent que le Christ est une seule nature composée de deux natures différentes ; une nature humaine et une nature divine. Ces deux natures ont fusionné de la même façon que l’âme fusionne avec le corps pour devenir un seul être humain, une seule entité, et une seule personne. Cette nature unique et cette personne unique, Jésus, est à la fois un dieu dans toute son essence et un homme dans toute son essence ; c’est une seule et unique nature et personne qui provient de deux natures différentes. Ils prétendent notamment que Marie a engendré Dieu. Dieu aurait connu la mort et aurait été sacrifié dans sa forme humaine. Il aurait ensuite été mis en tombe et il aurait ressuscité d’entre les morts pour monter au ciel. Leur blasphème est trop flagrant pour qu’on le réfute. D’ailleurs, d’autres sectes chrétiennes à l’exemple des nestoriens et des melkites, nous le concèdent.

Puis, je me suis intéressé à la secte melkite, dont les romains sont les représentants, et qui comptent le plus grand nombre d’adeptes parmi les chrétiens. Ceux-ci disent que le Fils prééternel est le verbe par qui Dieu a pris forme humaine dans le ventre de Marie comme n’importe quel humain. Il a insufflé à ce corps une âme, l’intelligence, et le savoir comme pour les autres hommes. Il est à la fois un homme par son âme et son corps qui constituent l’entité humaine, et un dieu par l’entité divine qui caractérise également son Père, bien qu’il garde son entité terrestre à l’exemple d’Abraham et de David. C’est une seule personne qui ne peut augmenter et qui garde son caractère divin de la même façon qu’il garde son caractère homo sapience dans lequel il a pris forme à travers Marie. C’est une seule et même personne issue de deux natures différentes, mais dont le tout forme une seule nature, et possédant une pleine volonté. De par sa nature divine, il détient une volonté divine à l’exemple du Père et de l’Esprit, et de par sa nature humaine, il détient une volonté humaine à l’exemple d’Abraham et de David.

Ils disent notamment que Marie a enfanté Dieu, et que le Christ est un nom regroupant à la fois l’origine divine et l’origine humaine qui a goûté à la mort. Selon eux, Dieu n’est pas mort. Seule la partie humaine qui fut engendrée par Marie a trépassé. C’est un dieu parfait par sa nature divine, et un homme parfait par sa nature humaine ; il a à la fois une volonté divine et une volonté humaine, sauf qu’il s’agit d’une seule personne. Nous ne pouvons pas dire qu’il est deux personnes, osent-ils, sinon cela nous obligerait à admettre qu’il est composé de quatre hypostases.
Selon cette tendance, qui s’aligne avec les jacobites, Marie a enfanté Dieu. À leurs yeux, le Christ – chez les chrétiens ce nom désigne à la fois l’homme et la divinité – est décédé, alors qu’en même temps Dieu n’est pas mort. Comment peut-il être à la fois être vivant et mort ? Peut-on à la fois être debout et assis ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?

Je me suis arrêté enfin sur la tendance des nestoriens. Selon ces derniers, le Messie est composé de deux personnes et de deux natures ayant une volonté unique. La nature divine qui a incarné le Christ est différente de sa nature humaine. La nature divine a fusionné avec la nature humaine du Christ par l’intermédiaire du Verbe pour devenir deux natures ayant une seule direction et une seule volonté. Sa nature divine ne peut augmenter ni diminuer et elle ne peut se mélanger avec autre chose, mais sa nature humaine peut augmenter ou diminuer. Ainsi, le Christ est à la fois un dieu et un homme. Un dieu par son entité divine et un homme par son entité humaine qui est sujet à la diminution et à l’augmentation.

Ils disent que Marie a engendre la nature humaine du Christ et que sa nature divine ne s’est plus séparée de lui depuis sa fusion avec sa nature humaine. Les jacobites allèguent ouvertement que Marie a engendré Dieu qui aurait connu la souffrance, la crucifixion et la mort, avant de ressusciter trois jours après sa disparition. Les autres tendances chrétiennes reconnaissent eux-mêmes l’abomination de cette hérésie.
Les melkites n’ont jamais affiché un tel crédo ; ils ont alors tenu un discours qui du moins en apparence paraît plus modéré. Ils affirment en effet que le Messie est une seule personne ayant deux natures différentes. Chacune de ses deux natures a sa propre volonté. En tant que dieu, il a une volonté propre comme le Père et l’Esprit et en tant qu’homme, il a une volonté propre comme Abraham et David. Ils font ainsi apparaître à ceux qui les écoutent qu’ils sont parvenus à dissocier entre la nature humaine et la nature divine du Christ, mais en fait ils reviennent au crédo des jacobites disant que Marie a engendré dieu ; et nul doute dans leur esprit que le Christ est le nom pour désigner dieu et l’homme ; l’homme serait mort dans son corps mais Dieu serait resté vivant. L’être qui est sorti du ventre de Marie a connu la mort par son entité humaine. Comment un mort peut-il ainsi ne pas mourir ? Y a-t-il une différence entre les deux tendances si ce n’est qu’au niveau de la nature du Christ ?

S’ils reconnaissent que Marie a enfanté Dieu et que celui qui est sorti de son ventre est le Christ, en sachant que ce nom désigne les deux natures à la fois, alors est-ce que l’accouchement et la mort concernent autre chose que ces deux entités à la fois ? Comment un homme doué de raison peut-il adoré un être qui fut enfanté par une femme, qui a connu la mort et tous les inconvénients qui sont propres à l’homme ? »

À suivre…

Par : Karim Zentici
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Message par Citizenkan Lun 23 Jan - 14:19





Un vent païen souffle sur la Trinité

(Partie 4)



Eutychius d’Alexandrie



D’une valeur historique inestimable, la lettre d’el Hasan ibn Ayyûb détruit ensuite point par point à travers un long exposé fondé sur des arguments textuels (scripturaires) et rationnels, le crédo des différentes tendances chrétiennes qu’il a recensé. On pourrait opposer cependant que cet homme cherche à défendre sa religion d’adoption. En cela, son discours manque de crédibilité. C’est pourquoi, ibn Taïmiya se tourne cette fois vers un érudit chrétien qui lui n’a jamais renié sa religion d’origine.



Né en 877 de l’ère chrétienne, Sa’îd Ibn el Batrîq (Eutychius) évêque d’Alexandrie fut à la fois médecin et historiographe renommé. Nadhm el Jawhar est le titre d’une chronique de l’Histoire chrétienne dont il est l’auteur. Il y expose les différentes tendances chrétiennes et ne cache pas son appartenance aux Melkites. C’est pourquoi, il n’hésite pas à réfuter le crédo des sectes rivales. Il est le premier, semble-t-il, à avoir donné le nom de Jacobites aux partisans de l’Église syriaque dont Jacques Baradée est le fondateur. Mort en 940, il laisse dernière lui une œuvre fondamentale qui témoigne d’une partie mouvementée de l’Histoire de l’Humanité.



Il relate notamment les premiers pas de la religion naissance, les persécutions qui s’en suivent par l’autorité romaine à l’encontre des juifs et des chrétiens. Il parle des Empereurs successifs romains, de l’exécution de Mani sous l’ordre de l’Empereur perse Bahram ibn Bahram, des sept « dormants » de la Caverne (selon ibn Taïmiya, c’est le même épisode que le Coran retrace à la différence où leur sommeil dura trois cent ans), etc. il reconnaît que les évêques chrétiens ont dû composer avec les Empereurs romains pour échapper à la persécution. Ils réussirent ainsi à construire une église à Alexandrie. Mais les persécutions n’en finirent pas pour autant. En passant par les enseignements innovés par Paul de Tarse (ceux-ci ne font pas mention de la divinité du Verbe et de l’Esprit), il en vint au cas d’Arius qui était prêtre à d’Alexandrie. Il affirmait que Dieu était unique, que le Fils était créé, et que le Père prééternel existait avant la création du Fils, mais après un long exil, Arius se rétracte et est réhabilité par l’Église. Avec l’avènement de Constantin, les persécutions cessèrent. Constantin avait une bonne nature et il était beau garçon. Sur les traces de sa mère Hélène, il se converti à son tour au christianisme. Il relate l’épisode de la vision de la croix au cours d’une bataille contre Maxence son tyrannique rival italien sur lequel il remporta la victoire.



 Les chrétiens étaient divisés en plusieurs tendances sur l’identité de la nature de Jésus, mais Constantin 1er voulait en finir avec toutes ces divisions et convoqua un Concile à Nicée en 325 où se réunirent 1840 évêques. 318 d’entre eux délibèrent dans une assemblée à huit-clos en présence de l’Empereur. A la suite de ce Concile, le Symbole de Nicée fut adopté. Ces mêmes évêques ont ensuite composé quarante livres où ils édifièrent les lois et les codes. Ils élièrent notamment dimanche comme jour de repos, le lendemain de celui des juifs. En cela, ils se distinguaient d’eux. Ils établirent certaines règles liées au jeûne, ils imposèrent le célibat aux prêtres, bien que les apôtres et les prêtres avant ce jour se mariaient librement.



Constantin a interdit notamment à tout juif de vivre ou ne serait-ce que de passer à Jérusalem. Il ordonna également de tuer tout païen qui refusait de se convertir à la religion chrétienne. Par opposition aux juifs, qui, par peur de l’épée, ont feint de se convertir, l’évêque Paul impose de manger la viande de porc. Récalcitrant au départ, l’Empereur se laisse convaincre que les enseignements de Jésus ont aboli ceux de la Thora interdisant notamment de manger du porc… Ainsi, le crédo chrétien se dessine peu à peu de concile en concile…



Notre chroniqueur poursuit : Nestor disait que la vierge Marie n’avait pas en réalité enfanté dieu. C’est pourquoi, ce dernier représente selon lui deux choses : premièrement : un dieu engendré par le Père et deuxièmement : un homme engendré par Marie…



Voici les dernières lignes d’une traduction que j’avais entamée sur le forum Majlis el kalam, et que j’abandonnai, notamment pour me consacrer aux intervenants musulmans qui débâtaient avec des chrétiens à l’aune de leur conception aristotélicienne et biaisée du Créateur. Malheureusement, malgré leurs bonnes volontés, ils ne rendaient service ni à la religion qu’ils défendaient ni à leur interlocuteurs chrétiens ; ils ne faisaient que rendre plus flous et problématiques des échanges qui se transformaient en vraies joutes scolastiques. En prêchant pour leur paroisse, ils s’éloignaient du véritable enjeu ; faire admettre le monothéisme pur aux catholiques en perte de vitesse !



Je n’ai jamais eu le courage de reprendre ce travail… Je nourris l’espoir de m’y replonger un jour, si Dieu me prête vie !



N.B. Si les premiers chrétiens furent persécutés, quand ils eurent le pouvoir – à l’image de Constantin qui imposa par le glaive la religion qui lui fut dictée au Concile de Nicée, [1] et qui fit massacrer ses opposants parmi les « gentils » en commençant par les juifs – ; leurs rois n’y allaient pas de main morte avec leurs sujets, alors qu’eux-mêmes se permettaient bien des écarts avec la Loi.



Complément



Voici l’extrait d’un débat sur majlis avec un musulman rationaliste selon lequel le Coran, dans sa condamnation des chrétiens, ne ferait pas allusion à la Trinité, mais à la mariolâtrie :



Il convient souvent pour mieux comprendre un phénomène de revenir au sens étymologique des termes qui l’enrobe, bien qu’il ne soit pas à même d’en cerner tous les contours. Le problème dans certaines polémiques, c’est que les différents adversaires se disputent sur des thèmes sans s’entendre au préalable sur la dimension qu’ils donnent aux termes dans un contexte donné. Il y a souvent confusion en effet entre le sens étymologique et le sens particulier ou technique d’un vocabulaire employé ; bien qu’il existe comme tout le monde peut le deviner, un lien étroit entre les deux.



Pour ne prendre que l’exemple du terme « trinité », selon le Guillet, c’est un n. f. du lat. trinitas m. s. de trinus signifiant triple. Voici donc le sens étymologique. D’un point de vue Théologique, toujours selon le Guillet, ce qui correspond au sens technique, je cite : Dans la doctrine catholique, union de trois personnes distinctes et ne formant cependant qu’un seul et même Dieu : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Par ext. Toute triade de dieux.

           

Est-ce que le Coran parle de la Trinité ?



Pour répondre à cette question, il faut revenir au sens étymologique de la Trinité en arabe. Tathlîth signifie rendre quelque chose en trois parties ; trois signifiant thalâtha. Le chiffre trois apparaît à plusieurs reprises dans le Coran mais concernant le sujet que nous traitons, il apparaît seulement deux fois, wa Allah a’lam !



Dans le verset 171 de la sourate Les femmes, le Seigneur dit : (Alors croyez en Allah et à Ses messagers et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous). L’autre Verset nous révèle : (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru).[2]



L’exégèse traditionnelle est formelle sur le fait que ces deux Versets s’adressent aux chrétiens : selon ibn Hazm certes, le Verset du Repas Céleste répond spécialement à une secte chrétienne qui porte le nom en arabe de Marîmâniya (mariolâtrie) dont les membres ont concédé la divinité à Jésus et à sa mère, comme la suite du Verset le mentionne. En fait, les trois divinités en question seraient Dieu, Jésus, et sa mère Marie.



L’autre opinion assure qu’il s’adresse au même titre que l’autre Verset aux différentes sectes chrétiennes dont les trois principales sont les Jacobites, les Melkites, et les Nestoriens… Sans n’entrer dans les détails, en réalité les deux opinions se rejoignent, car ceux qui attribuent la divinité à Marie, ils l’ont fait pour palier aux incohérences du symbole de Nicée établissant la divinité aux trois hypostases qui composent la Trinité : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C’est ce qui obligea la réunion d’autres conciles par la suite…



Quoi qu’il en soit, si le terme de la Trinité n’est pas explicitement employé dans le Coran il y fait mention à travers un autre terme qui est de même racine ; j’entends par-là le chiffre « trois ». En ce sens, le Coran condamne toute forme d’association à Dieu qui est « Un » dans le sens qu’Il est le Seul Digne d’adoration. Dire que le Coran ne fait pas mention à la Trinité, et que l’exégèse traditionnelle est à côté du pot, ne résout pas toutes les difficultés comme par exemple celle interdisant d’attribuer un Fils à Dieu.



Voir dans le désordre : La vache ; 116, Les prophètes ; 26-29, Les croyants ; 91, les groupes ; 4, Le bétail ; 101, Mariam ; 88-95. La suite du Verset Le Repas Céleste lui-même enlève toute ambiguïté sur la question de savoir si les chrétiens sont des purs monothéistes ou des monothéistes travesties par les philosophies païennes et grecques : (Il n’y a d’autre dieu en dehors d’Allah) ; (Est-ce toi qui a demandé aux hommes : « Vouez la divinité à moi et à ma mère en dehors d’Allah).



D’après el Bukhârî et Muslim, selon Abû Huraïra, le Prophète (r) a dit : « Allah Tout-Puissant a dit : « …. Le fils d’Adam m’insulte alors qu’il ne lui appartient pas de le faire… Il m’insulte en disant qu’Allah s’est attribué un fils, alors que Je suis l’Un, le Samad (certains le traduisent pas l’Eternel, mais voici sa véritable définition : Celui qui se passe de la création mais dont la création ne peut se passer ndt.), Il n’a pas enfanté et ne fut pas enfanté… » Y a-t-il plus éloquent ?



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

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[1] L’histoire chrétienne est pavé de réforme qui l’éloigne à chaque fois un peu plus de la religion de Jésus ; c’est ainsi qu’elle a dû à ses débuts faire d’énormes concessions avec l’autorité romaine pour échapper à la percussion comme le souligne Eutychius d’Alexandrie, l’un des plus célèbres chroniqueurs chrétiens du premier millénaire. Le premier concile a eu pour résultat de faire adopter aux romains païens et nourris de philosophie, une religion mixte entre le paganisme et le monothéisme, en incarnant la divinité dans un corps mixte. À travers les siècles, ils ont toujours fait preuve de laxisme, lorsqu’il s’agissait de préserver leurs privilèges ou bien d’asseoir une plus grande autorité. Paradoxalement, cela ne les a pas empêché de mener des campagnes de persécution lorsqu’ils se sentaient suffisamment fort pour le faire. Le Pape Benoît XVI n’a certainement pas échappé à la règle lors de son discours à RATISBONNE ; il a voulu faire une démonstration rhétorique pour rappeler que l’Eglise était encore dans la course pour la grande Europe chrétienne ; il s’avait très bien qu’ici les concessions étaient uniquement d’ordre rhétorique, car la religion chrétienne avait perdu son essence depuis longtemps… il s’est alors tourné vers la tête de turc favorite. Etait-ce un mauvais calcul ? L’histoire nous le dira…

[2] Le Repas Céleste ; 73
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Message par Citizenkan Mar 24 Jan - 15:16





Un vent païen souffle sur la Trinité

(Partie 5)



• Le Prophète de l’Islam nous apprend à travers un hadith que cette communauté ne peut s’accorder à sombrer  dans l’erreur mais vous me direz vous que ce n’est pas le cas ici, puisque les rationalistes, qui – sauvés qu’ils furent par les grecs – comme leur nom l’indiquent sont très peu imprégnés de la lumière de la Révélation, sont parvenus après au moins deux générations à percer le mystère qu’enveloppait un Verset du Coran ! Sans entrer dans les implications d’une telle allégation, il convient de préciser ici, un certain nombre de choses :

Le deuxième khalife disait déjà à son époque : « Méfiez-vous de ceux qui s’en remettent à leur raison, comme l’apprentissage du hadith leur fut pénible, ils s’accoudèrent sur la raison. » ;
Le prophète Mohammed était un illettré, il n’a jamais eu accès grâce à Dieu à l’héritage grec ;
Quand les rationalistes parlent de taqlîd (aveugle) ils n’entendent pas par là le sens classique du terme. Celui-ci signifie de se soumettre à l’opinion de certains hommes au dépend des références scripturaires de l’Islam, et plus précisément au dépend du modèle par excellence qui s’incarne en la personne de Mohammed (r). Non ! selon eux, un muqallid, c’est justement le contraire. C’est un homme qui vieux jeu, ne se laisse pas abusé par la philosophie grecque que véhicule… les mu’tazilites, trop attaché qu’il est à la lumière du Wahy. L’Imam Ahmed disait à ce sujet : « Méfies-toi d’adopter une opinion qui ne fut précédée par aucun ancien. » ;
L’explication d’ibn Hazm concernant thâlithu thalâtha, ne provient pas du fait qu’il fut en Andalousie familiarisé à un univers chrétien. En cela, il serait beaucoup plus érudit que (je ne veux pas parler de Tabarî ou d’ibn Kathîr pour ne pas soulever les passions) que certains de ses contemporains vivant en Orient ! Vous devez savoir qu’el Baghawî qui est un exégète du 6ème siècle, donc avant ibn Kathîr, affirme que le Verset concerne les deux tendances chrétiennes dont j’ai fais allusion dans un message précédent. D’un côté en l’occurrence les Jacobites, les Melkites, et les Nestoriens (encore une fois, je ne veux pas entrer dans les détails) et de l’autre côté les marqasiya. Sa thèse est déjà moins restrictive comme vous pouvez le constater que celle d’ibn Hazm.
Mais, me direz vous, el Baghawî, est un savant médiéval qui n’échappe pas à sa condition de muqallid. Alors faisons un saut dans le temps pour nous rapprocher du siècle des Lumières avec e-Shawkânî. J’espère qu’en le citant je n’offusque personne ! car il est loin d’être un muqallid dans le sens classique du terme ou médiévale, c’est comme vous voulez ; il était en effet un savant indépendant de la trempe d’ibn Hazm, mais en plus modéré. Malheureusement, il n’a pas vécu au milieu des chrétiens. C’est pourquoi, dans son aveuglement, il avance que le fameux verset s’adresse aux deux tendances. Shawkânî devait certainement habiter dans une maison en argile comme il en existe encore actuellement au Yémen, mais cela ne l’a pas empêché de compter dans sa bibliographie… les quatre évangiles !
Pour en arriver à l’ère de l’automobile, et donc à l’essor de la pensée, ibn Sa’dî certifie que le verset concerne bien les marîmâniya.
Ha ! Me direz-vous, mais que devient ibn Taïmiya dans cette affaire, lui qui incarne les savants médiévales du taqlîd (ou peut-être est-ce que je me trompe). Hé bien, une fois n’est pas coutume, il nous rapporte un passage extraordinaire sur la question. Il faudrait l’écrire avec de l’ancre en or tant il fait figure de témoin historique. Il faut préciser dors et déjà qu’ibn Taïmiya est venu dans le temps après ibn Hazm et qu’il avait accès à ses écrits. Mais ce n’est pas la chose la plus surprenante que nous allons lire. Le texte en question est extrait de sa réfutation sans pareil, à la chrétienté et qu’il a intitulé : el jawâb e-Sahîh li man baddala dîn el Masîh (2/10-15) :


• Ibn Taïmiya a dit dans : el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh (2/10-15) « Allah révèle à deux endroits du Coran : (Ceux qui disent qu’Allah est le Messie le fils de Mariam ont mécru)[1] ; (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru)[2] (et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous)[3] ; (Les chrétiens dirent : « Le Messie est le fils d’Allah).[4] Les chrétiens ont donc avancé ses trois opinions à la fois, bien que certains savants s’imaginent que certains versets s’adressent à une catégorie et que les autres s’adressent à une autre. Certains exégètes, en effet, à l’instar d’ibn Jarîr e-Tabarî, e-Tha’labî et bien d’autres relatent parfois la tendance Jacobite disant que Jésus est Dieu ; parfois, celle des Nestoriens disant qu’il est le Fils de Dieu ; d’autres fois celle des Marîmâniya (la mariolatrie) disant que Dieu est le troisième de trois dieux[5] ; et d’autres fois enfin celles des Melkites disant qu’il est Allah. Ils interprètent le Verset thâlithu thalâtha en disant qu’il s’agit du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.



En vérité : ces Versets font allusion à la fois à toutes ces tendances auxquelles adhèrent les sectes chrétiennes les plus connues que sont les Melkites, les Jacobites, et les Nestoriens. Toutes reconnaissent les trois hypostases : le Père, le Fils, et le Saint-Esprit. Autrement dit, ils prétendent qu’Allah est le troisième de trois (dieux), que Jésus est le fils de Dieu, et que Jésus est Dieu. Toutes s’accordent à dire que la nature divine s’est unifiée (ou a fusionné) avec la nature humaine par l’intermédiaire de la Parole. Toutes reconnaissent le symbole de Nicée disant : « Nous croyons en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de toutes choses visibles et invisibles. Nous croyons en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles, Dieu venu de Dieu, engendré et non créé, d’une même substance que le Père et par qui tout a été fait ; qui, pour nous les hommes et pour notre salut, est descendu des cieux et s’est incarné par le Saint-Esprit dans la vierge Marie et a été fait homme. [Il a été crucifié sous Ponce Pilate, il a souffert et il a été mis au tombeau. Il est ressuscité des morts le troisième jour, conformément aux écritures : il est monté aux cieux où il siège à la droite du Père. De là, il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Nous croyons en l’Esprit-Saint, qui règne et donne la vie, qui procède du Père (par le Fils), qui a parlé par les prophètes.] »



Ainsi, concernant les Versets : (ne dites pas « trois ») ; et : (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru) ; ils les interprètent selon leur fameuse conception de la Trinité, celle dont fait mention leur symbole. Aux yeux de certains savants, le Verset disant qu’Allah est le Messie serait la parole des Jacobites, tandis que thâlithu thalâtha serait celle des chrétiens qui adhèrent au Père, au Fils, et au Saint-Esprit ; ils font trois dieux de ses trois hypostases ; il est possible de désigner chacune d’entre elles comme étant un dieu et un Seigneur. Une autre tendance avance qu’il s’agit en fait de Jésus et de sa mère auxquels les chrétiens attribuent la divinité.



Au sujet du Verset (Ceux qui disent qu’Allah est le troisième de « trois » ont mécru), e-Suddî commente : « Il correspond aux paroles des chrétiens disant qu’Allah est Jésus et sa mère conformément au Verset : (Est-ce toi qui a demandé aux hommes : « Vouez la divinité à moi et à ma mère en dehors d’Allah). » Il existe une troisième tendance qui, au demeurant, est la plus étrange d’entre toutes et qui est celle d’Abû Sakhr (mort en 189 h. ndt.). Il affirme en effet que le Verset concerne à la fois les Juifs disant que ‘Uzaïr (probablement Esdras ndt.) est le fils d’Allah et les chrétiens disant que c’est Issa. Sa’îd ibn el Batrîq (qui fut un grand historiographe chrétien de la première époque ndt.) parle d’une secte chrétienne ayant le nom de marîmiya, et qui prétend que Marie est une divinité, ainsi que Jésus.



La première opinion reste cependant la plus vraisemblable étant donné que tous les chrétiens adhèrent à leur symbole. Tous disent : thâlithu thalâtha. Le Verset en question condamne la Trinité, et dans l’autre Verset : (et ne dites pas « trois » ; cessez, cela vaut mieux pour vous), il est fait juste avant mention de Jésus, mais sa mère n’y est pas citée… »



• L’auteur de tahdhîb e-lugha, le linguiste el Azharî estime que ahad et wâhid sont des synonymes auxquels seul le contexte peut apporter des nuances. Dans el jawâb e-sahîh (4/479), ibn Taïmiya relève l’unanimité des linguistes « médiévales » sur la question. Tout comme ces deux phonèmes, wahîd qui est une forme accentuée de wâhid désignant le superlatif s’applique tant à Dieu qu’à ces créatures comme en témoigne le Verset suivant qui parle d’el Walîd ibn el Mughîra: (Laisse-moi m’occuper de celui que j’ai créé wahîdâ).[6] Pour ahad (ayant le sens de un ou d’aucun selon le contexte), nous avons l’exemple du Verset suivant où il s’applique aux païens : (Si l’un (ahadûn) des païens te demande…).[7]



Pour retomber sur les mêmes pieds que les grecs, les rationalistes musulmans, comme à leur habitude, donnent une interprétation philosophique de ahad et wâhid. Selon eux, ces deux termes signifient que Dieu est (simple et) indivisible. Ainsi, ils ne font pas la différence entre Dieu le Créateur et Dieu la divinité. On retrouve ce genre d’amalgame dans leur conception de la Parole de Dieu, car ils ne font pas la distinction entre la Parole Universelle d’Allah comme la création de Jésus et la Parole textuelle d’Allah comme le Coran. Ils marchent ainsi sur les pas de leur père spirituel, Jahm ibn Safwân.



Malheureusement, ils ne font ainsi que compliquer le débat avec les chrétiens en les éloignant plus de la vérité… or, quand le Coran ou même la Bible dit que Dieu est un, comme dans le Verset suivant : (Notre dieu et le vôtre est un, et nous lui sommes soumis),[8] il signifie qu’il mérite Seul la divinité ! Plus proches de la pensée occidentale, les mu’tazilites sont un outil parfait de l’orientalisme ayant pour mission d’émanciper les musulmans de… leur religion ! Une autre difficulté demeure. En effet, les linguistes musulmans surtout après la période médiévale n’ont pas été épargné par l’influence de l’i’tizâl, c’est pourquoi il faut être muni d’une passoire pour piocher dans les dictionnaires arabes, wa Allah a’lam !



• Wâhid est le premier chiffre cardinal et el wâhid est le premier chiffre ordinal. Wâhid aurait six emploies dans la langue comme le souligne e-Râghib el Asfahânî. Mais j’aimerais porter l’attention ici sur l’explication que nous offre l’auteur de mufradât alfâdh el Qur-ân, –livre que je recommande d’ailleurs à tout arabophone – du terme ahad.



Il nous apprend en effet : « Ahad a deux emplois : parfois il est employé à la forme négative et parfois à la forme affirmative. Concernant la première, sa négation concerne les êtres doués de la parole et porte sur tous les membres d’un sujet déterminé qu’ils soient peu ou nombreux ou qu’ils soient ensembles ou séparés.

On dit par exemple : il n’y a personne dans la maison dans le sens où il n’y a ni une ni deux personnes ni plus, que celles-ci soient rassemblées dans un même endroit ou bien dispersées dans la maison. Il n’est pas possible de l’employer dans ce sens-là à la forme affirmative. La négation peut, en effet, porter sur des éléments complètement opposés, ce qui n’est pas le cas avec la forme affirmative. Si l’on disait : il y a dans la maison personne, cela reviendrait à dire qu’il y a une personne seule mais aussi plusieurs personnes regroupées ou séparées, ce qui est manifestement impossible.

Cette négation concerne également un nombre supérieur à un. Il est possible de dire en effet : aucun d’entre vous n’est meilleur que l’autre, comme dans le Verset suivant : (Aucun d’entre vous ne peut lui échapper).[9]



Quant à la forme affirmative, il est possible de recenser trois emplois différents du terme ahad.

Le chiffre un ajouté aux dizaines. Par exemple onze (ahad ‘ashar) vingt et un (ahad wa ‘ishrîn) ;
Quant il est mudhâf ilaïhi ou si lui-même est mudhâf en prenant le même sens que le mudhâf ilaïhi comme dans le Verset suivant : (Quant à l’un de vous deux, il servira du vin à son maître).[10] on dit également el yawm el ahad pour désigner dimanche qui est le premier jour et yawm el Ithnaïn désigne lundi le deuxième jour.
Il est utilisé comme attribut ayant un sens absolu. Dans ce cas, il désigne uniquement Dieu comme dans le Verset : (Dis : Lui, c’est Allah l’Ahad (le Seul, l’Unique, l’Un)).


Wa Allah a’lam !



                     

Par : Karim Zentici

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[1] Le Repas Céleste ; 17

[2] Le Repas Céleste ; 73

[3] Les femmes ; 171

[4] Le repentir ; 30

[5] Dans un autre passage, il impute cette tendance à ibn Hazm voir : 4/256.

[6] El Mudaththir ; 11

[7] Le repentir ; 7

[8] L’araignée ; 46

[9] La vérité ; 47

[10] Yûsaf ; 41
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Message par Citizenkan Mer 25 Jan - 14:23





Dialogue entre un quiétiste et un chrétien flic

(Partie 3/1)



Il y a deux histoires.

L’histoire officielle, menteuse, qu’on enseigne.

Puis l’histoire secrète, où sont les véritables causes des événements, une histoire honteuse.

Honoré de Balzac



Tertullien proclame à la toute fin du 2ième siècle : « On ne naît pas chrétien, on le devient. » (Apol, XVIII).
Le Prophète (r) a dit : « Chaque nouveau-né vient au monde à l’état de nature, mais ce sont ses parents qui le rendent Juif, chrétien ou mazdéen, à l’image du petit d’un animal, pensez-vous qu’il naisse l’oreille mutilée ! »
Puis, Abû Huraïra récita le Verset : [la saine nature qu’Allah insuffla à l’homme].[1]
Rapporté par el Bukhârî et Muslim.[2]

Le catholicisme paulien ou la religion du caméléon


L’histoire chrétienne est pavée de bonnes intentions, mais surtout de réformes qui l’éloigne à chaque fois un peu plus de la religion de Jésus ; c’est ainsi qu’elle a dû, à ses débuts, faire d’énormes concessions avec l’autorité romaine pour échapper à la percussion comme le souligne Sa’îd Ibn el Batrîq (Eutychius) évêque d’Alexandrie, un célèbre chroniqueur chrétien du premier millénaire (Mort en 940 apr. J.-C.).



Le premier concile a eu pour résultat de faire adopter aux romains païens et nourris de philosophie, une religion mixte entre le paganisme et le monothéisme, en incarnant la divinité dans un corps mixte. A travers les siècles, ils ont toujours fait preuve de laxisme, lorsqu’il s’agissait de préserver leurs privilèges ou bien d’asseoir une plus grande autorité. Paradoxalement, cela ne les a pas empêché de mener des campagnes de persécution lorsqu’ils se sentaient suffisamment fort pour les mettre en œuvre.



Hélène, la mère de l’Empereur Constantin, qui convoqua le concile de Nicée, était originaire de Harrân, l’ancienne cité des sabéens. Les savants et les moines chrétiens se sont rendus compte que les Romains et les Grecs n’allaient pas se détacher facilement du paganisme. C'est pourquoi, ils leur ont concocté une religion à mi-chemin entre celle des prophètes et celle des païens.[3]



Les chrétiens étaient divisés en plusieurs tendances sur l’identité de la nature de Jésus, mais Constantin 1er voulait en finir avec toutes ces divisions et convoqua un Concile à Nicée en 325 où se réunirent 1840 évêques. 318 d’entre eux délibèrent dans une assemblée à huit-clos en présence de l’Empereur. A la suite de ce Concile, le Symbole de Nicée fut adopté. Ces mêmes évêques ont ensuite composé quarante livres où ils édifièrent les lois et les codes. Ils élièrent notamment dimanche comme jour de repos, le lendemain de celui des juifs. En cela, ils se distinguaient d’eux. Ils établirent certaines règles liées au jeûne, ils imposèrent le célibat aux prêtres, bien que les apôtres et les prêtres avant ce jour se mariaient librement.



Constantin a interdit notamment à tout juif de vivre ou ne serait-ce que de passer à Jérusalem. Il ordonna également de tuer tout païen qui refusait de se convertir à la religion chrétienne. Par opposition aux juifs, qui, par peur de l’épée, ont feint de se convertir, l’évêque Paul impose de manger la viande de porc. Récalcitrant au départ, l’Empereur se laisse convaincre que les enseignements de Jésus ont aboli ceux de la Thora interdisant notamment de manger du porc… Ainsi, le crédo chrétien se dessine peu à peu de concile en concile…



Selon ibn Taïmiya, les « nazaréens » ont fabriqué une religion à partir de deux origines différentes : le monothéisme prophétique et le paganisme grec auquel ils empruntèrent certaines idées et certaines pratiques.[4]



Dans sa préface de l'histoire du christianisme Ed­ward Gibbon écrit : « S'il est vrai que le christianisme a triomphé du paganisme, il n'en demeure pas moins que le paganisme a réussi à corrompre le christianisme. L'église de Rome a remplacé le déisme pur des premiers chrétiens, par l'incompréhensible dogme de la Trinité. Pareillement, de nombreuses doctrines païennes inventées par les Égyptiens et idéalisées par Platon ont été adoptées parce que considérées comme dignes de foi. »



Voir : http://mizab.over-blog.com/2017/01/un-vent-paien-souffle-sur-la-trinite-partie-1.html



Un universalisme à deux vitesses



« Tous les animaux sont égaux, mais certains le sont plus que d’autres. » La Ferme des animaux de George Orwell



La guerre de conquête en Europe se conjugua avec l'entreprise coloniale. Boissy d'Anglas justifia une forme d'inégalité entre les sociétés humaines par une théorie qui mérite d’être rappelée. Contre l’idée de liberté de l'être humain comme droit naturel universel, il affirma que seul le climat du Nord, qu’il limite d'ailleurs à celui de l’Europe et des États-Unis, disposait à la liberté politique et que le reste du monde était voué à subir la domination des premiers ! Il inventait ainsi une surprenante théorie des droits de l'homme du Nord à dominer le monde. La défaite de la Révolution des droits de l'homme et du citoyen s'accompagnait de celle des Lumières. En 1802, Bonaparte parachevait la défaite des droits de l'homme en rétablissant l'esclavage dans les colonies.[5]



Il faut dire que Montesquieu donna des idées de Lumière aux nouveaux croisés dans son livre de référence De l'esprit des lois : « Il y a des pays où la chaleur énerve le corps et affaiblit si fort le courage, que les hommes ne sont portés à un devoir pénible que par crainte du châtiment : l'esclavage y choque donc moins la raison. Aristote veut dire qu'il y a des esclaves par nature ; et ce qu’il dit ne le prouve guère. Je crois que, s'il y en a de tels, ce sont ceux dont je viens de parler. Mais, comme tous les hommes naissent égaux, il faut dire que l'esclavage est contre la nature, quoique, dans certains pays il soit fondé sur la raison naturelle ; et il faut bien distinguer ces pays d'avec ceux où les raisons naturelles même les rejettent, comme les pays d'Europe où il a été si heureusement aboli » (XV, VII).



Dans la lignée des Lumières, Alexis de Tocqueville, le chantre de l’abolitionnisme théorise l’apartheid algérien : « Il doit donc y avoir deux législations très distinctes en Afrique parce qu’il s’y trouve deux sociétés très séparées », écrit-il. « Rien n’empêche absolument, quand il s’agit des Européens, de les traiter comme s’ils étaient seuls, les règles qu’on fait pour eux ne devant jamais s’appliquer qu’à eux »[6]



Jules Ferry et les races inférieures

Dans un discours prononcé en 1885, le père de l’école laïque s’érige en porte-parole du colonialisme :


« Messieurs, il y a un second point (…) c’est le côté humanitaire et civilisateur de la question.
Sur ce point, l’honorable M. Camille Pelletan raille beaucoup, avec l’esprit et la finesse qui lui sont propres ; il raille, il condamne, et il dit : Qu’est ce que c’est que cette civilisation qu’on impose à coups de canon ? Qu’est-ce sinon une autre forme de la barbarie ? Est-ce que ces populations de race inférieure n’ont pas autant de droits que vous ? Est-ce qu’elles ne sont pas maîtresses chez elles ? Est-ce qu’elles vous appellent ? Vous allez chez elles contre leur gré ; vous les violentez, mais vous ne les civilisez pas.
Voilà, messieurs, la thèse ; je n’hésite pas à dire que ce n’est pas de la politique, cela, ni de l’histoire : c’est de la métaphysique politique (…)
Et je vous défie (…) de soutenir jusqu’au bout votre thèse, qui repose sur l’égalité, la liberté, l’indépendance des races inférieures. Vous ne la soutiendrez pas jusqu’au bout, car vous êtes, comme votre honorable collègue et ami M. Georges Perin, le partisan de l’expansion coloniale qui se fait par voie de trafic et de commerce.
Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai ! il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures… »
M. Jules Maigne : « Oh ! vous osez dire cela dans le pays où ont été proclamés les droits de l’homme ! »
M. de Guilloutet : « C’est la justification de l’esclavage et de la traite des nègres ! »
M. Jules Ferry : « Si l’honorable M. Maigne a raison, si la déclaration des droits de l’homme a été écrite pour les noirs de l’Afrique équatoriale, alors de quel droit allez-vous leur imposer les échanges, les trafics ? Ils ne vous appellent pas !
M. Raoul Duval : « Nous ne voulons pas les leur imposer ! C’est vous qui les leur imposez ! »
M. Jules Maigne : « Proposer et imposer sont choses fort différentes ! »
M. Georges Périn : « Vous ne pouvez pas cependant faire des échanges forcés ! »
M. Jules Ferry : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit, parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures… »
M. Joseph Fabre : « C’est excessif ! Vous aboutissez ainsi à l’abdication des principes de 1789 et de 1848… à la consécration de la loi de grâce remplaçant la loi de justice. »
M. Vernhes : « Alors les missionnaires ont aussi leur droit ! Ne leur reprochez donc pas d’en user ! »
(…)
M. Jules Ferry : « Ces devoirs, messieurs, ont été souvent méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement, quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais, de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, avec grandeur et honnêteté, de ce devoir supérieur de civilisation.
M. Paul Bert : « La France l’a toujours fait ! »
M. Jules Ferry : « Est-ce que vous pouvez nier, est-ce que quelqu’un peut nier qu’il y a plus de justice, plus d’ordre matériel et moral, plus d’équité, plus de vertus sociales dans l’Afrique du Nord depuis que la France a fait sa conquête ? Quand nous sommes allés à Alger pour détruire la piraterie, et assurer la liberté du commerce dans la Méditerranée, est-ce que nous faisions œuvre de forbans, de conquérants, de dévastateurs ? Est-il possible de nier que, dans l’Inde, et malgré les épisodes douloureux qui se rencontrent dans l’histoire de cette conquête, il y a aujourd’hui infiniment plus de justice, plus de lumière, d’ordre, de vertus publiques et privées depuis la conquête anglaise qu’auparavant ? »
M. Clemenceau : « C’est très douteux ! »[7]


Le grand conservateur De Gaule y met son fructueux grain de sel en s’adressant au général Allard : « Mais enfin Allard, vous n'imaginez tout de même pas qu'un jour, un Arabe, un musulman, puisse être l'égal d'un Français ! Voyons, c'est impensable ! »[8]



À suivre…

                     

Par : Karim Zentici

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[1] Les Romains ; 30

[2] Rapporté par el Bukhârî (n° 4755, 6599) et Muslim (n° 2658), selon Abû Huraïra.

[3] Voir : e-rad ‘alâ el muntiqyîn (p. 335).

[4] Extrait d’el jawâb e-sahîh li man baddala dîn el Masîh d’ibn Taïmiya (voir 4/405- 501 et 5/5-56 avec certaines modifications).

[5] https://revolution-francaise.net/2005/12/02/10-tres-breve-histoire-de-la-revolution-francaise-revolution-des-droits-de-l-homme-et-du-citoyen

[6] http://www.middleeasteye.net/fr/opinions/alexis-de-tocqueville-p-re-du-lib-ralisme-occidental-mais-chantre-de-la-colonisation-alg

Bien qu’agnostique, Alexis de Tocqueville reste lié au catholicisme (« la religion que je professe ») ; il est surtout très attaché au christianisme originel des Béatitudes, et de l’Épître aux Galates ; mais il y a autour de lui un courant de pensée qui considère l’islam avec sympathie : Alphonse de Lamartine, Louis Juchault de Lamoricière, qui estime, en 1840, que le Coran marque un progrès sur l’Évangile, Richard Monckton Milnes, nombre de saint-simoniens, et Arthur de Gobineau, qui confesse « [avoir] été autrefois amoureux [de l’islam] et très bon musulman ». On peut penser qu’il entreprend cette lecture sans à priori et de façon objective ; il veut savoir et comprendre.

http://www.revuedesdeuxmondes.fr/tocqueville-coran-lislam-colonisation/

[7] http://www.sarrazins.fr/jules-ferry-et-les-races-inferieures/
[8] http://www.de-gaulle.info/paroles-cachees.shtml
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